Inéluctables bugs
Qu’ils soient drôles, ennuyeux ou pratiques, les bugs et autres glitchs font partie intégrante du jeu vidéo, et ce, depuis ses débuts. Il faut dire que la création d’un jeu n’est pas un processus de tout repos, et que les technologies mises en œuvre peuvent parfois accoucher de résultats problématiques. Chassés par des équipes de testeurs affutés, ils arrivent toujours, on ne sait trop comment, à se glisser dans la version finale du jeu, pour le plus grand (dé)plaisir des joueurs.
Pour ce dossier consacré aux bugs dans le monde du jeu vidéo, nous avons décidé d’évoquer vingt titres ou franchises qui sont connues pour leurs lancements chaotiques, leurs bugs à répétition ou bien quelques glitchs savoureux. Car si certains des glitchs évoqués ci-après prêtent à sourire, d’autres en revanche ont pourri carrément pourri l’existence des joueurs.
Assassin’s Creed
Ce n’est un secret pour personne, les jeux créés par Ubisoft, en particulier les productions à gros budget, souffrent souvent de nombreux bugs à la sortie. Parmi eux, Assassin’s Creed figure en bonne place parmi les pires. Le moteur utilisé par Ubi, surtout depuis les Unity est sujet à de nombreuses errances qui permettent soit d’exploiter le jeu à son avantage (il n’est pas rare que des PNJ restent bloqués dans une boucle d’action), soit de se payer une bonne tranche de rigolade. Il arrive que des objets agissent indépendamment de leurs propriétaires, d’assister à des bugs de textures un brin effrayant, ou encore de trouver des PNJ dans des endroits incongrus (sur les toits par exemple…). Les deux derniers épisodes en particulier souffrent encore de nombreux bugs graphiques (affichage des textures, ombres qui disparaissent, etc) qui viennent gâcher le plaisir. Si dans l’ensemble ces bugs restent bénins, ils n’en demeurent pas moins préjudiciables à une licence aussi importante qu’Assassin’s Creed (même si l’on se délectera à chaque visionnage de la vidéo ci-contre.
Batman Arkham Knight
Reprise en main par Rocksteady, la franchise Batman a connu un nouvel essor vidéoludique avec la saga des Arkham. Une série de jeux salués par la critique pour leur gameplay, leur histoire et leur réalisation sans faille. Du moins jusqu’à la sortie de Batman Arkham Knight sur PC. Développé en externe par Iron Galaxy Studio, ce portage consoles a souffert dès le départ de nombreux problèmes franchement handicapants. Le framerate chutait par exemple à moins de 10 fps lors de l’utilisation de la Batmobile (principal atout de ce nouvel épisode), et ce, même sur des configurations haut de gamme. Très rapidement, AMD et NVIDIA ont sorti de nouveau drivers pour tenter de corriger les nombreux problèmes du jeu, sans effet. A tel point que Rocksteady a fini par retirer le jeu des linéaires afin de mieux l’optimiser, et enfin offrir une version PC digne de ce nom.
Battlefield
Si Battlefield demeure parmi les grands noms du FPS, il n’en demeure pas moins assez perclus de bugs. En illustration, vous pouvez par exemple découvrir le fameux bug du ver de terre rencontré lors des phases de bêta de Battlefield 3, qui voyait littéralement l’avatar du joueur se transformer en un lombric tirant des balles par l’arrière-train. Un spectacle étrange qui fut heureusement corrigé pour la sortie finale du jeu.
Battlefield 4 en revanche est sorti buggé, notamment dans ses fonctions multijoueurs. Durant près de sept mois, les habitués du multijoueur ont ainsi dû subir le « one hit kill », un bug lié au tickrate qui multipliait artificiellement les dégâts d’une balle, et donc les morts injustes.
Call of Duty
La licence Call of Duty n’échappe pas à la règle. Le dernier épisode en date, Call of Duty Black Ops 3 est particulièrement connu pour avoir souffert de nombreux bugs, et ce, c’est assez rare pour le noter, sur la quasi-totalité de ses versions. Que ce soit sur Xbox One ou sur PS3, le jeu a subi de nombreux problèmes d’affichages, des interruptions, voire par moment, la disparition de certains modes de jeu. De nombreux joueurs devaient éteindre et redémarrer leur console pour esquiver ces bugs capables de ruiner une partie.
Driveclub
Annoncé comme jeu de lancement de la PlayStation 4, Driveclub promettait, outre de jolis graphismes, des fonctionnalités en ligne fort intéressantes. Reporté d’un an afin de permettre aux développeurs de le terminer, le jeu est finalement sorti dans une version dépourvue de la partie en ligne qui faisait son intérêt. Face à la colère des joueurs, Sony s’est excusé pour cette sortie catastrophique. Plus tard l’éditeur a même affirmé qu’un jeu ne devrait jamais sortir tant qu’il n’est pas fini, quel que soit le temps que cela prenne. Une belle promesse qui ne demande qu’à être tenue…
Fallout
Si la franchise Fallout est indéniablement rentrée au panthéon des grands noms du jeu vidéo, son passage à la 3D ne lui aura pas fait que du bien. Comme de nombreux AAA actuels, le jeu de Bethesda n’échappe pas aux errances techniques habituelles : problèmes d’affichage (l’habituel visage qui laisse apparaître sa structure interne), coupures brutales et autres modèles de personnages qui se comportent étrangement. Ce dernier bug est d’ailleurs très connu des joueurs de Fallout New Vegas qui ont pu découvrir, dès l’introduction du jeu, un PNJ aux manières étranges tout droit sorti de l’Exorciste.
Far Cry
A l’image d’un Assassin’s Creed, la série Far Cry souffre de nombreux bugs inhérents aux franchises Ubisoft. Collision problématiques, textures fuyantes et autre ragdolls aux comportements étranges y sont légion. Le titre comporte cependant quelques spécificités parfois très drôle (tant que cela ne bloque pas la progression). On se souviendra avec émotion de ces PNJ au comportement erratique, qui restent bloqués dans une routine idiote ou bien du très drôle glitch qui permet de nager sur la terre ferme.
FIFA
Franchise star du football vidéoludique, FIFA a traversé les différentes générations de consoles et connu de nombreux épisodes au fil des années, sans jamais connaître de véritables catastrophes. Néanmoins, au gré des évolutions techniques, et des différents moteurs de jeu, les bugs n’ont pu être totalement bannis, ce qui accouche parfois de situations extrêmement cocasses. On ne compte plus les déformations incongrues des joueurs, ou bien les bugs de collision qui mettent les plus grands joueurs dans des situations un brin embarrassantes.
Final Fantasy XIV
La série Final Fantasy est à bien des égards l’une des plus grandes réussites du JRPG. Ses différents épisodes n’ont que très rarement souffert de bugs. Final Fantasy XIV (2010) fait exception. Reprenant la forme du MMORPG inauguré par le onzième épisode, ce FF XIV avait tout pour plaire sur le papier. Une belle histoire qui a bien vite tourné au cauchemar une fois le jeu lancé. Empli de bugs, loin de remplir les critères de qualités de la franchise, le jeu a souffert de très nombreuses critiques. A tel point que Square-Enix a renoncé à faire payer l’abonnement aux joueurs jusqu’en 2012, date à laquelle il a arrêté les frais pour repenser le projet. Un an plus tard, le jeu revenait sous le nom de Final Fantasy : A Realm Reborn.
GTA
Rockstar, comme Blizzard, fait partie des rares firmes de l’industrie à pouvoir attendre autant qu’il le faut avant de sortir un jeu sans bug. La série des GTA bénéficie par exemple d’une attention toute particulière de la part des développeurs qui traquent sans relâche la moindre petite imperfection dans le code. Cela qui n’empêche évidemment pas les différents épisodes de la saga de souffrir de menus problèmes : apparition et disparition d’objets ou de personnages, chute en dehors de la carte etc. Il est d’ailleurs possible de retrouver une liste complète des glitchs de GTA.
GTA V en particulier est connu pour son lancement ; son volet online était bourrés de bugs (dont un qui faisait régulièrement perdre toute les données d’un personnage). Et même si ces problèmes ont été corrigés à l’heure actuelle, difficile de comprendre pourquoi Rockstar a choisi de contrevenir à ses habitudes en sortant un produit aussi peu fini.
Halo
Lors de sa sortie, Halo a fait les beaux jours de la première Xbox en proposant enfin un FPS parfaitement adapté aux consoles (ce qui constitue toujours une hérésie pour certains pécéistes convaincus). Et si les premiers épisodes possèdent leurs lots de bugs et glitchs (assez habituels pour ce genre de productions), c’est un titre plus récent qui remporte la palme du pire jeu de la franchise, à savoir Halo : The Masterchief Collection. Compilation des premiers épisodes remis au gout du jour, ce titre devait permettre à tous de profiter des différents épisodes de la saga dans les meilleures conditions possible. La situation fut plus… comment dire ? … compliquée. Pour se rendre compte de l’étendue de la catastrophe, il suffit d’aller faire un tour sur la page Reddit qui recense une bonne partie des bugs rencontrés, preuve vidéo à l’appui.
Just Cause
Just cause est connu pour être un titre qui laisse une grande liberté d’action à ses joueurs. Cet open world tropical nous proposait en effet d’entrer dans les baskets de Rico Rodriguez, un personnage casse-cou envoyé pour mettre le boxon dans une dictature militaire. En sus des véhicules et armes habituelles, le bougre pouvait compter sur un grappin et un parapente, utilisables à tous moment. Comme vous pouvez l’imaginer, ces deux éléments n’ont pas été simples à programmer, vu qu’ils devaient obéir à de nombreuses contraintes physiques. Trop parfois, et alors le moteur graphique s’emballe, nous mettant face à des situations hautement improbables et souvent très rigolotes à regarder.
Les Sims
Dans l’ensemble, les jeux mettant en scène les Sims s’en sortent plutôt bien en matière de bugs. Et si l’on a pu découvrir quelques glitchs çà et là permettant par exemple de multiplier son capital à vitesse grand V, la partie graphique elle, s’avère relativement constante. Les choses se gâtent cependant dès lors que le moteur du jeu se met à faire des siennes, car il se met à produire des horreurs capables d’alimenter vos cauchemars des années durant. On se souviendra notamment de ce bug graphique transformant les bébés en monstruosités difformes absolument horribles.
Madden NFL
Comme FIFA, Madden NFL est un titre relativement stable qui connait par moment des coups de folie. Le plus souvent, il s’agit de bugs qui touchent les modèles de personnages, des grands classiques du genre, comme les distorsions improbables de corps. Parfois, on en voit de plus spécifiques. Par exemple, la présence de joueurs invisibles sur le terrain (ce qui complique un tantinet la mise en place d’une stratégie), ou encore ce bug qui réduit drastiquement la taille d’un joueur, pour un résultat des plus hilarants.
Ride to Hell Retribution
Si l’on devait couronner un jeu roi des bugs dans l’intégralité de cette liste, ce serait celui-ci. Sorti en 2013, Ride to Hell Retribution a été qualifié de pire jeu jamais créé par de nombreux critiques avec un score Metacritic plafonnant à 19 (pire que Sonic Boom, c’est dire). Que ce soit le gameplay ou la réalisation, il n’y a rien à sauver dans ce jeu qui cumule toutes les tares possibles. Cerise sur le gâteau, il possède aussi une énorme collection de bugs, allant du reboot intempestif à l’absence de chargement des textures (entrainant une chute infinie dans les tréfonds du décor) qui le rend proprement injouable. Une ribambelle qui s’explique sans aucun doute par le développement plus que chaotique du jeu.
Sim City (2013)
Lorsqu’Electronic Arts a annoncé l’arrivée d’un tout nouveau Sim City, nombre de joueurs ont été ravis d’apprendre le retour du city builder le plus célèbre de l’histoire. Ils ont revanche très largement déchantés lorsque le jeu est sorti . Pour commencer, la plupart des acheteurs du jeu n’ont pu en profiter durant la semaine du lancement, EA ayant accumulé les problèmes de serveurs. Ensuite (une fois qu’il a été possible de se connecter au jeu), les joueurs ont pu découvrir les nombreux bugs qui émaillaient le jeu : bâtiments placés n’importe où, structures improbables, mauvaise gestion du terrain, et surtout, une IA incroyablement bugguée. La gestion du trafic routier en particulier était incroyablement ratée, qui laissait les véhicules s’accumuler sur une seule et unique voie de circulation, créant des embouteillages monstres pénalisant le joueur.
Skate
Tandis que la licence Tony Hawk sombrait dans l’oubli à grand renfort de périphériques inutiles (voir notre dossier), EA prenait la place laissée vacante avec la série des Skate. Extrêmement bien pensé, doté d’un gameplay remarquablement équilibré, ce jeu de planche à roulettes savait aussi faire rire grâce ses bugs. Le moteur physique du jeu en particulier, avait quelques ratés qui permettaient d’assister à des cascades spectaculaires et des déformations corporelles aussi atroces que drôles. Un petit plus involontaire qui a participé, à sa manière, au succès du jeu.
Skyrim
Bethesda fait partie de ces éditeurs connus pour sortir des jeux encore emplis de défauts ; des jeux comme Skyrim. En dépit de ses nombreuses qualités, le dernier Elder Scrolls était loin d’être parfait. Le jeu comportait de nombreux bugs comme des textures qui ne se chargent pas, des modèles qui se comportent bizarrement ou encore une physique à géométrie variable. Pire, de nombreuses quêtes et autres scripts étaient vérolés, ce qui avait pour conséquence d’empêcher la résolution de certaines quêtes, quand cela ne bloquait pas le jeu tout simplement. Et si Bethesda a depuis sorti de nombreux pacths pour corriger ces problèmes, il subsiste encore, à l’heure actuelle, certains bugs qui continuent de pourrir la vie des joueurs.
Sonic Boom
Lorsque l’on parle de jeux pourris par les bugs, difficile de ne pas évoquer Sonic Boom. Développé par Big Red Button en utilisant le Cry Engine, ce Sonic 3D a déchaîné l’ire des fans du hérisson et récolté une avalanche de critiques négatives récoltant un très joli 32 sur Metacritic (ce qui est très, très bas). La raison d’une telle haine ? Le jeu est complètement cassé par les différents bugs et glitchs qu’il contient, à tel point que les speedrunners arrivent à le terminer en moins de 40 minutes. Assister à une telle performance qui est, avouons-le spectaculaire, entraîne cependant une question essentielle : à quel moment SEGA a pu penser que sortir un jeu aussi mal dégrossi pourrait passer auprès des fans ?
WWE
C’est difficile à croire au premier abord, mais créer un jeu comme WWE, surtout dans ses itérations modernes, est loin d’être facile. Il s’agit en effet d’un titre ou les combattants doivent régulièrement aller au contact ce qui requiert une très bonne gestion des collisions. Les protagonistes doivent aussi régulièrement effectuer des mouvements aussi impressionnants que compliqués à réaliser. Résultats des courses, les bugs sont légions, le moteur graphique ayant parfois du mal à rendre de manière cohérente l’intégralité de ces paramètres. Il arrive donc régulièrement que le jeu accouche de scènes aussi drôles à regarder qu’effrayante lorsque l’on voit les postures improbables de certains corps. Il suffit de regarder les nombreuses compilations disponibles sur YouTube pour s’en convaincre.
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