Des chercheurs de MIT ont mis au point un écran dont le fonctionnement s’inspire du système de camouflage de la seiche.
Modifier la constitution de la peau pour changer de couleur
Le camouflage des seiches est très impressionnant et pour plus de détails à ce sujet, nous vous invitons à regarder ce reportage du New York Times. Des chercheurs de MIT ont décidé de s’en inspirer pour concevoir un écran particulièrement prometteur. On est encore loin de sa commercialisation, mais l’idée n’en est pas moins intéressante.
Les seiches changent de couleurs en sécrétant différents agents chimiques qui vont modifier l’espace entre les membranes de leur peau. L’écran utilise un système artificiel qui va modifier l’espace entre les différentes couches de l’écran pour obtenir les couleurs désirées.
Modifier la constitution de l’écran pour obtenir une couleur
Le prototype présenté par les scientifiques a une surface de plusieurs dizaines de centimètres carrés, mais ne fait qu’un micron d’épaisseur, malgré la présence de 20 à 30 couches de polystyrène et deux couches de poly(2-vinylpyridine) qui répondent au courant électrique qui va traverser l’écran.
Lorsque le courant ne passe pas, rien n’est affiché. Néanmoins, avec l’augmentation de la tension électrique, les couches de poly(2-vinylpyridine) s’étirent et s’épaississent, réfléchissant ainsi de plus grandes longueurs d’onde de lumière. On démarre avec le bleu pour arriver au rouge lorsque la tension atteint 10 V.
Un prototype fascinant, mais des obstacles encore importants
L’écran peut aussi réfléchir des longueurs d’onde invisibles, comme les ultraviolets ou les infrarouges. Tout dépend de la tension qui traverse l’écran. Le point positif est que ce genre d’écran consomme extrêmement peu d’énergie, les couches de polystyrènes ne coûtent quasiment rien et les procédés de fabrication sont extrêmement simples.
Par contre, le gros inconvénient est qu’actuellement l’écran ne fait que réfléchir la lumière, il ne la crée pas. Dans une salle sombre, l’écran ne pourrait donc pas fonctionner. Les angles de visions sont aussi particulièrement limités. Bref, c’est une technologie prometteuse qui a encore de nombreux obstacles à surmonter avant de voir le jour sur nos bureaux. Néanmoins, la recherche avance et Microsoft travaille aussi sur des écrans similaires.
À titre d’information, le développement de cet écran est le fruit des recherches publiées en octobre 2007, par MIT, dans la version online de la revue scientifique Nature Materials, qui montraient que le poly(2-vinylpyridine) répondait à certains stimuli et pouvait changer de couleur en fonction du courant qui le traversait.