Gros plan sur le stockage : la disquette

Cette semaine, intéressons-nous aux dispositifs de stockage externe, comme les lecteurs optiques et commençons par l’ancêtre des CD, DVD et autres Blu-ray, la disquette.

De 8 à 3,5 pouces

Image 1 : Gros plan sur le stockage : la disquetteLa disquette est apparue en 1971, chez IBM, et elle n’était utilisable qu’en lecture, avec une capacité utilisable de 80 ko. Cette taille physique a subsisté quelques années (avec une capacité maximale de 1,2 Mo) avant de passer à des dimensions plus faibles, 5,25 pouces et 3,5 pouces. Les disquettes les plus courantes sur les systèmes PC sont les disquettes de 5,25 pouces (disponibles en 360 ko, 800 ko, 720 ko et 1,2 Mo, selon le modèle) et celles de 3,5 pouces. Les disquettes 5,25 pouces sont aussi appelées disquettes souples, car le plastique utilisé était mou. Les disquettes de 3,5 pouces, plus courantes, ont surtout été utilisées en version 720 ko (DD, double densité) et 1,44 Mo (HD, haute densité) même si des versions de moindre capacité (280 ko) et plus de capacités (2,88 Mo) ont existé.

Des disquettes de 3 pouces et 2 pouces ont aussi été proposées, mais pas utilisées dans le monde des PC, qui nous intéresse ici.

Comment ça marche ?

Une disquette est assez proche d’un disque dur : un disque contenant des pistes magnétiques, qui doivent être lues par une tête de lecture. La différence vient de la vitesse de rotation, seulement 300 tours/minutes, et du fait que les disquettes sont facilement transportables. Une disquette contient généralement un disque (double face dans certains cas) protégé par un boîtier en plastique souple (5,25 pouces) ou rigide (3,5 pouces). Prenons deux exemples : la disquette de 5,25 pouces de 360 ko et la disquette 3,5 pouces de 1,44 Mo. La première dispose de 2 faces, 40 pistes de données par face et 9 secteurs par piste. Chaque secteur a une capacité de 512 octets, ce qui donne 512 x 9 x 40 x 2, soit 360 ko de données. Ces dernières sont lues à une vitesse de 250 kilobits/s (soit à peine 30 ko/s). Avec une disquette HD (haute densité) de 1,44 Mo, on a 2 faces, 80 pistes par face et 18 secteurs (de 512 octets) par piste, ce qui donne la capacité annoncée. Ce type de lecteur est aussi un peu plus rapide : 500 kilobits/s (environ 60 ko/s). Notons enfin que les disquettes étaient généralement formatées en FAT12, la version la plus ancienne du célèbre système de fichier. 

Dépassée pour le stockage

La disquette avait beau être très pratique et surtout très peu onéreuse, elle était lente, offrait une capacité somme toute limitée et une fiabilité très moyenne. En effet, les données étaient facilement corrompues et le simple fait de ranger une disquette dans un sac équipé d’une fermeture magnétique pouvait l’effacer. Pour la capacité, si la disquette était intéressante à l’apparition des PC (ou les disques durs étaient très chers et offraient des capacités de 5 ou 10 Mo), elle a vite été dépassée. Les programmes ont rapidement demandé plusieurs disquettes pour s’installer et un système comme Windows 95 demandait 26 disquettes dans sa dernière version. Pour les applications, la disquette a été rapidement remplacée par le CD-ROM, mais pour le stockage des données personnelles, elle a été bien plus longue à céder sa place : il a fallu attendre les années 2000 et la démocratisation des clés USB (ainsi que l’utilisation de systèmes compatibles en natif) pour qu’elle disparaisse peu à peu.

Derniers usages et disparition

La disquette est de moins en moins utile et elle est même en passe de disparaître totalement. La fin de l’antique dispositif de stockage a été amorcée en 1998, quand Apple a décidé de ne plus offrir de lecteur de disquettes en standard sur ses nouveaux modèles, les iMac. Même si cette suppression était prématurée (rien ne permettait de remplacer facilement la disquette à l’époque), elle a amorcé une lente disparition pour le lecteur. Windows XP a permis à la disquette de survivre encore quelques années, avec l’obligation d’utiliser ce support de stockage pour charger des pilotes à l’installation (le fameux F6 au démarrage) mais Windows Vista a supprimé ce dernier bastion de résistance. Enfin, la possibilité de démarrer depuis des clés USB ou des CD pour flasher les BIOS, en plus de la possibilité de faire les mises à jour depuis Windows, a sonné le glas de la disquette, devenue totalement marginale en 2009.

Terminons enfin par l’usage finalement le plus courant de la disquette, la métaphore de celle-ci. En effet, une disquette stylisée est utilisée dans la majorité des programmes pour l’action d’enregistrer, alors qu’une bonne partie des utilisateurs n’ont jamais touché une disquette de leur vie.

A la fin de la semaine, nous ferrons aussi un point sur les dérivés et les successeurs (autoproclamés) de la disquette.