IBM abandonne son projet Blue Water (10 Pflops)

Image 1 : IBM abandonne son projet Blue Water (10 Pflops)IBM et le centre national des supercalculateurs de l’Université de l’Illinois ont annoncé abandonner leur projet Blue Waters qui avait pour but la création d’une machine possédant une puissance de calcul maximale de plus de 10 Petaflops et qui avait démarré en 2008. Elle aurait été la première à disposer d’une puissance de calcul soutenue de plus d’1 Pflops

2008 fut une année symbolique pour IBM puisqu’il fut le premier à sortir un supercalculateur dépassant le petaflops. Embarquant des processeurs Cell et des Opteron d’AMD, il prit la première place du classement de juin 2008 du top 500 des supercalculateurs (cf. « AMD et IBM cassent la barrière du petaflops »). Le paysage est aujourd’hui très différent. La première place est occupée par le K Computers de Fujitsu embarquant des SPARC64 VIIIfx et qui offre 8,7 Pflops. Dans le classement de juin 2011, IBM n’arrive que dixième. La deuxième place est occupée par la machine chinoise Tianhe–1A (cf. « Le premier supercalculateur au monde est chinois ») qui atteint 4,7 Pflops. La troisième place appartient au Jaguar de Cray tournant sur des Opteron 6 core et qui dispose d’une puissance maximum de 2,3 Pflops.

Blue Waters était censé être opérationnel l’année prochaine. À base de 200 000 cores Power7 et 10 Po d’espaces disque adressables, il aurait permis à IBM de reprendre la tête du classement. Les raisons ayant poussé à l’abandon du projet sont vagues. Les deux parties parlent d’une complexité plus grande que prévu et un surcoût important pour IBM. Ils affirment enfin qu’ils n’auraient pas pu négocier un partage des responsabilités.

Selon Rick Doherty, analyste cité par IDG, IBM était extrêmement investi dans ce projet. Il fournissait le matériel, les logiciels et le personnel. La NCSA semblait très distante et au final, les bénéfices que Big Blue aurait pu récupérer d’un tel projet n’étaient plus à la hauteur des coûts engendrés pour sa conception.

Michael Feldman de HPC Wire se demande, quant à lui, si les raisons de l’abandon ne se situent pas au niveau de PERCS, l’architecture logicielle inspirée de HPCS, qui était censé créer un modèle économique viable pour les supercalculateurs d’aujourd’hui. Cela pourrait expliquer pourquoi IBM s’est retiré du projet alors qu’il avait déjà commencé à livrer les premiers racks.

IBM continue de travailler sur de grands supercalculateurs. Il prépare Sequoia, une machine possédant une puissance de calcul de 20 Petaflops. Elle fut commandée par le Lawrence Livermore National Laboratory. En attendant, IBM va rembourser les 30 millions de dollars avancés par la NSCA et les serveurs livrés seront renvoyés à Big Blue.