JUPITER sera le premier supercalculateur européen à atteindre l’exaflops

Un supercalculateur situé en Allemagne qui s’annonce 22 % moins gourmand que Frontier.

Il y a quelques jours, le supercalculateur le plus rapide d’Europe – et aussi l’un des plus économes en énergie au monde –, baptisé LUMI, a été inauguré en Suède. Propulsé par des processeurs AMD EPYC et des accélérateurs Radeon Instinct MI250X, il se positionne en troisième place du TOP500, avec un Rmax de 151,90 Pflop/s. L’initiative EuroHPC JU (The European High Performance Computing Joint Undertaking) ambitionne toutefois d’atteinte l’exascale. Son champion pour y parvenir s’appellera JUPITER ; références mythologique et astrale sans doute, mais surtout acronyme de Joint Undertaking Pioneer for Innovative and Transformative Exascale Research. Ce supercalculateur sera situé à Jülich, en Allemagne.

Image 1 : JUPITER sera le premier supercalculateur européen à atteindre l'exaflops
JUWELS – Crédit : Forschungszentrum Jülich / Sascha Kreklau

L’Union européenne a déjà alloué une enveloppe de 500 millions d’euros pour ce supercalculateur qui doit être opérationnel dans le courant de l’année 2024. Il dépassera la barrière de l’EXAFLOPS, jusqu’ici franchie par un seul supercalculateur, Frontier.

AMD ou Intel ?

À ce stade, le matériel qui équipera JUPITER reste inconnu. Le communiqué de presse précise simplement : “JUPITER est maintenant prêt à devenir le premier superordinateur européen à faire le saut dans la classe exascale. En termes de puissance de calcul, il sera plus puissant que 5 millions d’ordinateurs portables ou de PC modernes. Tout comme le supercalculateur actuel de Jülich, JUWELS, JUPITER sera basé sur une architecture de supercalculateur dynamique et modulaire, que le Forschungszentrum Jülich a développée en collaboration avec des partenaires européens et internationaux dans le cadre de l’initiative “JUPITER””.

Image 2 : JUPITER sera le premier supercalculateur européen à atteindre l'exaflops
Crédit : Forschungszentrum Jülich

Sur le plan purement matériel, on serait tenté de penser qu’AMD a l’avantage étant donné les gains de parts de marché de l’entreprise sur le secteur du HPC ces derniers mois. Cependant, Intel a validé plusieurs milliards d’investissements (80 milliards d’euros) en Europe en début d’année. Une partie du budget servira notamment à la construction d’une Mega Fab en Allemagne. Ce n’est qu’une hypothèse étayée par une aucune preuve, mais on peut supposer quelques contreparties. En outre, les processeurs Xeon Sapphire Rapids et autre GPU Ponte Vecchio s’annoncent bien plus performants.

Une efficacité énergétique encore améliorée

Quoi qu’il en soit, à l’instar de LUMI, JUPITER s’annonce comme un champion de l’efficacité énergétique. Le communiqué de presse renseigne une consommation estimée de 15 MW. Pour la comparaison, Frontier engloutit en moyenne 19 MW. Si l’objectif des 15 MW est atteint, cela représenterait une réduction de plus de 20 % de la consommation en seulement quelques années, pour une puissance de calcul à peu près similaire. Si l’on regarde encore plus en arrière, Fugaku, ancien roi avec ses 537 Pflop/s, consomme 29 MW. Autrement dit, JUPITER pourrait se montrer 4 fois plus efficace énergétiquement parlant ; une belle évolution en l’espace d’une décennie seulement.

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Crédit : TOP500

Sources : Forschungszentrum Jülich, EuroHPC