Introduction
Ces derniers temps se faisaient durs pour le baladeur le plus célèbre au monde, l’iPod. De nombreux baladeurs ont en effet surgi des ateliers des concurrents de la marque à la pomme, concurrents qui sont venus titiller au plus près la suprématie de l’iPod. Autant dire que le renouvellement de la gamme iPod, annoncé le 5 septembre dernier par Apple, tombe à point nommé. Nous nous intéresserons ici plus particulièrement à deux baladeurs de cette gamme, à savoir les iPod nano et classic, versions embarquant respectivement jusqu’à 8 et 160 Go de données. En effet, nous avons déjà évalué les capacités multimédia de l’iPhone, et donc celles de l’iPod Touch.
L’iPod classic vient remplacer l’iPod traditionnel, souvent nommé “iPod 5.5G”, étant une amélioration de la 5e génération de l’iPod original. Celui-ci est sûrement le baladeur qui a le plus souffert de la concurrence. De nombreux baladeurs cumulant des fonctions audio et vidéo sont en effet venus le détrôner sur les plans de l’autonomie, de la capacité, voire de l’ergonomie grâce à des écrans de plus en plus larges et souvent tactiles. L’arrivée de la 6e génération, désormais prénommée iPod classic, se veut donc être un bol d’air indispensable pour Apple sur le segment des juke-box.
L’iPod nano a lui aussi fait les frais de la concurrence que se livrent les fabricants de baladeurs numériques, mais a néanmoins conservé un succès important. Le nano avait en effet bénéficié l’année dernière d’un renouvellement nettement plus important que l’iPod traditionnel, et son nouveau design en aluminium, disponible en plusieurs couleurs, a assurément été une clé de ce succès. La concurrence était néanmoins rude pour l’iPod nano et il lui était très difficile de résister sur le plan des fonctions face à des baladeurs dotés d’écrans considérablement plus larges que celui de seulement 1,5 pouces de diagonale qu’il avait conservé, malgré son prix plutôt supérieur à la moyenne.
Il sera nécessaire aux nouveaux iPod classic et nano de répondre de façon très directe à ces critiques, qui ne sont encore que la partie émergée de l’iceberg. Cet article sera l’occasion d’examiner les solutions proposées par Apple et de voir si elles suffiront pour faire des iPod classic et nano les nouvelles références sur leurs segments respectifs.
L’iPod classic : caractéristiques
L’iPod n’est plus. Avec l’iPod classic, Apple enterre ce nom commercial depuis entré dans le langage courant et baptise enfin son juke-box. Le classic risquait en effet de se sentir bien perdu sans un nom propre au milieu de la gamme iPod, désormais composée de 4 baladeurs différents. L’adjectif “classique” est probablement celui qui caractérise le mieux ce baladeur, dont la lignée s’étend jusqu’à 2001, date de l’introduction du premier iPod.
Caractéristiques
La comparaison à l’iPod original est éloquente. Dans un volume 2 à 3 fois supérieur au classic, le premier iPod n’était capable d’emporter qu’un gros millier de chansons, grâce à ses 5 Go de capacité, et se limitait à quelques heures d’autonomie. Aujourd’hui, Apple décline son classic en 2 versions, de 80 et 160 Go, soit jusqu’à 40 000 chansons embarquées selon le même savant calcul, et une autonomie annoncée de respectivement 30 et 40 heures. Gargantuesque !
Le classic n’est cependant pas seulement légèrement plus compact que son prédécesseur, il hérite aussi d’une nouvelle coque en aluminium anodisé, légèrement bombée, abandonnant donc le plastique lisse qui lui servait auparavant de façade. Cette nouvelle façade est très peu sensible aux rayures, contrairement à l’ancienne, et nécessitera nettement moins de précautions d’usage.
L’alimentation est assurée par une batterie Lithium-ion, de capacité légèrement supérieure sur la version 160 Go. Le rechargement de la batterie s’effectue grâce au port USB d’un ordinateur, ou un transformateur externe qui n’est toujours pas fourni avec les accessoires d’origine. Outre les deux modèles 80 et 160 Go, le classic est disponible en deux versions de couleur grise et noire, le blanc traditionnel étant pour sa part abandonné.
L’iPod classic : design, au quotidien, écran
Design et conception
Le design de l’iPod classic est intégralement repris des versions précédentes et on retrouve toujours fidèle au poste la célèbre Click-wheel, molette cliquable qui a fait le succès de l’iPod en matière d’ergonomie. Cette molette est ici particulièrement large, pour être utilisée avec plus de facilité, et ses commandes cliquables sont elles aussi très facilement actionnables. Outre la molette, on retrouve toujours sur la tranche supérieure du baladeur la commande de verrouillage, d’une résistance optimale. Les commandes du classic sont donc jusque là une totale réussite.
Dans les poches, dans les mains…
Peut-on réellement mettre l’iPod classic dans une poche ? Il semblerait bien que oui, du moins en ce qui concerne le modèle 80 Go et son épaisseur plutôt contenue. L’iPod ne passera certes pas inaperçu dans la poche d’un jeans mais ne sera pas pour autant cause d’inconfort. Avec ses 3 millimètres d’épaisseur supplémentaires, le 160 Go est lui déjà nettement moins adapté. L’étape la plus complexe reste sans doute l’insertion et la récupération du baladeur dans la poche. C’est alors sa largeur qui peut poser problème, une poche de jeans étant souvent étroite, rendant ainsi quelques contorsions nécessaires.
En réalité, les poches de prédilection du classic sont surtout celles des vestes ! Du reste, l’iPod classic sera particulièrement à l’aise dans la paume d’une main. Il est possible de l’utiliser aussi bien d’une main que des deux à la fois, une position toutefois nettement plus sécurisante. Le classic reste en effet un juke-box, à savoir un baladeur de dimensions et de poids importants par rapport à des baladeurs numériques courants, à mémoire flash. Dans cette gamme, son encombrement est cependant tout à fait dans la moyenne, et plus réduit qu’avec la génération précédente.
Qualité de l’écran
Une fois ressorti de la poche, le classic peut faire briller son écran de 2,5 pouces de diagonale, soit 50 x 37 mm, occupant environ 30% de sa façade. Celui-ci est tout à fait semblable à l’écran de l’iPod de la génération précédente en termes de couleurs, relativement bonnes bien que légèrement ternes, comme de définition, toujours de 320 x 240 pixels. Il hérite cependant d’un nouveau rétro-éclairage capable de le transformer en véritable lampe de poche. La luminosité maximale de cet écran lui permet de se sortir de toutes les situations avec brio, même en plein soleil. Ses angles de visions sont également bons.
C’est cependant une révision mineure que nous livre ici Apple et nous aurions apprécié un écran de plus grande taille et/ou de meilleure définition et proposant de meilleures couleurs, notamment face aux progrès de l’iPod nano dans ce domaine.
Un premier bilan pour l’iPod classic
En somme, aussi bien concernant l’écran que le design dans son ensemble, Apple a ressorti les bonnes vieilles marmites pour cet iPod classic, qui en l’occurrence porte particulièrement bien son nom. On aurait préféré un peu d’inventivité… Néanmoins l’augmentation de capacité et d’autonomie sont particulièrement appréciables, reste à voir ce qu’il en sera en pratique.
Mais voyons maintenant ce qu’il en est des caractéristiques et du design du nouvel iPod nano, avant de nous intéresser à ce que ces deux baladeurs ont en commun !
Le nouvel iPod nano : caractéristiques et design
Nous voici à la troisième génération d’un des grands succès commerciaux d’Apple : l’iPod nano. Par rapport aux deux précédentes qui gardaient une certaine ressemblance, notamment par leur forme allongée très typique, l’iPod nano millésime 2007 semble avoir pris ses aises. Surnommé “fatty” (petit gros) ou encore “nanobèse”, il se tasse nettement et adopte un tout nouveau format. Son intérêt est évident : étendre considérablement la diagonale de l’écran, une des critiques majeures à l’encontre des iPod nano 1G et 2G.
Caractéristiques
La question de son alimentation est également identique à celle du classic, puisque le nano intègre toujours une batterie Li-ion dont le rechargement s’effectue grâce au port USB du baladeur, sans qu’un transformateur secteur soit fourni parmi les accessoires d’origine.
Design et conception
Sur l’iPod nano aussi, la molette cliquable et tactile d’Apple semble indétrônable, c’est tant mieux ! Compte tenu des dimensions du baladeur, une molette identique à celle du classic occuperait presque toute sa façade. C’est donc une version miniature que l’on retrouve ici, en réalité encore plus étroite que celles des iPod nano précédents. Une certaine précision est nécessaire pour la manier, mais elle ne perd pas réellement de son côté intuitif. Elle est en effet suffisamment sensible pour être parfaitement exploitable.
En réalité, malgré ses dimensions nettement plus réduites, nous la préférons amplement à celle de l’iPod classic. Ici, pas besoin de “réveiller” au préalable le dispositif tactile pour être certain de voir son mouvement enregistré. Avec un peu d’habitude, il devient également facile de sélectionner rapidement la bonne ligne à l’écran, souvent du premier coup dans de petits menus. Par ailleurs la molette semble également plus précise dans certaines situations que celle de l’iPod nano 2G. Ainsi, dans de longs défilements, il est nettement plus facile de s’en sortir avec le nouveau venu que son prédécesseur.
Du reste, les commandes cliquables ne sont pas des plus simples ou agréables à actionner en raison de l’étroitesse de la molette, mais leur ergonomie reste tout à fait acceptable au vu des dimensions du baladeur. Pour seule autre commande, on retrouve celle de verrouillage située pour une fois sur la tranche inférieure du baladeur. Très petite, cette commande nécessite un ongle pour être actionnée ; on aura connu plus pratique. Globalement, les commandes du nano restent cependant une large réussite, grâce à la fameuse Click-wheel.
Le nouvel iPod nano : au quotidien, écran
L’iPod nano : trop petit ?
En interrogeant des personnes intéressées par un baladeur, même de capacité réduite, une remarque revient relativement souvent au sujet du nano : il serait “trop” petit. Il est vrai qu’avec une épaisseur de 6,5 millimètres, la question peut se poser. En pratique, la réponse est nuancée. Ses dimensions sont absolument optimales pour le glisser dans une poche et l’y conserver et on ne peut pas réellement rêver mieux pour un baladeur de cette capacité. Le nano se fait totalement oublier, aussi bien pour son porteur que d’un point de vue extérieur, et il se sent tout à fait à l’aise même dans la plus étroite des poches de jeans.
Il se sent cependant parfois trop à l’aise… C’est là que se pose le premier problème : le nano a tendance à tomber au fond de la poche, et son nouveau format le rend plus difficile à récupérer que la génération précédente. De surcroît, il était possible de glisser le nano 2G dans la poche “briquet” d’un jeans, nettement moins profonde, ce qui est loin d’être garanti avec le nouveau modèle.
Un problème plus grave peut également survenir une fois l’iPod nano pris en main. Son nouveau format fait en effet que la molette prend place vers le bas du baladeur. Typiquement, pour l’utiliser à une main, il faut donc se servir du pouce pour la molette, et de deux autres doigts de côté et sous le baladeur pour le tenir relativement fermement. Là, son faible poids est appréciable, mais il est vrai que sa forme est tout de même moins pratique que celle de l’iPod 2G. C’est cependant un sacrifice qui semble nécessaire devant les énormes progrès réalisés du côté de l’écran du baladeur.
Qualité de l’écran
Un premier bilan pour le nouvel iPod nano
Au vu de ses aspects techniques, le nano semble bien répondre aux critiques majeures qui lui ont été adressées. C’est donc un baladeur extrêmement compact, au design très réussi et qui paraît particulièrement bien armé grâce à ce nouvel écran remarquable. Voyons maintenant ce qui se passe une fois le baladeur allumé ! Ou plutôt, une fois les baladeurs allumés, puisque ceux-ci sont en réalité tout à fait semblables, grâce notamment à leurs écrans de même définition.
Une interface rénovée en profondeur
L’interface de l’iPod a en grande partie contribué à son succès par sa simplicité et sa clarté, qui rendaient l’utilisation du baladeur particulièrement intuitive. Le fait que Apple y apporte une modification n’est donc pas anodin et s’inscrit en réalité dans un renouvellement qui touche la plupart de ses produits, iPhone et Mac OS X Leopard compris.
La valse des pochettes d’album
Sur les iPod annoncés le 5 septembre dernier, c’est en réalité Coverflow qui fait sa grande apparition. Qu’est-ce donc, vous demandez-vous peut être ? Coverflow est une interface en 3D dans laquelle sont affichées les pochettes des albums de votre discothèque. Son intérêt est visuel, puisque la navigation s’effectue dès lors dans un ensemble d’illustrations, et non de texte, avec toute la richesse visuelle et fonctionnelle que ce principe peut apporter. La navigation entre les pochettes s’effectue par simple glissement de la molette ; une fois l’album choisi, celui-ci se retourne et affiche alors son contenu par pistes, qu’il suffit finalement de sélectionner pour débuter la lecture.
De façon logique, Coverflow ne peut afficher que les pochettes des albums dont il dispose. Il va donc les rechercher dans les informations des fichiers musicaux présents dans la mémoire. Vos fichiers doivent donc impérativement être bien ordonnés et associés à une pochette dans iTunes. Ce dernier est théoriquement capable de récupérer automatiquement les pochettes de vos albums, mais ses lacunes sont suffisamment importantes pour laisser près de la moitié de notre discothèque éclectique sans illustration. Cette moitié reçoit donc une illustration par défaut dans Coverflow, limitant largement son intérêt. En bref, peu fluide et d’une utilité plus que discutable, on peut se demander quel est véritablement l’intérêt de Coverflow ? Certainement une bonne part de frime et de marketing !
Une interface largement liftée
Une interface rénovée en profondeur (suite)
Quelques menus et affichages ont également été revus avec un résultat heureux, comme par exemple le menu recherche qui gagne en clarté, ou encore les affichages de charge et de connexion à l’ordinateur, harmonisés avec le style des nouveaux produits de la marque comme l’iPhone. Un autre menu assez largement revu est celui de lecture. L’illustration de l’album vient maintenant prendre place de façon systématique sur la gauche de l’écran, avec des effets de perspective et de réflexion très réussis. Si la pochette de l’album n’est pas connue, c’est une illustration par défaut qui prend sa place. Les autres éléments du menu lecture ont également été légèrement revus, sans pour autant être plus nombreux. Notons également l’apparition d’un nouvelle option en cours de lecture : la possibilité d’activer le mode aléatoire. Aussi, une fois la lecture engagée, un écran de veille affichant l’heure et l’état de la batterie vient s’afficher, une fonction très simple et pratique ! Dans l’ensemble, cette nouvelle interface est une vraie réussite et est particulièrement agréable à utiliser au quotidien, notamment par son apport visuel indéniable. Pourtant, son bilan n’est pas parfait…
Un lifting trop lourd ?
C’est la question que l’on peut se poser en utilisant la nouvelle interface des iPod classic et nano cuvée 2007. En effet, cette interface n’est pas sans souffrir de lenteurs certaines. Ouvrir le mode Coverflow nécessite par exemple d’attendre quelques instants, sur chacun des deux baladeurs. Plus grave, on retrouve aussi ce genre de lenteurs dans la navigation traditionnelle par bibliothèque musicale. En réalité, l’ensemble des menus des deux baladeurs paraît souffrir d’un manque de réactivité que l’on ne connaissait par sur leurs versions précédentes. De façon similaire, on retrouve également parfois un manque de fluidité, alors que l’affichage des menus paraît pourtant relativement simple, sans faire appel à des effets 3D ou un tant soit peu poussés. Dans ces conditions, la navigation devient nettement moins agréable et il devient parfois même difficile de choisir rapidement la bonne option, puisque le déplacement du curseur n’est plus fluide non plus.
Une autre latence inévitable se retrouve lors du passage du menu lecture à un autre menu en pressant la commande éponyme en cours de lecture. De façon générale, toutes les latences sont accentuées sur l’iPod classic qui doit parfois relancer son disque dur à des moments malvenus. C’est en particulier le cas lors d’un retour aux menus principaux, qui est véritablement lent et pénible ; le classic semble alors devoir relancer son disque dur pour afficher les illustrations dans le visualisateur de droite. Le lancement de la lecture d’une piste est également considérablement plus lent sur le juke-box que son petit frère.
Au final, ces latences s’avèrent réellement dérangeantes et regrettables sur l’iPod classic. On les acceptera avec beaucoup moins de mal sur l’iPod nano, largement moins atteint grâce à sa mémoire flash constamment disponible. Toutefois ces latences nous paraissent corrigibles. Elles l’ont déjà en partie été avec une mise à jour du microprogramme des deux baladeurs, même si toutes celles que nous avons cité sont encore bel et bien présentes.
Surtout, on se demande comment les deux baladeurs peuvent afficher de façon parfaitement fluide les jeux en 3D dont il disposent, et sont incapables d’en faire de même avec de simples menus illustrés. Par ailleurs, les iPod nano et classic démarrent et s’éteignent de façon quasi-instantanée et la navigation à l’intérieur des pistes et entre elles s’effectue de façon extrêmement réactive. Seule la partie graphique semble donc véritablement à la traîne…
Cette nouvelle interface nous paraît très intéressante, pratique et esthétique. Apple a cependant ici vraiment des efforts à fournir pour la perfectionner —une phrase que l’on n’avait jusque là pas souvent lue ou écrite…
Fonctions, partie logicielle et accessoires
Photo et vidéo pour tous
Impossible de rater cet apport dans tout le discours marketing d’Apple autour du nouvel iPod nano : celui-ci hérite du support de la vidéo. Le nano et le classic proposent en réalité maintenant rigoureusement les mêmes fonctions, seule diffère la diagonale de leur écran pour les rendre plus ou moins réussies et utiles.
La différence de diagonale se fait également sentir dans le mode photo, où une nouvelle fois la navigation entre les images et leur contemplation en détails sont nettement plus aisées avec l’écran de l’iPod classic. Le mode photo hérite lui aussi d’une interface et de fonctions légèrement revues : désormais entièrement sur fond noir, il affiche les photos en navigation par 3 rangées de 5 photos, ce qui est nettement plus lisible, mais voit aussi disparaître des modes de transition lors des diaporamas, sans qu’il nous semble là y avoir une quelconque logique. Du reste, on retrouve tout comme dans le mode vidéo des couleurs légèrement plus fidèles sur le nano, mais plus vives sur le classic grâce à l’importante luminosité de son écran.
C’est dans les vieux pots…
Fonctions, partie logicielle et accessoires (suite)
Les fameux jeux sont également toujours présents mais se voient sévèrement remis à jour ou remplacés. Ainsi, si on retrouve le solitaire ou la quiz musical des versions précédentes, ceux-ci voient leur interface graphique totalement revue. Le quiz gagne par ailleurs en complexité et en intérêt avec des formes de questions différentes et assez amusantes. Un nouveau jeu fait aussi son apparition et remplace le jeu Parachutes, assez moyen. Le nouveau venu est un jeu de briques en 3D, dans lequel la bille et la barre se déplacent dans un cylindre. Le déplacement de la barre étant circulaire, il est calqué sur la position du doigt sur la molette, un principe très intuitif. Bien qu’en 3D, ce jeu est parfaitement fluide et très agréable, même avec une lecture simultanée de fichiers musicaux, ce qui laisse d’énormes doutes quant à l’optimisation des menus des baladeurs, qui paraissent nettement plus simples et sont quant à eux nettement moins fluides. Par ailleurs, au risque de décevoir les possesseurs d’iPod précédents, les anciens jeux semblent incompatibles avec ces nouveaux modèles…
Dans l’ensemble, les fonctions présentes sur les iPod nano et classic sont réussies et très appréciables. Pourtant, on regrettera beaucoup l’absence persistante et regrettable d’un tuner FM ou encore de l’enregistrement sur micro intégré ou entrée ligne.
Partie logicielle
iTunes est toujours fidèle au poste pour l’intégration logicielle des baladeurs Apple, et le constructeur semble même aller plus loin avec ses nouveaux baladeurs. Certains autres logiciels capables de gérer les fichiers musicaux des iPod sont en effet désormais bloqués et dans l’attente de correctifs destinés à contourner cette restriction logicielle, seul iTunes semble capable d’effectuer cette gestion. Semblent être concernés, les logiciels s’attaquant à la base de données musicales de l’iPod, lors de l’ajout de musiques essentiellement. Ainsi, nous sommes néanmoins par exemple parvenus à faire fonctionner sans dommages le petit Senuti, sur Mac OS X, destiné à rapatrier les fichiers musicaux présents sur un iPod et qui n’agit pas sur sa base de données. Nous avons par ailleurs expérimenté des bugs avec iTunes, une première, surtout sur un système d’exploitation Apple. En effet, lors de l’éjection logicielle du lecteur (un préalable nécessaire avant son débranchement physique), un bug se produit fréquemment entraînant un redémarrage du lecteur et la perte de la quasi-totalité de ses réglages… très pratique ! En bref, la partie logicielle des nouveaux iPod est plutôt en retrait, ce qui est d’autant plus dommage que iTunes constituait une solution finalement assez efficace et stable, a fortiori sous Mac OS X, qui n’est ici visiblement plus du tout épargné. Nous avons cependant été incapables de reproduire ce bug sous un système d’exploitation Windows… Apple choierait-elle maintenant davantage les possesseurs de PC ? Il s’agit cependant là probablement d’un signe que le bug que nous avons rencontré viendrait d’iTunes lui-même, et devrait donc être rapidement corrigé.
Accessoires La description des accessoires fournis avec nos deux baladeurs sera plus que sommaire puisque leur bundle se résume en tout et pour tout à une paire d’écouteurs classiques pour iPod, et un câble de connexion USB. Les écouteurs sont toujours ceux fournis depuis maintenant plus d’un an avec les baladeurs de la marque. La housse a donc disparu des accessoires de l’iPod classic : Apple doit estimer que protéger des objets à quelques centaines d’euros n’a aucun sens…
Performances : autonomie et taux de transfert
Les performances ont toujours été, à tort ou à raison, l’un des points les plus décriés des iPod par leurs détracteurs. Examinons les donc à la loupe pour voir de quoi il en retourne exactement sur ces modèles de la collection 2007.
Autonomie
Face à notre sélection de fichiers MP3 à 320 kbps, les deux iPod se sont particulièrement bien comportés puisqu’ils ont de loin dépassé leurs spécifications, un fait très rare ! On constate en effet que l’autonomie réelle des deux iPod est très largement supérieure à leur autonomie annoncée.
Avec plus de 31 heures d’autonomie, le nano explose simplement l’estimation de son autonomie, 24 heures selon Apple, ce qui est quasiment du jamais vu. Face à ses concurrents et son prédécesseur, il s’est donc particulièrement bien comporté, reprenant une grosse longueur d’avance sur ces baladeurs que nous avons pu soumettre à notre protocole de tests. Le nano est donc en très nette progression par rapport à sa version précédente, tout comme le classic.
Nous n’avons pas pu soumettre son véritable prédécesseur ou ses concurrents actuels à notre protocole, mais avec 40 heures d’autonomie, ce dernier fait mieux que tous ses concurrents testés par nos soins en mars 2006, et de très loin ! A titre de comparaison, l’autonomie de l’iPod 5G était alors de 12 heures dans les mêmes conditions, c’est à dire plus de trois fois moins… L’iPod 5.5G avait très légèrement amélioré la situation, mais le classic enfonce ici très violemment le clou et se place en tête des juke-box les plus autonomes du marché ! Rappelons qu’Apple estime l’autonomie de son iPod classic 80 Go à 30 heures. Ces spécifications sont donc ici également très largement dépassées, dans une mesure similaire à celle du nano… Impressionnant ! Avec une sous-estimation du même ordre, la version 160 Go du classic dépasserait les 50 heures d’autonomie réelle.
Taux de transfert
Voici de façon brute les taux de transfert des iPod classic et nano avec des fichiers de taille variable, de quelques Ko pour les photos à plusieurs centaines de Mo pour les archives. L’iPod classic est bien entendu largement en tête, mais cette comparaison n’a que peu de sens dans la mesure où il est doté d’un disque dur et non de mémoire flash. Avec les taux de transfert moyens de fichiers musicaux, comptez environ 2 heures et demie pour remplir les 74 Go exploitables d’un iPod classic, et près de 40 minutes pour les 7,4 Go du nano.
On constate ici qu’en réalité, les taux de transfert du nouvel iPod nano sont tout à fait identiques à ceux de son prédécesseur. Le nano reste donc relativement performant face à ses concurrents.
Dans notre comparatif de mars 2006, l’iPod classic arriverait très largement en tête, mais cette comparaison n’a une nouvelle fois que peu de sens, étant donné les progrès considérables des disques durs depuis cette époque. Ses taux de transferts sont néanmoins bons dans l’absolus et l’iPod classic pourra parfaitement servir de support de sauvegarde occasionnel.
Performances : qualité sonore et gap
Armés de nos vaillantes oreilles, d’écouteurs Shure E4, d’un kit Logitech Z-5400 Digital et d’une petite sélection musicale variée, nous avons tenté d’en savoir plus sur la qualité sonore des iPod nano et classic. Autant en finir avec un suspens inutile, celle-ci est tout à fait satisfaisante, puisqu’en progression par rapport aux modèles d’iPod précédents dans les deux cas. On note ainsi une assez nette progression dans la clarté et la richesse du son, par ailleurs débarrassé de tout parasite ou souffle. Le constat est encore meilleur sur l’iPod classic qui présente véritablement un rendu de qualité avec en particulier des basses très détaillées et efficaces.
Ce constat est renforcé par la gestion toujours efficace des intervalles entre les pistes. Les iPod nano et classic sont en effet des baladeurs gapless, c’est à dire capables de jouer des pistes successives sans aucun intervalle, pour peu que le champ approprié soit configuré ainsi dans les informations du fichier musical. A titre de comparaison, un baladeur ne disposant pas de cette fonction crée nécessairement des vides entre chaque morceau, d’une durée allant de quelques dizaines de millisecondes pour le Creative ZEN V par exemple, à près d’une seconde pour les baladeurs Samsung T9 et K3 que nous avons récemment testés, voire encore plus. Il est donc très bienvenu que Apple conserve cette fonction sur ses nouveaux baladeurs !
Reste la qualité des écouteurs sur laquelle nous ne reviendrons que très rapidement dans la mesure où nous avons déjà pu les tester à plusieurs reprises. Ces écouteurs sont, comme souvent, de qualité suffisamment moyenne pour que nous vous conseillions de les changer pour profiter au mieux de l’excellente qualité sonore des nouveaux iPod et en particulier de l’iPod classic.
Conclusion : synthèse, iPod nano
Synthèse
Les iPod cuvée 2007, un bon millésime ? Assurément !
Avec leur nouvelle interface, des performances en très forte hausse, des capacités gargantuesques pour le classic et un nouvel écran remarquable pour le nano, la concurrence n’a qu’à bien se tenir. Les iPod sont bien de retour dans la course et font clairement valoir leurs arguments, loin de se limiter à une image marketing trompeuse. Apple s’est en réalité attaquée aux points les plus critiqués de ses deux modèles les plus célèbres pour en faire des baladeurs parmi les plus aboutis disponibles sur le marché.
iPod nano
Le plus impressionnant des deux iPod de ce test est sans aucun doute l’iPod nano de 3e génération, devant lequel il est très difficile de résister. Si son design ne vous fait pas craquer, il ne vous reste qu’à l’allumer pour découvrir son écran et l’interface excellente dont il a été doté, et dont la réactivité reste tout de même largement supérieure à celle du classic. Si regarder de longues vidéos sur cet écran nous paraît très optimiste, sa diagonale et sa définition nous paraissent néanmoins des atouts considérables, ouvrant l’accès à toutes les fonctions présentes sur le classic, avec un confort d’utilisation relativement proche, ce qui n’est pas rien !
Assurément aussi, les possesseurs d’iPod nano de génération précédente (1 ou 2G) pourront tout à fait se laisser tenter par ce nouveau modèle, et on les comprendra ! On regrette néanmoins la forme plus pratique des anciens modèles, plus facile à prendre en main et à caser dans une poche. Nous ferons cependant preuve d’indulgence étant donné la compacité remarquable du nouvel iPod nano, et en particulier sa finesse. Notre indulgence sera moindre devant les imperfections logicielles du baladeur, à savoir ses menus anormalement peu réactifs et quelques bugs du côté d’iTunes. Un dernier effort de finalisation reste à faire pour Apple, qu’on peut soupçonner d’avoir dévoilé ces baladeurs dans une petite précipitation. En tout état de cause, nous décernons cependant sans scrupules le Prix d’excellence 2007 au nouvel iPod nano !
- Les plus
- Les moins
- Nouvel écran remarquable
- Ergonomie toujours excellente, nouvelle interface efficace
- Performances de premier plan, autonomie record
- Encombrement minimal, design particulièrement réussi
- Fonctions en nombre et de qualité
- Prix en baisse
- Réactivité et partie logicielle perfectible
- Toujours pas de tuner FM, peu adapté à des usages vidéo
- Accessoires un peu en reste
Conclusion : iPod classic
L’iPod classic est lui aussi à n’en pas douter un très bon baladeur. Ses performances en hausse, la nouvelle interface qui l’équipe, son nouveau design légèrement plus compact et moins sensible aux rayures (en façade du moins) sont des apports indéniables. Surtout, son énorme gain d’autonomie et de capacité en font un baladeur très efficace et qui reste agréable à utiliser malgré ses lenteurs qu’on espère voir rapidement corrigées. En bref, on sent ici le savoir faire d’Apple depuis les débuts de l’iPod il y a maintenant près de 6 ans.
Pourtant, on l’aura remarqué, toute cette conclusion sur l’iPod classic manque de superlatifs… On est loin d’être renversé par cette 6e génération d’iPod, dont l’évolution est finalement extrêmement appréciable, mais pas vraiment impressionnante. Apple remet ici au goût du jour une solution éprouvée et à la rentabilité vraisemblablement assurée. Ainsi, “classic” est vraiment ce qui caractérise le mieux ce nouvel iPod, parfait dans son rôle, mais que l’on aurait souhaité plus ambitieux. On peut en effet craindre qu’il soit éclipsé, malgré ses qualités, par l’iPod nano et surtout l’iPod touch, qui paraissent par comparaison vraiment innovants.
On conseillera aux anciens possesseurs d’iPod 5G ou 5.5G de s’intéresser à cette 6e génération s’ils recherchent avant tout des performances en progrès : capacité, autonomie, qualité sonore. En dehors de ces aspects, certes très importants, l’iPod classic porte trop bien son nom pour justifier une mise à jour, d’autant plus que ni les anciens jeux, ni la plupart des anciens accessoires pour iPod ne semblent compatibles avec le nouveau modèle, et que sa réactivité est clairement en baisse. Quitte à en faire un modèle dans la continuité, Apple aurait pu pousser cette continuité jusqu’au bout et un peu plus dans le sens du consommateur… Pour autant, pour qui ne possède pas déjà un iPod récent et ne risque pas de souffrir de ces incompatibilités, l’iPod classic reste un très bon baladeur et un modèle de choix sur son segment. On l’inclura donc sans peine dans notre Sélection 2007.
- Les plus
- Les moins
- Bonne ergonomie, nouvelle interface
- Performances excellentes à tous points de vue
- Nouveau design efficace et compact
- Fonctions améliorées
- Prix raisonnable
- Réactivité et bugs à corriger
- Toujours pas de tuner FM
- Accessoires en reste, rétrocompatibilité limitée