Les concepteurs de puces bientôt remplacés par l’IA selon AMD

La PDG de l’entreprise, Lisa Su, estime que l’IA deviendra la principale conceptrice de puces dans un avenir relativement proche. Un moyen de suivre la complexité exponentielle des processeurs, selon elle.

L’automatisation s’est déjà substituée à des millions de bras et de jambes au cours des derniers siècles ; il est probable que l’intelligence artificielle fasse de même avec quelques têtes bien faites et bien pleines. En début d’année, Synopsys revendiquait plus d’une centaine de puces commercialisées grâce son Design Space Optimization AI ; NVIDIA prétend de son côté concevoir des puces 30 fois plus rapidement qu’avant grâce à l’IA ; enfin, tout récemment, nous avons appris qu’une IA chinoise avait créé un CPU en 5 heures, contre 4 ans pour une équipe humaine. Des propos de Lisa Su, PDG d’AMD, tenus à l’occasion de la WAIC 2023 (world artificial intelligence) vont dans ce sens.

Processeur AMD
© AMD

Selon la patronne d’AMD, les outils de conception basés sur de l’intelligence artificielle vont s’imposer dans la conception. Le motif principal avancé par Lisa Su ne se situe pas dans les économies en ressources d’ingénierie – évoquées par Synopsis – mais plutôt dans la complexité sans cesse croissante des processeurs actuels. En outre, la PDG d’AMD plaide pour une collaboration interdisciplinaire renforcée afin d’aboutir à du matériel davantage perfectionné, sans plus de précision à ce sujet.

La PDG et le directeur de la technologie sont du même avis…

La position de Lisa Su n’a rien de surprenant ; simplement en raison du contexte dans lequel ils ont été prononcés pour commencer. Surtout, Mark Papermaster, directeur de la technologie d’AMD, avait déjà défini les objectifs de l’entreprise en matière de conception assistée par l’intelligence artificielle en mai dernier.

Il expliquait alors que l’IA était un formidable outil itératif – c’est-à-dire utile dans la phase de placement des sous-blocs et des milliards de transistors lors de la conception – et de vérification. Il soulignait toutefois qu’il ne s’agissait pas seulement d’itérer, mais aussi d’apprendre à partir des modèles existants afin d’aboutir à la conception la plus optimale possible. Enfin, Mark Papermaster estimait que le domaine de l’IA finirait par dépasser celui de la « simple » conception, une fois des garde-fous en matière de propriété intellectuelle instaurés.

Source : DigiTimes