Introduction
Enfin ! Après 10 ans de bons et loyaux services, l’USB 2.0 va progressivement céder sa place, remplacé par l’USB 3.0. La troisième version, aussi baptisée SuperSpeed par ses créateurs (mais où vont-ils chercher tout ça ?), nous promet de faire sauter un des goulets d’étranglement les plus agaçants sur nos machines : le débit des périphériques externes, disques durs et clés USB en tête.
Encore très récent, l’USB 3.0 n’est pas largement répandu. On ne peut pas vraiment en vouloir aux fabricants de disques durs : il y a encore très peu de machines équipées de ports USB 3.0, et donc encore très peu d’acheteurs potentiels. Heureusement, le marché n’est pas resté coincé dans un classique schéma de l’oeuf et de la poule où les vendeurs de cartes mères attendraient les vendeurs de disques durs pour adopter l’USB 3.0 et vice-versa. Depuis le début de l’année, les annonces de cartes mères compatibles sont légions, et le nombre de clés USB et autres disques durs externes SuperSpeed augmente rapidement.
En ce mois de mai, en France ce nombre est néanmoins encore très petit, pour tout dire, il se compte sur les doigts de la main. Nous avons rassemblé dans ce comparatif tous les modèles que nous avons pu dénicher sur le marché français.
MAJ 24/06/2010 : Le choix s’élargit progressivement, Verbatim et Seagate nous ont fait parvenir deux de leurs disques durs USB 3.0, un Store’n’Go de 500 Go et un FreeAgent GoFlex de 1 To. Nous les avons intégrés à notre comparatif.
Buffalo DriveStation 1,5 To
Le disque Buffalo HD-UX3 fut le premier sur le marché. Mais comme nous le verrons, cela ne signifie pas que son constructeur a bâclé son travail. Le package est assez réduit. La jolie boîte rouge contient juste l’essentiel : le disque, son alimentation, un câble USB 3.0, et… c’est tout.
De prime abord, on apprécie la finition de la DriveStation tout comme son design, sobre, noir et plutôt compact pour un disque 3,5″. L’alimentation n’a par contre fait l’objet d’aucun soin particulier, et ne sera ni esthétique branchée sur une multiprise, ni facile à transporter le cas échéant. Comme les fabricants d’ordinateurs portables en leur temps, il serait bon que les vendeurs de disques durs externes commencent à se soucier de ce détail.
L’intérieur de la DriveStation révèle trois points intéressants. D’une part, on remarque l’absence de tout système antivibrations, ce qui annonce un bruit de fonctionnement perceptible. Lorsqu’on aperçoit le petit ventilateur de 40 mm perché dans un coin du boîtier, on comprend mieux que Buffalo ait pris cette liberté. Ce ventilateur ne s’active heureusement qu’en cas de surchauffe interne. De fait, en cours d’utilisation, la DriveStation émet un ronronnement tout à fait audible sans être trop intrusif.
Le disque dur choisi par Buffalo est dans notre modèle de test, un Seagate 7200.11 de 1,5 To. Quelques tours de tournevis supplémentaires nous permettent enfin de découvrir le contrôleur USB 3.0 utilisé : il s’agit ici d’un processeur ARM et non d’une puce spécialisée. Bon ou mauvais choix, les benchmarks nous le diront.
Si Buffalo limite au strict minimum le lot matériel fourni, l’offre logicielle est plus étoffée. Petite mise en garde néanmoins : ces logiciels sont encore une fois fournis uniquement sur le disque dur lui-même, pas sur un CD annexe. Pensez donc à les sauvegarder dans un coin avant de procéder à un reformatage complet !
On trouve dans le lot :
- un utilitaire de formatage en NTFS, la DriveStation étant formatée d’origine en FAT32
- l’outil de gestion Turbo USB censé améliorer les débits (pour Mac et PC)
- les manuels en PDF et Adobe Reader
- ecoManager (pour Windows uniquement), permettant de mettre en veille automatiquement le disque
- les logiciels de sauvegarde Memeo Backup (Windows) et Memeo LifeAgent (Mac OS) que nous avons déjà rencontré à maintes reprises sur des disques durs externes.
Avec cet ensemble, Buffalo couvre l’essentiel des besoins d’un utilisateur, même si l’on aurait apprécié que la gestion de la mise en veille automatique soit intégrée au disque dur lui-même et n’exige pas l’installation d’un gestionnaire supplémentaire.
Western Digital MyBook 3.0
Deuxième et second disque au format 3,5″ de notre comparatif, le Western Digital MyBook 3.0. Contrairement au produit Buffalo, le MyBook que nous avons testé est vendu sous forme d’un lot complet de transition vers l’USB 3.0. En plus du disque, de son câble et de son alimentation (tout aussi encombrante que celle de Buffalo), on trouve donc dans la boîte une carte contrôleur USB 3.0. Au format PCI-Express 1x, elle ajoute deux ports USB 3.0 à n’importe quel PC disposant d’un slot libre. Cette carte supporte le contrôleur NEC µPD720200, celui-là qui est installé sur les cartes mères compatibles USB 3.0.
Insistons néanmoins sur un point, que nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer dans nos colonnes : l’USB 3.0 offre un débit théorique de 500 Mo/s, soit deux fois plus que la capacité d’un port PCI-Express 1x 1.1. Cette carte fille n’exprimera donc pleinement sont potentiel que si on la branche dans un port PCI-Express 2.0, qui ne sont pas si courant sur les cartes mères même de dernière génération.
Le design du MyBook 3.0 s’inscrit dans la veine des précédentes itérations de la série et cultive la ressemblance avec un livre. Par rapport aux générations antérieures, celle-ci est plus élégante et plus soignée. On trouve par exemple des pieds en caoutchouc pour amortir les vibrations du disque. Sur la tranche arrière, un interrupteur côtoie les ports USB 3.0 et d’alimentation.
L’ouverture de la coque révèle une conception également soignée. Ici, le disque (un Western Digital WD1001FAES de 1 To) est monté sur des patins en caoutchouc épais. Pas de ventilateur, le refroidissement devra être assuré par la circulation passive de l’air au travers des larges ouvertures pratiquées dans les côtés du disque. Tout cela permet de maintenir un niveau sonore minimum, inférieur à celui du Buffalo DriveStation, et nettement plus agréable que celui des anciens Western Digital MyBook, tristement célèbre pour leur raffut. Le contrôleur choisit par WD est cette fois un chipset spécialisé, le Symwave SW6316-3VB.
Si le MyBook fait une meilleure impression au niveau matériel que la DriveStation, il en est tout autrement du point de vue logiciel. Les programmes fournis pas WD sont… inexistants. Il y a bien un CD dans la boite, mais celui-ci ne renferme que les pilotes de la carte contrôleur (pilotes d’ailleurs inutiles sous Windows 7). Compte tenu du prix confortable auquel WD commercialise son MyBook, on était en droit d’attendre plus.
Sharkoon QuickPort Duo USB 3.0
Produit pour geek par excellence, le QuickPort Duo de Sharkoon est dorénavant décliné en version USB 3.0. Cette interface donne d’ailleurs toute sa légitimité à ce produit, qui permet ainsi effectivement de transformer n’importe quel disque dur 2,5″ ou 3,5″ SATA en périphérique de stockage amovible. Limité à l’USB 2.0, le système perdait beaucoup de son intérêt par rapport à une grosse clé USB, aussi rapide et tellement plus transportable.
Mise à part l’adoption de l’USB 3.0, le QuickPort n’évolue pas. Son design n’est pas flamboyant, mais sa finition est correcte. Comme Buffalo, Sharkoon ne se perd pas dans les accessoires : la boite renferme le QuickPort, l’alimentation (qui attire les mêmes critiques que ses consoeurs), un câble, et voilà !
Oh, d’ailleurs, à propos du câble… Sharkoon a cru sans doute bien faire en optant pour un très long modèle (180 cm contre 120 cm ou 100 cm pour les autres disques testés). Mais nous avons eu la désagréable surprise de constater qu’il empêchait tout simplement le QuickPort Duo de fonctionner en USB 3.0 ! La norme USB 3.0 garantit pourtant une longueur maximale de 3 m. Sans doute avons-nous été victime d’un problème isolé, mais nous ne pouvons nous empêcher de remarquer que les câbles fournis avec tous les autres disques de ce comparatif, plus courts, ne nous ont pas posé le même souci.
Cette parenthèse fermée, jetons un oeil dans les entrailles du QuickPort Duo. En plus d’un imposant contre-poids en fonte, le boîtier cache un contrôleur FPGA LucidPort USB300REV2. Le mécanisme d’éjection des disques est rudimentaire : une simple plaque bascule autour d’un axe lorsqu’on enfonce le bouton d’éjection.
Comme Western Digital, le QuickPort Duo est dépouillé de tout logiciel annexe. Compte tenu du public visé, nettement moins débutant que celui d’un disque dur externe joli et bien fini, et du prix bien plus raisonnable du produit, on pardonne cet oubli plus facilement. Il nous semble néanmoins qu’un logiciel de sauvegarde ou de clonage n’aurait pas été inutile.
Vendu sans disque dur, le Sharkoon QuickPort Duo a été testé dans ce comparatif avec le disque Seagate 7200.11 1,5 To extrait du Buffalo DriveStation.
PQI H566
PQI n’est pas forcément la marque la plus connue sur le marché des disques durs externes, mais elle n’en est pas moins parmi les premières à offrir un modèle USB 3.0. Le H566 est au format 2,5″. De présentation soignée, son boîtier est entièrement métallique. PQI le livre avec le strict minimum : un câble de données, et une pochette de protection (symbolique).
Loin de la sophistication made in Lacie, l’ouverture du boitier est extrêmement facile : deux vis à ôter, et le disque coulisse vers la sortie. PQI n’a pas négligé la protection pour autant : le disque est calé par des pads en caoutchouc souple, et l’épaisseur de la coque métallique devrait offrir une barrière suffisante contre les chocs.
La carte électronique porte un contrôleur ASmedia ASM1051 (filiale d’Asustek). Le disque dur est un modèle de chez Toshiba, le MK3259GSX. Son unique plateau d’une capacité de 320 Go, tourne à 5400 tr/min. Les performances ne sont donc logiquement pas aussi bonnes que le produit LaCie. Ce disque souffre en fait des mêmes symptômes que le MK1059GSX de 1 To que nous avons récemment testé : le firmware est optimisé pour les opérations séquentielles, pas pour la manipulation de nombreux petits fichiers. Mais nous y reviendrons.
PQI n’a pas oublié de joindre à son H566, une panoplie de logiciels. D’un côté, Ur-Smart (“vous êtes intelligent”, nous n’en doutions pas, merci) prend en charge la synchronisation de dossiers, de mails, de favoris IE, mais permet aussi de transformer le disque en dispositif d’identification ou de verrouillage du PC, etc. Nous n’avons pas cherché à tester toutes les possibilités du programme — ce n’était pas le but de ce comparatif —, mais il est sur le papier, très complet. En outre, Ur-Fortress (votre forteresse) le complète en permettant le chiffrement des contenus à la volée.
LaCie Rugged USB 3.0
LaCie nous a fait parvenir le seul disque dur USB 3.0 à ce jour à son catalogue, et tout juste annoncé : le Rugged USB 3.0. Il s’agit de la nouvelle version de ce disque dur externe de poche reconnaissable entre mille grâce à sa robe orangée. On aime ou on déteste, mais puisque ce design persiste depuis de longues années, il ne doit pas rebuter de trop nombreux acheteurs.
Jouissant d’une réputation haut de gamme, LaCie livre son disque dur dans un emballage soigné, mais néanmoins bien vide. Le disque, un câble USB 3.0 pour les données, un câble USB pour une supplémentation d’alimentation au cas où, et une mini notice.
Le disque présente, comme ses prédécesseurs, une finition quasiment parfaite, pour qui aime l’orange. Au delà de son design un rien clinquant, il sort du lot par ses deux caractéristiques principales :
- son boîtier est antichoc (LaCie garantit une résistance à des chutes de 2,2 m si le disque n’est pas en fonctionnement)
- son disque dur tourne à 7200 tr/min.
De fait, l’ouverture du boitier révèle nombre d’éléments isolants le disque des chocs : sous la bande orange en caoutchouc se trouvent deux demi-coques métalliques qui enserrent le disque, lequel est en outre calé par des renforts en mousse. Cette conception offre également une certaine isolation contre le bruit du disque. Remarquons que ce boitier, pour bien pensé qu’il soit, présente l’inconvénient majeur de ne pas être facilement refermable une fois ouvert. Certes, l’utilisateur n’est pas censé tenter la manoeuvre, car cela annule la garantie, mais c’est tout de même un inconvénient pour qui souhaiterait réutiliser son boitier dans deux ans pour, par exemple, y installer un disque de 2 To.
Le disque justement est un Hitachi TravelStar 7k500, d’une capacité de 500 Go. Ses deux plateaux tournent à 7200 tours par minute, et ses performances sont clairement parmi les plus élevées des disques durs 2,5″ comme nos tests l’ont déjà montré. Le contrôleur choisi par LaCie est à nouveau l’ASM1051, décidément très adapté aux disques durs portables de fait de sa petite taille.
Positionnement haut de gamme oblige, LaCie accompagne le Rugged USB 3.0 d’une suite complète de logiciels. Saluons d’ailleurs l’ergonomie de l’offre LaCie. Au premier branchement, un programme vous invite à choisir si vous désirez configurer votre disque pour une utilisation sur un Mac ou sur un PC ou sur l’un et l’autre, ce qui conditionne le formatage consécutif du disque et l’installation des logiciels. Soulignons malgré tout qu’il faudra veiller à sauvegarder les logiciels en lieu sûr, car, là encore, aucune version CD n’est incluse. En plus des manuels, LaCie offre deux programmes de sauvegarde : Genie Backup (PC) ou Intego Backup Assistant (Mac). Le petit plus maison est l’accès au service de sauvegarde en ligne Wuala. L’achat du Rugged vous octroie 10 Go d’espace de stockage pendant un an.
Transcend StoreJet 25D3
Transcend boucle ce comparatif avec son StoreJet 25D3. Ce n’est pas le seul produit au catalogue de la marque : des disques durs 3,5″ sont également disponibles, mais ils sont identiques au DriveStation de Buffalo.
Le StoreJet 25D3 est un disque dur au format 2,5″ très sobre. On dirait même que Transcend a tout fait pour le rendre le moins attractif possible. Il est livré comme ses cousins avec le câble USB 3.0 indispensable, un câble USB apportant un surplus d’alimentation si besoin, une pochette de transport ainsi qu’un ensemble de logiciels sur lesquels nous reviendrons.
La simplicité du design se retrouve dans la conception de la coque : deux moitiés s’emboitent l’une dans l’autre, l’assemblage étant sécurisé par une vis. Simplicité ne rime pas avec dénuement. Le disque dur caché au sein du StoreJet est très bien protégé par un étui souple qui l’enserre dans sa quasi-totalité.
Le disque dur choisi par Transcend est ici un Samsung HM500JI (SpinPoint M7). Il possède deux plateaux de 250 Go chacun, tournant à 5400 tr/min. Ce disque très classique est contrôlé par la même puce que nous avons trouvé dans le PQI H566 et le LaCie : l’ASmedia ASM1051. Les différences que nous mesurerons entre les performances de ces modèles ne tiendront donc qu’aux disques durs eux-mêmes.
Transcend a néanmoins ajouté à son électronique une gestion automatique de la mise en veille, qui ralentit le StoreJet après dix minutes d’inactivité. Très appréciable afin de ne pas pénaliser l’autonomie d’un ordinateur portable par exemple.
Comme ses concurrents, Transcend prend le parti de ne pas livrer les logiciels sur CD. La suite retenue par Transcend baptisée StoreJet Elite est polyvalente. Elle se propose de synchroniser vos emails (Outlook Express, Outlook, Windows Mail), favoris Internet (Internet Explorer, Firefox), identifiants, ou dossiers via une interface automatisée. Elle offre également la possibilité de naviguer sur internet sans laisser de traces sur l’ordinateur hôte (tout l’historique et les éléments temporaires étant redirigés vers le StoreJet) et peut crypter le contenu du disque (plus précisément un dossier spécifique). L’utilisation du logiciel est plutôt simple, mais le manque d’automatisation de la synchronisation (il faut chaque fois la déclencher à la main) limite son utilité. On trouve enfin un utilitaire de formatage permettant de créer un volume FAT32 de plus de 32 Go (la limite admise par Windows).
Seagate FreeAgent GoFlex
L’USB 3.0 arrive sur les disques durs portables Seagate avec une refonte totale de la gamme du constructeur. Les FreeAgent deviennent FreeAgent GoFlex. GoFlex, comme flexibilité : tout disque peut être soit USB 2.0, soit USB 3.0, soit Firewire, soit eSATA grâce à une banque de câbles-contrôleurs vendus séparément à des prix somme toute raisonnables. La nouvelle gamme étant du même coup d’une grande complexité, nous n’allons pas l’examiner en détail ici et vous renvoyons à l’actualité que nous lui avions consacrée (Seagate GoFlex : le disque dur LEGO).
Nous avons reçu en test le modèle de 1 To en 2,5″, avec son câble USB 3.0. À l’achat, c’est un câble USB 2.0 qui est livré avec le disque, le câble USB 3.0 coutant 30 € supplémentaires. Le design est on ne peut plus sobre puisque la coque est uniformément noire, sans décoration aucune. Cette couleur réputée amincissante ne peut pas faire oublier l’encombrement relativement important du FreeAgent : 22 mm d’épaisseur et 119,6 mm de longueur.
L’épaisseur n’est pas surprenante compte tenu de la très forte capacité du disque caché dans ce boîtier : au format 2,5″ il faut encore au minimum trois plateaux pour cumuler 1 To. Au contraire, la longueur du FreeAgent est faible. C’est la conséquence de l’intégration du contrôleur pont SATA vers USB ou Firewire dans le câble et non pas dans le boitier. Exceptionnellement, compte tenu de la ténacité apparente de la coque et de la volonté de Seagate de récupérer son disque intact, nous n’avons pas cherché à ouvrir la coque. Nous avons donc fait appel à Sandra qui nous apprend que le disque est un ST91000430AS qui possède la particularité de ne tourner qu’à 5000 tr/min, alors que la majorité des disques 2,5″ tournent à 5400 tr/min, et que les plus rapides montent à 7200 tr/min. Cette lenteur relative aura un impact direct sur les performances comme nous allons le voir.
Petit coup d’oeil sur le câble du FeeAgent. Plutôt court (~ 35 cm), il se termine à une extrémité par une prise USB 3.0, et à l’autre par un connecteur SATA. Il prend du coup un fort intérêt pour tous ceux qui possèdent de nombreux vieux disques durs inutilisés : ce simple câble fera un excellent connecteur universel apte à transformer n’importe quel disque dur SATA en disque dur externe. Un rapide démontage révèle que Seagate a caché dans la prise SATA un contrôleur SATA/USB 3.0 ASmedia, le même que celui des disques PQI, LaCie et Transcend de ce comparatif. L’intégration est très poussée : du beau travail.
Terminons ce tour d’horizon par la partie logicielle. Seagate a soigné “l’expérience utilisateur”. Au premier branchement, l’installation de la suite logicielle est proposée. Elle se présente sous un panneau de contrôle unique, le Seagate DashBoard qui donne ensuite accès à plusieurs applications différentes, fournies par Memeo : Instant Backup, Memeo Sync, Share, Send. Ces logiciels couvrent les besoins d’un disque dur externe (clonage, synchronisation de dossier) et même plus (hébergement de fichiers en ligne pour consultation ou envoi de gros fichiers). Bien vu !
Verbatim Store’n’Go
Verbatim a également mis sa gamme de disques durs externes à jour à l’occasion du passage à l’USB 3.0. Le nouveau Store’n’Go que nous testons aujourd’hui est le modèle de 500 Go. Verbatim n’a pas cherché à innover sur cette gamme de produits : le Store’n’Go présente une allure et un encombrement des plus classiques. On peut même lui reprocher un certain embonpoint (22 mm d’épaisseur et 127 mm de longueur).
Mais sans doute cet embonpoint est-il justifié par un soin particulier apporté à la protection interne du disque ? Ah, non. Au contraire, le Verbatim nous a paru comme le moins bien fini de tous les disques de ce comparatif, la coque en plastique est mince, s’ouvre d’elle-même si le disque tombe de quelques centimètres, et ne contient aucune protection. Tant pis.
Le disque de 500 Go est un Fujitsu MJA2500BH tournant à 5400 tr/min. Verbatim a choisi d’intégrer un contrôleur USB 3.0 que nous n’avions pas encore croisé jusqu’à aujourd’hui : un JMicron JMS539.
Au niveau logiciel, Verbatim fait confiance à Nero et sa suite BackItUp & Burn Essentials. Comme son nom l’indique, cette suite permet de réaliser des sauvegardes sur le disque dur externe ou bien sur DVD. Remarquons que malheureusement, et contrairement à nombre de ces concurrents, Verbatim ne fournit aucun logiciel compatible Mac OS. Verbatim ajoute néanmoins un petit utilitaire “GreenButton” qui permet de paramétrer la mise en veille automatique du disque.
Plateforme de tests
Dans le cadre de ce test, nous avons délaissé nos habituels benchmarks théoriques pour ne retenir que des simulations d’utilisations pratiques. Personne ne va en effet installer un serveur web ou son système d’exploitation (Windows ne le permet d’ailleurs pas) sur un disque dur externe fut-il USB 3.0. Un disque externe est fait pour sauvegarder des données et les restituer. Nous avons mesuré les débits offerts par nos disques en écriture et en lecture dans trois scénarios qui semblent représentatifs de l’usage d’un disque externe :
- le transfert d’une bibliothèque de 14 fichiers vidéo d’environ 700 Mo chacun pour un total de 9,81 Go
- le transfert d’une bibliothèque de 2931 fichiers musicaux (entre 3 et 7 Mo chacun) répartis dans 573 dossiers, pour un total de 15 Go
- la sauvegarde d’un ensemble de documents divers, de la boite email pesant plusieurs Go au fichier texte de 2 ko, (5100 fichiers dans 434 dossiers, 5,1 Go au total)
Nous avons pris le parti de tester tous ces disques en les formatant en NTFS. Le format FAT32, bien que communément employé sur les disques externes parce qu’il est lisible par tous les systèmes d’exploitation, souffre de deux gros inconvénients. Il limite la taille des fichiers à 4 Go et il fait chuter les performances dès que l’on manipule de petits fichiers. Par ailleurs, le NTFS est aujourd’hui lisible par Mac OS X et la plupart des distributions Linux, même si l’écriture par ces OS n’est pas faisable.
Notre carte mère de test était une Gigabyte GA-P55-UD7. Elle présente l’avantage de ne pas brider la bande passante réservée au contrôleur USB 3.0 Nec intégré, car celui-ci est relié directement aux lignes PCI-Express 2.0 du processeur. Le disque système utilisé était constitué d’un RAID0 de disques Samsung SpinPoint F1 1 To.
Plateforme de test | |
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Processeur | Intel Core i5 660 3,33 GHz (Turbo 3,6 GHz) 4 Mo cache L2 |
Carte mère | Gigabyte GA-P55A-UD7, BIOS F4 |
Chipset | Intel P55 (+nForce 200) |
RAM | Corsair Dominator CM2X1024-8500C5D PC2-8500 |
2 x 2 Go DDR3-1333 | |
Disques durs | 2 x Samsung SpinPoint F1 HD103UJ, 1 To, 7200 tr/min, SATA 3 Go/s |
RAID 0 via Intel P55 | |
Carte graphique | AMD Radeon HD 5770, GPU 850 MHz, 1 Go GDDR5 @ 1,2 GHz |
Alimentation | Cooler Master RealPower Pro 850 |
OS | Microsoft Windows 7 Professionnel 32 bits |
Pilotes carte mère | Intel 9.1.1.1013 (P55) @ Intel 9.5.0.1037 (RAID) |
Pilote graphique | ATI Catalyst 10.4 |
Transfert de gros fichiers
Comme on peut le voir, c’est en lecture de gros fichiers (donc sur des opérations séquentielles) que les disques donnent leur maximum. Les disques durs 3,5″ se tiennent dans un mouchoir de poche. La gestion “Turbo USB” du disque Buffalo n’est pas bénéfique dans ce cas. Les disques 2,5″ sont un cran en dessous, le modèle LaCie bénéficiant d’un certain avantage dû à sa vitesse de rotation plus élevée. On note surtout la contre-performance du FreeAgent, manifestement fortement handicapé par sa faible vitesse de rotation.
En écriture, les débits chutent fortement : de 24 % sur les plus rapides à 19 % sur les plus lents. Le classement global n’évolue pas : les disques 3,5″ restent leaders, suivis du 2,5″ à 7200 tr/min et des 2,5″ à 5400 tr/min. On remarque néanmoins que le MyBook est largué par le DriveStation et le QuickPort Duo. La faute au disque dur Western Digital. Nous avons en effet testé ce disque avec le contrôleur Buffalo et les résultats étaient similaires.
Nos deux nouveaux concurrents, Verbatim et Seagate ne brillent pas particulièrement ici, et bouclent le classement.
Transferts de fichiers moyens
La baisse de la taille moyenne des fichiers et donc la hausse du nombre d’opérations à réaliser se traduit par une baisse générale des débits en lecture ou en écriture.
Sur la lecture, le classement global ne bouge pas, les disques Buffalo et Sharkoon maintenant leur leadership, suivis du MyBook, du Rugged et des H566 et StoreJet. Le graphique en écriture réserve beaucoup plus de surprises. On assiste à un véritable tassement du classement, les disques 2,5″ devenant aussi rapides que les 3,5″. La surprise de ce test vient du Verbatim Store’n’Go qui s’écroule et se fait même distancé par le FreeAgent GoFlex, pourtant censé être mois rapide.
On découvre également l’utilité du mode Turbo USB du Buffalo DriveStation : il offre ici un gain de 18 Mo/s environ, soit tout de même 23 % !
Au contraire, on découvre la faiblesse du MyBook 3.0 : à 45,9 Mo/s il est presque deux fois plus lent que le DriveStation avec Turbo USB, et échappe à la dernière place uniquement parce que le PQI H566 parvient à faire encore moins bien. PQI semble pénalisé par son disque dur Toshiba : à un seul plateau, il ne peut satisfaire autant de requêtes qu’un modèle double plateau, et son firmware semble privilégier les opérations séquentielles. Un tel disque dans un tel usage ne profite quasiment pas de l’interface USB 3.0. On peut dire encore pire du Seagate FreeAgent : à 34,2 Mo/s il aurait tout aussi bien pu rester USB 2.0.
Le cas du MyBook est plus curieux : le disque Western Digital WD1001FAES est capable de faire beaucoup mieux connecté directement en SATA. Mais que ce soit dans le boitier Western Digital, sur le dock Sharkoon ou dans le boitier Buffalo, il voit ses performances chuter en USB 3.0. Une révision du firmware serait sans aucun doute bienvenue.
Sauvegarde mixte
Si l’on augmente encore le nombre de fichiers en diminuant leur taille moyenne, on accentue la tendance constatée précédemment, et les débits chutent encore d’un cran.
En lecture, le disque Buffalo garde la tête du peloton. Le MyBook réduit l’écart, et c’est le contrôleur Sharkoon qui montre un signe de faiblesse.
En écriture, le classement est à nouveau bouleversé. Si le DriveStation aidé par son mode Turbo USB conserve la première place, son avance sur le peloton est moindre (seulement 9 %). Par ailleurs, le MyBook se ressaisit, et assure un débit supérieur à ce qu’il pouvait donner en écriture de fichiers musicaux. Le PQI H566 ferme encore un fois la marche et tombe à des vitesses indignes de l’USB 3.0.
Là encore nos deux nouveaux concurrents Seagate et Verbatim finissent en queue de peloton. Dommage, surtout pour le Verbatim dont le disque dur 500 Go à deux plateaux tournant à 5400 tr/min aurait pu offrir le même niveau de performances que le Transcend StoreJet 25D3.
Conclusion
Du seul point de vue des performances, le verdict est simple à donner : le Buffalo DriveStation gagne haut la main notre comparatif. Un disque dur rapide, un contrôleur performant et le secours de l’utilitaire Turbo USB lui permettent de laisser à distance ses rivaux dans les situations difficiles d’écriture de nombreux petits fichiers.
Le Sharkoon QuickPort Duo USB 3.0 est également un produit satisfaisant. Ce n’est pas le plus rapide de nos disques 3,5″ mais il maintient une bonne moyenne. Le MyBook 3.0 de Western Digital est plus décevant. Efficace si l’on ne traite que des gros fichiers, il peut s’effondrer lorsqu’on manipule une bibliothèque de musique.
Dans la catégorie des disques durs portables 2,5″, le gagnant est également facile à couronner : le LaCie Rugged grâce à sa vitesse de rotation de 7200 tr/min maintient une confortable avance sur les modèles à 5400 tr/min. Constat plus intéressant : dans nos tests en écriture sur de petits et moyens fichiers, le Rugged se montre aussi véloce que les disques durs 3,5″.
Le Transcend StoreJet 25D3 réussit d’ailleurs la même performance, mais il n’affiche pas d’aussi bons débits en lecture. Le vrai perdant de notre comparatif est le PQI H566. Manifestement optimisé pour des opérations séquentielles, son disque dur Toshiba est réellement à la peine dans nos tests en écriture de petits fichiers. Heureusement, ses débits en lecture sont satisfaisants.
Verbatim et Seagate déçoivent, surtout le premier. Son Store’n’Go n’a pas grand chose pour lui : ni le design, ni la compacité, ni l’offre logicielle, ni la capacité et encore moins les performances. Ce n’est clairement pas un des meilleurs choix, même s’il saura rendre de bons services à un utilisateur peu exigeant.
Le cas du FreeAgent et plus complexe. Certes ses performances en font le disque USB 3.0 le plus lent que nous ayons testé à ce jour, mais il se rattrape par sa capacité hors norme (1 To) et sa conception innovante et bien pratique. Car pour le prix du disque on gagne un câble contrôleur (USB 2.0 par défaut) qui pourra être utilisé sur d’autres disques ou périphériques SATA.
Nous avons choisi de nous concentrer sur les performances des disques, mais vous pouvez également considérer d’autres critères. Le prix est le plus évident. À ce petit jeu, le LaCie fait payer cher sa vitesse (170 €). Le PQI H566, dont la disponibilité est encore restreinte se trouve à 139 € dans sa version 500 Go, trop cher compte tenu de ses performances. À 110 € pour 500 Go, le StoreJet nous semble bien plus intéressant. Le FreeAgent GoFlex 1 To est cher (170 € environ) mais sa version 500 Go est plus abordable (95 € environ). A ce prix il faut néanmoins ajouter celui du câble USB 3.0, environ 30 €.
Dans le domaine des disques 3,5″, le MyBook est moins bien placé, au même prix que le Drivestation en version 1 To. Ils existent également tous deux sous forme de kit d’évolution contenant une carte contrôleur, kits qui sont commercialisés à des prix très proches. Le Buffalo étant en outre accompagné de logiciels utiles, il a notre préférence.
Terminons en soulignant un point commun à tous les disques USB 3.0 de notre comparatif : la consommation CPU lors des transferts. Si les transferts en USB 2.0 ne monopolisent qu’environ 7 % de ressources, les transferts USB 3.0 accaparent en moyenne 14 % de notre Core i5 660. Sur des processeurs moins puissants, la charge de cette nouvelle interface ne sera donc pas du tout négligeable.