Introduction
NVIDIA, depuis quelques mois, propose des PC de jeux « ultimes », en partenariat avec quelques assembleurs français : les BattleBox. En France, trois magasins en lignes proposent des machines de ce type : Materiel.net, LDLC et Absolute PC. La particularité des PC en question ? Ils sont équipés de deux GeForce GTX 780 en SLI et sont destinés aux joueurs qui veulent le meilleur et sont prêts à y mettre le prix. En effet, le prix des BattleBox est d’environ 3 000 €. Nous avons eu l’occasion de tester la BattleBox de Materiel.net, avec un écran 4K Ultra HD de 32 pouces de chez Dell, l’UP3214Q. La meilleure machine de jeu du moment est-elle assez rapide pour jouer en « 4K » ? Quand on paye une machine 3 200 €, comment est-elle agencée ? C’est ce que nous allons découvrir. Ce dossier est une prise en main de la BattleBox et de l’écran de Dell, pas un vrai test. Pour savoir comment se comporte un PC quand on veut jouer en 4K, nous avons publié récemment un dossier complet sur le sujet.
Jouer avec la BattleBox
Assasin’s Creed IV Black Flag. Une fois l’écran configuré correctement (nous allons en parler), il est possible de jouer en 3 840 x 2 160 avec ce jeu. Petite déception, le jeu n’est pas totalement fluide quand on pousse les détails au maximum, les deux cartes graphiques en SLI ont un peu de mal à nous offrir une expérience de jeu fluide quand il y a quatre fois plus de données à traiter qu’en Full HD.
4K : la claque
Malgré tout, la 4K Ultra HD — 3 840 x 2 160 — est une claque visuelle. Avec un écran de 32 pouces, la résolution est de 137 ppp et les pixels sont donc pratiquement indiscernables en usage normal. Sur les jeux et les vidéos — si tant est que vous trouviez du contenu adapté —, c’est très impressionnant. En bureautique, les caractères sont un peu petits, mais la surface d’affichage est impressionnante : on peut afficher quatre fois plus de choses que sur un écran Full HD classique. On peut par exemple afficher une image de 8 mégapixels, issue d’un smartphone récent, sans redimensionnement.
Le 60 Hz est un problème
L’écran de Dell propose trois entrées vidéo : une prise DisplayPort, une prise Mini DisplayPort et une prise HDMI. Si votre ordinateur dispose d’une prise HDMI à la norme 1.4 (Radeon HD 6000 et plus, GeForce 600 et plus, Intel HD 5000), il est possible de travailler en 3 840 x 2 160 à 30 Hz, ce qui est intéressant en vidéo, mais inutilisable en bureautique ou dans les jeux : les saccades sont très visibles, ce qui est assez désagréable. Si vous avez une prise DisplayPort, il faut qu’elle soit à la norme 1.2, les ordinateurs disposant d’une prise à la norme 1.1 ont les mêmes limites qu’en HDMI. Pour ceux qui utilisent encore le DVI, le VGA ou une ancienne version de la norme HDMI, point de salut : impossible de dépasser 1 920 x 1 080 sur cet écran avec un adaptateur DVI, et le VGA n’est pas présent.
Le mode MST
Pour passer en mode 60 Hz avec cet écran, il faut utiliser un connecteur DisplayPort à la norme 1.2 et passer en mode MST dans les paramètres de l’écran. En mode SST (Single Stream Transport), la carte graphique envoie une image complète (3 840 x 2 160) mais à 30 Hz seulement. En mode MST (Multi Stream Transport), la carte graphique va envoyer deux demi-images (1 920 x 2 160) à 60 Hz chacune, que l’écran va associer pour créer une seule image. Ce mode de fonctionnement atypique est la norme sur les écrans Ultra HD, qui ne peuvent pas recevoir, pour des raisons techniques, une image complète en 3 840 x 2 160 à 60 Hz. Il faut une carte graphique compatible DisplayPort 1.2 et MST avec des pilotes appropriés pour obtenir une image complète, ce que NVIDIA propose depuis quelques mois.
Redimensionnement et définition
Comme nous l’avons vu, l’écran nécessite un ordinateur doté d’une prise DisplayPort 1.2 avec support du MST pour travailler à 60 Hz. Ce passage obligé pose quelques soucis : lors de nos tests, il nous est arrivé de n’avoir à l’écran qu’une demi-image par exemple. De plus, ce mode de fonctionnement atypique a un impact sur le redimensionnement : en mode 60 Hz, les cartes graphiques NVIDIA n’agrandissent pas l’image. Ainsi si vous configurez un jeu en 1080p, il n’occupera qu’un quart de la surface de l’écran. En passant en mode SST (Single Stream Transport) — limité à 30 Hz — le redimensionnement est par contre possible.
La BattleBox
Pour sa BattleBox, Materiel.net utilise le Carbide Air 540 de chez Corsair. Ce boîtier imposant — 332 x 415 x 458 mm — est composé de deux parties séparées : une accueille l’alimentation et certains périphériques (SSD, lecteur optique, etc.), l’autre la carte et les cartes d’extension. On peut remarquer que la carte mère dispose de beaucoup de connecteurs (quatre prises USB 3.0, cinq prises USB 2.2, deux prises eSATA, etc.) et que Materiel.net a installé deux GeForce GTX 780 en SLI et une carte son.
Les ventilateurs
Sur le haut du boîtier, vous pouvez remarquer deux ventilateurs, cachés par une grille amovible. Ils servent à refroidir le radiateur du système de refroidissement liquide installé dans la machine. En effet, ce modèle de BattleBox utilise un Hydro Series H110 de chez Corsair pour dissiper la chaleur émise par le processeur.
Un processeur Core i7
Sous le waterblock, on trouve un processeur haut de gamme de chez Intel, le Core i7-4930K. Ce modèle Ivy Brydge E est doté de six cores (avec HyperThreading) et fonctionne à 3,4 GHz, avec un Turbo à 3,9 GHz. Il est placé sur une carte mère Asus Rampage IV Formula basée sur le chipset X79 d’Intel et est accompagné de 16 Go de mémoire vive, de la DDR3 PC15000 de chez G-Skill. La mémoire est recouverte de radiateurs rouges, qui — s’ils sont totalement inutiles — donnent un certain style à l’intérieur de la machine.
Côté pile
Du côté de la carte mère, on peut remarquer, en plus de la carte mère, quelques cartes d’extensions et un disque dur Seagate. Materiel.net a décidé d’installer un Barracuda de 3 To, un disque dur très rapide. Le 7200.14 de 3 To est en effet très bien placé dans notre comparatif de disques durs, et c’est un des meilleurs disques durs classiques.
Deux GeForce GTX780 en SLI
Comme le montre la photo, on trouve deux cartes graphiques GeForce GTX 780 en SLI dans la machine. Les cartes s’illuminent, tout comme le pont SLI, qui est un modèle rigide plus haut de gamme que ce que l’on peut parfois trouver… C’est un détail, mais les constructeurs vendent généralement le pont « Pro » pour environ 30 $…
La GeForce GTX
Les deux cartes sont des modèles Asus, des GeForce GTX 780 OC dotées de 3 Go de mémoire. Elles utilisent le design de référence, le système de refroidissement de référence et proposent quatre sorties vidéo : une DVI-I, une DVI-D, une prise HDMI (qui supporte les écrans Ultra HD, à la norme 1.4) et une prise DisplayPort à la norme 1.2, qui prend en charge les écrans 4K Ultra HD à 60 Hz.
Une carte son
La machine contient — chose étonnante en 2014 — une carte son. C’est une Asus Xonar DX, un modèle milieu de gamme doté de quatre sorties analogiques, une entrée analogique et une sortie numérique. La carte est capable de traiter les flux 24 bits à 192 kHz et est compatible avec les principales API utilisées dans le monde du jeu. Bonne nouvelle, elle est aussi livrée avec des pilotes ASIO.
Côté face
De l’autre côté du boîtier, on trouve l’alimentation. Materiel.net a choisi Seasonic, une référence, avec un modèle de 860 W, amplement suffisant pour la machine. L’alimentation est évidemment certifiée 80+ Platinum.
Un SSD Samsung
Pour le stockage, en plus du disque dur, c’est un SSD de chez Samsung qui est de la partie. C’est un modèle que nous recommandons dans notre comparatif de SSD, le 840 Pro avec une capacité de 256 Go. Ce modèle fiable utilise de la mémoire MLC et offre des débits très élevés, proches des limites de la norme SATA 6 gigabits/s.
Un graveur de Blu-ray
Si les jeux sont de plus en plus souvent vendus sous une forme dématérialisée, ce n’est pas toujours le cas. Et la machine contient donc un lecteur optique, et pas n’importe lequel : un graveur de Blu-ray LG BH16NS40. ce modèle grave les Blu-ray en 16x et lit et écrit évidemment aussi les DVD et les CD. Il est parfait pour lire des films, même si utiliser une BattleBox pour lire un film en Blu-ray, c’est presque du gâchis…
Conclusion
Que conclure ? Pour 3 200 €, la BattleBox est une vraie machine de guerre, qui s’approche de ce qui se fait de mieux actuellement dans le monde PC. Les puristes auraient préféré un Core i7-4960X et deux GeForce GTX 780 Ti en SLI, mais la facture aurait explosé, alors qu’elle est déjà très élevée. Avec un écran Ultra HD comme celui de Dell — vendu environ 2 700 € —, on s’approche donc des 6 000 € pour une configuration très haut de gamme, d’un niveau sonore franchement discret, et pourtant pas réellement capable de suivre la cadence en 4K. Si la BattleBox vous intéresse, nous vous conseillons de la coupler à un écran en 1140p (comme certains 27 pouces) ou même à un écran 21:9 (comme celui que nous avons testé récemment) pour vraiment en profiter. Pour jouer en Ultra HD, il faudra attendre Haswell E et les cartes graphiques Maxwell…
