Elon Musk a une nouvelle cible, c’est OpenAI. Le milliardaire ne supporte pas de ne pas être premier dans ce domaine avec Grok, alors il s’attaque au leader du secteur.
Elon Musk, par ailleurs l’un des cofondateurs d’OpenAI, intensifie son conflit juridique avec l’entreprise qu’il a contribué à fonder en 2015. Ce différend reflète des désaccords profonds sur la direction prise par OpenAI, particulièrement depuis son évolution vers un modèle à but lucratif.
Pourquoi cette bataille juridique ?
Elon Musk a récemment déposé une demande auprès des tribunaux pour obtenir une injonction préliminaire contre OpenAI. Son objectif principal est de bloquer la transition d’OpenAI en une entreprise commerciale, qu’il décrit comme une “aberration” par rapport à la mission initiale de l’organisation : développer une intelligence artificielle sûre et accessible à tous, dans une structure à but non lucratif. Bien évidemment, tout cela afin de laisser la voie libre à son propre assistant IA, Grok. Elon Musk aurait quelques soucis avec le fait de ne pas être le meilleur dans chaque domaine où il opère.
Les avocats de Musk ont déclaré que cette injonction est nécessaire pour empêcher OpenAI de continuer des pratiques prétendument anticoncurrentielles. Ils accusent également l’organisation de diluer son engagement éthique au profit d’alliances stratégiques avec des entreprises comme Microsoft. Musk estime qu’un tel modèle met en danger l’innovation ouverte et le développement équitable de l’intelligence artificielle.
Les accusations portées contre OpenAI
Les allégations de Musk comprennent plusieurs points clés :
- Violations de la loi antitrust : Les avocats de Musk affirment qu’OpenAI et Microsoft, partenaire stratégique et investisseur majeur, ont incité d’autres investisseurs à ne pas financer des concurrents. Cette pratique, selon eux, enfreint les lois Sherman et Clayton, qui visent à prévenir les monopoles et les comportements anticoncurrentiels.
- Utilisation inappropriée d’informations concurrentielles : Musk accuse OpenAI d’avoir utilisé des données sensibles pour renforcer ses modèles d’intelligence artificielle, en particulier via des collaborations étroites avec Microsoft. Cela inclut potentiellement l’accès à des informations stratégiques de concurrents sous couvert de partenariats technologiques.
- Manque de transparence et d’éthique : L’équipe juridique de Musk souligne qu’OpenAI, en passant d’une structure à but non lucratif à une entité commerciale lucrative, a détourné l’intention initiale de ses fondateurs. Musk critique également la manière dont cette transition a été menée, affirmant que le public et les investisseurs n’ont pas été suffisamment informés.
La réponse d’OpenAI
Hannah Wong, porte-parole d’OpenAI, a réagi en qualifiant les accusations de Musk de “sans fondement”. Selon elle, OpenAI reste fidèle à sa mission principale de développer une intelligence artificielle avancée tout en assurant sa sécurité et son accessibilité. Hannah Wong a également précisé qu’OpenAI coopère pleinement avec les régulateurs pour clarifier ses changements structurels et ses alliances stratégiques.
OpenAI maintient que son partenariat avec Microsoft, qui inclut un investissement de plusieurs milliards de dollars, est essentiel pour garantir des ressources suffisantes à la recherche et au développement. L’organisation souligne que cette collaboration a permis d’accélérer l’innovation dans des domaines cruciaux, tels que le traitement du langage naturel et la vision par ordinateur.
Les motivations de Musk
Certains observateurs interprètent les actions de Musk comme une tentative de reprendre un certain contrôle sur OpenAI. En tant que cofondateur, Musk a contribué à l’organisation dans ses premières années, avant de s’en retirer en 2018, citant des divergences stratégiques. Depuis, il a exprimé à plusieurs reprises des préoccupations concernant l’évolution de l’intelligence artificielle, notamment en ce qui concerne sa sécurité et son impact sur la société.
Musk a également un intérêt personnel dans le domaine, ayant fondé sa propre entreprise d’intelligence artificielle, xAI, en 2023. Cette nouvelle organisation pourrait bénéficier d’un marché plus ouvert et moins dominé par des partenariats exclusifs, ce qui alimente les spéculations sur les motivations concurrentielles de Musk.
Quels sont les risques pour OpenAI ?
La demande d’injonction préliminaire marque une nouvelle escalade dans le conflit entre Musk et OpenAI. Si les tribunaux décident en faveur de Musk, cela pourrait ralentir ou même bloquer certaines initiatives d’OpenAI, en particulier celles liées à sa collaboration avec Microsoft. Une telle décision pourrait également encourager d’autres acteurs de l’industrie à remettre en question les pratiques des leaders du secteur.
En revanche, si OpenAI parvient à démontrer que les accusations sont infondées, cela renforcerait sa position sur le marché et validerait sa transition vers un modèle commercial viable.