Honeywell a construit l’ordinateur quantique ‘le plus puissant au monde’

Il atteint un volume quantique de 64, soit une valeur deux fois plus élevée que le Raleigh d’IBM.

La société Honeywell annonce avoir élaboré le « meilleur » calculateur basé sur la physique quantique. Selon elle, “avec un volume quantique de 64, l’ordinateur quantique Honeywell est deux fois plus puissant que la meilleure solution existante jusqu’ici”. En l’occurrence, l’ordinateur quantique Raleigh d’IBM qui a atteint un volume quantique de 32 début 2020.

Image 1 : Honeywell a construit l'ordinateur quantique ‘le plus puissant au monde’

La machine se trouve dans un immense hangar sécurisé situé dans le Colorado. Elle prend la forme d’une chambre en acier inoxydable “de la taille d’un ballon de basket”. Son refroidissement est assurée par de l’hélium liquide à une valeur proche de celle du zéro absolu (−273,15 °C), température à laquelle les atomes cessent de vibrer. Dans cette chambre, les atomes flottent au-dessus d’une puce informatique et sont ciblés par des lasers afin d’effectuer des calculs.

Informatique quantique : plus rapide, mais pas toujours….

Environ 10 000 dollars l’heure

Honeywell travaille sur son supercalculateur quantique depuis une dizaine d’années. Il mobilise une équipe de plus de 100 personnes. Honeywell va désormais louer sa machine à des entreprises. Le coût estimé pour une heure : environ 10 000 dollars. En outre, la société collabore avec Microsoft Azure pour développer des algorithmes quantiques.

Darius Adamczyk, PDG d’Honeywell, a déclaré : “L’informatique quantique nous permettra de relever des défis scientifiques et commerciaux complexes, entraînant des améliorations radicales de la puissance de calcul, des coûts d’exploitation et de la vitesse”.

Enfin, pour plus de détails, vous pouvez consulter la publication scientifique de Honeywell.

Le volume quantique

Par ailleurs, vous constatez que dans sa publication, Honeywell parle de volume quantique et non simplement de quBits. Pour définir cette notion, il faut rappeler quelques principes. Dans l’informatique “analogico-numérique”, les informations manipulées par le processeur sont codées en binaires (0 et 1). C’est la même chose dans un ordinateur quantique. À une exception majeure près : celui-ci utilise les lois de la physique quantique, à savoir celles dites de superposition et d’intrication. Les quBits superposent simultanément les deux états (0 et 1) comme peuvent l’être le spin et l’électron.

Pour se représenter ce phénomène simplement, Bernard Ourghanlian, directeur technique de Microsoft, expliquait en 2018 le principe de fonctionnement d’un supercalculateur quantique ainsi : “Quand on entre dans un labyrinthe, on a des dizaines et des dizaines de chemins possibles. Ce que fait un ordinateur traditionnel, c’est qu’il les explore un à un. Cela va prendre un certain temps, même s’il est doté de plusieurs processeurs, car chacun des processeurs exécute le même algorithme en parallèle. Avec un ordinateur quantique, la grande différence, c’est qu’on est capable d’explorer tous les chemins en même temps. On va évidemment aller beaucoup plus vite”.

La notion de volume quantique, imaginée par IBM, s’appuie sur la quantité de qubits mais l’associe au nombre de portes quantiques qui peuvent être exécutées consécutivement sans entrainer d’erreurs préjudiciables à la précision des calculs. Ainsi, cette mesure est censée être plus représentative que la simple mention du nombre de qubits.

Sources : Honeywell, TechPowerUp, Forbes