Une semaine après la RTX 3080, c’est au tour de la prestigieuse GeForce RTX 3090 Founders Edition de pointer le bout de ses CUDA Cores. Ses performances sont-elles à la hauteur de son tarif et de sa taille démesurés ?
Inutile de se le cacher : avec la GeForce RTX 3080, Nvidia a frappé un grand coup et a introduit la génération Ampere par la grande porte. Positionnée à 719 euros, soit rigoureusement le même tarif que la RTX 2080 Super issue des usines du constructeur au caméléon vert, il y a près de deux ans, elle marque pourtant considérablement sa différence et concrétise le jeu en 4K dans les meilleures conditions. Elle affiche ainsi des performances supérieures en moyenne de 28% (Full HD), 33% (WQHD) et même 44% (UHD) face à cette même carte, qui constituait pourtant l’une des têtes de gondole de la génération précédente.
Mais vous avez probablement suivi l’actualité en notre compagnie, ces sept derniers jours : l’inévitable engouement qu’elle a suscité s’est traduit par de réelles difficultés à se procurer un tel écrin de puissance – même à ce tarif pas si anecdotique. Stocks dévalisés en quelques secondes à peine, modèles custom dont le prix flambe et revente rapide des cartes sur les sites de vente aux enchères : pas sûr que vous soyez en mesure de vous la procurer d’ici Noël, même si vous avez réuni le budget suffisant.
Et si vous montiez encore d’une ou deux marches, pour mieux vivre le jeu vidéo next-gen sur PC dès cette année ? Conçue comme un modèle plus limité, tarif exorbitant oblige (1549 euros dans cette déclinaison Founders Edition), la GeForce RTX 3090 vise à s’imposer comme la référence absolue de cette nouvelle génération. En attendant d’éventuelles Titan RTX, qui en repousseraient encore plus les limites (et le prix). Si vous envisagez d’investir dans un monstre de performances, pour alimenter un moniteur 4K voire au-delà dans des conditions inexplorées jusqu’alors, c’est donc un modèle qui mérite plus que jamais d’être examiné.
Toujours en partenariat avec notre confrère Igor Wallossek du site Igor’s Labs, nous vous présentons aujourd’hui son test détaillé, pour vérifier si le jeu en vaut la chandelle. Ou s’il vaut mieux, plus patiemment, attendre le retour des stocks de la RTX 3080 ou l’apparition prochaine d’une RTX 3070 pour tous les joueurs moins fortunés.
GeForce RTX 3090 Founders Edition, des dimensions imposantes
Premier détail qui en dit long sur les prétentions de la GeForce RTX 3090 en matière de puissance : la nouvelle tête de gondole de Nvidia épouse une silhouette pour le moins imposante. Elle occupe ainsi trois connecteurs d’extension, et présente des dimensions de 313 x 138 mm (contre 285 x 112mm pour la RTX 3080). Elle s’articule par ailleurs autour du même type de système de refroidissement, avec deux ventilateurs répartis de part et d’autre de la carte. Autant dire qu’elle ne conviendra pas à tous les boîtiers, ni à tous les blocs d’alimentation.
Avec un TDP annoncé de 350 Watts, Nvidia recommande d’utiliser une alimentation d’une puissance de 750 Watts au bas mot. On retrouve par ailleurs le même type de connecteur que sur la RTX 3080, à savoir une prise 12 broches pivotée à 45 degrés, au beau milieu du système de refroidissement. À cause d’un tel choix, le cable management risque d’en pâtir, même si la carte exige avant tout un format grande tour, avec davantage d’espace libre à la clé. On retrouve dans la boîte un adaptateur 2×8 broches vers 12 broches, pour assurer une compatibilité maximale.
Du côté des sorties vidéo, la GeForce RTX 3090 FE est équipée de trois connecteurs DisplayPort 1.4a et d’une sortie HDMI 2.1, soit exactement le même arsenal que la RTX 3080 testée la semaine dernière. Ce dernier offre en particulier une bande passante de 48 Gbps, pour concrétiser le jeu en 8K à 120 Hz sur tous les moniteurs compatibles.
Sur le papier, la RTX 3090 apparaît ainsi comme une version (encore plus) débridée de la RTX 3080, autour du même GPU GA102 en 8 nm gravé par Samsung, avec 10496 CUDA Cores, 82 RT Cores et 328 Tensor Cores (contre 8704 CUDA Cores, 68 RT Cores et 272 Tensor Cores sur la RTX 3080). Elle embarque par ailleurs 24 Go de GDDR6X sur un bus de 384-bits, contre 10 Go et 320-bits pour le modèle de la semaine dernière, avec une vitesse de transfert de 19,5 Gb/s et une bande passante de 936,2 Go/s – l’un des records en la matière. Les fréquences de fonctionnement sont également légèrement revues à la hausse, à 1219 MHz contre 1188 MHz précédemment.
Notre plate-forme de test reste inchangée, avec un processeur AMD Ryzen 9 3900XT overclocké à 4,5 GHz, une carte mère MSI MEG X570 Godlike, deux barrettes de 16 Go de mémoire DDR4-3600 G-Skill TridentZ Neo (CL16-16-16-36 1T), un SSD de 2 To Gigabyte Aorus NVMe PCIe Gen4 et une alimentation Seasonic Prime Titanium de 1300 Watts, en place dans un boîtier Raijintek Paen.
Par le biais d’Igor Wallossek, nous avons ainsi soumis la RTX 3090 au même panel de neuf jeux, composé d’un en DirectX 11, cinq en DirectX 12 et trois sur l’API Vulkan. Nous avons également passé en revue une série d’applications professionnelles, dont Autodesk 2013, Maya 2017, Creo 3 et 4, 3ds Max 2016, LightRoom Classic 2020, Da Vinci 16.2.7 et Blender RTX 2.81. Nos tests portent essentiellement sur la définition UHD 4K – face à un tel budget et une telle débauche de performances, il serait en effet futile (voire impensable !) de se contenter d’une “simple” définition Full HD dans laquelle la 3080 montre déjà considérablement son écart.
En synthèse : +10,4% de perfs en 4K face à la RTX 3080, pour une consommation aussi maîtrisée … mais élevée
Avant de mettre à jour notre test avec l’ensemble de nos résultats, livrons d’emblée une vue d’ensemble des performances de la carte. Sur notre panel de neuf jeux, en définition Ultra HD (3840 x 2160 pixels), la GeForce RTX 3090 affiche des performances moyennes supérieures de 10,4% face à la RTX 3080. On tutoie ainsi pleinement les 124 images par seconde en moyenne dans cette définition, à tout moment et avec des réglages poussés au maximum, soit un nouveau jalon dans l’industrie.
Face à la GeForce RTX 2080 Ti, la RTX 3090 affiche ainsi des performances supérieures de 42% en UHD 4K. La RTX 2080 Super est encore plus distancée, et la nouvelle tête de gondole de Nvidia se montre 65% plus performante en moyenne, dans les mêmes conditions. La plus rapide carte concurrente, la Radeon VII d’AMD, peine à tutoyer les 67 images par seconde en moyenne, et offre des performances ainsi 86% inférieures.
Mais face à une telle débauche de puissance, il faut nécessairement prendre en compte la consommation électrique. Et à ce petit jeu aussi, la GeForce RTX 3090 impose un nouveau standard, en engloutissant 353,8 Watts en moyenne en UHD, contre 321,9 Watts pour la RTX 3080 (soit près de 10% de plus). À l’état brut, cette mesure est supérieure de 53% par rapport à la RTX 2080 Super. Mais en pondérant ce premier relevé par le nombre d’images par seconde, on évolue dans des eaux beaucoup moins inquiétantes. La GeForce RTX 3090 présente ainsi une consommation moyenne de 2,85 Watts/IPS, contre 2,87 Watts/IPS pour la RTX 3080. Elle s’impose même comme la deuxième carte la moins énergivore de notre comparatif, seule l’AMD Radeon RX 5600 XT atteint les 2,55 Watts/IPS … tout en n’affichant que 47,1 images par seconde en moyenne dans la même définition.
En clair, par rapport à la génération précédente, la RTX 3090 est 9% plus efficace énergiquement que la RTX 2080 Super (3,07 Watts/IPS en moyenne) et même 10% par rapport à la RTX 2080 Ti (3,09 Watts/IPS en moyenne). Une comparaison qu’il faut prendre en compte, étant donné l’écart en matière de FPS entre ces deux générations de cartes. Du côté des températures, on avoisine les 67 degrés en moyenne côté GPU, avec le boîtier fermé.
En résumé, nous restons un peu déçu en regard des résultats. Oui, évidemment, la GeForce RTX 3090 s’impose comme la carte graphique la plus performante du marché, et concrétise définitivement le jeu en 4K … voire au-delà. Mais Nvidia l’a essentiellement conçue comme une pure démonstration technologique, avec une disponibilité limitée et surtout un tarif démesuré que nous ne pouvons pas ignorer. Avec 10,4% de performances supplémentaires “seulement” pour 830 euros de différence, elle ne remporte franchement pas la palme du meilleur rapport qualité/prix par rapport à la GeForce RTX 3080. Elle compense toutefois ce “modeste” écart par une consommation électrique relativement mieux maîtrisée, tout du moins si on la rapporte au nombre d’images par seconde affichées en moyenne. Un investissement qui nous paraît toutefois déraisonnable … auquel les Twitchers les plus fortunés ne manqueront toutefois pas de succomber.
Avec 10% de performances supplémentaires par rapport à la RTX 3080 FE, il n’est donc pas étonnant que la consommation s’envole de la même valeur, et donc que la moyenne Watt/IPS revienne à l’équilibre. En revanche, on apprécie la relative bonne évacuation de la chaleur, avec un système de refroidissement efficace. D’après nos relevés, l’enveloppe externe reste sous les 65°C en toutes circonstances, y compris au niveau des puces de mémoire GDDR6X. Les quatre heatpipes restent, quant à eux, compris entre 53,7°C et 56,3°C.
Du côté des nuisances sonores, on détecte toutefois un niveau légèrement supérieur à celui de la RTX 3080 Founders Edition : nous mesurons ainsi 43,3 dBA, contre 42,7 dBA pour la 3080 FE testée la semaine dernière. Des valeurs toutefois raisonnables, qui resteront supportables avec un boîtier suffisamment bien ventilé et isolé.
Nos mesures brutes, en Ultra HD, sans DLSS ni RTX
Nos mesures brutes, avec RTX ou DLSS activés
En activant les technologies RTX ou DLSS, on retrouve peu ou prou le même écart entre chaque modèle de GeForce. La GeForce RTX 3090 se montre ainsi 11% plus performante que la RTX 3080 dans ce type d’effets, et 34% supérieure à la RTX 2080 Ti. L’écart se creuse rapidement dans la hiérarchie, avec des performances supérieures de 56% par rapport à la RTX 2080 Super, et tout simplement doublées par rapport à la RTX 2060 Super.
Nos mesures brutes, dans les applications professionnelles
Les résultats de la GeForce RTX 3090 sont particulièrement intéressants face aux applications professionnelles. À tel point qu’elle semble parfaitement taillée pour ce type de travaux, jusqu’à mériter le titre de “Titan RTX 30”. La RTX 3090 est en effet jusqu’à 120% plus performante qu’une Quadro RTX 6000 (Maya 2019), et elle revêt ainsi un véritable intérêt pour les professionnels.
Je pense que la carte est pour le moment bridée par les processeurs. Avec plus de CUDA Core, RT Core, Tensor CORE, des fréquences plus élévées, plus de VRAM, il est impossible de n’avoir que +10% en plus. Il faudrait tester sur une platforme plus performante…. je dis ca, je dis rien
Donc tu traites Nvidia de menteurs ? C’est eux qui ont officialisé sur leur site bien avant les bench qu’elle fait mieux que la 3080 de 10 à 15%.
Et si tu ne le crois pas tant que tu le vois pas de tes propres yeux -> https://www.nvidia.com/en-gb/geforce/news/rtx-3090-out-september-24/
Tout juste dessous “Nos mesures brutes, en UHD avec RTX ou DLSS” c’est marqué Metro exodus 1920×1080. Ce n’est pas du UHD ça…
Je ne pense pas non plus que Nvidia soit des menteurs…