En empêchant la vente de manettes PS4 tierces, Sony s’est mis dans le pétrin et va le payer

Sony vient d’être sanctionné par l’Autorité de la concurrence. Le constructeur aurait volontairement empêché la distribution de licence et la vente de manette PS4 tierce et se voit obligé de payer une amende importante de 13,5 millions d’euros.

Sony sanctionnée par l’Autorité de la concurrence.
©Fabian Albert via Unsplash

Il ne se passe pas un jour sans que Sony ne rencontre un nouveau problème. En revanche, si l’on pourrait être attendri par la situation de l’entreprise nippon, il faut garder en tête que ses mésaventures actuelles sont principalement les conséquences de ses pratiques discutables.

Cette fois-ci, l’entreprise n’est pas victime d’une cyberattaque de son studio Insomniac Games mais bien de sa propre “cupidité”, il semblerait. Malheureusement pour Sony, ses décisions douteuses vont lui coûter très cher.

Après avoir surfacturé les achats du PlayStation Store, l’entreprise vient d’écoper d’une sanction de 13,5 millions d’euros de la part de l’Autorité de la concurrence. Cette amende très salée n’est pas due au bannissement des comptes PSN mais à des pratiques anti-commerciales de l’entreprise.

Sony, pendant 4 ans, aurait abusé d’une position dominante sur le marché pour freiner la vente de manettes tierces PS4 (DualShock) par des constructeurs concurrents. L’Autorité sanctionne véritablement deux pratiques distinctes qui en s’additionnant résultent d’une amende record.

Sony sanctionnée par l’Autorité de la concurrence.
©Autorité de la concurrence

Sony a abusé de sa position sous prétexte de lutte contre la contrefaçon.

Le déploiement de la part de l’entreprise d’un dispositif visant à lutter contre la contrefaçon mais aussi la mise en place d’une politique d’octroi de licence “opaque”. Dans le premier cas, à partir de 2015, Sony, dans son plan de lutte contre la contrefaçon, aurait affecté le bon fonctionnement des manettes PS4 tierces.

En ce qui concerne la politique des licences, c’est le partenariat “OLP” qui est mis en cause. Selon l’Autorité de la concurrence, cela aurait été le seul moyen pour les constructeurs tiers d’obtenir une licence officielle de la part de Sony.

C’est donc la combinaison des deux pratiques qui sont à l’origine des sanctions imposées à la firme japonaise. En effet, elles auraient participé à une dégradation significative de l’image des constructeurs tiers aux yeux des joueurs mais aussi des distributeurs, entraînant une baisse des ventes et du développement des entreprises.

Si cette décision peut paraître injuste, il faut rappeler que Sony est une grande entreprise privilégiant sa croissance financière avant tout. De plus, les sanctions pourraient forcer l’entreprise à lâcher un peu de lest en ce qui concerne les constructeurs tiers.

Actuellement, les manettes officielles de la PS5, la DualSense, sont extrêmement chères et les modèles tiers le sont parfois tout autant. Un relâchement des pratiques de Sony pourrait permettre une diversification de l’offre sur le marché et entraîner une baisse des prix.

Si la lutte contre la contrefaçon est une entreprise louable, la diversification de l’offre faite au consommateur l’est tout autant. Il serait dommage que Sony tire les mauvaises leçons de ces sanctions et que le porte-monnaie des joueurs en soit (encore) impacté.

Source : Autorité de la concurrence