Introduction
Deux ans et demi. La traversée du désert aura donc durée deux ans et demi pour Intel, depuis la sortie début 2004 du Pentium 4 core Prescott et ses performances décevantes (non seulement face au Pentium 4 Northwood, mais surtout en comparaison des Athlon 64 Socket 754). Ni l’introduction de la plateforme Socket 775, du premier processeur dual-core grand public ou encore de ses multiples révisions ne changera ce constat qui au contraire ne ferra que se dégrader avec le temps, malgré l’immobilisme flagrant d’AMD et son retard technologique. Retard sur des points pourtant aussi cruciaux que le SSE3, la DDR2, le dual-core et la gestion de 4 threads, la quantité de mémoire cache L2, la fréquence, la finesse de gravure ou encore l’ensemble du marché des processeurs mobiles.
Si nous sommes déjà maintes fois revenus sur le problème se posant actuellement aux fondeurs, et particulièrement à Intel de par son architecture (cf Duel Pentium D VS Athlon X2), il restait jusque là à en sortir. Et ce, autrement que via la campagne marketing géante organisée depuis les 6 derniers mois, inhabituelle pour Intel et assez proche sur certains points de celle précédant la sortie du GeForce FX. Le but ? Occuper au maximum le terrain afin de détourner tous les regards du rapport de force actuel entre Pentium 4/D et Athlon 64/X2, et freiner les acheteurs de ces derniers en leur promettant très bientôt des processeurs encore meilleurs. Evaluations précises des gains en performance dévoilées dès l’IDF, en même temps que les premiers benchmarks indépendants réalisés sur des machines de tests contrôlées par Intel, puis prolifération de nombreux processeurs sur des sites d’enchères, et enfin concours d’overclocking extrêmes par les spécialistes faisant tomber un à un les records… Et tout cela bien longtemps avant le lancement officiel. Qui aurait pu croire il y a encore quelques mois à de tels agissements de la part d’un géant comme Intel qui avait jusqu’ici pris soin de contrôler ses lancements et la divulgation d’informations sous embargo avec une rigueur allemande ?
Lors de notre article descriptif de l’architecture Core 2 publié en début de semaine, nous sommes rentrés dans les détails des innovations apportées par Intel sur la base de son architecture P6. Innovations qui sur le papier sont bien présentes mais difficiles à évaluer, bien que ce genre de présentation arrive facilement à nous convaincre de l’intérêt, voir de la supériorité des choix effectués par les architectes, pourtant purement théorique. Comme lors du dévoilement des technologies embarquées sur les GeForce FX, pour poursuivre sur le même exemple. Mais qu’en est-il réellement en pratique sur les processeurs finaux, et surtout quel intérêt les Core 2 Duo offrent-ils réellement à l’utilisation ?
Quelle mémoire pour le Core 2 Duo ?
Comme nous l’avions fait lors de la sortie du Socket AM2 (mais dans un but légèrement différent), notre première interrogation concernant le Core 2 Duo concerne son comportement face au type de mémoire vive embarquée. En effet, si celui-ci est le premier à démocratiser un FSB de 1067 MHz (les Pentium eXtreme Edition ne pouvant nullement être qualifiés de “grand public”), il introduit également une quantité de cache toujours disponible de 4 Mo, alors que les Pentium D 9xx en embarquent autant mais uniquement sous forme de 2 Mo par core. L’augmentation de la taille du cache a pour rappel comme conséquence directe d’augmenter le nombre de situations où les données requises par le(s) thread(s) en cours d’exécution s’y trouvent (cache hit), et donc de diminuer l’influence des performances de la RAM sur le temps d’exécution. Ce facteur est par ailleurs amplifié par l’amélioration du prefetcher, cette unité complexe chargée de prédire puis précharger en cache les données que chaque core devrait avoir besoin dans le futur proche (prédiction basée sur l’analyse en continu des instructions exécutées précédemment, actuellement et prochainement). Qu’en est-il en pratique ?
En comparaison avec les résultats obtenus sur Socket AM2, plusieurs éléments ressortent. Premièrement, le passage par un contrôleur mémoire déporté sur le northbridge provoque une baisse de rendement sensible, puisqu’à réglage équivalent le Core 2 Duo bénéficie d’une bande passante 13 % (DDR2 400 4-4-4-12) à 20 % inférieure (DDR2 800 4-4-4-12). De même et malgré la hausse du FSB, le gain provoqué lors du passage de la DDR2 400 à la DDR2 800 tombe de 37 % dans le cas du Socket AM2, à 25 % pour le Core Duo. Voyons ce qu’il en est de la latence.
Côté latences en revanche, les valeurs relevées sous ScienceMark sont étrangement meilleures que celles avec les Athlon 64 sur Socket AM2. On remarque par ailleurs une sensibilité bien plus forte aux timings mémoires, le passage à une fréquence plus élevée ne s’accompagnant plus obligatoirement d’une latence plus faible si les timings ne suivent pas. La DDR2 533 3-3-3 obtient ainsi une latence quasi-identique à celle de la DDR2 800 5-5-5.
MAJ : La carte mère Intel D975XBX utilisée pour ce test implémente bien le PAT du chipset i975X. MAJ 2 : Les très bonnes latences du Core 2 Duo sous ScienceMark (comparativement aux Athlon 64) seraient à mettre sur le compte de l’efficacité du prefetcher dont l’action serait particulièrement sensible sur ce test.
Quelle mémoire pour le Core 2 Duo ? (en pratique)
Voyons maintenant le plus important, à savoir les différences en pratiques sous les jeux.
Encore plus que ne le laissait supposer les performances synthétiques précédentes, les performances en pratiques ont l’aspect d’un graphe lissé : sur Trackmania Sunrise, le passage à la DDR2-800 ne se traduit que par un gain de 3,5 % en pratique (et seulement 6,6 % en 640*480). Sur Athlon 64 X2, le gain est pourtant respectivement de 12 % et 31 % ! Terminons avec Quake 4 afin d’en avoir le cœur net :
A peu près aussi peu sensible en haute résolution que Tackmania Sunrise, dès le 1280*1024 Quake 4 n’affiche qu’un gain de 4,8 % lors de ce changement de barrettes mémoires, alors qu’on était tout de même à 10 % sur Socket AM2.
Deux fois moins sensible aux réglages mémoires de la DDR2 que l’Athlon 64 X2, le Core 2 Duo de par son cache de 4 Mo et son prefetcher amélioré obtient donc de loin le meilleur rapport performances/prix avec de la simple DDR-2 533 MHz. Même avec des timings bien pauvres de 5-5-5, celle-ci est en effet à peine 2 % moins performante que la coûteuse DDR-2 800 MHz configurée en 4-4-4, en pratique dans les jeux !
Bien entendu, ce conseil ne vaut qu’en dehors du cadre de l’overclocking puisque le Core 2 Duo dispose bien évidemment d’un coefficient multiplicateur bloqué vers le haut, obligeant à augmenter la fréquence du FSB pour augmenter celle du processeur. Cela étant, il est toujours possible de repasser ensuite à un ratio fréquence FSB :mémoire inférieur, de sorte que la plupart des overclockers devraient au pire se satisfaire de DDR-2 667 MHz de marque, à moins bien sûr de pouvoir placer le budget au second plan.
Quid de la quantité ?
Au sujet de la quantité de mémoire enfin, tous nos tests affichent des résultats identiques que ce soit avec 2 x 512 Mo ou 2 x 1 Go de mémoire (avec de la DDR2-667 MHZ 4-4-4). Comme toujours et malgré le fait qu’ils tentent de se rapprocher au maximum d’un cadre d’utilisation bien réel, ces tests sont de mauvais indicateurs de l’influence de la quantité de mémoire vive. Ainsi et même en restant dans les types d’applications que nous évaluons ici, l’avantage procurée par la présence de 2 Go est indéniable dans les jeux, mais se traduit uniquement en pratique par l’absence de ralentissements perpétuels durant les 2 premières minutes de jeu sous Battlefield 2 en haute résolution, ou encore au niveau de divers temps de chargements sous Doom 3 et Oblivion notamment (à moyen/long terme). Dans les autres applications courantes testées, l’avantage lié au passage à 2 Go n’est pas présent, hors utilisations spécifiques. Le choix de la quantité de mémoire pour accompagner le Core 2 Duo est donc au final surtout lié à la carte graphique : 2 Go de mémoire sont appréciables vu les options qu’il est possible d’activer avec une carte graphique haut de gamme, alors que ce surcoût ne nous paraît pas justifié en cas de carte graphique d’entrée/milieu de gamme.
Performances synthétiques : caches
Commençons tout d’abord avec le nerf de la guerre, à savoir les performances des mémoires caches L1 et L2. Avant même de disposer d’une puissance de calcul impressionnante, il est en effet primordial de pouvoir accéder rapidement aux données requises par le programme en cours d’exécution.
Côté L1, pas de surprise au niveau de la latence, cette dernière restant de 3 cycles que ce soit sur Core 2 Duo, Core Duo, Pentium M ou encore Athlon 64. Seul le Prescott dispose pour rappel d’une latence de 4 cycles à ce niveau. Sur le plan du débit en revanche, l’écart est déjà très important puisque ScienceMark mesure 27 745 Mo/s pour un Athlon 64 2.4 GHz, contre 75 097 Mo/s pour le Conroe X6800 (2.93 GHz), soit plus de 2,2 fois à fréquence identique !
Au niveau de la taille enfin, certes le cache L1 de l’Athlon 64 est deux fois plus gros que celui du Core 2 Duo (128 Ko au lieu de 64 Ko), mais comme nous l’avons vu dans notre précédent article, la différence d’associativité fait que la différence est en pratique infime (et à l’avantage du Core 2 Duo) :
– Latence L2 Core 2 Duo : 12 cycles
– Latence L2 Dothan (Pentium M) : 10 cycles
– Latence L2 Yonah (Core Duo) : 14 cycles
– Latence L2 Athlon 64 : 17 cycles
– Latence L2 Presler (Pentium D) : 27 cycles
En ce qui concerne le cache L2 (toujours évaluée via ScienceMark 2.0), la surprise est très bonne pour le Core 2 Duo : alors qu’Intel avait du augmenter la latence d’accès à ce cache de 40 % lors de la sortie du Yonah, principalement du fait de l’adaptation dynamique de la taille de cette mémoire en fonction du travail de chaque core, le Conroe parvient à inverser la vapeur et revient à 12 cycles ! Et ce malgré l’augmentation de la taille de la mémoire, le Conroe pouvant atteindre un total de 4 Mo, contre 2 x 1 Mo au mieux pour l’Athlon 64 (et encore, plus que pour les FX désormais) qui lui doit attendre jusqu’à 5 cycles supplémentaires. Et si ils partagent ici une associativité par ensemble de 16 blocs, le Core 2 Duo dispose d’un bus deux fois plus large que l’Athlon 64, soit de 256 bits. Résultat : le débit explose et atteint 24 594 Mo/s pour le Core 2 Duo 2.93 GHz, contre 8 810 Mo/s pour l’Athlon 64 2.4 GHz, soit ici 2,3 fois mieux à fréquence égale.
Rappelons de plus que vu le soin apportés aux prefetchers du Core 2 Duo, avant même de parler de la taille supérieur de son cache, ce dernier devrait avoir plus de chance de contenir les bonnes données au moment nécessaire que celui de l’Athlon. Malgré tout cela, si un accès à la RAM est nécessaire, nous avons vu précédemment que ce sera alors l’Athlon 64 qui sera à son avantage – débit 26 % supérieur avec de la DDR-2 800 MHz – du fait de son contrôleur mémoire intégré (malgré les valeurs de latence étrangement meilleures mesurées par ScienceMark pour le Core 2 Duo, et son FSB de 1067 MHz).
Les vitesses de transferts relevées par RMMA montrent bien les 3 paliers observés lors du passage des différents caches à la mémoire centrale, et résument la situation même si les valeurs obtenues sont assez éloignées de celles de Sciencemark :
Performances synthétiques/pratiques : puissance de calcul
Le Core 2 Duo surclasse donc assez largement l’Athlon 64 au niveau de la réactivité, de la bande passante et enfin de la probabilité de la présence des données nécessaires dans les caches L1 ou L2. Ce dernier ne prend un léger avantage qu’au niveau de l’accès à la RAM. Qu’en est-il de la puissance de calcul ? Nous l’avons vu, le Core 2 Duo s’est ici mis à niveau puisqu’il dispose tout comme l’Athlon de 3 unités arithmétiques et logiques (ALU, qui concernent les entiers). En ce qui concerne les calculs flottants, on dénombre 2 unités (une simple et une complexe), et enfin 3 unités SSE (et surtout avec bus de données 128 bits !).
Si metabench refuse malheureusement de fonctionner avec ce nouveau processeur, nous privant d’une analyse détaillée du nombre d’instructions pour chaque type de calcul, voyons cependant ce que nous révèle Sisoft Sandra :
Les écarts de performances sont impressionnants sous le test Dhrystone multi-threadé, avec un avantage de 38 % pour le plus gros représentant actuel des Core 2 Duo sur le plus gros représentant des Athlon X2. Si l’on compare ces trois architectures indépendamment de la fréquence, on obtient :
– Core 2 Duo : 11,9 instructions/cycle
– Athlon X2 : 9,03 instructions/cycle
– Core Duo : 9,10 instructions/cycle
Ainsi, sans même toucher aux unités de calcul, la fréquence seule du X6800 suffisait pour surpasser ici l’Athlon FX-62. Cette comparaison nous permet également de chiffrer le gain apporté à fréquence équivalente sur le l’Athlon X2 : 32 %. En clair, c’est un peu comme si le Core 2 Duo disposait en réalité de 4 ALU et non 3 comme son concurrent…
– Core 2 Duo : 4,64 opérations/cycle
– Athlon X2 : 4,12 opérations/cycle
– Core Duo : 3,65 opérations/cycle
Sur le test Whetstone (toujours multi-threadé) la lute est comme on pouvait le penser plus serrée, et cette comparaison fait bien ressortir un des points qu’Intel a le plus soigné dans la mesure où il constituait le point fort des architecture K7 et K8, à savoir la puissance en calculs flottants. Alors que celle du Core Duo était en retrait, celle du Core 2 Duo dispose désormais d’un avantage de 13 % à fréquence équivalente… les jeux devraient apprécier !
Comme prévu, la puissance de calcul du Core 2 en SSE est vraiment très largement au-dessus de tout ce qui se fait actuellement, et a fortiori de l’Athlon X2. Sur ce test, l’écart à fréquence égale atteint 40 % à 180 % !
Passons à une application tout aussi synthétique mais scientifique : Primordia.
Assez peu intéressant car optimisé pour l’architecture AMD (bien qu’ayant principalement recours aux calculs en virgule flottante), ce test nous permet malgré tout d’observer qu’un processeur Intel arrive enfin à dominer ici, prouesse que les amateurs apprécieront à sa juste valeur…
Beaucoup plus intéressant car constituant une véritable application scientifique à part entière et très puissante, Mathematica 5.2 ne déroge pas à la règle et revient enfin à un processeur Intel, avec un écart qui atteint tout de même 16 % !
Les processeurs, le test
Bien évidemment gravés en 0.065µm, les processeurs pré-annoncés aujourd’hui par Intel et qui seront officiellement lancés le 27 Juillet sont les suivants :
Processeurs Intel Core 2 | |||||
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Désignation | Fréquence | Cache L2 | FSB | TDP | Prix |
Core 2 Duo X6800 | 2.93 GHz | 4 Mo | 1067 MHz | 80 W | 999 $ |
Core 2 Duo E6700 | 2.67 GHz | 4 Mo | 1067 MHz | 65 W | 530 $ |
Core 2 Duo E6600 | 2.4 GHz | 4 Mo | 1067 MHz | 65 W | 316 $ |
Core 2 Duo E6400 | 2.13 GHz | 2 Mo | 1067 MHz | 65 W | 224 $ |
Core 2 Duo E6300 | 1.86 GHz | 2 Mo | 1067 MHz | 65 W | 183 $ |
On remarque tout d’abord un ticket d’entrée inhabituellement bas pour une nouvelle génération de processeur Intel, puisqu’il se situe en dessous de 200 $ ! Toutefois, seuls les modèles à partir du E6600 disposent bien du cache de 4 Mo (core Conroe), les versions en dessous étant limitées à 2 Mo (core Allendale). En revanche, le FSB de 1067 MHz est commun à l’ensemble de la gamme. Notez que ces processeurs sont d’ores et déjà disponibles en précommande. En outre, Intel en profite pour brader ses anciens modèles, que nous ne manquerons pas de réévaluer comme le Pentium D 820 (2.8 GHz) au tarif officiel de 113 $, alors que le Pentium D 960 (3.6 GHz + 2 x 2 Mo L2) est ramené à 316 $ soit le même prix que le E6600. Mais vaut-il encore le coup ? Enfin, notez qu’aucun processeur Core 2 n’est actuellement disponible en version single-core…
Evidemment, l’arrivée de cette nouvelle gamme provoque une sérieuse réaction chez AMD, et la plus importante baisse de prix depuis de très nombreux mois. Il était temps ! Si les processeurs EE (à très bas TDP) ne semblent pas concernés, voici en revanche les tarifs officieux des Athlon 64, et qui marquent au passage la disparition des modèles accompagnés de 1 Mo ou 2 x 1 Mo de cache, trop onéreux de par la surface de leur die (et donc du nombre de die par wafer) :
Processeurs AMD Athlon 64 | |||||
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Désignation | Fréquence | Cache L2 | HTT | TDP | Prix |
Athlon 64 X2 5000+ | 2.6 GHz | 2 x 512 Ko | 200 MHz | 89 W | 403 $ |
Athlon 64 X2 4600+ | 2.4 GHz | 2 x 512 Ko | 200 MHz | 89 W | 301 $ |
Athlon 64 X2 4200+ | 2.2 GHz | 2 x 512 Ko | 200 MHz | 89 W | 240 $ |
Athlon 64 X2 3800+ | 2.0 GHz | 2 x 512 Ko | 200 MHz | 89 W | 169 $ |
Athlon 64 3800+ | 2.4 GHz | 512 Ko | 200 MHz | 62 W | 139 $ |
Athlon 64 3500+ | 2.2 GHz | 512 Ko | 200 MHz | 62 W | 109 $ |
Athlon 64 3200+ | 2.0 GHz | 512 Ko | 200 MHz | 62 W | 99 $ |
Athlon 64 3000+ | 1.8 GHz | 512 Ko | 200 MHz | 62 W | 89 $ |
Ainsi, ce serait notamment l’Athlon 64 X2 4600+ (2.4 GHz, 2 x 512 Ko) qui se positionnerait en face du Core 2 Duo E6600 (2.4 GHz, 4 Mo) : c’est le retour d’une opposition tarifaire à fréquence équivalente ! Et il est intéressant de noter que même si l’on oublie tout ce que nous avons mesuré précédemment et vu dans notre premier article, la quantité de cache embarquée dans ces 2 processeurs penche déjà clairement en faveur d’Intel… Sur les versions moins chères, le positionnement tarifaire identique à fréquence équivalente reste grosso modo exact en ce qui concerne le Core 2 Duo E6400 et l’Athlon X2 4200+. Seul l’entrée de gamme, le E6300 est un peu plus cher que le X2 3800+ malgré une fréquence inférieure.
Le test
Pour ce test, Intel nous a fourni la carte D975XBX “Bad Axe”, celle-là même qui était également fournie avec le Pentium XE 955, mais dans une nouvelle révision. En effet, si la bonne nouvelle est que le chipset i975 reste pour une fois compatible avec cette nouvelle génération, tout comme les Core 2 Duo restent sur un packaging Socket LGA775, les cartes mères existantes doivent être modifiées afin de disposer d’un nouveau système de régulation de la tension processeur (étage VRM). L’i965 fait toutefois son apparition comme on pouvait s’y attendre, et n’apporte que l’apparition de l’ICH-8 à la place du 7 (gestion de l’Ethernet Gigabit et rajout de 2 ports S-ATA) et la disparition de la possibilité pour le contrôleur PCI Express de scinder les 16 liens en 2 x 8. C’est cette possibilité qui rend la D975XBX compatible avec le Crossfire d’ATI. Oubliez en revanche pour le SLI, nVidia étant plus que jamais déterminé à verrouiller son principal argument aux seuls chipsets Intel (nous y reviendrons plus loin).
En ce qui concerne les processeurs enfin, nous avons pu nous procurer 3 processeurs : le Core 2 Duo X6800, le Core 2 Duo E6700 et enfin à la dernière minute le Core 2 Duo E6400. L’abaissement du coefficient multiplicateur de ces deux derniers nous permettra d’obtenir les performances de l’ensemble de la gamme.
Configurations
– Intel D975XBX (Core 2, Pentiums)
– MSI K9N SLI Platinum (Athlon 64 X2)
– Crucial 2 x 512 Mo configurés en DDR-2 800 4-4-4-12-20
– GeForce 7800 GTX (ForceWare 84.43)
– WD Raptor 74 Go
– Tagan U15 Easycon 530 W
Performances en pratique (3DSMax, Winrar)
Ceux qui ont suivis les précédentes parties savent désormais à quoi s’attendre avec les Core 2 Duo, mais il reste à chiffrer précisément ses performances en utilisation réelle sous d’autres applications courantes. Ici, nous avons volontairement exclus certains processeurs comme les Athlon 64 à 2 x 1 Mo de cache (voués à disparaître) afin de clarifier les résultats.
Cela étant, les résultats sont tellement clairs qu’il n’y a en réalité pas besoin de s’y pencher à 2 fois… les Core 2 Duo signent des nouveaux records de performance sous 3DSMax, le “petit” E6600 à 300 € se payant le luxe de dépasser l’Athlon 64 FX-62 à plus de 1000 €… Au niveau des chiffres intéressants, on note que le Core 2 Duo doté d’un cache de 4 Mo est 109 % plus rapide à fréquence égale que le Pentium D 8xx à 2.8 GHz (2 x 1 Mo de cache), et 21 % plus rapide que l’Athlon X2 (2 x 512 Ko de cache) à 2.4 GHz !
Même un simple Core 2 Duo E6300 à 183 $ arrive à légèrement dépasser le 4200+ que l’on espère à 240 $ dans les prochains jours.
Après activation du moteur de rendu MentalRay, les résultats restent du même ordre même si les Athlon X2 progressent un peu, que ce soit face aux Pentium D ou aux Core 2 Duo. Le trio de tête ne varie toutefois pas, et l’avance du Core 2 Duo 4 Mo à fréquence égale reste à 18 %. Quand au Core 2 Duo X6800, il surpasse le plus rapide des Athlon 64 de 24 % ici.
Les Core 2 Duo sont particulièrement impressionnants lorsqu’on les soumets à l’exercice de la compression maximale de multiples petits fichiers sous Winrar. Mais comment pouvait-il en être autrement de processeurs dotés d’un cache de 4 Mo, et particulièrement réactif qui plus est ? L’E6600 se montre ici 51 % plus rapide que son concurrent tarifaire directe, le 4600+, cette valeur représentant également l’avance du Core 2 Duo à fréquence équivalente ! Un gros coup de pied dans la fourmilière à ce niveau donc.
Notons cependant que les E6400 et E6300 sont ici bien moins impressionnants que leurs grands frères, vu leur cache de 2 Mo. Cela reste cependant tout relatif, le E6300 étant ici au niveau… du FX-62 !
Performances en pratique (Compression LA, H.264)
Nous avons délaissés les tests de compression MP3/Ogg Vorbis pour passer à quelque chose de plus sérieux vu les capacités des PC actuels ainsi que de plus en plus de baladeurs, et les exigences des mélomanes. Nous avons donc mesuré la compression audio sans perte de multiples fichiers WAV en LA via LA Win.
Léger changement ici puisqu’un Athlon 64 arrive à faire irruption dans le trio de tête… il ne s’agit toutefois que du FX-62, qui s’intercale entre deux processeurs à 300 € et à 500 €. L’avance du Core 2 Duo 4 Mo tombe en effet à 10 % à fréquence équivalente (ce qui sépare donc également le E6600 du 4600+), ce qui représente le plus faible écart depuis le début des tests, ce type de test n’étant absolument pas sensible à la taille du cache. Chez les Athlon 64 X2, seul le 3800+ obtient les performances que l’on est en droit d’attendre de son nouveau prix comparé à ceux des Core 2 Duo : pour tous les autres, les Core 2 Duo sont encore une fois plus intéressants.
Dans le même ordre d’idée concernant la vidéo, nous avons laissé tomber les codec DivX et WMV9 pour attaquer la compression H.264 haute qualité, ici effectuée via l’encodeur de Mainconcept.
Optimisé multi-thread à l’inverse du test précédent (d’où le meilleur positionnement du Pentium XE 955 gérant pour rappel 4 threads), Mainconcept est cependant toujours aussi peu sensible à la puissance en SSE faute d’optimisations nécessaires. Cela ne fait qu’amenuiser l’avance du Core 2 Duo, qui reste de 12 % à fréquence égale alors que le X6800 surclasse le FX-62 – au tarif aussi scandaleusement élevé – de 17 %.
Performances en pratique (Trackmania, Oblivion)
Terminons comme le veut la coutume avec le seul type d’application à justifier la plupart des mises à jour de nos configuration pour nombre d’entre nous : les jeux ! Le Core 2 Duo est de toute évidence un excellent processeur, mais à combien se chiffre son avance dans les jeux, et surtout mérite-t-il l’investissement pour le joueur qui éprouve des difficultés à se contenter du 640*480 ?
Même le plus gros point fort des Athlon 64 disparaît avec l’arrivée du Core 2 Duo ! En 640*480, l’avance à fréquence égale du Core 2 Duo 4 Mo atteint cette fois 39 %, le plus gros écart mesuré après Winrar ! Avec une carte graphique haut de gamme sans atteindre des extrêmes (GeForce 7800 GTX), en 1600*1200 l’avance est toutefois bien plus limitée même si elle atteint tout de même 12 %.
A noter le net écart de performances entre les Core 2 Duo 4 Mo et 2 Mo, les jeux étant très souvent friand de mémoire cache : ainsi, alors que le passage du E6600 au E6700 procure un gain de 4,3 % en basse résolution, le même saut de fréquence entre E6400 et E6600 (même s’il représente alors un pourcentage 2 % plus élevé) amène pour sa part rien de moins de 19 % d’images par seconde en plus, du fait du doublement du cache !
Une nouvelle fois, on remarque que seul l’Athlon 64 FX-62 arrive à s’intercaler entre les deux types de Core 2 Duo, tous les Athlon 64 X2 étant surpassés.
Sous le jeu le plus gourmand actuellement (y compris pour le processeur), la première chose à remarquer est que les résultats sont peu exploitables. A résolution de jeu, c’est d’une part la carte graphique qui lisse la plupart des performances – malgré le framerate très bon pour un jeu de rôle et l’essai sur plusieurs types d’environnements extérieurs –, et d’autres part les résultats restent dans tous les cas relativement aléatoires, malgré la répétition des tests que nous avons réalisée (3 exécutions successives pour chaque résolution et processeur). D’où certains résultats positionnant quelques processeurs de façon un peu étrange, mais c’est comme cela que se comporte en pratique Oblivion.
Malgré tout, on remarque que les Core 2 Duo restent en tête, le E6400 parvenant même à rester devant le FX-62 ici. Il convient toutefois de relativiser : 10 % de performance sépare le moins bon processeur du meilleur en 1600*1200. Sous Trackmania, cet écart monte à 41 %. Tout cela justifie t’il pour un joueur de vouloir se procurer à tout prix un Core 2 Duo ? Dans le cas d’une mise à jour d’une configuration assez ancienne (Athlon XP, Pentium 4), oui dans la mesure où le saut en performances sera alors sensible et où le Core 2 Duo reste, a fortiori sous les jeux, le meilleur rapport performances/prix quelque soit son budget. En revanche, il est très clair que ceux qui disposent déjà d’un Athlon 64 ou X2 et qui ne sont intéressés que par les performances sous les jeux n’ont aucun intérêt à investir dans le changement de plateforme nécessaire au passage au Core 2 Duo (carte mère + mémoire + processeur), à moins de déjà disposer d’une GeForce 7950 GX2. Ce type d’utilisateur bénéficiera en effet toujours d’un meilleur rapport performances/prix en investissant dans la carte graphique plutôt que dans le processeur pour un budget donné, sauf en cas de très grosse hétérogénéité.
Cela ne doit rien enlever aux statuts de meilleurs processeurs pour joueurs que récupèrent haut la main les Core 2 Duo, mais il ne faut pas oublier en cas d’achat que l’influence du processeur sur le gameplay des jeux à haute résolution reste bien faible.
Consommation, overclocking
Gros point noir des Pentium 4/D, la consommation devrait dans le cas des Core 2 Duo être bien revue à la baisse par rapport aux standards actuels vu la base architecturale de ces processeurs, privilégiant fortement le rendement. En pratique, le Core 2 Duo bénéficie en plus d’une bien meilleure granularité pour le power gating, cette capacité à désactiver les unités de calcul et parties inutiles de chaque core (désormais, seules les unités réellement nécessaires sont activées, puis désactivées dès que possible). Ce qui ne permet pas vraiment de gagner au repos (la plupart des unités étant déjà désactivées depuis bon nombre de processeurs dans ce cas), mais surtout en charge, chaque application sollicitant différemment et partiellement le processeur. Autre innovation, la possibilité de réduire la largeur des bus lorsque les données requises peuvent s’en satisfaire sans contrepartie sur les performances, afin d’abaisser encore la capacitance.
Rappelons que ces relevés mesurent la consommation de l’alimentation et donc de la configuration complète, ce qui a tendance à amplifier les écarts. Malgré tout, au repos et surtout en charge, ce sont les Core 2 Duo qui consomment désormais le moins, l’écart atteignant 36 W soit 17 % de moins pour l’ensemble de la configuration en charge, entre le E6700 et le 4600+ (pourtant cadencé plus bas) ! Comme on pouvait si attendre, la présence d’un cache de 4 Mo est quasiment insignifiante sur l’augmentation de la consommation, la mémoire cache L2 étant très peu consommatrice d’énergie comparativement à toutes les autres parties d’un processeur. Une nouvelle fois, ce résultat force le respect surtout vu les résultats précédents… car la puissance de calcul est autre que celle d’un processeur VIA !
Overclocking Nous avons du faire ici avec des moyens limités, à savoir la carte mère Intel D975XBX, le ventirad Intel d’origine, et une température ambiante de 27°C. Tous les processeurs étaient pour rappel des samples finaux, Stepping 5 donc.
Commençons avec le Core 2 Duo X6800 : sans augmentation du voltage, celui-ci a pu voir sa fréquence passer de 2.93 GHz à 3.41 GHz (+16 %), ce qui montre bien qu’Intel dispose d’ores et déjà de la marge pour démocratiser un E6800 identique à ce X6800, et lancer ensuite un X6900 cadencé à 3.2 GHz. Après augmentation du voltage (permis par la D975XBX, uniquement pour les processeurs eXtreme Edition) à 1.4V, nous avons même pu atteindre 3.55 GHz, toujours en ne touchant qu’au FSB faute de coefficient multiplicateur 12x disponible. Pour rappel, notre Athlon FX-62 (2.8 GHz) qui s’est révélé assez joueur comparativement à ses semblables, a à peine pu atteindre 3.11 GHz.
A cette fréquence, les résultats sont encore plus impressionnants, notre première scène 3DSMax étant rendu en 48 secondes soit un gain de 23 % !
Malgré l’impossibilité d’augmenter le voltage sur les autres processeurs (à considérer donc comme des overclockings minimum garantis), le Core 2 Duo E6700 a supporté une élévation de fréquence de 26 %, passant de 2.66 GHz à 3.36 GHz. Nul doute qu’avec une légère augmentation de la tension, les 3.5 GHz auraient ici aussi pu être atteints.
Enfin, le E6400 a pour sa part été limité par le bios, la D975XBX refusant en effet de dépasser les 30 % d’overclocking du FSB. Impossible donc de connaître sa limite qui se situe sans aucun doute bien plus haut que les 2.76 GHz obtenus.
Quel chipset pour le Core 2 Duo ? (Preview)
Un constat s’impose tout d’abord : si les Core 2 Duo s’avéraient effectivement disponibles le 27 Juillet, seules des cartes mères à base de chipset Intel permettraient à leurs acheteurs de les faire tourner. Que ce soit chez nVidia ou ATI, les cartes mères à base de chipset compatibles ne seront pas disponibles avant fin Août. Ce qui semble quelque part relativement logique, Intel préférant privilégier son propre chipset… nVidia va décliner son nForce 5 pour le Conroe. Comme son nom le laisse supposer, il disposera de l’ensemble des fonctionnalités de la version AMD déjà vues ici, le southbridge restant le MCP55. De la même manière côté northbridge, nVidia va dans un premier temps réutiliser celui du nForce 4 Intel Edition, le très bon C19. Un nouveau northbridge C51XE serait attendu pour début 2007.
Si le constructeur a été pris de cours pour le lancement du nForce 5 vu l’avancement des tests du Core 2 Duo par Intel, nous avons en revanche pu nous procurer une carte mère Conroe à base de nForce 4 SLI . En effet, ce type de carte mère sera également disponible afin de constituer des solutions d’entrée de gamme que l’on devrait retrouver aux alentours de 100 – 150 €, ce qui en ferrait des choix très intéressants. Comme nous venons de le voir, la seule différence avec le nForce 5 concernera les quelques fonctionnalités rajoutées, mais la plupart des performances resteront identiques vu que le northbridge et donc les contrôleurs mémoires et PCI Express sont les mêmes. Notre article évaluant le nForce 4 SLI Intel Edition est donc toujours d’actualité, mais nous avons bien sûr profité de l’occasion pour voir les résultats de ce contrôleur mémoire avec un processeur réellement intéressant, bien que comme nous l’avons vu le Core 2 Duo y soit assez peu sensible.
La carte mère est tirée d’une configuration complète de course fabriquée par Carri, la Twinstation SI 6700 notamment équipée d’origine d’un Core 2 Duo E6700, 2 Go DDR-2 800 MHz, GeForce 7950 GX, 2 disques durs en RAID, et vendue 2675 €.
Cette Asus P5N32-SLI (dont l’étage VRM a été modifié donc) reste conforme à la version actuelle. Un des avantages lié au fait que cette carte mère se destine dans un premier temps aux OEM est de pouvoir enfin observer un FSB qui respecte les valeurs d’origines, sans être 2 MHz au-dessus : un exploit pour Asus ! Cette carte pourrait cependant se retrouver en vente dans les magasins dans le courant du mois d’août, quelques autres constructeurs dont ECS prévoyant également de lancer une carte mère nForce 4 pour Conroe.
Quel chipset pour le Core 2 Duo ? (Preview – suite)
Voyons tout d’abord pour les principaux types de mémoires, l’écart de performances relevé à réglages identiques avec l’i975X. En réalité, les réglages ne peuvent être absolument identique puisque seul le nForce autorise l’activation du timing 1T, ce qui doit bien évidemment être pris en compte.
Performances mémoires et pratiques | |||
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Réglage | Application | i975X | nForce 4 |
DDR-2 533 5-5-5-15-20 | Latence 256 octets (SM) | 134 cycles | 125 cycles (+6,7%) |
DDR-2 533 5-5-5-15-20 | Débit (Sandra) | 5144 Mo/s | 5300 Mo/s (+3%) |
DDR-2 533 5-5-5-15-20 | Trackmania 640*480 | 219,8 i/s | 223,6 i/s (+1,7%) |
DDR-2 533 5-5-5-15-20 | Trackmania 1600*1200 | 113,7 i/s | 114,9 i/s (+1%) |
DDR-2 533 5-5-5-15-20 | Quake 4 1280*1024 | 56,1 i/s | 57,1 i/s (1,8 %) |
DDR-2 667 4-4-4-12-20 | Latence 256 octets (SM) | 119 cycles | 111 cycles (+6,7%) |
DDR-2 667 4-4-4-12-20 | Débit (Sandra) | 5458 Mo/s | 5661 Mo/s (+3,7%) |
DDR-2 667 4-4-4-12-20 | Trackmania 640*480 | 223,1 i/s | 225,4 i/s (+1%) |
DDR-2 667 4-4-4-12-20 | Trackmania 1600*1200 | 115,5 i/s | 115,6 i/s (+0,4%) |
DDR-2 667 4-4-4-12-20 | Quake 4 1280*1024 | 56,6 i/s | 57,5 i/s (+1,6%) |
DDR-2 800 4-4-4-12-20 | Latence 256 octets (SM) | 110 cycles | 99 cycles (+10%) |
DDR-2 800 4-4-4-12-20 | Débit (Sandra) | 5731 Mo/s | 5869 Mo/s (+2,4%) |
DDR-2 800 4-4-4-12-20 | Trackmania 640*480 | 226,3 i/s | 238,8 i/s (+5,5%) |
DDR-2 800 4-4-4-12-20 | Trackmania 1600*1200 | 116,1 i/s | 120,5 i/s (+3,8%) |
DDR-2 800 4-4-4-12-20 | Quake 4 1280*1024 | 56,8 i/s | 57,7 i/s (+1,6%) |
Premier constat : le contrôleur mémoire du C19 est toujours aussi performant, ce qui provient pour rappel des optimisations portées sur la réduction de la latence notamment via la présence d’un véritable prefetcher. Et c’est bel et bien les mesures de la latence qui montrent le plus gros gain, variant entre 6,7 % et 10 % ! Deuxièmement et assez logiquement, les gains se font de plus en plus présents au fur et à mesure que l’on utilise de la meilleure mémoire. Conséquence directe de la présence du QuickSync visant à réduire le problème d’asynchronisme FSB/fréquence mémoire, c’est ainsi avec la DDR-2 800 que les plus gros gains sont observés.
MAJ : La carte mère Intel D975XBX utilisée pour ce test implémente bien pas le PAT du chipset i975X.
En pratique dans les jeux, nous avons mesurés un gain variant entre 1,6 % et 3,8 % à haute résolution, ce qui est énorme pour un contrôleur mémoire même si en pratique cela ne change évidemment pas grand-chose pour l’utilisateur. Bien sûr, notez que ce gain en conditions réelles de jeu englobe évidemment les éventuelles autres optimisations du nForce 4 sur le i975X. A ce propos et pour terminer avec ce northbridge, refaisons un point sur le débit du contrôleur PCI Express qui a bien évolué chez Intel depuis l’i925XE :
– Débit GPU -> chipset i975X : 1150 Mo/s
– Débit GPU -> chipset nForce 4 : 1080 Mo/s
Obtenus à l’aide d’une GeForce 7800 GTX, ils montrent que l’ancien point fort du nForce 4 a été annihilé par Intel, même si en pratique un tel écart sur ce type de valeur ne ferra pas de différence.
Pour répondre à la question posée initialement dans cette partie, notre première réponse sera donc l’i965/975 (suivant le prix) faute de disponibilité d’un autre chipset au lancement du Core 2, la question restant ouverte mais assez prometteuse pour nVidia pour la suite. Nous ne manquerons évidemment pas d’y revenir dès que le choix se posera, d’autant qu’ATI réclamera bien sûr sa part du (gros) gâteau…
Bilan
Avec le Core 2 Duo, c’est un nouveau pallier qui vient d’être franchi, aussi bien en matière de performances que de rapport performances/prix, la guerre tarifaire étant relancée. Enfin ! Cela faisait 2 ans que nous attendions un tel saut…
En pratique, déclinés sur une plage de fréquences très proche de celle des Athlon 64 X2 actuels, les Core 2 Duo dotés d’un cache de 4 Mo (à partir de l’E6600) offrent des performances au minimum 10 % et jusqu’à 51 % supérieurs à fréquence (et donc souvent prix) identique ! Ces résultats n’ont toutefois rien de surnaturel, et reposent sur une architecture dérivée du processeur mobile Core Duo (Yonah), dopée aux amphétamines afin d’éliminer tous les points forts des Athlon X2. Ainsi les mémoires caches, faisant office de tampon entre les registres du processeur et la mémoire vive, disposent à la fois d’une meilleure latence (cache L2), mais surtout de débits plus que doublés, d’un meilleur mécanisme de prédiction, et d’une taille utile 2, 4 voir 8 fois supérieure suivant les applications. De même, la puissance de calcul en entiers et surtout des unités SSE a encore été améliorée, alors que le Core 2 Duo parvient également enfin à surpasser les Athlon sur les flottants. Ne reste plus à ces derniers que le contrôleur mémoire intégré, ce qui en pratique ne suffit pas vu qu’Intel a également poussé le FSB de ses processeurs à 1067 MHz.
Même en oubliant les performances, les Core 2 Duo signent le retour de processeurs Intel chauffant peu (en tout cas moins que les Athlon encore une fois), restant très discrets avec le ventirad fourni d’origine, et disposant d’une confortable marge d’overclocking ! Une supériorité qui devrait durer un moment, AMD accusant maintenant pas mal de retard avec son process 0.065µ, qui ne sera par ailleurs pas utilisé pour les processeurs les plus hautement cadencés dans un premier temps (comme lors du passage au 0.09µ). Ce dernier ne peut donc plus se battre que sur le prix à court voir moyen terme, et nous attendrons de voir son agressivité en la matière pour reconsidérer l’intérêt des Athlon 64 X2, au-delà de la premier baisse considérée dans cet article – et qui devrait être appliquée dans les prochains jours.
Malgré son prix encore élevé d’environ 300 €, le Core 2 Duo E6600 nous paraît être le modèle le plus intéressant de cette nouvelle gamme, étant le premier en terme de prix à inclure un cache de 4 Mo, ce qui se ressent vraiment sous les jeux et certaines applications. Largement supérieur à tous les processeurs AMD actuels par ailleurs (y compris l’Athlon FX-62 à 1000 € dans une majorité de cas), et disposant malgré cela d’une confortable marge d’overclocking, nous lui décernons donc notre prix Sélection 2006.
- Les plus
- Les moins
- Performances générales et dans les jeux
- Faible consommation
- Potentiel d’overclocking généreux
- Dans l’absolu, un prix encore un peu élevé
– Intel Core 2 Duo E6300 dès
– Intel Core 2 Duo E6400 dès
– Intel Core 2 Duo E6600 dès
– Intel Core 2 Duo E6700 dès
– Intel Core 2 Duo Extreme X6800 dès