Le NUC Celeron
Il y a quelques semaines nous vous parlions de l’Intel NUC, une machine très compacte, mais un peu onéreuse : environ 300 € pour le boîtier et sa carte mère. Depuis, une version beaucoup moins chère est sortie, elle est vendue à partir de 155 €. Cette troisième version du boîtier (après les modèles Core i3 HDMI et Core i3 Thunderbolt, aliasDC3217IYE, et DC3217BY) porte le nom de code DCCP847DYE et intègre un processeur moins rapide, un Celeron 847. Dans ce dossier, nous allons voir si ce processeur d’ancienne génération — c’est un Sandy Bridge — est capable de rendre ce NUC d’entrée de gamme intéressant.
Toujours un kit
La machine est toujours vendue en kit : le boîtier est fourni avec la carte mère et le processeur, il faut donc ajouter de la mémoire — on peut se limiter à 4 Go de RAM —, un SSD mSATA et éventuellement une carte Wi-Fi. Si les SSD mSATA offrent une capacité pouvant atteindre 480 Go, on peut se contenter de 64 Go pour un système de base destiné par exemple à la bureautique. On trouve des SSD de ce type sous les 80 € en magasin actuellement. Pour le Wi-Fi, les cartes Mini Card demi-hauteur (attention à ce point) se trouvent facilement, et il est aussi possible d’ajouter une carte Wi-Fi USB ou tout simplement de se contenter de la prise RJ45. Concrètement, on peut équiper la machine pour moins de 100 € en se limitant un peu (4 Go de RAM et SSD de 64 Go), soit 250 € au total.
Les sorties
Intel nous a fourni une carte mère pour notre test, mais comme vous le voyez, la carte mère équipée d’un Celeron offre la même connectique que le modèle classique, équipé d’un Core i3. On a donc deux sorties HDMI, deux prises USB 2.0 à l’arrière (et une prise USB 2.0 à l’avant), une prise RJ45 (Ethernet à 1 gigabit/s) et une prise pour l’alimentation externe, fournie.
Principal changement : le CPU
Le principal changement entre les deux NUC est donc le CPU. Le modèle que nous avions testé intégrait un Core i3-3217U, le nouveau modèle intègre un Celeron 847. Premièrement, le Core i3 est un Ivy Bridge (l’architecture de 2012) alors que le Celeron est un Sandy Bridge (2011), ce qui indique une gravure en 32 nm. Le Celeron ne propose que deux cores à 1,1 GHz, pas d’HyperThreading, pas de Turbo et seulement 2 Mo de cache. Il se limite à 16 Go de RAM DDR3-1333 (1600 sur le Core i3) et — comme le Core i3 — ne prend pas en charge les instructions VT-d et les instructions dédiées à l’AES. Le TDP reste par contre le même : 17 W.
Un GPU moins rapide
Le GPU change aussi. Alors que le Core i3 intègre un Intel HD 4000 — 16 unités de calcul, fréquence maximale de 1,05 GHz —, le Celeron se limite à l’antique Intel HD (6 unités, GPU-Z se trompe) et sa fréquence maximale est de 800 MHz. Il n’intègre pas QuickSync, n’est pas compatible Wi-Di (une gestion de l’affichage déporté via Wi-Fi) et se limite à la technologie Clear Video pour le décodage, ce qui a un impact sur la qualité du décodage, nous allons en reparler.
Les performances
Cinebench le montre : le CPU est franchement lent. Avec une fréquence très faible — 1,1 GHz était la norme… en 2000 —, seulement 2 cores et pas de Turbo, le processeur est loin des performances d’un CPU moderne. On est au-dessus d’un Atom — et heureusement — mais si le processeur devait être dans notre comparatif de processeur, il serait bon dernier, derrière… le Core i3 du NUC classique. N’espérez pas encoder vos vidéos de vacances ou lancer des tâches qui demandent de la puissance sur ce NUC.
Dans les jeux
Les IGP Intel ne sont pas connus pour leurs bonnes performances, et un Intel HD de première génération ne fait pas de miracles. C’est très lent et même les anciens jeux ne sont pas à la fête. N’espérez pas jouer sur cette machine, elle ne le permet pas, sauf si vous êtes amateurs de rétrogaming. Avec 873 points, le score est ridiculement faible : même le (mauvais) Intel HD 4000 a un score trois fois plus élevé.
Face au Raspberry Pi
Un des usages de ce NUC, c’est évidemment le Media Center. Le boîtier est compact, silencieux et pas trop cher. Nous avons pris comme opposant la star des Media Center maison, le Raspberry Pi. La carte est vendue moins cher, et même avec un boîtier et une carte SD, le Raspberry Pi est peu onéreux : moins de 50 € dans notre cas. C’est aussi plus compact et totalement silencieux.
XBMC
Sous XBMC, le logiciel phare pour les amateurs de Media Center, les deux appareils souffrent en fait du même problème : si le moteur de décompression matériel de l’IGP est utilisé, c’est fluide, si le processeur doit décoder les contenus, on remarque vite les limites des deux machines, que ce soit l’antique ARM11 du Raspberry Pi ou le plus moderne — mais lent — Celeron du NUC.
Pas de CEC
Le Raspberry Pi garde un avantage : la prise en charge du CEC. N’espérez pas utiliser la télécommande de votre téléviseur avec le NUC, il faudra un récepteur externe et une télécommande dédiée, alors que le Raspberry Pi peut utiliser celle du téléviseur via la technologie CEC qui fait partie de la norme HDMI.
Un décodage un peu limité
Le Celeron 847 et son Intel HD supportent la technologie Intel Clear Video (décodage matériel) mais pas la technologie Clear Video HD. Le résultat ? Un décodage de moins bonne qualité, avec des macroblocks apparents dans certains cas. La technologie Intel Clear Video HD, présente dans les processeurs et IGP plus modernes, permet d’utiliser des filtres de postprocessing, mais elle est ici absente. On a donc un décodage pris en charge par le GPU, mais potentiellement des soucis de qualité dans certains cas.
Pas de Mac OS X
Lors de notre test du NUC, nous avions installé Mac OS X — nous en reparlerons — sur le modèle Core i3. Sur le modèle Celeron, c’est un peu plus compliqué : l’Intel HD n’est pas pris en charge correctement sur les Hackintosh. En bidouillant, il est possible d’obtenir une image, mais sans accélération graphique. Étant donné que Mac OS X et beaucoup de programmes ont besoin de Quartz Extrême pour fonctionner, l’interêt est franchement limité, surtout au vu des manipulations nécessaires, qui demandent une autre machine sous Mac OS X.
Pour surfer
Pour une machine de surf, le NUC est assez réactif — merci le SSD — mais peine sur certains contenus un peu lourds, comme les animations et les vidéos en flash. C’est donc une machine efficace en bureautique.
En conclusion
Que penser ? Si la version à base de Celeron est beaucoup moins onéreuse — elle vaut pratiquement la moitié du prix de la version Core i3 —, elle est aussi beaucoup moins performante. Quand on a conscience des limites du Celeron et de son GPU Intel HD, et que le prix est important, c’est un choix envisageable. Mais rappelons que cette version n’est pas très douée en décodage vidéo et qu’elle est inutilisable dans les jeux. Nous ne pouvons pas vraiment conseiller ce modèle, sauf si votre machine actuelle est un Atom ou a plus de 10 ans et que vous ne jouez pas. Dans les autres cas, passez votrer chemin.
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