Il y a quelques jours, la fondation Raspberry Pi annonçait que sa caméra destinée à la carte était disponible. Nous en avons acheté une et nous vous proposons donc un petit test.
Un peu de technique
La caméra utilise un capteur de chez Omnivision, le OV5647. Assez similaire à ce que l’on trouve dans beaucoup de smartphones, il a une définition maximale de 5 millions de pixels et il est capable de filmer en 1080p à 30 images/s ou en 720p à 60 images/s. Il est monté sur une petite carte de 8,5 x 8,5 x 5 mm et se connecte au Raspberry Pi via un bus de type CSI-2. L’avantage de ce bus est que les ports USB de la carte, peu nombreux, restent disponibles.
Le logiciel
L’installation est simple : il suffit de mettre à jour Raspbian (la distribution classique du Raspberry Pi) et d’activer la caméra dans les menus. Les explications sont disponibles sur le site de la fondation. Une fois que c’est fait, la caméra est accessible avec deux logiciels en ligne de commande : raspistill et raspivid.
Les options
Les deux logiciels permettent de prendre des photos (pour le premier) et des vidéos pour le second. Par défaut, les photos sont en JPEG avec une compression moyenne et une définition de 5 mégapixels. Il est possible de régler la définition, de définir une zone à capturer (une sorte de zoom numérique) ou même de capturer des données en format RAW. Voici quelques images prises avec la caméra, parfois redimensionnées.
Au niveau de la vidéo, la caméra filme par défaut en H.264 à un débit de 14 mégabits/s environ. L’image a une définition de 1 920 x 1 080 et la caméra travaille à 25 images/s (on peut monter à 30 fps). La compression est effectuée par le SoC du Raspberry Pi et c’est du H.264 en High Profile de niveau 4.0 avec CABAC. Si le bruit numérique reste présent, il est mesuré et l’image est parfaitement exploitable. Dans les options, on peut choisir la définition, la cadence des images ou le bitrate. Le programme sort un fichier de type .h264, lisible avec des logiciels comme VLC, mais il est parfaitement possible de changer le conteneur et de passer en .MP4 ou en .MKV sans pertes avec des logiciels dédiés.
Comme caméra de surveillance
Bonne nouvelle, il est assez simple de diffuser la vidéo en direct sur un réseau local ou même directement sur Internet. La compatibilité reste assez faible — dans notre cas, seul VLC arrive à lire le flux, QuickTime en est par exemple incapable — mais le résultat est correct. En local, il est possible d’envoyer un flux 1080p sans soucis (évitez tout de même le Wi-Fi 11g ou les boîtiers CPL 85 mégabits/s), par Internet il faudra bien évidemment adapter la qualité à la vitesse du lien montant. Sur une ligne ADSL rapide, un flux VGA à 700 kilobits/s offre une qualité correcte et est parfaitement fluide.
Au final
Pour environ 25 €, cette caméra est intéressante pour les bidouilleurs. La qualité d’image est correcte, les fonctions nombreuses et on peut supposer que la communauté très active qui est derrière le Raspberry Pi va proposer des logiciels adaptés rapidement. Les seuls bémols, selon nous, sont l’absence d’autofocus, l’absence de microphone (il est possible d’utiliser un micro en USB) et la relative difficulté d’intégration de la caméra. Il faut en effet la fixer correctement et le câble utilisé, une nappe assez large, ne semble pas très solide.