HP ZR2740W VS Asus PB278Q : quel est le meilleur 27″ ?

Introduction

La définition QHD (2560×1440) est actuellement la plus élevée à rester à peu près abordable. Par rapport à un écran 1080p, la densité des pixels est particulièrement agréable à l’œil : les 108 ppi nous permettent presque systématiquement de ne pas distinguer les pixels à distance courante, c’est-à-dire 60 à 90 cm entre l’utilisateur et l’écran.

Bien que les moniteurs QHD constituent encore un investissement non négligeable, ils sont en pleine démocratisation : les premiers modèles se trouvent à moins de 550 euros, sachant qu’on compte déjà 5 références aux alentours de 600 euros.

Les deux modèles examinés aujourd’hui se distinguent d’emblée par leur prix respectif : l’Asus PB278Q se trouve à 550 euros, tandis qu’il faut compter 700 euros pour le HP ZR2740w. Tous deux proposent une dalle IPS ainsi qu’une conception et une finition de haute volée. La fidélité des couleurs ainsi que la luminosité des deux écrans sont clairement des arguments de vente. Les moniteurs particulièrement réussis se succédant à la rédaction, il nous est de plus en plus difficile de revenir à un format (ou une résolution) inférieure, ce qu’illustrent très bien ces deux modèles.

HP ZR2740w

HP conditionne son moniteur dans l’un des plus gros emballages que l’on ait pu voir à ce jour: il y a largement la place pour mettre deux écrans dans ce carton ondulé particulièrement épais. L’écran et le pied sont séparés par leur propre protection en polystyrène, protection aussi classique qu’efficace. Il faut vraiment maltraiter l’emballage pour que l’écran souffre ! L’écran est livré avec des câbles DisplayPort et DVI dual-link, ainsi qu’un cordon d’alimentation sachant que le transformateur est intégré. Notons que le mode d’emploi trouve sa place sur CD fourni, lequel contient bien entendu les logiciels et pilotes nécessaires.

La base se fixe au moniteur sans outils et s’avère assez massive. Sa coque reprend le plastique mat de bonne qualité qui constitue le bezel de l’écran. Le moniteur se règle en hauteur, en orientation horizontale, en inclinaison et propose un mode portrait : rien de révolutionnaire, mais il est très difficile de retourner sur un moniteur basique quand on a goûté à une ergonomie complète. Bien que les mouvements se fassent tout en douceur, le moniteur ne donne pas du tout l’impression de pouvoir bouger accidentellement. Notons enfin qu’il est compatible VESA 100 pour peu que l’on souhaite le monter sur un support autre que le pied fourni.

Particulièrement à l’aise pour absorber la lumière, Le bezel mesure 22 mm sur les côtés de l’écran et 32 mm à la base et au sommet. L’image s’étend jusqu’aux bords de l’écran (comme ce devrait toujours être le cas), protégée par un revêtement très clair traité antireflets. Ce traitement se montre assez efficace pourvu que les sources lumineuses ne soient pas trop intenses. Le bezel accueille un petit logo HP au sommet, la référence du moniteur dans le coin inférieur gauche et enfin les quatre boutons dans le coin inférieur droit. Ces derniers répondent agréablement, évitant des écueils de sensibilité que nous avons constaté plus d’une fois. On remarque d’emblée qu’il n’y a pas de bouton dédié au menu, tout simplement parce que le ZR2740w ne propose pas de menu. Seule la luminosité est réglable à l’aide des commandes « + » et « – », sachant que les deux autres boutons contrôlent l’alimentation de l’écran ainsi que le choix de la source.

Toute la connectique A/V  est plaquée vers la partie inférieure gauche de l’écran, sachant que le choix se limite au DVI et au DisplayPort : l’absence de VGA et HDMI ne laisse aucun doute quant à l’orientation « pro » de cet écran. Immédiatement à côté des connecteurs A/V se trouvent trois prises USB 2.0 dont deux de type A et une de type B.

Le ZR2740w s’appuie sur une dalle H-IPS de LG : on parle d’IPS première génération puisque c’est cette même technologie qui était employée sur les premiers écrans IPS en 2007. Son principal atout tient à sa balance des blancs grâce au film polarisant « Advanced True White » développé par NEC. Malgré le fait que cette technologie ait 6 ans, les benchmarks devraient faire état de progrès significatifs sur le contraste et la fidélité des couleurs par rapport aux premiers pas de l’H-IPS.

Asus PB278Q

De son côté, le moniteur d’Asus est basé sur une dalle PLS Samsung tout comme le S27B970D de la marque coréenne. Cette technologie est similaire à l’IPS vu que dans les deux cas, les sous-pixels sont alignés en parallèle par rapport à l’écran et non pas à la perpendiculaire (comme c’est le cas de la technologie TN). Au niveau de l’emballage, le PB278Q est livré dans un carton renforcé avec une poignée de transport sachant que le contenu est protégé par une mousse rigide particulièrement dense. Asus fournit un câble pour chaque connectique que l’écran propose : DVI, DisplayPort, HDMI et VGA ainsi qu’un cordon d’alimentation. On trouve également un câble mini-jack pour profiter des hauts parleurs intégrés de 3 Watts, ainsi qu’une sortie casque. Comme c’est cas sur l’HP ZR2740w, l’alimentation est intégrée. En revanche, aucun CD n’est fourni : il faut télécharger le guide utilisateur sur le site d’Asus sachant que l’écran n’est livré qu’avec un guide de démarrage rapide ainsi qu’une carte de garantie.

Autre similarité avec l’écran d’HP, l’écran se fixe sur le pied sans outil. Ce dernier est grand, assez lourd et plus que capable de supporter les quelques 9 kilos de l’écran. En outre, il lui permet de pivoter, s’ajuster en hauteur, s’incliner et passer en mode portrait. Le pied peut être remplacé par un autre support au format VESA 90 mm. Signalons enfin que le moniteur comme le pied bénéficient d’un plastique mat de bonne facture.

Légèrement plus fin que celui du ZR2740w avec 21 mm sur les bords/sommet et 25 mm à la base, le bezel du PB278Q absorbe bien la lumière environnante. De gauche à droite, on distingue les logos DisplayPort et HDMI, le logo de la marque en relief et enfin l’illustration des commandes implémentées sous l’écran. On pourrait les croire tactiles au premier abord, mais il s’agit bien de boutons. Ces derniers réagissent bien et ne nécessitent pas une pression excessive pour s’activer. Outre la sélection des sources et l’alimentation, il est possible de naviguer dans les menus ainsi que d’accéder directement aux réglages de luminosité et modes d’image. La dalle résiste très bien aux reflets et délivre une image précise et lumineuse d’origine.

La connectique A/V est donc orientée vers le bas au dos du moniteur. Toutes les interfaces courantes sont là : DVI et DisplayPort, mais aussi VGA et HDMI sachant que cette dernière est à la norme 1.4, ce qui lui permet de gérer la définition native de l’écran pourvu que l’on ait une carte vidéo capable de sortir du QHD en HDMI. Pour ce qui est de l’audio, les mini-jacks en entrée et sortie permettront d’écouter les sources analogiques comme numériques via les haut-parleurs intégrés ou un casque. Entre le nombre de ports et les câbles fournis, le PB278Q est l’écran le plus complet que nous ayons vu jusqu’ici.

Avant de passer aux benchmarks, voyons le protocole de test.

Mesures et calibration

Pour effectuer des mesures ainsi que calibrer les moniteurs, nous utilisons un spectrophotomètre i1Pro ainsi que la dernière version en date de SpectraCal CalMAN (v.5.0.3).

Les images de référence sont envoyées par un générateur de mires AccuPel DVG-5000 : en éliminant carte graphique et pilotes vidéo de la chaine d’affichage, les moniteurs reçoivent des mires aussi fidèles que possible. Les connections sont faites en HDMI.

L’AccuPel DVG-5000 peut grimper jusqu’en 1920×1080 à 60 Hz. Outre les mires statiques, il peut afficher des séquences en mouvements afin d’évaluer le traitement vidéo d’un moniteur, y compris en 3D. Nous sommes donc en mesure d’évaluer colorimétrie, échelle des gris, crosstalk et ghosting des contenus 3D avec des lunettes 3D.

Calibration

Comme nous l’avons évoqué, le HP ZR2740w ne propose pas de réglages autres que la luminosité. De plus, aucun affichage à l’écran ne permet de savoir exactement à quel niveau on se situe : il faut se contenter d’ajuster le niveau avec les boutons pour arriver à une luminosité que l’on juge satisfaisante. L’autre problème tient au fait que le moniteur n’accepte que trois définitions : 640×480, 128×720 et 2560×1440 en natif. Lorsque l’on essaie une autre définition, on se retrouve avec un écran blanc.

Le PB278Q adopte quant à lui une approche radicalement opposée en proposant un maximum de choix : on trouve six modes d’images, quatre étant bloqués et deux intégralement paramétrables. Ces modes utilisateur offrent des réglages RGB pour tous les types de signaux, chose courante sur les téléviseurs mais extrêmement rare pour les moniteurs. L’écran d’Asus se distingue également en proposant des réglages pour la saturation des couleurs ainsi que la teinte : on peut donc vraiment arriver à une image personnalisée, tout en sachant que ces réglages n’aideront pas à améliorer la colorimétrie d’origine déjà fidèle. Nous les avons donc laissés par défaut pour les tests et conseillons de faire de même pour une utilisation courante.

Réglages

Le contraste peut être augmenté jusqu’à 81 sur 100 sachant qu’on perdra des détails au-delà. Ceci étant dit, on voit les couleurs changer dès que l’on dépasse 75 avec des signaux de 90 et 100 %. Pour avoir la meilleure échelle de gris possible, nous recommandons de régler à 75.

Vu les possibilités offertes par l’écran, il nous est bien entendu impossible de proposer des réglages pour me HP ZR2740w. Chacun trouvera donc un niveau de luminosité  approprié à l’œil nu (ou avec une sonde).

Luminosité et contraste d’origine

Avant de calibrer les deux écrans, nous effectuons des mesures en réglant successivement la luminosité au maximum et au minimum. Ceci nous montre dans quelle mesure le contraste est influencé par les capacités extrêmes des moniteurs en termes de luminance.

Les deux écrans sont très lumineux, sachant que l’HP va même jusqu’à dépasser ses propres caractéristiques techniques de quasiment 40cm/m2. Fort heureusement, les couleurs comme le gamma ne souffrent pas vraiment lorsque l’on pousse la luminosité au maximum : pour peu qu’on ait réellement besoin de dépasser les 400 cd/m2, le ZR2740w est donc capable de tenir la route. De son côté, l’Asus PB278Q est au-dessus de la moyenne avec 286 cd/m2.

Etant donné ce dont l’HP est capable d’origine, voyons quelles sont les éventuelles répercussions sur la profondeur des noirs.

Les deux écrans parviennent à maintenir une profondeur de noir correcte quand bien même on pousse leur luminosité au maximum, signe qu’ils ont été très bien conçus. Au niveau des extrêmes, on constate que le moniteur entrée de gamme d’Auria souffre bien plus que les autres modèles, tandis que le Samsung S27B970D s’affirme comme leader incontesté sur ce test.

Les résultats doivent être relativisés : pousser la luminosité au maximum est généralement néfaste au contraste, étant donné que la profondeur des noirs grimpe elle aussi au passage. Ceci étant dit, on constate que les écrans ayant été bien conçus parviennent à atténuer ce phénomène dans une certaine mesure.

L’HP ZR2740w se rapproche de la référence, à savoir le Samsung S27B970D, tandis que l’Asus PB278Q s’en tire très honorablement : on peut considérer qu’un contraste natif supérieur à 1000 :1 constitue une excellente performance. Malgré une luminosité réglée au maximum, les deux moniteurs parviennent à afficher une image agréable, riche en détails comme en profondeur.

Tous les moniteurs ne s’avèrent pas forcément utilisables lorsque l’on baisse la luminosité au minimum, sachant que l’on estime à 50 cd/m2 le seuil réaliste pour une utilisation dans l’obscurité totale.

L’Asus PB278Q parvient à se maintenir au-dessus du seuil critique, tandis que l’HP ZR2740w en est tout bonnement incapable : à 27 cd/m2, la luminosité est suffisamment faible pour engendrer une fatigue oculaire lors d’une utilisation prolongée. Il faut donc augmenter la luminosité pour arriver à un niveau tolérable, sachant que l’absence de menu à l’écran ou même de niveau quelconque complique le réglage : ce dernier doit être fait à l’œil ; il est donc presque impossible de revenir exactement à la même position dès lors que l’on modifie le niveau.

Le fait de baisser la luminosité au minimum a des conséquences intéressantes sur la profondeur des noirs : bien que l’exercice soit assez peu réaliste, on constate que certains écrans parviennent à des résultats qui frisent la perfection.

A ce petit jeu, l’HP ZR2740w met tout le monde d’accord. A vrai dire, nous avons dû faire la moyenne de plusieurs relevés au motif que nous sommes arrivés aux limites de ce que notre spectrophotomètre est capable de mesurer. Rappelons toutefois que l’HP affiche de toute manière une image trop sombre avec ces réglages pour être utilisé sur de longues périodes. A l’opposé, les moniteurs d’Asus et ViewSonic peuvent produire une image acceptable avec une luminosité minimale, tout en affichant une profondeur de noir très satisfaisante. Lorsque l’on passe à 50 cd/m2 sur l’HP ZR2740w, le niveau des noirs ne s’élève qu’à 0,0462 cd/m2, ce qui reste une excellente performance.

Une très bonne profondeur de noir se traduit par d’excellents taux de contraste.

Une fois encore, l’HP se positionne comme rival du Samsung avec 3346,2 :1. L’Asus PB278Q se place comme arbitre entre deux groupes avec un taux très respectable de 1215,6 :1.

Quel que soit le niveau de luminosité, les deux moniteurs affichent donc un excellent contraste et sont donc capables de produire une image précise, riche en profondeur.

Luminosité et contraste après calibration

Nous considérons qu’une luminosité de 200 nits est idéale, raison pour laquelle les moniteurs sont tous calibrés suivant cette valeur. Dans une pièce avec des conditions de luminosité ambiante comme un bureau, ce niveau permet une image précise offrant autant de détails que possible pour une fatigue oculaire minimale. C’est aussi la valeur idéale pour le gamma comme l’échelle des gris, points sur lesquels nous reviendrons plus loin.

En principe, cette comparaison passe par une calibration complète de l’échelle des gris. Cependant, le manque de réglages sur l’HP ZR2740 nous a conduits à régler manuellement la luminosité aussi proche de 200 cd/m2 que possible.

Les deux moniteurs parviennent sans encombre à être calibrés à 200 cd/m2, même si la sonde est obligatoire dans le cas du HP vu que rien d’autre n’indique le niveau de luminosité. Pour l’Asus PB278Q, la luminosité et le contraste sont respectivement réglés à 62 et 75 sur 100.

La calibration peut parfois augmenter la profondeur des noirs, de même que certains moniteurs parviennent mieux que d’autre à maintenir une valeur faible.

Sans surprise l’HP ZR2740w persiste à tutoyer les sommets. Nous aurions voulu voir dans quelle mesure cette valeur aurait évolué après calibration des gris, mais cette opération est impossible compte tenu des réglages qu’offre le moniteur. L’Asus PB278Q s’en tire très bien lui aussi avec 0,2830 cd/md.

A l’inverse de la profondeur des noirs, le taux de contraste d’un moniteur tend à baisser après calibration : la légère perte de contraste est très souvent le prix à payer pour des couleurs plus fidèles.

L’HP dispose d’un avantage injuste compte tenu de l’absence de réglages, mais le fait est qu’il parvient à de très bonnes performances. L’Asus PB278Q parvient tout de même à un taux de 706,9:1 sachant que l’image produite reste très satisfaisante et comme on le verra plus loin, le gain en termes de colorimétrie vaut largement cette légère baisse de contraste. Il est franchement difficile de la percevoir à l’œil nu.

Gamma et contraste ANSI

Derrière le gamma se cache la mesure des niveaux de luminance pour chaque variation de la luminosité, de 0 à 100 %. Cette notion est particulièrement importante puisqu’un mauvais gamma peut se traduire par une image dont le détail souffre ou subit un phénomène de délavage, ce qui la rend plate ou terne. Un gamma satisfaisant produit au contraire une impression de 3D, plus profonde et plus incisive. En parallèle, l’image d’un moniteur proposant un fort contraste peut souffrir à cause d’un mauvais gamma.

Sur les graphiques ci-dessous, la courbe jaune représente un gamma de 2,2, valeur considérée comme standard pour la télévision, les films et l’imagerie. Il s’agit donc de la valeur cible.

HP ZR2740w

L’écran d’HP affiche un gamma quasiment parfait : mise à part une toute petite faiblesse à 30 % de luminosité et un excès un peu plus conséquent à 90 %, la valeur de référence est suivie de très près. La mesure à 90 % traduit une faiblesse d’affichage inférieure à 3 cd/m2 ; autant dire qu’elle est invisible. Notons que les mesures ont été effectuées suivant plusieurs niveaux de luminosité sans que le résultat ne change.

Asus PB278Q

Le moniteur d’Asus se comporte très bien lui aussi : les variations sont franchement mineures puisqu’elles n’excèdent pas 5 % dans le pire des cas. Comme chez HP, cesrelatives faiblesses sont invisibles à l’œil nu.

Les graphiques ci-dessous s’appuient sur l’évolution de la courbe gamma, laquelle va de 0 à 100 % de luminosité. L’idéal est donc une courbe plate, constamment  à 2,2 ou le plus proche possible. Les graphiques ci-dessous mettent en évidence l’écart entre valeur minimum et maximum du gamma : une valeur faible indique une meilleure transition d’un niveau de noir minimum vers un niveau de blanc maximum.

Les deux moniteurs ont beau ne pas finir aux premières places, ils sont bien plus près du sommet que du bas du classement. Sachant qu’aucun des écrans évalués n’affiche plus d’une petite erreur, les modèles d’HP et Asus sont donc proche de des meilleurs qui soient passés au labo.

A compter de cet article, un gamma erroné s’exprime en pourcentage de variation par rapport à la valeur cible de 2,2.

L’AOC I2757FH reste donc le leader avec une moyenne parfaite de 2,2, mais on constate également que les moniteurs d’HP et Asus affichent une déviance largement inférieure à 1 %. Les courbes de gamma plus haut ont montré combien les erreurs sont ténues : on peut donc considérer que ces deux modèles tutoient la perfection.

Contraste ANSI

Le contraste ANSI est une autre mesure incontournable. Pour arriver au benchmark ci-dessous, nous utilisons un damier à seize cases : le test est donc un peu plus réaliste que des mesures effectuées écran allumé/éteint vu que l’on apprécie la capacité d’un écran à maintenir simultanément des niveaux de blanc/noir complets, ce qui prend donc en compte l’uniformité de la dalle. La moyenne de huit mesures de blanc complet est divisée par la moyenne de huit mesures de noir total pour parvenir au résultat ANSI.

Vu les excellents taux de contraste des deux moniteurs en marche/arrêt, il n’y a rien de surprenant à les voir caracoler en tête pour ce qui est du contraste ANSI. Sachant que les ViewSonic VX2770Smh et AOC I2757FH se contentent d’une définition 1080p, le Samsung est donc le troisième meilleur moniteur QHD sur ce test. Nous sommes donc assez impressionnés du fait que les modèles d’Asus et HP parviennent à un contraste ANSI presque doublé par rapport à leur concurrent coréen. Concrètement, ceci se traduit par une meilleure profondeur d’image, laquelle est également mieux détaillée avec une luminosité minimum ou maximum.

Echelle de gris

Tous les moniteurs IPS qui nous sont récemment parvenus affichent une excellente échelle de gris et ce avec réglages d’usine. Il est important que le blanc ne dérive pas en fonction de la luminosité. La fidélité des gris a des conséquences sur la colorimétrie, tout particulièrement au niveau des couleurs secondaires (cyan, magenta et jaune). Etant donné que les moniteurs ne proposent généralement pas de réglage des couleurs ou de la teinte, l’échelle des gris est primordiale.

HP ZR2740w

Etant donné que le modèle d’HP ne propose pas de réglages RGB pour ajuster l’échelle des gris, les mesures ci-dessous sont effectuées avec une luminosité de 200 cd/m2.

Le résultat est satisfaisant : on distingue des erreurs sur la plage 30 à 100 %, mais elles sont mineures. L’image a globalement un ton froid avec une très légère dérive vers le bleu sur les zones blanches. Notons que les tests ont été effectués avec la luminosité au minium puis au maximum avec des résultats quasi identiques à la clé, un bon point pour HP.

Asus PB278Q

Avec les réglages d’origine, le PB278Q affiche un déficit de vert (lequel s’accentue au fur et à mesure que le signal s’amplifie). Les images claires, comme par exemple un fond blanc en traitement de texte, dérivent nettement vers le bleu. Précisons que les mesures ont été effectuées en mode utilisateur, couleurs réglées à 6500K. Le mode standard rapporte des résultats similaires tandis que le mode sRGB fait un peu mieux, même si l’on retrouve une teinte bleue.

Fort heureusement, Asus propose le réglage RGB des nuances sombres (offset) et claires (gain), possibilité inhabituelle sur un moniteur. Il est donc possible d’obtenir une échelle de gris plus précise, en ajustant le gain à 80 % du signal et l’offset à 30 %.

Ces réglages permettent d’obtenir une excellente échelle de gris : les erreurs sont inférieures à 2 excepté à 10 et 60 % de luminosité. On voit même que la plupart des niveaux de luminosité se situent à un Delta E inférieur à 1 : il s’agit donc d’excellentes performances.

Etant donné que nous sommes peu nombreux à posséder une sonde, les performances d’origine sont particulièrement importantes, tout particulièrement l’échelle de gris. Sachant qu’un écart supérieur à trois par rapport au Delta E est visible à l’œil nu et que la plupart des programmes orientés productivité utilisent un fond blanc, toute teinte indésirable se remarque.

HP finit troisième sur ce test, sachant que l’écart moyen par rapport au Delta E est à peine visible, au point que bon nombre d’entre nous ne le remarquerait même pas. Après avoir exclusivement testé ce moniteur pendant plusieurs jours, nous l’avons trouvé excellent pour tous types de contenu. Précisons que l’écart de 3,26 par rapport au Delta E a été mesuré avec la luminosité réglée au maximum. En parallèle, l’Asus PB278Q finit bon dernier avec les paramètres d’origine. Le résultat n’est pas catastrophique, mais il ne fait aucun doute que l’écran mérite une calibration pour révéler tout son potentiel.

Voici justement les résultats après calibration à 200 cd/m2.

L’HPZR2740w ne fait pas mieux lorsque sa luminosité passe de 400 à 200 cd/m2, ce qui est positif dans le sens où le moniteur fait preuve de constance. De son côté, l’Asus semble en net progrès après calibration, ce que les mesures confirment : l’échelle des gris est au niveau des meilleurs écrans passés au labo jusqu’ici. A vrai dire, des téléviseurs bien plus haut de gamme sont incapables d’atteindre ce niveau.

Gamut

Le gamut de couleurs est mesuré au travers des six principales couleurs (rouge, vert, bleu cyan, magenta et jaune) suivant cinq niveaux de saturation (20, 40, 60, 80 et 100 %). Ceci permet de mieux rendre compte de la fidélité des couleurs. Etant donné qu’aucun des deux moniteurs ne permet de gérer les couleurs, nous présentons exclusivement les résultats post-calibration (il est toutefois acquis que le résultat serait très proche avec les réglages d’usine).

HP ZR2740w

L’écran d’HP s’en tire assez bien, sachant que la quasi-totalité des écrans IPS évalués ces derniers temps ont tendance à afficher un bleu (primaire) et un magenta (secondaire) trop saturés, même si les erreurs sont faibles. Les histogrammes de luminance sont assez flatteurs : les résultats flirtent avec la perfection jusqu’à ce que l’on arrive à 100 % de saturation, niveau auquel bleu, rouge et magenta chutent légèrement. A nos yeux, les couleurs du ZR2740w sont aussi naturelles que plaisantes, parfaitement saturées. Les mesures ont été effectuées à 200 cd/m2 sachant que l’on aurait des résultats très similaires sur ce moniteur quelle que soit le niveau de luminosité.

Asus PB278Q

Les résultats sont assez similaires du côté d’Asus, si ce n’est le fait que le bleu souffre d’un excès de saturation plus important. Tandis que le moniteur d’HP a su maintenir sa colorimétrie de manière constante à quatre niveaux de saturation sur cinq, les déviances chromatiques augmentent de pair avec la luminosité chez Asus. La luminance est également en retrait par rapport au ZR2740w : vert, jaune et cyan sont légèrement trop lumineux, tandis que bleu, magenta et rouge ne le sont pas assez. Ceci étant dit, il s’est avéré bien difficile de percevoir une différence entre les deux moniteurs en conditions d’utilisation courante. Compte tenu de son avantage sur l’échelle des gris, l’écran d’Asus nous semble avoir un très léger avantage en termes de colorimétrie globale.

Voyons maintenant comment nos deux concurrents se situent par rapport aux autres écrans IPS.

Aucun modèle n’affiche de couleurs que l’on pourrait estimer fausses. Avec un Delta E respectivement à 2,39 et 2,78, les moniteurs d’HP et Asus se montrent satisfaisants. L’Auria reste cependant le modèle le plus impressionnant au vu de son rapport performances/prix, encore faut-il pouvoir le trouver (399 $).

Gamut Adobe RGB 1998

Il existe deux types d’écrans de nos jours : ceux qui se basent sur le standard sRGB comme les TV HD, et les écrans à gamut étendu qui vont jusqu’à couvrir 100 % de l’espace AdobeRGB 1998. Nous utilisons le logiciel Gamutvision pour calculer cette couverture, à partir d’un profil ICC crée en interne.

Toutes les dalles IPS d’origine LB ou Samsung  sont des sRGB/Rec 709, lesquelles n’ont pas été conçues pour rendre le gamut Adobe RGB 1988 dans sa totalité. Bien que l’HP ZR2740w soit au sommet, la saturation est très légèrement excessive pour des vidéos HD/jeux. Par très légèrement excessive, nous entendons à peine sensible. La valeur parfaite serait de 68,8 %, en partant naturellement du principe que les couleurs primaires comme secondaires sont justes. En utilisation courante, un niveau de 65 à 75 % se traduit par des couleurs naturelles et fidèles dans presque toutes les situations excepté la retouche d’image à un niveau professionnel, domaine dans lequel le gamut étendu est une réelle nécessité.

Angles de vue et uniformité

A l’heure actuelle, l’IPS est sans conteste la technologie la plus permissive en termes d’angles de vue. On peut se positionner jusqu’à 45 ° par rapport au centre de l’écran tout en ayant une qualité d’image correcte. La perte de luminosité est minimale, tandis que le phénomène de basculement des couleurs propre aux moniteurs TN est quasiment inexistant.

Sachant que le ZR2740 s’appuie sur une dalle LG H-IPS, on s’attendait à des angles de vision très ouverts et l’image ci-dessus montre que le moniteur ne nous a pas déçus. Grâce aux échelles de gris, il est possible de voir très rapidement lorsque les détails et la luminosité déclinent si l’on se décale par rapport à l’écran. Le ZR2470w parvient à maintenir les détails de l’image avec une luminosité minimum ou maximale sans que les couleurs ne se dégradent.

Voyons maintenant ce qu’il en est pour l’écran d’Asus.

Sans surprise, le PB278Q affiche un comportement similaire en termes d’angles de vision : l’écran s’appuie sur la même dalle que l’excellent S27B970D de Samsung (en PLS), lequel est une référence en la matière. Une fois de plus, l’IPS s’affirme comme étant la meilleure technologie actuelle pour bénéficier d’angles de vision aussi ouverts que possible.

S’il est évident que tous les moniteurs IPS ne se valent pas, aucun écran ne propose une uniformité parfaite, au point qu’un écart non négligeable puisse se manifester entre plusieurs exemplaires d’une même référence. Etant donné qu’il n’y a pas de bonne méthode pour donner une appréciation universelle, nous ne présentons que les mesures relatives à notre exemplaire.

Pour mesurer l’uniformité d’un écran, nous utilisons des mires complètement noire/blanche pour en dégager neuf points de mesure. Exprimées en pourcentage, les valeurs sont relatives au centre de l’écran.

Excepté une petite dérive dans le coin inférieur droit, l’uniformité des noirs est assez satisfaisante sur le ZE2740w. L’uniformité des blancs est encore meilleure quand bien même le coin supérieur droit est légèrement terne.

De son côté, le PB278Q ne connait pas la même réussite.

S’agissant de la mire noire, on distingue une zone trop lumineuse en bas de l’écran. Fort heureusement, ceci est sans conséquence pour les blancs, laquelle est assez satisfaisante à l’œil nu.

Temps de réponse et input lag

Les tests qui suivent sont réalisés à l’aide d’une caméra filmant à 1000 i/s. L’analyse de la vidéo image par image nous permet de connaitre avec certitude le délai nécessaire pour qu’un moniteur passe d’une image complètement noire à une image complètement blanche.

Le générateur de mires est positionné à la base de chaque moniteur de manière à ce que la caméra puisse capturer le moment précis où les LED s’allument, indiquant qu’un signal vidéo est reçu par l’écran. Ce positionnement permet donc de mesurer facilement le délai nécessaire pour afficher une mire complète à partir du moment où la mire a été lancée. Outre sa précision, cette méthode est aisément reproductible et facilite donc d’autant plus les comparaisons.

Les deux moniteurs finissent au cœur du peloton pour ce qui est du temps de réponse. Notons qu’une marque a beau utiliser la même dalle qu’une autre, le temps de réponse ne sera pas nécessairement identique pour autant. Ainsi, l’Asus PB278Q parvient à afficher une image blanche avec 3 millisecondes d’avance sur le Samsung S27B970D alors que tous deux emploient la même dalle PLS produite par le géant coréen. L’HP vient s’intercaler entre ces deux derniers avec 26 millisecondes.

Qu’en est-il de l’input lag ?

L’AOC I2757FHs’affirme comme référence des moniteurs IPS dans ce domaine. On pourrait croire qu’il tire un quelconque avantage de sa plus faible définition (1080p) mais le ViewSonic VX2770Smh, lui aussi en 1920×1080, se montre plus lent que les écrans Samsung et ViewSonic en 1440p. Le PB278Q comme le ZR2740 sont en bas du classement, mais restent tout de même devant l’Auria EQ276W. C’est ici la conception du circuit imprimé reliée à l’entrée vidéo qui fait la différence : chaque marque utilise son propre modèle et l’on a vu des acteurs comme Auria implémenter des PCB hautes performances sensés améliorer non seulement l’input lag, mais aussi la fréquence de rafraîchissement. Attention aux réglages maison sur ce genre de PCB modifiés !

Conclusion

Il semblerait que les prix de ces moniteurs haute définition commencent à se tasser. Mis à part le cas de l’Auria, extrêmement difficile à se procurer, l’Asus PB278Q se trouve à 550 euros en moyenne tandis que l’HP ZR2740 se positionne à 700 euros (signalons qu’il perd la bagatelle de 100 euros chez nos voisins allemands …).

Malgré l’absence de réglages pour le calibrer, le fait est que le moniteur d’HP affiche des couleurs fidèles ainsi qu’un excellent contraste. Quels que soient les contenus qu’on lui envoie, ses qualités sont toujours de mise. La luminosité proposée est plus que suffisante, au point d’être difficile à soutenir quand on la pousse au maximum : il s’agit tout simplement de l’écran le plus lumineux qui nous soit parvenu à ce jour.

Sa seule vraie limitation concerne les définitions proposées puisqu’il n’y a que trois choix possibles : 1440, 720 et 480p. Pour peu que l’on ait envie de jouer en 1080p, il n’y a aucune manière de contourner cette limitation.

Si le moniteur ne se destine pas en premier lieu aux jeux, il faut bien être conscient de la charge graphique imposée par sa définition native dans ce cadre d’utilisation. A condition d’avoir une configuration graphique à sa mesure, cet écran met vraiment les jeux en valeur. IPS oblige, ce n’est pas un écran qui se destine aux parties en ligne où la réactivité prime, mais la plupart d’entre nous sera satisfait des performances du ZR2740w.

L’Asus PB278Q prend le contrepied du ZR2740 de par la richesse des réglages offerts, sans précédent pour un moniteur. La balance des blancs est unique en son genre, de même que les ajustements de couleurs et de teinte (lesquels étaient propres aux téléviseurs jusqu’ici). Les performances après calibration sont excellentes, au point que le moniteur se hisse parmi les références.

Cependant, on ne peut pas en dire autant avec les réglages d’origine : la calibration est une étape quasi-obligatoire. Bien entendu, nous recommandons cette étape pour tout moniteur étant donné que l’on gagne vraiment en qualité d’image. Par ailleurs, le PB278Q propose plus de luminosité que nécessaire ainsi qu’un contraste correct quelle que soit la luminosité ambiante. A l’image du ZR2740, les couleurs du PB278Q sont fidèles et naturelles. L’un comme l’autre sont des moniteurs avec lesquels on travaillerait avec plaisir.

Les deux écrans proposent donc une image bien contrastée, des couleurs fidèles ainsi qu’une précision appréciable. Tous deux ont été bien conçus et semblent à même d’offrir une bonne tenue à long terme. Pour peu que l’on souhaite autre chose que les pieds fournis, les possibilités de montage sont riches grâce à la compatibilité VESA.

L’un comme l’autre sont aussi sobres que fonctionnels et savent donc s’intégrer dans n’importe quel environnement. Le surcoût par rapport à un moniteur 1080p est encore bien réel, mais l’écart se resserre petit à petit. L’UHD (Ultra HD, 4K ou 2160p) étant encore au stade de vitrine technologique, la définition QHD est actuellement la plus importante lorsque l’on ne souhaite pas atteindre des prix inabordables.