Contrairement à l’IA et à ChatGPT, pour Micheal Kagan, directeur de la technologie de l’entreprise. Ce n’est bien sûr qu’un avis, et qui n’a certainement pas empêché NVIDIA de vendre pléthore de GeForce à des mineurs ces dernières années.
Selon Micheal Kagan, directeur de la technologie chez NVIDIA, « les cryptomonnaies n’apportent rien d’utile à la société », selon des propos rapportés par The Guardian. Pour Micheal Kagan, la puissance de traitement des produits de l’entreprise est bien plus utile à d’autres secteurs, comme l’intelligence artificielle et les agents conversationnels type ChatGPT, qu’au minage de cryptomonnaies.
« Toutes ces crypto-monnaies nécessitaient un traitement parallèle. [Les GPU de NVIDIA] sont les meilleurs en la matière, alors les gens les ont utilisés à cette fin. Ils ont acheté beaucoup de matériel, puis tout ceci a fini par s’effondrer, parce que cela n’apporte rien d’utile à la société, contrairement à l’IA ». Micheal Kagan ajoute : « Je n’ai jamais pensé que [les cryptomonnaies] pouvaient apporter quelque chose de bon à l’humanité. Vous savez, les gens font des choses insensées, mais ils achètent vos produits, vous leur vendez des produits. Mais vous ne réorientez pas pour autant l’entreprise dans cette voie […] ».
Quand le PDG de NVIDIA promettait des GeForce abordables aux étudiants
Rien à la société, mais beaucoup à NVIDIA…
Nous supposons que ces propos font surtout référence à la situation de début 2021. À cette période, la pandémie de coronavirus, l’essor du télétravail et un boom des cryptomonnaies ont suscité une très forte demande, largement supérieure à l’offre. Conséquence logique, les prix des cartes graphiques se sont envolés, jusqu’à atteindre 318 % du prix recommandé pour les GeForce en mai 2021 selon les données de 3DCenter. NVIDIA en a bien sûr profité : le cours de son action a atteint sa plus haute valeur historique (329,85 dollars) en novembre 2021 et les revenus de l’entreprise ont fortement augmenté (NVIDIA enregistrait par exemple un CA record au 3e trimestre 2021).
Afin de s’assurer que les GeForce arrivent bien entre les mains des joueurs, NVIDIA avait lancé une série de GPU CMP HX (Cryptocurrency Mining Processor) puis ajouté un limiteur à certaines de ses GeForce RTX 3000 pour former une gamme LHR (Lite Hash Rate). L’entreprise répétait alors « GeForce Is Made for Gaming , CMP Is Made to Mine ». Les résultats n’ont pas forcément été à la hauteur de la volonté affichée. Dans tous les cas, il était absurde de reprocher à une entreprise à but lucratif de vendre ses produits, ou simplement de ne pas sélectionner ses clients. Rappelons aussi qu’AMD et Intel n’ont jamais envisagé le moindre mécanisme anti-minage sur leurs cartes graphiques.
A lire aussi, les actualités les plus récentes au sujet de NVIDIA et ses technologies :
- Black Friday : grosses promos sur les PC portables MSI avec jusqu’à -35% de remise
- RTX 5080 et 5090 : Nvidia préparerait un monstre de performances mais une déception est à prévoir
- Entre progrès douteux et promesses bidons, le cirque technologique continue : c’est le recap’ critique de la semaine !
- NVIDIA lorgne sur les PC IA et compte bien avoir sa part du gâteau dès 2025
Les cGPU, fer de lance de NVIDIA
Factuellement, signalons toutefois qu’en 2022, la SEC (Securities and Exchange Commission) a infligé à NVIDIA une amende de 5,5 millions de dollars au motif que l’entreprise « n’avait pas suffisamment informé les investisseurs de l’impact du minage sur la demande de GPU ».
Pour en revenir à l’intelligence artificielle, l’article de The Gardian rapporte que la première version de ChatGPT a été entraînée sur un supercalculateur armé d’environ 10 000 cGPU. La publication précise également que Microsoft a acquis des milliers de GPU NVIDIA A100 il y a une quinzaine de jours pour soutenir ses services Azure OpenAI et qu’Amazon et Oracle ont acheté respectivement 20 000 et 16 000 GPU H100 à NVIDIA pour leurs services cloud. Enfin, notez que Microsoft et NVIDIA ont également conclu un partenariat autour du métavers et de l’IA, qui se matérialisera notamment par l’ouverture de services cloud DGX Cloud et Omniverse Cloud via l’infrastructure Microsoft Azure.
Sources : The Guardian, CNBC