Du muscle pour la VR
Le PC GrosBill VR READY GTX 980ti est un de ces PC que l’on s’offre pour se faire plaisir, exceptionnellement. Une grosse tour à 1859 euros, suréquipée, qui devrait voir passer les ans sans douleur. Mais ce n’est pas son seul argument. Cette tour a quelque chose de spécial, un but : elle doit permettre d’entrer dans la réalité virtuelle. Promesse tenue ?
Modèle | PC GrosBill VR READY GTX 980 Ti |
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Processeur | Intel Core i7 6700K @ 4,6 GHz |
Carte graphique | EVGA GeForce GTX 980 Ti VR Edition – 4 Go de GDDR5 |
Carte mère | Asus ROG Maximus VIII Ranger |
Mémoire vive | 2 x 8 Go DDR4 2666 MHz Corsair Vengeance LPX Black (CL 16) |
Stockage | SSD Samsung 850 Evo 250 Go + Disque dur 2 To Seagate Barracuda 7200.14 |
Boîtier | Cooler Master MasterCase Pro 5 |
Alimentation | EVGA 750 GQ |
Refroidissement | 2 ventilateurs de 140 mm installés à l’avant + 1 ventilateur de 140 mm installé à l’arrière + LEPA AquaChanger 240 |
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Un PC pour la VR, à quoi ça ressemble ?
Un PC de réalité virtuelle qu’est-ce donc ? Hé bien, c’est avant tout une grosse carte graphique. Si vous intéressez un peu au sujet vous savez sans doute que le minimum recommandé pour profiter en toute sérénité des jeux en VR est une GeForce GTX 970 ou une Radeon R9 390. Toutefois, nos tests ont montré par le passé que ces cartes pouvaient rencontrer des petits problèmes, leur puissance étant vraiment le strict minimum. La prudence impose donc de viser un cran plus haut, voire deux crans. C’est ainsi que GrosBill a opté pour une GeForce GTX 980 Ti, en l’occurrence le modèle GeForce GTX 980 Ti VR Edition d’EVGA.
La carte EVGA doit son sobriquet VR Edition a la présence d’un port HDMI interne, situé à côté de ses ports d’alimentation. Cet HDMI interne a pour vocation d’être relié à un panneau de connectique en façade, rassemblant deux ports USB et un port HDMI.
Hé oui ! Les deux casques leaders de la réalité virtuelle, l’Oculus Rift et le HTC Vive, ont besoin de cette connectique : un port USB plus un port HDMI pour le casque, un second port USB pour les capteurs de position. Avoir ces ports en façade et non pas à l’arrière de la tour rend la vie beaucoup plus agréable !
Malheureusement la façade de baie 5,25″ rassemblant cette connectique a montré quelques signes de faiblesse : les nombreux branchements et débranchements successifs des câbles ont eu raison d’une des fixations. Un détail qui est peut-être propre à notre machine de test, mais qui n’en reste pas moins regrettable.
Connectique mise à part, la GeForce GTX 980 Ti d’EVGA se distingue par son ventirad ACX 2.0+, qui s’est fait remarquer durant notre test par son silence.
Le meilleur CPU, overclocké
Pour bien accompagner la GTX 980 Ti, Grosbill a évidemment opté pour un CPU Intel Core i7 6700K, le meilleur processeur grand public du moment. Est-il vraiment la peine de présenter cette référence ? Non, mais ici, l’assembleur nous réserve une surprise. Le Core i7 6700K de notre bécane de test nous est arrivé overclocké, sa fréquence maximale étant poussée à 4,635 GHz, fréquence atteinte même lorsque les quatre coeurs de la puce sont sollicités. Rappelons que le 6700K est vendu par Intel avec un Turbo de 4,2 GHz, valable sur un seul coeur.
Overclocké, le CPU dissipe plus de chaleur. Rien qui ne soit à la portée du gros ventirad Lepa Aquachanger 240 installé par Grobill. Ce kit de watercooling tout-en-un se compose d’un waterbloc CPU/pompe plus un radiateur de 240 mm qui trouve une place idéale sur le plafond du boîtier.
Le Master Case Pro 5 de Cooler Master possède en effet un emplacement pour radiateur juste dans son toit. Il est idéalement situé sous une grille de protection largement ajourée et amovible. Il possède aussi un panneau latéral en plexiglas, qui pourrait être remplacé par un autre panneau, tapissé de mousse antibruit. Ce beau boîtier offre également un détail bien pratique : des poignées de transport ! Une bénédiction, vu le poids et l’encombrement de la machine !
Une configuration cohérente et haut de gamme
Le reste des composants choisis par Grosbill forme un tout cohérent et résolument haut de gamme. La carte mère ? Une Asus ROG Maximus VIII Ranger. Le stockage ? Un SSD Samsung 850 Pro de 256 Go associé à un disque dur de 2 To. L’alimentation ? Une EVGA 750 GQ délivrant 750 W et certifiée 80 Plus Gold.
Au final, il est difficile de faire des reproches à Grosbill quant au choix des composants de sa configuration. Ce PC VR Ready est même dangereusement proche de notre configuration de référence Jeu ultime. Peut-être devrions-nous la rebaptiser Jeu en VR ?
Le montage n’appelle pas de critique non plus : c’est propre, bien rangé, bien fixé… Exceptée une petite réserve sur la fixation du panneau VR en façade !
Test de la machine avec Oculus Rift
Nous avons pu tester le PC Grosbill VR Ready dans l’usage pour lequel il a été conçu : la réalité virtuelle, grâce à un Oculus Rift prêté par l’assembleur. Inutile de vous assommer de benchmarks en tout sens ; à ce stade, les performances du Core i7 6700K, de la GeForce GTX 980 Ti ou du Samsung 850 Pro sont largement connues.
Par ailleurs, nous ne disposons toujours pas d’une solution de test adaptée aux casques de VR, en particulier à l’Oculus Rift. Une simple mesure via un logiciel comme Fraps ne reflète pas la réalité de l’affichage dans le casque à cause des nombreuses modifications apportées dans la chaîne du rendu par les fabricants de casques VR. Pour plus d’informations à ce sujet, nous vous renvoyons à l’article publié sur notre site américain The Oculus Rift Review: The Complexity of Benchmarking VR.
Faute d’un benchmark adapté, nous devrons nous satisfaire d’une appréciation visuelle. Et de notre point de vue, la promesse faite par Grosbill est tenue. Oui, le PC VR Ready est tout à fait capable de répondre aux besoins des casques de réalité virtuelle. Au cours de tous les jeux et de toutes les applications que nous avons essayés sur l’Oculus Rift, nous n’avons jamais constaté de saccades ou de ralentissement. Au contraire, tous étaient parfaitement fluides. Il faut noter qu’aujourd’hui, la plupart des jeux disponibles ne laissent pas la possibilité de régler la qualité graphique affichée. Une meilleure carte graphique activerait donc peut-être quelques options supplémentaires.
Un refroidissement à la hauteur
Les performances du CPU et du GPU trouvent écho dans celles des systèmes de refroidissement du PC. En jeu VR, en jeu classique, ou même pendant une séance de torture avec Furmark, le processeur n’a pas dépassé 67 °C et le GPU 75 °C (dans une pièce à 23 °C).
Ces températures furent obtenues dans un silence très appréciable. Ou plutôt devrions-nous écrire, avec un niveau de bruit très appréciable. L’environnement dans lequel ce PC fut testé était en effet un bureau où le bruit ambiant ne descend pas en dessous des 33 dBA. Placé à terre, sous le bureau, le PC Grosbill VR Reay était tout simplement inaudible, même en charge, son ronronnement étant noyé dans le bruit de fond.
Toutefois, soulignons que la question du bruit ne se pose plus vraiment lorsqu’on parle de réalité virtuelle. Par nature, un casque de réalité virtuelle requiert l’utilisation d’un casque audio, afin de compléter l’illusion visuelle par une illusion auditive. Le PC générant la réalité virtuelle peut donc bien faire un boucan d’enfer, le joueur, plongé dans son univers parallèle, n’en sera pas gêné.
Et au fait, cet Oculus Rift ?
Impossible de refermer ce test sans évoquer la réalité virtuelle en elle-même, en l’occurrence celle que l’on perçoit au travers de l’Oculus Rift. Ce n’est pas la première fois que nous avons l’occasion de l’essayer, mais les choses ont-elles changé depuis notre premier test, en mars ? En un mot : non. Le casque manque toujours cruellement de l’absence de ses manettes Touch. À défaut, il faut donc se contenter d’une station assise à peu près fixe et d’une manette de Xbox One ce qui prive d’une grosse part de l’expérience virtuelle.
Côté logiciel, aucun gros jeu n’est pour le moment arrivé sur l’Oculus Rift. Nous avons tout de même pu essayer The Climb de Crytek, une simulation d’escalade. C’est une réussite ! Sans manette Touch, le jeu se contrôle via les gâchettes du gamepad de la Xbox One : appuyer sur la gâchette gauche pour refermer la main gauche sur une prise, de même à droite. Ce qui rend l’expérience intense est le fait qu’il faut maintenir les gâchettes appuyées pour maintenir la prise et ne pas tomber. Ajoutons qu’il faut souvent pencher la tête, se baisser ou, au contraire, se lever, pour viser et atteindre certaines prises, et vous comprendrez que l’expérience de jeu puisse donner quelques sueurs. Pour tout dire, les premières montées d’entraînement se terminent le souffle court. On n’ose imaginer les sensations que procurera le jeu avec les manettes Oculus Touch ou sur un HTC Vive !
Tout n’est pas parfait cependant. La résolution des écrans est relativement faible. Les lentilles de Fresnel utilisées rendent la qualité de l’affichage très dépendante du positionnement du casque par rapport aux yeux. Enfin, mettre un casque de VR sur sa tête reste encore moins naturel que de simplement s’asseoir devant son écran.
La réalité virtuelle aujourd’hui n’est donc pas pour tout le monde, mais seulement pour les passionnés qui ne rechigneront pas à essuyer les plâtres d’une technologie naissante. Pour eux, le PC Grosbill VR Ready GTX 980 Ti est une excellente machine proposée à un bon prix vu ses composants.
- carte graphique adéquate pour la VR
- refroidissement performant et discret
- montage soigneux
- connectique VR en façade fragile
- manque de maturité de la VR