Comparatif de 11 dissipateurs processeurs

Introduction

Le premier comparatif de solutions de refroidissement pour processeur publié par Tom’s Hardware a plus de sept ans. Outre le manque d’articles de référence sur le sujet, l’importance de cet élément était largement sous-estimée à l’époque. 17 ventirads ont été passés au crible lorsque nous avons publié le premier comparatif mondial sur le sujet en décembre 2000. Comparés à ce qui se fait aujourd’hui, ces ventirads ont l’air d’avoir été conçus par des amateurs ! La plupart des principaux acteurs ont pris conscience de l’importance de ce marché juteux, et si certains ont disparu, d’autres sont devenus de véritables poids lourds du secteur.

En septembre 2001, la situation est devenue critique pour AMD suite à la publication de notre article au sujet de la mort subite des processeurs Athlon en cas de défaillance du ventirad. La réponse est venue des cartes mères, qui se sont vues équipées d’une sonde thermique et d’un circuit de protection. Tom’s Hardware a régulièrement fait le point depuis, par le biais d’articles et comparatifs, où le nombre de prétendants n’a cessé de croître au fil du temps. Zalman, qu’on ne présente plus, en était à ses balbutiements à l’époque. Le test de leur premier produit n’était d’ailleurs pas élogieux, mais les choses ont bien évolué depuis ces deux dernières années, le CNPS9700 commercialisé mi-2006 étant une référence.

Après cette petit rappel, place au comparatif ! Nous avons reçu les produits de plus de 30 fabricants, il y a donc de quoi faire. On peut dire d’emblée que ce groupe nous a réservé bon nombre de surprises. Certains fabricants notoires, dont la réputation s’est faite sur la qualité de leurs produits, ont récemment commercialisé des modèles qui se sont avérés inutilisables lors de nos tests. Soit parce que nous nous sommes arraché les cheveux lors de leur installation, soit ils se sont mis hors jeu du fait de leurs performances exécrables, ou bien les nuisances sonores étaient telles qu’il est inimaginable de se concentrer sur ce quoi que ce soit d’autre. Pour vous éviter des mésaventures, nous avons clairement identifiés ces canards boiteux par la mention « Recalé ».

Vu le nombre de produits, nous avons divisé le comparatif en trois parties. Vous pourrez lire dans ces pages la première partie, les autres suivront les prochains jours.

Plateforme et protocole de test

Toutes les solutions ont été testées avec un Core 2 Extreme QX6850, qui est pour mémoire un quad core. Le choix de ce processeur s’explique par le fait que nombre d’entre vous vont overclocker, si ce n’est déjà fait, le matériel se doit donc de suivre quel que soit le cas de figure !

Lorsque ses quatre cores sont en pleine charge, le processeur consomme 114 watts, situation que nous avons obtenue avec Prime95 (ver. 25.5a optimisée multicore). Cette consommation a été relevée avec le meilleur kit de watercooling que nous avons testé, le processeur atteignait alors 62°C. Moins le refroidissement est performant, plus le processeur consomme, du fait d’une température de fonctionnement plus élevée. La consommation avec un autre refroidisseur aurait donc pu être plus élevée.

Les ventirads ont été testés sur une Gigabyte GA-G33-DS3R, qui a été orientée comme dans une tour classique. La plupart des ventirads étant pourvus de caloducs pour dissiper la chaleur, leur positionnement et orientation peuvent influer très fortement sur les performances (un caloduc utilisant le déplacement d’un liquide dans un tube, il ne présente pas la même efficacité sous toutes les orientations). Les températures des quatre cores ont été relevées au niveau de leurs sondes thermiques numériques (DTS). La température CPU représentée sur les diagrammes est la moyenne de ces valeurs.

Pour chaque test, nous avons attendu que la température atteigne son maximum. Par conséquent, la durée des mesures était variable : un mauvais ventirad nécessitait quelques secondes, tandis qu’à l’opposé, un watercooling efficace pouvait mettre jusqu’à plusieurs dizaines de minutes avant d’y parvenir.

Sur cet exemple, le ventirad Zalman a atteint une température finale de l’ordre de 70 °C après environ 55 secondes.

Les critères de notation

La note maximale est de 30 points. Elle s’obtient en faisant la somme des scores sur trois critères : refroidissement, nuisances sonores et facilité d’installation.

1-Performance

Plus la température (des cores) est faible, meilleure est la note de performance. On fait ici abstraction totale des nuisances sonores. Par exemple, si un produit ne peut refroidir le processeur sans qu’il réduise automatiquement sa fréquence pour limiter sa chauffe (throttle), il se verra attribué un zéro. Il est tout à fait possible que le même produit soit en mesure de refroidir sans problème un processeur dissipant moins de chaleur, mais nous avons spécifiquement choisi un QX6850 pour les raisons expliquées précédemment. La notation se fait par famille : ventirads, watercooling, compresseurs, radiateurs passifs, etc. d’où le fait qu’une solution en aircooling passif puisse avoir 10 points, alors qu’un watercooling obtiendrait 8 points, bien qu’il permette un refroidissement plus efficace dans l’absolu.

Si le packaging porte une mention « Intel quad core ready » qui ne se vérifie pas dans la pratique, c’est la mention « Recalé » d’office. Certains produits du comparatif affichent des prétentions plus modestes au regard de leur capacité de dissipation, nous les avons donc testés séparément avec un Core 2 Duo.

2-Nuisances sonores

Les nuisances sonores sont mesurées à une distance de 50 cm. Tous les bruits parasites, comme les vibrations, cliquetis et bourdonnements sont pris en compte dans les mesures. Un radiateur passif aura donc logiquement 10 points, tandis que si une solution s’avère insupportable ou bien qu’elle perturbe la concentration à cause d’un sifflement par exemple, c’est le 0.

3-Installation

La note d’installation est bien entendu le reflet des difficultés rencontrées lors de la mise en place de la solution. Si un produit requiert un démontage complet de la carte mère hors du boîtier, il ne peut avoir 10 points. S’il faut plus de deux mains pour l’installation, c’est aussi un 0, et comme vous le verrez, ce n’est pas aussi rare qu’on pourrait le croire !

Oh, and one more thing

Notez par ailleurs que le score global ne se résume pas seulement au score final : parfois, notre impression globale sur un produit ne pouvait être résumée par la somme des trois notes. Pourquoi des critères aussi draconiens ? Parce qu’il y a pléthore de produits dans ce comparatif, et d’autre part, nous avons voulu éviter l’écueil d’une notation trop peu différenciée pour être lisible.

Zaward Sylphee – Quasimodo

Le Sylphee n’est pas beau, c’est un fait. À vrai dire, il fait même partie de ce qu’on a vu de plus laid dans nos laboratoires. D’un autre côté, le design n’est ici pas un critère.

Grâce à son système de fixation à pointes (les mêmes pointes sur ressorts que l’on trouve sur les dissipateurs box d’Intel), l’installation est rapide et facile. Il est composé de deux caloducs, deux ventilateurs silencieux thermorégulés montés au milieu du radiateur. Chacun dispose de son câble d’alimentation, la connexion à la carte mère se faisant à l’aide d’un adaptateur en « Y ».

Les ventilateurs ne génèrent qu’un léger murmure malgré les 2040 tr/min en vitesse maximale. Le revers de la médaille, c’est que la température est beaucoup trop élevée puisqu’elle atteint 89 °C : dans une tour mal ventilée, le processeur pourrait se mettre en protection pour éviter une surchauffe, voire des dommages. Pourtant, la boîte promet que le Sylphee peut dissiper jusqu’à 130 W.

Zalman CNPS8700LED – la catastrophe

Le constructeur sud-coréen, qui s’est fait un nom ces dernières années avec d’excellents produits, nous a déçus avec son nouveau CNPS8700LED. Nous lui avons décerné notre peu enviable mention « Recalé » à cause de la conception tout simplement catastrophique de son système de rétention. Comme tous les autres modèles de la marque, il faut extraire la carte mère du boîtier pour installer le dispositif de rétention, après quoi le ventirad se fixe à l’aide d’un clip métallique. Les choses se gâtent ensuite : du fait de son design low profile et des caloducs, l’espace autour du radiateur est tellement réduit que le clip s’y coince très facilement. À plusieurs reprises durant l’installation, nous ne savions même plus comment le récupérer de là. Un confrère au bout du désespoir a d’ailleurs renvoyé son exemplaire.

Autre problème, la taille du CNPS8700LED rend l’installation impossible sur de nombreuses cartes mères. Une fois monté, le ventirad peut être réellement inamovible à cause du manque de place pour retirer le clip de rétention du support de fixation.

Les performances sont seulement moyennes. À bas régime, la température du processeur atteint 80 °C, contre 71 °C à plein régime. Mais à pleine vitesse le ventilateur devient tellement bruyant qu’il n’est pas vraiment agréable de travailler à côté. Les nuisances sonores ne sont acceptables qu’à moins du tiers de la vitesse maximale, au-delà, un bourdonnement sourd se fait entendre. Le flux d’air engendré par le ventilateur étant en revanche satisfaisant, les températures élevées tiennent donc aux caloducs et à leur inefficacité à dissiper la chaleur. Les ingénieurs de chez Zalman vont probablement devoir retravailler leur copie.

D’autres ventirads de la même marque lui sont supérieurs en tous points : facilité d’installation, performances et nuisances sonores. Le CNPS8700LED se trouve à partir de 40 € environ ; au vu des problèmes rencontrés, c’est beaucoup trop.

Foxconn NBT-CMI7759B C – Le clone

Dès le premier coup d’œil, on s’aperçoit que le NBT-CMI7759B C de Foxconn est identique au ventirad qu’Intel fournit avec ses processeurs. Il s’agit de la version la plus performante avec un gros cœur en cuivre et fines ailettes d’aluminium.

Problème : Le ventilateur couvrant les fixations, il est impossible de les débloquer avec un tournevis. Apparemment, quelqu’un est passé à côté de ce problème lors des contrôles qualité. Dans le pire des cas, on ne pourra pas retirer le ventirad de la carte mère si elle a été montée dans une tour très compacte.

Les nuisances sonores sont identiques entre les deux modèles, qui ont également la fonction d’autorégulation du ventilateur en commun (PWM). Au repos, le ventilateur est à peine audible depuis l’intérieur d’un boitier fermé. D’un point de vue thermique, les performances sont également du même ordre : 86 °C en charge

Une question s’impose : qui a l’utilité de ce ventirad ? La réponse vient tout simplement du prix : pour environ 10 petits euros, c’est le substitut idéal au cas où le ventirad Intel deviendrait inutilisable, par exemple si ses fixations se cassaient.

Zaward Vivo – En pièces détachées…

Le Vivo, un autre modèle de Zaward, écope de la mention recalé, lui aussi à cause de son horrible système de fixation. Vous allez mieux comprendre lorsque nous vous aurons expliqué comment le montage se déroule. Dans un premier temps, le radiateur interne constitué de 3 caloducs se monte sur la carte mère, en dehors du boitier. La coque extérieure, composée de pas moins de 5 pièces, doit ensuite être assemblée puis chaussée sur le radiateur. Cela nous fut cependant impossible : la coque extérieure est trop étroite et tombe en pièces détachées au cours de l’opération. Vous avez déjà deviné pourquoi le Vivo est recalé : nous avons déjà eu suffisamment de mal à l’assembler et à le maintenir en un seul morceau le temps de prendre les photos, pas la peine d’espérer pouvoir le monter dans une tour.

Les ventilateurs façon balle de golf constituent également un choix discutable : ce design réduit le flux d’air et augmente le bruit et on ne les voit de toute façon plus dès qu’ils tournent.

Les performances sont dans la moyenne. À pleine vitesse, la température moyenne se stabilise à 73,5 °C, tandis qu’à basse vitesse, le processeur monte jusqu’à 88,5 °C. Dans un boitier mal ventilé, le processeur se mettra probablement en protection. Le Vivo est censé dissiper jusqu’à 130 W. En 5 V, le ventirad est agréablement silencieux, ce qui n’est pas du tout le cas en 12 V.

Thermalright IFX-14 – Le maître du froid

Pour une solution de refroidissement à air, les performances de l’IFX-14 sont très bonnes. Le radiateur étant vendu sans ventilateur, nous l’avons testé avec le Scythe SY1225SL12M (120 x 25 mm, 1200 tr/min, 116,4 m³/h, 24 dB(A), 10 €), idéal pour le « petit dernier » de Thermalright. L’installation est assez complexe. La mise en place dans un boitier serait très compliquée, à cause des dimensions hors-norme (4,5 x 12,5 x 14,5 cm P x L x H) du radiateur. Il faut donc retirer la carte mère du boîtier. Mais, même ainsi ce n’est pas simple. D’une part, la forme de l’IFX-14 fait qu’il ne tient pas en place, et les vis ne peuvent être serrées qu’à condition de faire le montage sur une surface plane. D’autre part, il faut fixer le radiateur annexe HR-10, qui dissipe la chaleur par l’arrière une fois monté au dos de la carte mère. Lors des tests, nous avons remarqué que ce radiateur était chaud, ce qui confirme son utilité.

Le placement du ventilateur a un impact minime sur les performances : nous avons relevé des écarts d’un à deux degrés. La position optimale semble être au centre du radiateur. Thermalright fournit aussi les fixations pour deux ventilateurs.

Le processeur affichait 71 °C avec le ventilateur en 5 V, température que d’autres solutions ne sont pas capables d’atteindre, même en 12 V. À vitesse maximale, l’IFX-14 fait chuter la température à 62 °C, ce qui est tout à fait remarquable. À 800 tr/min comme à 1200 tr/min, l’ensemble est quasiment inaudible grâce au ventilateur Scythe. On pourrait donc se servir du radiateur en mode passif, bien que nous recommandions tout de même un refroidissement actif.

Enfin, les bonnes performances ont un prix : environ 65 € pour le radiateur, auxquels il faut rajouter 10 € pour le ventilateur Scythe. On en a tout de même pour son argent compte tenu des très bonnes performances.

Noctua NH-U12F – Le silencieux

Le NH-U12F du constructeur autrichien Noctua transmet la chaleur aux ailettes via 4 caloducs. On remarque que le guide d’utilisation fourni avec le ventirad est le plus clair de tout le comparatif, merci Noctua ! Une lecture en diagonale suffit pour tout savoir sur le montage. De même, un tournevis cruciforme coudé est fourni dans le bundle. Le seul reproche à propos de l’installation, c’est qu’elle doit se faire hors du boitier. D’une façon générale, les Autrichiens prouvent qu’un ventirad fixé par des vis peut être très facile à mettre en place.

À plein comme à faible régime, le NH-U12F est inaudible dans un boîtier. À défaut d’un régulateur, on trouve une rallonge 3 points (U.L.N.A. pour Ultra-Low-Noise Adaptor) qui permet de sous-volter le ventilateur.

Sans l’U.L.N.A, dont on vous déconseille l’utilisation, le processeur affiche 71 °C. Les performances sont moyennes.

Au vu des performances, le prix de 50 € nous semble un peu excessif.

Notez par ailleurs que le NH-U12F est en fin de vie, remplacé par le NH-U12P. Il s’agit du même radiateur, associé à un ventilateur un peu plus puissant, mais globalement aussi silencieux. Une comparaison des deux modèles est d’ailleurs disponible sur le site de Noctua.

Scythe Kama Cross – Le menteur

Le Kama Cross de Scythe a été recalé à cause des ses performances lamentables. Le packaging arbore un logo « Quad core ready » incompréhensible vu l’échec cuisant avec notre processeur de test. Un simple coup d’œil suffit à remarquer une surface d’échange trop réduite ainsi que des caloducs beaucoup trop longs pour remplir leur mission.

L’installation est aussi facile que possible grâce aux quatre pointes. Le démontage peut être plus problématique puisque ces dernières ne peuvent être débloquées avec un tournevis.

Le Kama Cross est vendu avec un ventilateur 100 mm, taille peu courante, et ses pales sont tellement acérées à leur extrémité qu’un des testeurs s’est fait quelques méchantes coupures. Les misérables performances s’expliquent par la position du ventilateur, bien trop loin du radiateur et des caloducs. L’air brassé par le ventilateur n’a tout simplement aucune raison de passer au travers des ailettes inclinées, qui du coup ne sont presque pas refroidies. Heureusement, dans un boitier, le Kama Cross est inaudible quelle que soit la vitesse de rotation du ventilateur.

La sortie de ce produit est incompréhensible : nous avons d’autres ventirads Scythe dans ce comparatif, tous sont plus performants et mieux pensés. Compte tenu des performances lamentables, le Kama Cross a beau ne coûter que 30 €, c’est beaucoup trop à nos yeux.

Silverstone Nitrogon NT06 Lite – L’instable

Le Nitrogon NT06 Lite fait encore partie des ventirads recalés à cause de leurs fixations. Ici, le radiateur est maintenu par des vis à main… à 2,5 cm directement sous les ailettes. Autant dire qu’il faut des doigts de fée : la mise en place est pénible du fait de l’espace contenu. En outre, la plaque arrière se fixe directement au radiateur avec des vis cruciformes sans le moindre intermédiaire. Il vous faudra donc également démonter la carte mère à chaque changement de processeur.

Comme si cela ne suffisait pas, les vis qui maintiennent le cache noir autour du rad sont tombées. En y regardant de plus près, nous avons constaté que, non seulement les vis sont trop fines, mais elles sont de plus insérées entre les ailettes, sans pas de vis.

Le Nitrogon NT06 Lite est vendu sans ventilateur. Silverstone nous a fait parvenir leur FN122, qu’ils recommandent pour ce modèle. Il fonctionnera en permanence à pleine vitesse, soit 760 tr/min, puisque de nombreuses cartes mères ne seront pas capables de détecter une vitesse de rotation inférieure et refuseront alors de démarrer.

L’orientation du radiateur est ici particulièrement importante : il est bien placé lorsque les caloducs sont verticaux. Une rotation de 90°C et le Nitrogon NT06 Lite n’est plus capable de refroidir un quad core. À plein régime, le ventilateur est inaudible et parvient à maintenir le processeur à 76 °C. Un résultat correct mais qui n’a rien d’exceptionnel.

Scythe Ninja Plus Rev. B – Très affûté

Second produit Scythe dans ce comparatif, le Ninja Plus Rev. B présente 6 caloducs et des dimensions importantes, à savoir 13,5 x 11 x 14 cm (L x l x h). Le ventilateur préinstallé est un SY1225SL12M propre à la marque (120 mm x 25 mm, 1200 tr/min, 116,4 m³/h, 24 dB(A)).

L’installation est rendue très simple puisque passant encore par les traditionnelles pointes quart de tour. Le montage du ventilateur est un jeu d’enfant avec un tournevis de 12 cm. Sans tournevis, l’enclenchement/retrait des pointes est un peu plus dur si d’autres éléments limitent l’accès, par exemple le radiateur du chipset. Tenir le radiateur est en revanche une expérience désagréable : les bords coupants sont nombreux, on a vite fait de se blesser en cas d’inattention.

Le Ninja plus récolte 4 points en performance puisque la température est de 77 °C, même lorsque le ventilateur tourne à plein régime. Ce dernier génère 1 dB(A) de plus par rapport aux nuisances sonores relevées avec l’IFX-14 de Thermalright, ainsi qu’un bruit sec en 12 V, à cause du design du radiateur. Nous vous recommandons donc de ne pas dépasser 75 % de la vitesse maximale. Globalement les performances sont moyennes.

Le prix de 37 € est acceptable au vu des performances.

MSI / Watercool HydroGen – Le watercooling accessible

Le candidat suivant est une solution watercooling. Récemment, MSI a lancé une carte-mère HydroGen X38, avec refroidissement liquide du southbridge et du northbridge. Un petit tuyau en cuivre permet de faire circuler l’eau entre les radiateurs sur l’ensemble de la carte-mère. Cette dernière est vendue en lot avec le HT Fusion dual de Watercool, mais le radiateur pouvant s’acheter séparément auprès du constructeur, nous avons décidé de l’intégrer au comparatif.

Le radiateur externe contient une pompe, un réservoir et deux ventilateurs ; on peut le poser au sommet d’une tour ou bien à même le sol.

Pour waterblock CPU, nous avons choisi le Heatkiller LGA 775 rev2.5, qui existe aussi en version AM2/AM2+. MSI ne fournit qu’une fixation pour Socket 775.

L’installation du waterblock est très simple, et peut être faite simplement. Quatre tiges se vissent sur la carte mère hors du boitier, après quoi le waterblock est monté sur ces tiges puis maintenu à l’aide de vis à tête hexagonale sur ressort (un outil approprié est fourni). Le waterblock étant plat, l’espace ne manque pas et l’installation se fait sans encombre. Sur socket AM2, la fixation peut se faire sans enlever la carte mère du boîtier. Le radiateur fourni avec quatre raccords à coiffe coudés (8-10 mm) et trois mètres de tube. Bien entendu, si vous achetez le HT fusion dual à part, il vous faudra acheter les composants d’assemblage à part.

La pompe, alimentée par une prise molex, est reliée par un câble neuf points (mesurant 2 m) à un relais PCI au dos du boîtier. De ce relais partent aussi des prises ventilateur 3 broches qui permettent la régulation par la carte mère.

D’après MSI, le bundle carte mère & watercooling devrait bientôt être disponible, mais nous n’avons aucune info quant au prix. La carte mère sera aussi vendue à part, pour environ 295 €. Pour l’achat séparé du kit watercooling, comptez environ 300 €.

MSI / Watercool HydroGen (suite)

En 5 V, le processeur affiche 72,5 °C, puis 66 °C en 7V et enfin 63,5 °C en 12 V. Après avoir réglé un souci de léger sifflement, l’ensemble était à peine audible dans les deux premiers cas. Si elle est placée sous votre bureau, cette solution ne vous perturbera jamais.

L’avantage propre au watercooling, c’est de pouvoir maintenir ce genre de températures indépendamment du flux d’air au sein du boitier et des autres composants. La chaleur du processeur n’est pas dissipée dans le boitier, ce qui soulage les autres ventilateurs et rend l’ensemble plus silencieux.

Le waterblock dissipe très bien la chaleur, et le radiateur est très efficace.

Zerotherm Nirvana NV120 – La menace

Zerotherm nous a fait un peu peur avec leur dernier ventirad, le Nirvana NV120. On ne peut passer sous silence les dangers et risques liés à l’utilisation de ce produit : si vous n’êtes pas vigilants à l’installation, vous risquez d’endommager voire de détruire des composants de votre configuration.

La plaque arrière (qui se monte au dos de la carte mère) est isolée par un film plastique transparent, or ce film a vite fait de s’arracher lorsqu’on décolle sa pellicule de protection. Si cela se produit, il en résultera un contact immédiat entre la plaque métallique et le dos du socket, créant ainsi un court-circuit qui pourrait s’avérer fatal à la carte mère, voire à d’autres composants.

Le ventirad est également recalé parce que souffrant du problème déjà connu des copeaux métalliques : en tournant les vis, de fins copeaux de métal peuvent tomber sur des composants et là encore provoquer des courts-circuits. Le problème n’est pas nouveau, nous l’avions déjà rencontré avec un modèle précédent.

À pleine vitesse, le Nirvana NV120 présente de bonnes performances puisque notre quad core affiche 65 °C. Mais à cette vitesse il génère un bruit insupportable. À basse vitesse, la température monte jusqu’à 74 °C dans un silence absolu. Le bruit augmente lorsque le ventilateur est poussé au-delà de 33 %, la basse vitesse est donc la seule option pour ne pas être perturbé par le ventirad.

Disponible pour environ 39 €, le Nirvana offre de très bonnes performances… qui ne justifient pas sa très mauvaise – et dangereuse – finition.

Récapitulatif des scores

Performances de refroidissement

Nuisances Sonores

Poids et Ventilation

Conclusion : 45 % de recalés

La quantité de mauvais produits sur le marché et l’ampleur de la tromperie dans certains cas sont frappants. Il faut vraiment prendre ses distances avec les promesses marketing, puisqu’elles sont rarement tenues comme nous avons pu le voir. On ne peut de toute façon pas prédire les performances ni les nuisances sonores en regardant un ventirad, c’est pourquoi il est vivement déconseillé d’acheter un produit sans avoir lu au moins un bon test indépendant, si le look n’est pas le seul et unique critère pour vous. L’enseignement de la première partie de ce comparatif est le suivant : près de la moitié des produits testés sont recalés ou incapables de justifier leur prix.

Précisons que la largeur, la longueur et le nombre de caloducs ne sont pas un bon indicateur de performances en soi. La composition des caloducs et le système de refroidissement global sont au moins autant, si ce n’est plus, importants.

L’IFX-14 de Thermalright est un très bon choix au vu de ses performances. Même avec quatre cores en pleine charge, notre processeur n’a atteint que 62 °C. Couplé à un ventilateur Scythe SY1225SL12M, l’ensemble est tout à fait silencieux. Nous le recommandons donc en toute logique.

Nous avons aussi été convaincus par l’ensemble watercooling proposé par MSI et Watercool. En plus d’une installation très facile, le HydroGen/HT Fusion dual est utilisable dès que le réservoir est rempli. Le système démarre sans encombre, le liquide passe dans le circuit instantanément et le radiateur peut être placé sur un boitier ou au sol. De plus, les ventilateurs sont réglables avec un simple connecteur à brancher sur la carte mère, chose assez rare pour un kit de watercooling externe. La pompe peut elle aussi être régulée. Entre son utilisation aisée et les assez bonnes performances, voilà notre deuxième recommandation.

À l’opposé, Scythe, Silverstone, Zerotherm et Zaward nous ont déçus. Leurs produits n’ont pas passé les tests en raison de performances médiocres, qualité de fabrication très discutable ou procédure d’installation ubuesque.