Les nouveaux iPhone haut de gamme sont là, et ils vous ont sans doute déjà fait de l’œil. Si vous cherchez des excuses légitimes pour craquer, nous vous en avons listé cinq, qui reposent sur les promesses et innovations technologiques dévoilées par Apple. Parfait pour convaincre votre femme, ou votre banquier…
Apple a annoncé le 12 septembre dernier ses quatre nouveaux iPhone. Cette année encore une fois, les deux modèles d’entrée de gamme héritent de la puce qui équipait les modèles Pro de l’année précédente, dans un art du recyclage et du glissement technologique consommé. Logiquement, les yeux se tournent rapidement vers les deux modèles haut de gamme. Ils bénéficient et concentrent en effet l’essentiel des innovations. Si Apple a multiplié les annonces technologiques, un élément est au cœur de cet ensemble bien coordonné : la gravure en 3 nm. C’est elle qui permet tout le reste, ou presque. Ils vous font envie ces iPhone 15 Pro, vendus à partir de 1 229 euros, tout de même ? Alors voilà cinq raisons de craquer technologiquement pour les plus coûteux des iPhone 2023.
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Pour l’incroyable apport de la gravure en 3 nm
L’A17 Pro, le SoC qui donne vie aux iPhone 15 Pro, a de quoi donner le tournis, et c’est en grande partie grâce à une nouveauté technologique, une première, la gravure en 3 nm. Un procédé de pointe qui repose sur le procédé de lithogravure en ultraviolet extrême (EUV).
Le passage du 5 nm (4 nm et un peu plus) au 3 nm a permis à Apple de glisser environ 19 milliards de transistors dans son nouveau SoC, contre 16 milliards pour l’A16 Bionic, sur un die qui doit être d’une taille approchante. Plus de transistors, cela veut dire plus de puissance ou de fonctions.
En l’occurrence, ses cœurs CPU, qui sont ceux qui ont reçu le moins d’attention, semble-t-il, sont donnés pour être 10% plus rapides que ceux de génération précédente. Sur ce point, il est intéressant de se poser une question : ces dix pourcents d’amélioration sont-ils liés au travail des ingénieurs d’Apple ou correspondent-ils seulement aux 10 à 15% de gains de performance que prévoyait TSMC pour le passage du 5 au 3 nm ? En l’état actuel des informations dévoilées, impossible à dire. Mais une chose est certaine, et vous l’aurez compris, le passage au 3 nm est un véritable atout.
D’autant que le géant américain ne s’est pas endormi sur ses lauriers, et continue à embarquer six coeurs CPU dans sa puce, deux haute performance, et quatre basse consommation. Tous peuvent être mobilisés simultanément pour les tâches les plus gourmandes.
Concernant les cœurs basse consommation, qui sont ceux qui sont le plus sollicités, bien souvent, Apple se permet même de glisser qu’ils assurent un rapport performance/Watts jusqu’à trois fois meilleur que celui de la concurrence. Qualcomm appréciera.
Mais qu’est-ce que cela signifie ? Que les iPhone vont être très véloces… et très endurants. Sur ce point, deux choses. D’une part, les dernières générations l’étaient déjà bien, au point de truster le top des classements d’autonomie. D’autre part, il semblerait qu’Apple ait surtout misé sur le 3 nm pour enrichir son SoC de nouvelles fonctions, comme le support de l’USB 3, via le connecteur USB-C nouvellement introduit lui aussi, l’ajout de nouveau moteur de décodage vidéo, etc.
Pour les jeux “console” sur smartphones
Mise de côté l’année dernière pour cause de surchauffe, si on en croit les révélations de The Information publiées en décembre dernier, la nouvelle génération de cœurs graphiques d’Apple est là. « C’est la plus grosse refonte de la partie GPU dans l’histoire des puces Apple Silicon », vantait Sribalan Santhanam, vice-président en charge du Silicon Engineering Group d’Apple. Et ce n’est pas peu dire, car Apple s’est toujours montré très inspiré dans ce domaine depuis qu’il a pris la main sur Imagination Technologies pour ses puces.
Il est évident qu’Apple profite des gains apportés par la gravure en 3 nm. Mais les six cœurs graphiques – contre cinq dans les iPhone 14 Pro, l’an dernier – affichent de très belles promesses. L’A17 Pro serait ainsi jusqu’à 20% plus rapide que l’A16 Bionic. Pour un saut générationnel, c’est exceptionnel !
Par ailleurs, sans doute afin d’envoyer un petit message aux joueurs qui utiliseraient des iPhone 12 Pro, lancé il y a seulement trois ans, Apple s’est plu à indiquer que son nouveau SoC était 70% plus performant que celui embarqué dans les iPhone 12 Pro.
Et si vous aimez jouer et doutez encore, Greg Joswiak, vice-président marketing mondial d’Apple, a un argument pour vous : cette puce permet de faire tourner sur un smartphone des jeux qui ne pouvaient s’exécuter que sur console de salon précédemment…
Dans les faits, Apple semble très confiant. D’ailleurs, Sribalan Santhanam a conclu sa présentation en disant purement et simplement que l’A17 Pro était la plus puissante des puces pour smartphone jamais produites. On n’en doute pas, jusqu’aux annonces de Qualcomm qui ne devraient plus trop tarder.
Pour la promesse du ray tracing
Mais là où les cœurs GPU font leur plus belle promesse, c’est au niveau du support de l’accélération matérielle du ray tracing. Schématiquement, les jeux vidéo 3D utilisent des polygones pour afficher des environnements ou personnages tridimensionnels. Des shaders sont ensuite appliqués à ces volumes pour leur donner un aspect plus réaliste. Depuis quelques années, et l’arrivée des premières cartes Nvidia GeForce RTX, le ray tracing s’est installé doucement dans le quotidien du grand public. Il fonctionne différemment des shaders, puisque le principe est que les tracés lumineux sont calculés en fonction de sources et vont illuminer et donner vie à des surfaces et matières, avec un réalisme renforcé, des effets de transparence dans des vitres ou flaques d’eau, etc. Le ray tracing, c’est la promesse de jeux visuellement hyper réalistes.
Problème toutefois, le calcul en temps réel demande beaucoup de puissance de calcul. Et Nvidia l’a bien compris avec l’introduction de Core RT dans ses cartes graphiques, des cœurs dédiés à l’exécution de ces calculs.
L’A17 Pro est le premier SoC d’Apple à être compatible matériellement avec cette technologie. L’A16 Bionic pouvait déjà calculer des effets de tracés lumineux, mais de manière logicielle, donc bien moins efficacement. D’ailleurs, Apple indique que l’A17 Pro est jusqu’à quatre fois plus performante dans ce domaine que son aîné. C’est un bond colossal en avant, qui ouvre en grand les portes à des usages professionnels – oui, bien sûr – mais surtout à des jeux vidéo qui en jettent !
D’ailleurs, Apple, qui est généralement assez prudent, n’hésite pas à dire que l’A17 Pro offre « les performances ray tracing les plus rapides dans un smartphone ». Car, oui, Apple a raté le train l’année dernière. Les deux grands concepteurs de puces pour smartphone du monde Android, Qualcomm et Mediatek ont en effet annoncé leur premier SoC ray tracing il y a presque un an, au mois de novembre 2022, avec leur Snapdragon 8 Gen 2, et leur Dimensity 9200. Autrement dit, Apple a rattrapé son retard, et repris un peu d’avance. En attendant que les deux géants américain et taïwanais sortent leur deuxième génération de cœurs GPU capables d’accélérer ces rendus.
Un peu à la manière du DLSS de NVIDIA, Apple a développé une solution qui tire profit à la fois des performances du GPU et de l’intelligence artificielle. Appelée MetalFX Upscaling, cette approche de mise à l’échelle des rendus graphiques mobilise également le Neural Engine (la partie chargée des calculs liés aux algorithmes d’intelligence artificielle, qui est deux fois plus performante dans l’A17 Pro), pour assurer des graphismes haute définition tout en consommant moins. Un point essentiel dans un appareil mobile.
Pour les aficionados des produits Apple, cette nouvelle n’est pas bonne, elle est excellente. Pourquoi ? Parce que cela signifie que ces cœurs graphiques vont bientôt être déclinés dans toutes les puces Apple Silicon, où cela a un sens. Cela signifie qu’en plus des iPhone, on devrait voir les iPad, les Mac et les Apple TV – qui ont de plus en plus des airs de console de salon – passer au ray tracing pour des jeux encore plus beaux. Et c’est sans compter sur les efforts d’Apple, dévoilés en juin dernier, pour faciliter le port de titres vidéoludiques du PC (ou des consoles) sur ses plates-formes. Et si des décennies après les Apple II, Apple redevenait enfin synonyme de jeux vidéo ?
Pour la partie photo en fort progrès
L’année dernière, Apple adoptait un capteur 48 Mpixels pour la première fois. Cette année, il embarque une nouvelle mouture de ce capteur, encore plus grande, pour son module principal, le grand-angle. Le module téléobjectif lui aussi voit son capteur grandir, de 25% sur l’iPhone 15 Pro Max par rapport au modèle équivalent l’an dernier. C’est énorme !
Si ces capteurs CMOS plus grands vont consommer plus d’électricité, ils vont aussi et surtout permettre de nouvelles choses côté photo. Ainsi, le grand-angle, qui affiche un équivalent 24 mm par défaut pourra proposer deux autres focales, un équivalent 28 mm et un équivalent 35 mm. Et un 48 mm en pleine définition. C’est le grand capteur qui le permet.
Ajoutons à cela l’équivalent 13 mm de l’ultra-grand-angle, et n’oublions pas le téléobjectif, qui fait lui aussi sa petite révolution.
L’année dernière, il adoptait une longueur focale de 77 mm (équivalent 24×36), soit un zoom x3, qui ne nous emballait pas plus que ça, nous laissant sur notre faim, face aux super zoom de Samsung, par exemple. Cette configuration demeure inchangée dans l’iPhone 15 Pro, mais l’espace supplémentaire offert par l’iPhone 15 Pro Max permet à Apple d’intégrer un zoom x5, équivalent à un 120 mm.
Pour résumer, l’iPhone 15 Pro peut photographier en macro (toujours sur l’ultra-grand-angle, dommage), en équivalent 13 mm, 24 mm, 28 mm, 35 mm, 48 mm et 77 ou 120 mm. Et, d’ici la fin de l’année, les modèles Pro pourront également filmer des vidéos Spatial, des séquences en 3D qui pourront être regardées avec le Pro Vision, le casque de réalité mixte dévoilé en juin dernier lors de la WWDC.
Pour l’autonomie globale, et surtout sur YouTube et Netflix
Historiquement, Apple n’est pas un grand adepte du codec vidéo AV1, davantage porté par Google. Il lui préfère le H.265, qui génère toutefois des fichiers bien plus gros pour une même qualité d’encodage. Néanmoins, l’A17 Pro bénéficie d’un moteur de décodage de l’AV1. Cela veut dire que quand vous regarderez des vidéos sur YouTube ou bingerez l’intégralité d’une saison sur Netflix, l’iPhone 15 Pro consommera moins. Pas de chance, vous n’aurez plus d’excuse pour ne pas appeler mamie…
Par ailleurs, même si Apple s’en est servi pour ajouter des composants dans l’espace libéré, la gravure en 3 nm devrait aussi assurer de belles autonomies à ces smartphones. TSMC, qui produit l’A17 Pro était très clair sur ce point lorsqu’il a dévoilé ses roadmaps technologiques l’an dernier. Pour une même puce, la gravure en 3 nm permet de réduire la consommation électrique de 30 à 35% par rapport à la gravure en 5 nm. Les iPhone 15 Pro et Pro Max ont donc toutes les chances de rester parmi les plus endurants du marché.
Pour sa structure plus solide et réparable
Parce qu’il faut toujours finir sur une note d’espoir, ceux qui souhaitent préserver l’environnement autant qu’ils le peuvent se réjouiront de savoir que les iPhone 15 Pro ont eu aussi vu leur architecture interne repensée pour être plus facile à démonter et donc à réparer – l’année dernière, seuls les iPhone 14 et 14 Plus avaient eu droit à ce traitement.
Cela veut dire que vous pourrez plus facilement faire réparer un composant défaillant ou changer un écran cassé.
Par ailleurs, l’arrivée d’un cerclage en titane – de même qualité que celui qui a été utilisé pour la fabrication du véhicule Mars Rover ! – devrait assurer plus de solidité, de légèreté, et de durabilité à l’ensemble. D’autant qu’Apple l’a couplé à une structure interne en aluminium recyclé pour absorber les chocs et conserver une relative souplesse. Les iPhone 15 Pro sont donc des monstres de puissance, qui devraient tenir la route… Une raison de plus pour craquer, si votre smartphone actuel a fait son temps.