Introduction
Crystal HD, mais qu’est-ce que c’est ? Une carte de décompression capable de prendre en charge les fichiers en haute définition, même sur un PC peu puissant. Cette carte est très compacte, bon marché (elle vaut moins de 20 €) et c’est ce qu’Intel recommande pour lire des vidéos en haute définition sur un netbook. En théorie, la carte entre en concurrence directe avec la plateforme ION, tout du moins pour la partie HD. Mais dans la pratique, que vaut la carte de Broadcom ? C’est ce que nous allons voir dans notre test.
La carte et ses fonctions
Broadcom propose en fait deux cartes Crystal HD, la BCM70012 — que nous avons testé — et une version capable de décoder plus de formats, la BCM70015. La puce s’interface en PCI-Express (une ligne à 250 Mo/s suffit) et s’installe donc facilement dans tous les PC disposant d’un connecteur de ce type. Même si trois formats physiques existent en théorie — PCI-Express 1x classique, ExpressCard et Mini Card — c’est le dernier qui est le plus courant. Il s’agit, pour rappel, du format des cartes d’extension interne dans les PC portables, souvent utilisé pour les cartes Wi-Fi.
Ça décode quoi ?
Dixit Broadcom, la carte prend en charge les formats suivants : H.264 (L 4.1), en 1080p jusqu’à 40 mégabits/s, VC1 (L 3) en 1080p jusqu’à 40 mégabits/s, WMV9 (un dérivé du VC1) et le MPEG-2 MP dans les profils ML et HL (80 mégabits/s au maximum). En simplifiant, il s’agit des formats utilisés dans les Blu-ray (et HD DVD) et des codecs que l’on retrouve régulièrement dans les vidéos en haute définition. Point intéressant, le fait que Flash utilise le H.264 dans ses vidéos permet à la version 10.1 (encore en bêta) d’utiliser la carte. Broadcom indique que les programmes suivants peuvent utiliser les fonctions de la carte : Windows Media Player 12, PowerDVD, MediaPlayer Classic HC, etc. Globalement, tous les programmes capables d’utiliser un décodage en utilisant l’API DXVA 2.0 peuvent utiliser la carte de Broadcom.
La carte dispose de pilotes pour Windows, mais aussi pour Linux et pour Mac OS X. Dans le premier cas, le pilote fonctionne Windows XP 32 bits, Windows Vista 32 et 64 bits et Windows 7 32 et 64 bits. Attention, le pilote générique de Broadcom limite certaines fonctions, nous y reviendrons. Sous Linux, Broadcom fournit un pilote open source avec une librairie permettant de prendre en charge le décodage et sous Mac OS X, un pilote couplé à XMBC (seul programme capable de prendre en compte la carte) est nécessaire.
Notons que la BCM70015, plus récente et indisponible à la vente actuellement, propose la prise en charge de quelques autres formats, donc le DivX, mais il semble qu’il y ait encore quelques problèmes de pilotes, la version 3 de la bêta de Flash 10.1 supprimant par exemple la prise en charge de cette carte. C’est cette carte qu’Intel recommande avec sa dernière plateforme Atom, le GMA 3150 intégré dans le processeur étant incapable de prendre en charge le décodage des vidéos en haute définition.
Comment l’installer
Comment installer la carte, et dans quoi ? Étant donné que Broadcom a refusé de nous fournir une carte pour un test, nous avons décidé de nous en procurer une via eBay. En effet, on trouve ce genre de cartes à un prix modique (moins de 25 $) sur le célèbre site d’enchère.
Le format Mini Card
Premier point à prendre en compte, le format. Les cartes sont toutes en Mini Card, une version interne de l’interface ExpressCard, destinée aux PC portables. Les Mini Card, ce sont des cartes très petites (30 x 50,95 mm) et la majorité des ordinateurs sortis après 2005 disposent au moins d’un emplacement Mini Card. Premier point à vérifier, donc, si l’ordinateur dispose d’un emplacement Mini Card. Il y a plusieurs moyens de le savoir, la technique ultime étant d’ouvrir la machine. Le second moyen est de vérifier comment s’interface la carte Wi-Fi : si elle est en PCI-Express, il y a a priori un connecteur. Enfin, les machines pouvant recevoir une carte 3G ont généralement un emplacement prévu pour cette carte.
Attention aux surprises
Attention aux surprises : certaines cartes Wi-Fi sont en format « demi-hauteur », ce qui rend l’emplacement incompatible avec la carte Crystal HD. Autre petit problème, certaines machines (HP étant spécialiste) limitent le connecteur Mini Card à une liste de cartes définie dans le BIOS, ce qui oblige à modifier ce dernier pour installer une carte ne provenant pas de chez HP. Enfin, certains connecteurs Mini Card ne sont pas des connecteurs Mini Card : beaucoup de constructeurs ont utilisé un format physique Mini Card pour installer des SSD dans leurs machines, en câblant le tout en SATA ou en PATA. Sur ce type de connecteurs, la carte CrystalHD ne fonctionne évidemment pas. Le moyen le plus efficace de les détecter est de regarder si le connecteur peut recevoir un SSD.
Installer la carte
Une fois un emplacement Mini Card trouvé (ce qui n’est pas trivial, donc), il faut ouvrir la machine. Certains modèles de netbooks ont une trappe d’accès, d’autres (comme notre modèle de test) nécessitent de démonter entièrement l’ordinateur. Une fois l’emplacement accessible (en enlevant, si nécessaire, la carte Wi-Fi), il suffit de placer la carte CrystalHD dans l’emplacement et de la visser. Si l’ordinateur ne vérifie pas le type de carte, un simple allumage devrait rendre la carte exploitable.
Les pilotes
Comme nous l’avons vu, la carte nécessite évidemment des pilotes. Broadcom fournit des pilotes génériques sur son site, mais ils ne sont pas adaptés à la lecture de Blu-ray et ne permettent pas d’activer l’accélération sur les logiciels de lecture comme PowerDVD ou TotalMedia Theatre. Pour ces fonctions en particulier, des pilotes OEM (comme ceux proposés par HP pour certaines de ses machines) sont nécessaires. Étant donné la relative jeunesse de la carte, il faudra aussi parfois utiliser des programmes en versions bêta pour tirer parti de l’accélération (par exemple avec Flash 10.1 en bêta 3).
Normalement, si tout se passe bien, vous avez maintenant un netbook intégrant une carte Crystal HD avec des pilotes fonctionnels. Et maintenant, qu’est-ce que ça donne ?
Configuration de test
Configuration de test | |
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Processeurs | Intel Atom N270 1,66 GHz, bus 533 MHz, 512 ko de cache L2, Hyper-Threading activé |
Intel Core 2 Duo T7500 2,2 GHz, bus 800 MHz, 4 Mo de cache L2 | |
Cartes-mères | Hercules EC900 i945 GMS + ICH7M |
Apple MacBook Pro GM965 + ICH8M | |
Mémoire | 1 Go DDR2-667 |
2 x 2 Go DDR2-667 (dual channel) | |
Disque dur | Samsung 1,8 pouce 4 200 tpm, 60 Go, PATA 100 Mo/s |
MTRON Mobi 3025, 32 Go, SATA 1,5 gigabit/s | |
Carte graphique | Intel GMA 950, 128 Mo |
NVIDIA GeForce 8600M GT, 128 Mo | |
Logiciels et pilotes | |
OS | Windows XP Edition Familiale |
Windows 7 Edition Intégrale | |
Mac OS X 10.6.2 | |
Applications | |
XBMC (Mac OS X) | Version « nightlies » R28256 du 1er mars |
Broadcom (Windows) | Pilotes 3.1.8 pour la carte Crsytal HD |
Media Player HC (Windows) | Version 1.3.1249 |
Power DVD (Windows) | Version 9 (Ultra) et 8 (OEM LG) |
ArcSoft TotalMedia Theatre | Version OEM HP |
Lecture de vidéos en MPEG2, H.264 et Flash 10.1
Nous avons testé trois cas précis : la lecture d’un fichier en MPEG-2 HD (du 1080p, à environ 20 mégabits/s), de fichiers encodés en H.264 (à moyen débit et à haut débit) et de vidéos encapsulés dans le lecteur Flash (sur YouTube, en 1080p).
Comment lire ?
Pour lire des fichiers classiques, il est nécessaire d’installer les pilotes et ensuite, plusieurs choix sont disponibles. Le plus simple, c’est d’utiliser Windows 7 : le dernier OS de Microsoft est capable d’utiliser l’accélération matérielle de la carte « out of the box ». Une fois les pilotes installés, il suffit d’ouvrir le fichier avec Windows Media Player 12 (ou le Media Center si vous avez la bonne version de Windows 7) et c’est tout. Sous Windows XP, il est possible d’utiliser TotalMedia Theatre (une version spéciale fournie par HP prend en charge la carte directement) ou d’autres programmes comme Media Player Classic Home Cinema. La seule contrainte est de bien spécifier au programme qu’il doit utiliser la carte, en sélectionnant un filtre externe Broadcom et en désactivant le codec interne au programme. Enfin, pour l’accélération vidéo dans Flash, il est nécessaire d’installer la version 10.1 (en bêta) de Flash.
En MPEG-2
Le MPEG-2 est le codec utilisé par les DVD (en SD) mais aussi par certains (rares et anciens) Blu-ray. Globalement peu efficace pour de la haute définition (le H.264 est bien meilleur), il a le gros avantage de se décoder assez facilement. Sur notre netbook de test, il est impossible de lire le fichier de test (1080p à 20 mégabits/s) de façon fluide, le CPU (un Atom N270) est utilisé à 100 % et la vidéo ne dépasse pas les 10 images/s. Avec la carte de décompression, l’occupation tombe entre 25 et 30 % et l’ensemble est fluide. Nous avons testé avec un DVD, encodé lui aussi en MPEG-2, mais la différence entre la carte et le CPU n’est pas perceptible, le décodage logiciel des DVD étant maîtrisé depuis longtemps (un simple Pentium II 300 est capable d’effectuer ce travail).
En H.264
Le H.264 est un codec très populaire pour encoder des fichiers en haute définition : il se comporte très bien à bas débits en définition standard et est parfait pour encoder des vidéos en haute définition avec des débits élevés. Ce n’est pas un hasard si les Blu-ray utilisent le H.264 dans la grande majorité des cas et si YouTube et consorts (à travers Flash) ont suivi la même voie. De même, le H.264 a aussi été choisi par certains navigateurs comme codec pour le HTML5 et sa balise vidéo. Pour notre test, nous avons utilisé une bande-annonce (Je suis une légende) en H.264 à 10 mégabits/s (et en 19 20 x 816, format cinéma oblige) et un extrait d’un Blu-ray (Planet Earth), très chargé, en 1 920 x 1 080 à environ 35 mégabits/s.
Sur la bande-annonce, notre machine à base d’Atom N270 (1,6 GHz) ne dépasse pas les 10 images/s et sur la scène très lourde, le framerate descend encore, avec un pauvre 4 fps de moyenne. Une fois la carte installée, et avec un logiciel adapté (par exemple Windows Medai Player sous Windows 7), la charge processeur descend sous les 30 % et l’ensemble est fluide. Globalement, le constat est bon : une fois le bon logiciel choisi, la carte fait parfaitement son travail. Attention tout de même, les deux premières secondes sont parfois saccadées, l’accélération matérielle prenant parfois un peu de temps avant de s’activer.
Le problème du Flash
Flash est un cas à part. La société utilise le H.264 comme codec pour ses vidéos et la majorité des sites Internet utilisent ce codec, surtout dès que de la HD est en jeu. Étant donné que le décodage est bien pris en charge par le matériel, la prochaine version du Player, la 10.1 (actuellement en bêta 3) prend en charge l’accélération matérielle. En théorie, le programme est capable d’utiliser la carte de Broadcom. Dans la pratique, c’est une autre paire de manches. Premièrement, il faut évidemment que la vidéo soit encodée en H.264, et certains sites utilisent encore le VP6 (l’ancien format). Rare sur YouTube et Dailymotion, il est tout de même utilisé sur certaines versions des vidéos, en basse définition. Deuxièmement, Flash 10.1 est encore en bêta et pose toujours quelques problèmes à Adobe (le support de la BCM70015 a par exemple été supprimé durant le passage de la bêta 2 à la bêta 3).
Dans les faits, Flash reste gourmand en CPU et ça se remarque. Sans accélération, la lecture de vidéos en 720p ou en 1080p est impossible sur YouTube, la cadence ne dépassant généralement pas 2 images par seconde. Sur les vidéos en 480p et en 360p, c’est lisible, mais avec néanmoins quelques saccades et une charge processeur élevée. Une fois la carte branchée et la bêta 3 installée, ce n’est pas réellement mieux : les vidéos en 480p et 360p ne semblent pas tirer parti de l’accélération et les versions 720p et 1080p ne sont pas fluides. Certes, le framerate augmente, on passe de 2 à 20 fps de moyenne, mais les saccades restent présentes et l’occupation CPU est très élevée. Étant donné les résultats de la carte Broadcom sur des vidéos « classiques », on peut supposer que le lecteur Flash en lui-même reste trop lourd pour un simple processeur Atom.
Bien évidemment, on a ici affaire à une bêta, et les résultats sur d’autres puces (comme celles de NVIDIA) sont meilleurs, mais dans la pratique, la lecture de contenus en Flash reste un calvaire avec un netbook. Notons aussi que l’accélération n’est disponible que sous Windows. Reste à espérer qu’Adobe et Broadcom vont améliorer les choses dans le futur.
Le cas Blu-ray
Avant de passer à un test sous un autre OS que Windows, nous avons essayé de lire un Blu-ray. Vous avez bien lu, « essayé ». Premièrement, les pilotes génériques de Broadcom ne supportent pas — officiellement — la lecture de Blu-ray, il faut passer par des pilotes OEM, comme ceux de Dell ou HP. Secundo, nos efforts pour lire un Blu-ray avec PowerDVD (le seul programme supporté par Broadcom pour ce cas précis) se sont soldés par un échec.
Pour nos tests, nous avons utilisé un graveur de Blu-ray externe et le film « Public Ennemies ». Sur une machine à base de GMA 950 (notre netbook), PowerDVD (8, 9 ou 10) refuse de lancer la lecture du film, prétextant une erreur de pilotes, alors que nous avions installé la dernière version. Renseignement pris, le programme ne prend pas en charge les puces graphiques des i945 (GMA950). Une fois la machine changée pour un portable classique doté d’un GMA X3100 (GM965), PowerDVD 9 nous a annoncé une erreur, sans expliciter outre mesure le problème, et la lecture reste impossible. Les versions 8 et 10, elles, acceptent de lancer le film, mais sans accélération. Sur notre troisième machine, dotée d’une carte graphique GeForce 8600M, l’accélération est bien présente mais le programme de Cyberlink ne permet de savoir si c’est la carte de Broadcom qui est utilisée ou si c’est la carte graphique NVIDIA. Dans la pratique, nous n’avons donc pas pu vérifier si la lecture de Blu-ray était accélérée.
Notons tout de même qu’une version « rippée » du film en question est parfaitement lisible depuis le disque dur avec un programme adapté (comme XBMC), nos problèmes provenant plus de PowerDVD que du Blu-ray lui-même. Attention tout de même à un point : si la lecture d’un Blu-ray rippé nécessite entre 25 et 30 % de CPU sur notre netbook, la lecture d’un « véritable » Blu-ray demanderait un peu plus de puissance, le déchiffrement des données de la protection AACS nécessitant un travail important du côté du CPU.
Sous Mac OS X
La charge processeur et OS X
Mac OS X, comme tous les Unix, a une façon spécifique d’afficher la charge processeur. Dans les faits, chaque processeur a une jauge « 100 % » et le total augmente donc en fonction du nombre de cores. Sur un Core 2 Duo, une charge de 100 % indique donc qu’un seul core est utilisé totalement, il faut une charge de 200 % pour que les deux cores soient utilisés (et, par exemple, 1 600 % sur un Mac Pro). Sous Windows, la jauge 100 % représente le total de la machine, et donc une charge de 100 % sous Mac OS X équivaut à une charge de 50 % sous Windows. Dans l’article, une charge de 140 % sur une lecture de Blu-ray vaut donc une charge de 70 % sous Windows.
Les cartes Crystal HD sont très populaires chez les adeptes de Mac OS X, particulièrement pour un appareil précis : l’Apple TV. En effet, il est possible d’installer Mac OS X (10.4 Tiger) sur l’appareil d’Apple, mais la faible puissance du boîtier (animé par un Pentium M à 1 GHz et une GeForce 7300) limite fortement les capacités de décodage de la machine. Heureusement pour eux, il est possible d’installer une carte CrystalHD (à la place de la carte Wi-Fi) et XBMC — un logiciel Media Center — prend en charge la carte sous Mac OS X.
Dans un MacBook Pro
Nous avons testé la carte sous Mac OS X, mais pas dans un Apple TV. Nous avons décidé d’installer la carte dans un MacBook Pro de juin 2007, un appareil doté d’un processeur Core 2 Duo (2,2 GHz) et d’une carte graphique GeForce 8600M GT (128 Mo). Cette carte n’étant pas VP3 et Apple ne fournissant pas d’API pour la décompression matérielle, elle ne permet pas — sous Mac OS X — d’aider au décodage. Nous avons donc remplacé la carte Wi-Fi (en Mini Card) par notre carte CrystalHD et installé les pilotes, ainsi que XBMC, nécessaire pour prendre en charge la carte. Pour la lecture, nous avons utilisé un Blu-ray — Public Ennemies —. Mac OS X ne permettant de lire des Blu-ray commerciaux, nous avons copié le Blu-ray sur le disque dur en enlevant les protections (avec le programme MakeMKV). Sans protections, le film est lisible avec plusieurs programmes, donc VLC et XBMC. Avec le premier, la lecture est impossible, le processeur est trop faible pour décoder correctement le flux. Avec XBMC, il est possible de lire le film sans accélération, avec une occupation d’environ 140 % en moyenne, avec des pointes à 200 % (et donc des saccades) lors des scènes lourdes.
Installation de la carte
L’installation physique de la carte est simple : on ouvre la machine (des tutoriaux existent), on enlève la carte Wi-Fi et on met la carte Broadcom à la place. Rien de bien sorcier pour ceux qui manient le tournevis avec maestria. La carte est utilisable sur les Mac Mini à base de chipset Intel (les derniers modèles sont incompatibles) ainsi qu’avec les MacBook et MacBook Pro. Pour les pilotes, ils sont disponibles en ligne sur Google Code. L’installation nécessite de jouer de la ligne de commande et n’est pas à la portée du premier venu (amusant sur une plateforme Apple…) et le seul moyen de tirer parti de la carte, une fois cette dernière installée, est d’utiliser une version de développement de XBMC. Si la carte est bien installée, il suffit d’aller dans « System » « Video » « Playback » et de choisir la carte dans le « Render Output ».
Le résultat
En pratique, une fois la carte détectée et installée, tout est parfait. L’occupation du CPU est faible, entre 40 et 45 %, ce qui montre bien que la carte effectue parfaitement son travail. Sur un écran de 28 pouces en 1 920 x 1 200, il n’y a pas de différences perceptibles entre le décodage logiciel et le décodage effectué via la carte CrystalHD. Seul petit problème, le décodage peut prendre quelques secondes avant de s’activer quand on change de position dans un film. Concrètement, les premières secondes sont parfois saccadées dans ce cas précis.
Dans les faits, c’est donc très efficace sous Mac OS X, même si quelques défauts inhérents à la solution existent, comme la perte du Wi-Fi interne et l’obligation d’utiliser XBMC. Attention, les vidéos achetées sur le magasin en ligne d’Apple ne peuvent pas être lues avec XBMC, les DRM nécessitant le passage par QuickTime.
Conclusion
Dans la pratique, que vaut cette carte ? C’est un bon produit, efficace une fois installé. Malgré tout, la partie logicielle reste perfectible et l’installation de la carte est réservée à un public de connaisseurs, qui n’aura pas peur de démonter son PC portable pour installer la carte et pourra choisir les bons filtres et autres codecs dans son programme de lecture préféré.
Si nous devions noter la carte, nous lui mettrions 9 sur 10 quand elle est intégrée directement dans une machine. Dell (avec le Mini 10 en version PineTrail), HP (avec le Mini 1010 de chez Compaq) ou Asus et certains de ses Eee PC en proposent dans leur catalogue. Elle permet, sur ce type de machine, de lire à peu près n’importe quel fichier vidéo sans peines et sans surcharger le processeur Atom.
Pour les machines qui ne sont pas équipées de la carte à la base, nous passerions à un 7 sur 10, pour la bonne et simple raison que l’installation n’est pas triviale et que trouver une machine qui accepte la carte sans perdre le Wi-Fi n’est pas simple. De plus, la partie logicielle nécessite quelques connaissances et certaines des fonctions, comme l’accélération du Flash, restent perfectibles. Enfin, rappelons que se procurer la carte n’est pas simple : les rares revendeurs classiques proposent la carte à un prix élevé (environ 70 $) et la seule alternative reste eBay, qui est le moyen le moins cher d’acheter des composants (à défaut d’être le plus fiable), notre carte de test ayant été achetée moins de 20 €.
Pour terminer, nous ne conseillons cette carte qu’aux possesseurs de netbooks (ou de PC portables à base de Core 2 Duo et de GMA 950 ou X3100). En effet — en dehors des netbooks — tous les PC portables actuels sont équipés de cartes graphiques capables de décoder facilement des flux HD. Pour rappel, les GMA 500, X4500 HD et HD de chez Intel, les GeForce depuis les versions 8 et les cartes AMD Radeon depuis les versions 2×00 prennent en charge le décodage du H.264. Et n’oublions que — malgré nos efforts — il nous a été impossible de lire un Blu-ray.