Des chercheurs de l’université suédoise de Lund ont annoncé dans la revue scientifique PNAS avoir mis au point un « ordinateur » biologique, capable de résoudre un problème de type SSP (problème de la somme de sous-ensembles) plus efficacement qu’un ordinateur classique.
Des protéines circulent dans le réseau biologique
Là où les ordinateurs classiques résolvent les problèmes de manière séquentielle, un ordinateur quantique qui utilise des qubits peut travailler de manière parallèle et se montre donc plus efficace pour résoudre certains problèmes mathématiques (typiquement les problèmes NP-complet). La solution biologique mise au point par les chercheurs de Lund suit cette logique, mais en utilisant cette fois-ci des protéines à la place des qubits.
Des protéines dans un labyrinthe de nanotubes
De la taille d’un gros livre, l’ordinateur en question se compose d’un réseau de nanotubes et de moteurs moléculaires (de grosses molécules comme la myosine que l’on trouve dans nos muscles) qui vont diriger et orienter les protéines. L’objectif est donc de créer un labyrinthe spécifique à un problème mathématique donné, puis d’injecter les protéines dans ce réseau. Les protéines vont alors toutes circuler simultanément à travers les chemins artificiellement créés, résolvant à l’arrivée le problème mathématique.
99% moins énergivore
L’avantage de cet ordinateur – fonctionnel en laboratoire – est de plusieurs natures. Plus rapide pour certains types de problèmes mathématiques qu’un ordinateur classique, il est également bien plus intéressant d’un point de vue énergétique. Un « moteur biologique » a besoin de 99% d’énergie en moins qu’un transistor électronique pour mener à bien sa tâche.
Un ordinateur biologique serait également moins onéreux à fabriquer, étant donné le coût ridicule des protéines. Les chercheurs sont donc plutôt confiants quant à l’arrivée à relativement court terme (une dizaine d’années) de tels ordinateurs biologiques sur le marché. De quoi concurrencer l’informatique quantique ?