Intel domine sur l’ensemble du marché, NVIDIA sur celui des cartes graphiques dédiées.
Le dernier rapport du Jon Peddie Research révèle que le marché des GPU a subi un léger recul au premier trimestre de l’année en cours. Pour l’ensemble du secteur, les livraisons ont diminué de -6,2 % par rapport au trimestre précédent et de -19 % en glissement annuel. En tout, 96 millions de cartes graphiques ont été livrées durant les trois premiers mois de 2022.
Ce nombre de 96 millions englobe à la fois les cartes graphiques dédiées et intégrées, soit une masse de produits pour le moins hétéroclite : il mélange les ventes de PC portables d’entrée de gamme sans GPU dédiés par exemple à de puissantes machines dotées de GeForce RTX 3090 Ti ou autre Radeon RX 6900 XT.
Test Radeon RX 6950XT, 6750XT et 6650XT : plus rapides, plus chères, plus énergivores
Les GeForce toujours aussi populaires
Or, cette baisse apparente des expéditions s’explique essentiellement par une diminution des ventes d’Intel. L’entreprise a vu ses livraisons baisser de 8,7 % par rapport au précédent trimestre, AMD de 1,5 % tandis que NVIDIA les a au contraire vu croître de 3,2 %. Surtout, les livraisons de cartes graphiques AIB ont augmenté de 1,4 % ; autrement dit, la baisse globale trouve son origine dans celle des machines prémontées et ordinateurs portables.
Grâce à ses puces graphiques intégrées présentes dans la majorité des ordinateurs desktop et portables, Intel s’accapare la majeure partie de ce gros gâteau mais concède quand même quelques miettes à AMD et surtout à NVIDIA au premier trimestre. Intel a conservé 60 % des parts de marché au premier trimestre 2022 ; AMD et NVIDIA se partagent les respectivement 19 % et 21 % restants.
Forcément, si l’on se focalise uniquement sur les cartes graphiques dédiées, le rapport de force s’inverse. NVIDIA reste ultra-dominant avec 78 % de PDM, tandis qu’AMD se contente de 17 %.
A lire aussi, les actualités les plus récentes au sujet de NVIDIA et ses technologies :
- RTX 5080 et 5090 : Nvidia préparerait un monstre de performances mais une déception est à prévoir
- Entre progrès douteux et promesses bidons, le cirque technologique continue : c’est le recap’ critique de la semaine !
- NVIDIA lorgne sur les PC IA et compte bien avoir sa part du gâteau dès 2025
- NVIDIA fait planter les PC Windows 10 vieux de 16 ans mais est-ce vraiment un problème ?
Acheter maintenant ou attendre ?
Vous l’aurez constaté, après plusieurs mois où la demande était nettement supérieure à l’offre, entraînant un manque de disponibilité et des tarifs exorbitants, la situation s’améliore au fil des semaines. La baisse de la demande combinée au lancement prochain des nouvelles générations de cartes graphiques devrait continuer à tirer les tarifs vers le bas.
Est-ce judicieux de craquer pour un GPU de génération actuelle ou patienter jusqu’aux prochains ? Il n’y a certainement pas de bonne réponse à cette question ; tout dépend du budget de chacun et de ses attentes. Gardons simplement à l’esprit que si tout le monde se rue sur les RTX 4000 et Radeon RX 7000 à leur sortie, nous pourrions assister à une rupture rapide des stocks entraînant mécaniquement une nouvelle flambée des prix. En outre, nous ne sommes pas à l’abri de nouvelles pénuries ; même en partant du postulat que celles-ci sont conjoncturelles plutôt que structurelles, la situation sanitaire en Chine et le conflit en Ukraine invitent à la prudence.
Dans le même ordre d’idée, y compris avec un rapport offre / demande stable et équilibré, reste une inconnue : les prix de vente recommandés des futures cartes graphiques NVIDIA et AMD. Pour la génération actuelle, la somme à débourser pour s’offrir l’entrée de gamme de NVDIA, la GeForce RTX 3050, est théoriquement de 280 euros. Pour mettre ce montant en perspective, la GTX 1650, lancée il y a trois ans, était disponible à partir de 159 euros. Certes, les gains de performances sont considérables entre ces deux références ; seulement le budget de la majorité des consommateurs n’évolue sans doute pas au même rythme.
Source : JPR