Introduction
Pour peu que l’on soit attiré par l’esthétique iMac sans vouloir y mettre le prix, il est tout à fait possible de monter intégralement un All-In-One basé sur l’Intel Thin Mini-ITX pourvu que l’on soit prêt à se retrousser les manches.
Commençons par le barebone Loop LP-2150 d’Intel, disponible sur Amazon.com pour 250 à 300 $ (nous avons payé le nôtre 264,40 $). En plus d’accueillir tous nos composants, ce produit propose un écran 21,5 pouces en 1920×1080. Bien sûr, il est possible d’opter pour un autre modèle suivant vos goûts et la disponibilité…
E/S : des points forts et des faiblesses
Le panneau E/S intégré n’est pas aussi riche que chez Apple : on n’y trouve pas de FireWire 800 ou de Thunderbolt par exemple. Il faut donc se contenter de deux ports USB 2.0, une entrée micro & une sortie casque et enfin un lecteur de cartes MMC/SD. Cependant, nous utilisons une carte mère Thin Mini-ITX, or le Loop est capable d’exposer le panneau E/S de cette dernière. On obtient ainsi des extras comme l’eSATA ou l’USB 3.0 qui ne se trouvent pas sur un iMac. Pour ce qui est de la connectique, il nous semble que le PC a ici un avantage.
Les branchements essentiels
Pour peu que l’on ait déjà monté un PC, l’assemblage d’un all-in-one ne posera aucune difficulté. La seule originalité tient à la connexion de l’affichage : le Loop emploie une connectique LVDS (transmission différentielle basse-tension) qui relie le barebone à la carte mère par un câble blindé assez fin.
Le choix de la carte mère est donc crucial puisqu’il faut penser intégration plutôt que connectivité externe. De plus, les dimensions sont primordiales compte tenu de l’espace très réduit au sein du barebone.
Nous avons choisi ici une Intel DH61AG, carte mère Thin Mini-ITX proposant LVDS et eDP (DisplayPort embarqué). Cette dernière se maintient sous les 20 mm de hauteur, caractéristique qui lui permet de tenir dans les limitations verticales de notre barebone. Notons qu’Intel ne fait pas cavalier seul sur le marché Thin Mini-ITX puisque le géant de Santa Clara va même jusqu’à lister sur son site les modèles proposés par Gigabyte, ECS, Wibtek et MiTac.
Choisir un processeur compatible
Bien que les cartes mères Thin Mini-ITX actuelles s’appuient sur le socket LGA1155, le choix du processeur est limité par les contraintes en termes de dissipation : l’Intel DH61AG gère les Core i7, i5 et i3 dont le TDP est inférieur ou égal à 65 Watts.
Le chipset H61 a été conçu pour les processeurs Sandy Bridge, ce qui nous a conduits à installer un Core i7-2600S dans un premier temps (cf. photo) pour ensuite effectuer une mise à jour du firmware afin d’assurer la compatibilité avec Ivy Bridge. Toutes les conditions semblaient donc réunies pour que le Core i7-3770S fonctionne parfaitement, mais nous avons constaté des plantages au démarrage ainsi que des échecs répétés lors de mise à jour Windows. Nous sommes donc passés à un Core i5-2400S qui n’a posé aucun problème.
Mieux vaut donc s’abstenir de prendre un processeur Core 3ème génération jusqu’à ce que le BIOS de la DH61AG arrive à maturité pour ces derniers. Dans l’immédiat, le Core i5 apporte pleine satisfaction et nous permet de faire une comparaison de prix directe avec l’iMac de base.
Un dissipateur Intel spécifique
Bien entendu, pas question d’utiliser le dissipateur fourni avec le Core i5-2400S. Nous avons donc acheté un Intel HTS1155LP qui s’étend en longueur au lieu d’empiler un ventilateur sur un radiateur. Il faut compter une trentaine d’euros dans l’immédiat.
Jusqu’à 65 Watts dissipés en refroidissement actif
L’Intel HTS1155LP est livré avec un ventilateur qui se monte à même le barebone pour arriver à une solution de refroidissement actif similaire à celles que l’on trouve dans les portables. Dans cette configuration, le dissipateur d’Intel peut gérer les processeurs dont le TDP est inférieur ou égal à 65 Watts.
DRAM : DDR3-1333 en dual channel
Etape suivante, la mémoire. Nous installons ici deux barrettes Crucial de 4 Go en DDR3-1333 mais pour une comparaison tarifaire juste avec l’iMac de base, ce sont deux barrettes de 2 Go qui ont été retenues.
Plutôt que d’employer des emplacements mémoire DDR3 classiques, la DH61AG s’appuie sur des slots au format SO-DIMM montés à l’horizontale. Cette solution a le mérite de déboucher sur une hauteur minimale parfaitement adaptée à notre environnement très contraint.
Une carte WiFi 802.11b/g/Draft-N à petit prix
L’Intel WiFi Link 1000 (112BNHMW) demi-format sur port mini-PCI Express est un modèle très courant qui a le mérite de gérer la connexion 802.11b/g/Draft-N sur la bande 2,4 GHz. On peut la trouver pour environ 22 euros en ligne.
Notons que l’Intel DH61AG propose un emplacement mini-PCIe et un autre plein format, sachant que tous deux seront utilisés au terme du montage de la configuration.
Installation de la WiFi Link 1000
L’installation est très simple puisqu’il suffit d’insérer la carte à 45° avant de la pousser à l’horizontale, puis d’assurer son bon maintien avec deux vis fournies.
La WiFi Link 1000 peut accueillir deux antennes, mais le châssis du Loop n’en propose qu’une seule, ce qui est tout à fait suffisant pour une carte à 22 euros. Dans le cas où l’on voudrait de meilleures performances réseau, la carte mère intègre un contrôleur Ethernet gigabit.
Un SSD de 80 Go à même la carte mère
Un SSD 310 de 80 Go offre une capacité considérable pour un encombrement minimum. Cependant, nous n’incluons pas ce SSD au format mini-PCI Express dans la comparaison avec l’iMac étant donné qu’il coûte 180 € euros en moyenne, soit 2,25 € par Go. Il est évident que l’on trouve de bien meilleures affaires au format 2,5 pouces.
Il nous a toutefois paru important de le présenter vu les possibilités qu’il offre en termes pour d’association SSD et stockage magnétique au sein d’une machine aussi peu spacieuse. Vu son contrôleur SATA 3 Gb/s, il ne faut pas en attendre des débits impressionnants par rapport aux SSD récents, mais il procurera tout de même une réactivité sans commune mesure avec celle d’un disque dur. Enfin, notons qu’on pourrait inclure ce SSD 310 dans notre all-in-one sans pour autant atteindre le prix d’un iMac sans SSD.
Installation de l’Intel SSD 310
L’installation du SSD 310 est aussi simple que celle de la carte WiFi : on l’insère à 45° avant de le rabattre à l’horizontale pour ensuite le visser. La seule précaution supplémentaire consiste à faire un tour dans le BIOS de la carte mère pour le sélectionner comme périphérique de démarrage en lieu et place du périphérique 2,5 pouces.
SSD, deuxième partie
Un SSD de 80 Go occupe déjà le port mSATA, mais pourquoi se priver ?
Nous avons utilisé un Western Digital Scorpio Black 7200 tr/min de 500 Go pour une comparaison équitable avec l’iMac, mais l’idéal serait bien entendu d’installer un SSD de grande capacité sur l’unique emplacement 2,5 pouces. C’est précisément ce que nous avons fait ici avec un Intel SSD 320 de 300 Go.
Installation de l’Intel SSD 320
Le Loop LP-2150 peut accueillir un périphérique de stockage 2,5 pouces et pas plus ! Ce dernier est parfaitement maintenu dans un berceau.
Un lecteur/graveur DVD 8x
Ce lecteur graveur Sony AD-7760H-01 DVD+/-RW 8x remplit parfaitement son office. L’idéal serait bien entendu un lecteur Blu-Ray, mais l’addition serait plus lourde : 60 contre 25 euros.
Comme on le verra plus loin l’écart de prix entre notre all-in-one et l’iMac entrée de gamme permet largement d’absorber ce genre d’extra.
Quand l’intégration sert la finition
A l’image du périphérique de stockage 2,5 pouces, le graveur doit être inséré dans un berceau inclus.
Parce que l’intégration est bien pensée, le résultat final est convaincant et ce quel que soit le cadre auquel ce all-in-one se destine. L’emplacement du lecteur/graveur optique en est une très bonne illustration : discrètement placé sur le côté, on oublie sa présence lorsque l’on regarde la configuration de face. C’est une des principales raisons qui nous ont conduits à réaliser ce dossier.
Des composants familiers, mais en version réduite
Sur la carte mère, on retrouve donc 8 Go de RAM, un SSD de 80 Go en mSATA, une carte WiFi mini-PCI Express et enfin un processeur Sandy Bridge. Comme signalé plus tôt, nous avons rapidement remplacé ce dernier par un Core i5-2400S.
Derniers branchements
Le barebone est aussi facile à refermer qu’à ouvrir : il suffit de remettre correctement la partie arrière en plastique sur la structure en ayant vérifié au préalable que tout était en place, avant de les solidariser avec 5 vis.
Le seul point de vigilance tient au ventilateur fixé sur la partie arrière du barebone qu’il faut bien entendu brancher sur la carte mère.
Un panneau E/S bien fourni
Une fois les composants en place, voici ce à quoi le bas du barebone ressemble. Outre les deux ports USB 2.0 latéraux, notre configuration propose 2 ports USB 3.0, deux connecteurs audio mini-jack, une prise Ethernet, un port eSATA et enfin des connecteurs vidéos HDMI et DVI.
On peut voir le connecteur d’alimentation noir à l’extrême gauche. Sachant que le Loop LP-2150 n’embarque pas de transformateur, il faut donc faire avec une brique externe. Fort heureusement, l’écosystème Thin Mini-ITX a fait l’objet d’une collaboration entre Intel et ses partenaires de manière à ce que les all-in-one à monter soient conçus avec les mêmes connecteurs d’alimentation, limites de TDP et solution de refroidissement. On ne devrait donc pas voir de carte mère Thin Mini-ITX sans ce connecteur essentiel, d’autant plus qu’il serait alors impossible d’alimenter ce genre de configuration.
Fixation du pied
L’assemblage de la base est particulièrement simple : les 4 vis au dos de l’all-in-one viennent glisser dans les emplacements prévus au niveau du pied.
Dernière étape
Afin d’assurer un bon maintien de l’écran, il faut insérer une cinquième et dernière vis qui peut être serrée à la main. Le pied n’offre aucun réglage en hauteur ou mouvement horizontal : il faut donc nécessairement être assis bien en face de l’écran, sachant qu’il est tout de même possible de jouer sur l’inclinaison verticale.
Un résultat très satisfaisant
Il serait assez malvenu de prétendre que ces all-in-one première génération en Thin Mini-ITX sont aussi bien conçus que les iMac. Leurs webcams sont en-dessous de celles d’Apple, ils ne proposent pas de GPU AMD mobile et leurs haut-parleurs sont assez mauvais. De plus, le fait qu’Apple gère l’intégralité de ses configurations est un soulagement dès lors que l’on n’a pas envie d’ouvrir sa machine pour remplacer un composant défectueux.
Néanmoins, notre alternative a des arguments pour elle. Pour commencer, rien ne donne une quelconque impression de finition au rabais ou d’assemblage hasardeux. Ensuite, on a l’avantage d’une flexibilité nettement supérieure par rapport à ce qu’Apple propose : processeur, mémoire, stockage et réseau sont autant de points sur lesquels il est possible de jouer en fonction de son budget ou des performances voulues. Ne manque plus que la possibilité d’ajouter un GPU autrement plus performant qu’un Intel HD 3000.
Prêt à l’emploi
Au-delà des considérations matérielles, notre all-in-one fonctionne bien entendu sous Windows et non pas OS X.
Combien peut-on économiser par rapport à un iMac ? Barebone Loop LP-2150, Core i5 2400S, 4 Go de DDR3-1333, Intel DH61AG, dissipateur low-profile, graveur DVD, carte WiFi Link 1000, Western Digital Scorpio Black 500 Go et kit clavier & souris sans fil Logitech MK260 reviennent à environ 829 euros. En comparaison, le premier iMac coûte 1149 euros, soit 320 € de plus.
L’écart de prix est suffisamment conséquent pour acheter un petit SSD mSATA, un OS et un lecteur Blu-Ray slim.
D’après Intel, le format Thin Mini-ITX n’a pas fini d’évoluer. Plusieurs éléments nous rendent effectivement confiants dans une intégration encore plus poussée des all-in-one : Windows 8, les écrans tactiles, le WiDi, les chipsets séries 7 ainsi qu’une meilleure gestion de l’architecture Ivy Bridge (et donc de l’Intel HD 4000).
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