Free serait-il en manque d’adresses IPv4 pour ses abonnés ? Ou l’objectif serait-il plutôt, à terme, d’anticiper et de se passer le plus tôt possible d’IPv4 ? Quelle qu’en soit la raison, le fournisseur d’accès à Internet expérimenterait depuis quelques semaines déjà le « partage » d’une même adresse IPv4 entre plusieurs de ses clients. Certains Freenautes, abonnés FTTH en Zone Moyennement Dense (ZMD) – qui sont en IPv6 natif – ont en effet remarqué que leur IPv4 publique était partagée et qu’ils se voyaient attribuer une plage restreinte de ports.
En pratique, Free semble donc avoir mis en place – pour certaines lignes FTTH – un système permettant de partager une adresse IP entre quatre Freenautes, chacun d’entre eux « héritant » d’un quart des 65535 ports disponibles. Ce mécanisme, baptisé A+P (Address plus Port) et présenté dans le RFC 6346, est une alternative au CGN (Carrier-grade NAT) « classique », sorte de gros routeurs NAT déployés au sein des réseaux des FAI.
Orange/France Telecom a déjà expérimenté cette technologie par le passé, et s’était heurtée à quelques problèmes avec certains logiciels et protocoles exigeant l’ouverture de ports bien précis (BitTorrent par exemple). Se pose également la question de l’hébergement de serveurs (web sur le port 80, FTP sur le port 21, DNS, POP/SMTP et autres serveurs de jeux) chez le Freenaute, ainsi que d’autres questions d’ordre plus technique (messages ICMP, fragmentation des paquets ou encore suivi et « flicage » d’un utilisateur donné).
On notera au passage que le directeur technique d’Iliad, Rani Assaf, a récemment indiqué qu’il y aura bientôt une vraie option « IP fixe » chez Free, avec même la possibilité d’avoir plusieurs IP fixes (mais seule la première serait gratuite). Bref, cette découverte sur le réseau de Free soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponse, mais nul doute que l’opérateur a (forcement) déjà pensé à tout…