Redesign et non relooking
Dans ce dossier, nous n’allons pas parler des consoles « relookées » façon Nintendo 64 Pikachu — la plus réussie à notre sens — mais bien des « redesign » de consoles. Un redesign, c’est quand un constructeur prend une console en fin de vie et décide de modifier le boîtier pour relancer les ventes. C’est très courant chez Sony ou Nintendo, nous l’avons vu récemment avec notre dossier sur la PlayStation 3. Généralement, le changement de boîtier est aussi couplé à un changement matériel, pour limiter les coûts de production. Dans la majorité des cas, il s’agit de suppressions de fonctions qui sont peu utilisées et parfois de l’ajout de nouvelles technologies.
Ce dossier ne s’attarde pas sur les détails techniques mais bien sur les détails visuels et les modifications des produits. Pour découvrir ce que contenaient les consoles de notre enfance, nous avons publié un dossier sur les consoles portables, un dossier détaillés sur les consoles récentes et un dossier sur les consoles de salon plus anciennes.
L’Atari 2600 Jr.
Dès 1985, les constructeurs ont commencé à relooker des consoles. L’Atari 2600 a ainsi été vendue dans une nouvelle carrosserie sous le nom Atari 2600 Jr. Si la coque a été modifiée pour ressembler aux autres produits de l’époque, la console — vendue 50 $ — est compatible avec tous les jeux de la version originale.
La Master System 2
En 1990, Sega sort la Master System 2, une version moins onéreuse de la Master System originale. Compacte, la console noire a quelques fonctions en moins par rapport à sa grande soeur : l’emplacement pour les cartouches en forme de carte de crédit n’est plus de la partie, le connecteur pour les lunettes 3D a disparu et le bouton reset a été supprimé. La console a parfois été vendue avec des jeux directement en ROM. D’autres sociétés proposeront des versions modifiées de la console, comme au Brésil.
Atari Lynx 2
En 1991, Atari améliore la Lynx, avec la Lynx 2. Cette nouvelle version de la console corrige quelques erreurs du premier modèle : on peut enfin couper l’écran pour diminuer la consommation, même si c’est en fait le rétroéclairage qui est désactivé, l’autonomie déplorable est augmentée (on passe de 4 à 5 heures) et la sortie casque passe au stéréo. La console est aussi un peu plus légère. Pour le reste, la console ne change pas et tous les jeux sont compatibles.
La NES 2
Nintendo, à la fin de la vie de la NES, a proposé une version modifiée de la NES, sa console de salon. La NES 2 existe en deux versions : une pour le marché japonais, qui propose une sortie vidéo composite, et une pour le marché américain, qui propose une sortie vidéo RF. Les deux consoles sont proches au niveau de l’aspect, mais n’utilisent pas les mêmes cartouches. La NES 2 n’est jamais sortie en Europe, la France n’aura donc connu qu’une seule génération pour cette console mythique.
La MegaDrive 2
En 1993, Sega annonce une version modifiée de sa console MegaDrive, la MegaDrive 2 (Genesis 2 aux États-Unis). Cette version de la console change de design en supprimant la sortie jack qui était présente sur la première génération de la console. Cette console va aussi obliger Sega à proposer une seconde version de son lecteur de CD externe, le Mega CD. En effet, la nouvelle console n’est pas compatible avec la première génération du lecteur de CD. Une Genesis 3 sera aussi proposée aux États-Unis quelques années plus tard, vendue par une société tierce ayant une licence de la part de Sega.
Le Game Boy Pocket
En 1996, quelques années après le lancement du Game Boy (1989), Nintendo sort une nouvelle version de sa console portable. Le Game Boy Pocket est plus fin, plus léger et offre un écran de meilleure qualité. La diagonale est pratiquement la même (2,56 pouces contre 2,6 pouces) mais il utilise des cristaux liquides gris en lieu et place des cristaux verdâtres de la première version. L’autonomie est plus faible (10 heures) mais il ne nécessite que deux piles AAA contre 4 piles AA sur le modèle classique. Le Game Boy Pocket utilise aussi un nouveau câble pour la liaison entre deux appareils. La compatibilité entre le Game Boy et le Game Boy Pocket est totale.
La Super NES Jr.
En 1997 (1998 au Japon), Nintendo sort une nouvelle version de la très connue Super NES. La Super NES Jr. (parfois appellée Super NES 2) est peu onéreuse mais est incompatible avec quelques accessoires japonais et ne propose qu’une sortie composite, alors que les anciennes versions proposaient aussi du RGB ou une sortie RF.
La PS One
En 2000, Sony améliore sa console PlayStation. La PS One est une version plus compacte et moins onéreuse que la version originale. Elle abandonne le port d’extension permettant de relier plusieurs consoles et quelques accessoires, mais intègre la possibilité d’installer un écran de 5 pouces sur la console, la transformant en une console « transportable ». Elle a aussi été modifiée pour mieux gérer les protections.
Le Game Boy Advance SP
Un exemple très connu de relooking : le Game Boy Advance SP. Cette nouvelle version du Game Boy Advance de Nintendo est une grosse évolution de la console portable. En plus de changer radicalement le design, Nintendo a modifié plusieurs choses : on gagne un éclairage de l’écran, via des LEDs placées devant l’écran (ce n’est donc pas un rétroéclairage), une batterie en lieu et place des piles et — malheureusement — une prise audio propriétaire à la place de la prise jack 3,5 mm.
Point intéressant, le Game Boy Advance SP sera modifié quelques années plus tard (en 2005) avec un système d’éclairage différent : Nintendo passe des LEDs frontales à un rétroéclairage classique. Cette version, connue sous le nom de AGS-101, est recherchée pour la qualité de son écran.
Les jeux Game Boy Advance fonctionnent tous sur le Game Boy Advance SP.
La N-Gage QD
En 2004, Nokia essaye de relancer les ventes de sa console N-Gage en lançant la version QD. Cette nouvelle version change de design et limite les coûts de fabrication, au détriment de quelques fonctions. On perd ainsi la lecture de fichiers MP3, le tuner FM et la possibilité d’utiliser la console comme un périphérique de masse USB, il est donc nécessaire d’utiliser un lecteur de cartes MMC pour transférer des données sur la console. Le sigle QD signifierait « quaque die », soit « tous les jours » en latin. Notons enfin que l’autonomie est meilleure, la batterie offrant presque 20 % de capacité en plus.
La PS Two
En 2004, Sony relooke la PlayStation 2 avec la PS Two. La console est plus fine, plus légère et — comme souvent — enlève quelques possibilités. On perd l’emplacement pour un disque dur interne (nécessaire pour certains jeux) mais on gagne un connecteur Ethernet. Sony a aussi modifié l’intérieur de la console, en fusionnant le CPU et le GPU dans une seule puce. La console souffrira d’ailleurs de problèmes de compatibilités avec certains jeux. Elle va évoluer dans le temps en interne, avec notamment le passage d’une alimentation externe à une version interne. Rappelons qu’elle est toujours en vente.
Le Game Boy Micro
Seconde évolution du Game Boy Advance, le Game Boy Micro est une version très aboutie de la console. L’écran de 2 pouces est très lumineux, l’appareil est extrêmement compact et léger et la prise jack est de retour. Seul petit défaut, le Game Boy Micro est incompatible avec les jeux Game Boy et avec quelques accessoires Game Boy Advance qui utilisaient le processeur Z80.
La Nintendo DS Lite
En 2006, Nintendo annonce la DS Lite. Cette console est une évolution de la Nintendo DS classique et change très peu de choses. Nintendo a surtout amélioré le design de la console, plus fine et plus légère, et amélioré l’autonomie de la batterie. Elle passe de 850 mAh à 1 000 mAh et Nintendo a aussi ajouté plusieurs valeurs de rétroéclairage au niveau de l’écran, ce qui permet de diminuer la consommation. La compatibilité entre la Nintendo DS et la Nintendo DS Lite est d’ailleurs totale.
La PSP 2000
En 2007, Sony va — pour la première fois — modifier la console PSP. Cette première déclinaison porte le nom de PSP 2000, ou PSP Slim & Lite. Si la console est plus petite, plus légère et — avouons-le — plus cheap, elle apporte aussi quelques améliorations techniques. Premièrement, la mémoire vive et la mémoire vidéo passent de 32 à 64 Mo, ce qui est indispensable pour certains programmes. Deuxièmement, la console propose une sortie vidéo, en composite, composante ou S-Video. Enfin, il est possible de charger la console en USB, ce qui est pratique. Dans les autres modifications, notons l’absence de port infrarouge et une batterie qui passe de 1 800 mAh à seulement 1 200 mAh.
La Nintendo DSi
La Nintendo DSi, si elle est vendue comme une évolution de la Nintendo DS, peut être vue comme une nouvelle console : on a un processeur deux fois plus rapide, plus de mémoire vive, plus de mémoire interne (256 Mo), un emplacement pour des cartes SDHC (et donc la possibilité de télécharger des jeux) et même deux capteurs pour des photos. Dans les autres modifications, Nintendo a supprimé le connecteur pour les jeux Game Boy Advance et donc cassé la compatibilité avec quelques accessoires qui utilisaient le port.
La PSP 3000
La PSP 3000 est la seconde évolution de la console. Elle reprend le design de la PSP 2000 mais modifie quelques points. Le plus important est évidemment un écran de bien meilleure qualité, avec une amélioration de la dalle et du temps de réponse. La sortie vidéo est aussi nettement mieux gérée et — petit bonus — cette version de la console intègre un microphone, un accessoire utilisé dans certains jeux et optionnel sur les versions précédentes.
La Nintendo DSi XL
En 2009, Nintendo modifie sa console DSi pour proposer la DSi XL. Cette évolution offre — comme son nom l’indique — un plus grand écran. Les écrans passent de 3,25 pouces à 4,2 pouces et la batterie passe de 840 mAh à 1 050 mAh. La console est vendue comme la première « portable de salon » et c’est un succès pour Nintendo.
La PSP Go!
En 2009, Sony relooke et modifie la PSP, avec la PSP Go!. Ce modèle est un échec, pour plusieurs raisons. Sony a réduit l’écran, modifié l’ergonomie et — surtout — parié sur la distribution dématérialisée des jeux. La PSP Go! ne propose que 16 Go de mémoire interne et supprime le lecteur d’UMD, le format utilisé pour distribuer les jeux. La console est onéreuse, peu pratique et apporte quelques limitations comme un connecteur USB propriétaire ou une batterie qui n’est pas amovible.
La PlayStation 3 Slim
En 2009, Sony lance la PlayStation 3 Slim. Après quelques modifications de la console classique (moins de ports USB, plus de compatibilités PlayStation 2), la PlayStation 3 évolue. La Slim n’a que deux ports USB, ne lit pas les SACD et ne dispose pas d’un lecteur de cartes. Elle améliore par contre la sortie HDMI, qui est compatible avec la technologie CEC avec cette version de la console.
La Xbox 360 S
En 2010, Microsoft annonce une nouvelle révision de la Xbox 360, la version S. Plus compacte, la console améliore quelques points : elle propose une sortie HDMI (absente de la toute première version), une sortie audio optique, cinq ports USB (au lieu de trois), du Wi-Fi intégré et une prise dédiée à un accessoire, Kinect. La console intègre aussi 4 Go de mémoire flash dans certains cas et est évidemment moins onéreuse à produire. Le CPU et le GPU sont gravés plus finement sur ce modèle. C’est la console vendue actuellement.
La PSP e1000
Le dernier relooking de la PSP est un succès : la e1000 (alias Street) est une version peu onéreuse de la console, vendue 100 €. Elle prend le chemin inverse de la PSP Go! : elle ne se connecte pas à Internet mais propose un lecteur dUMD et des jeux à bas prix. La console est un succès pour Sony, malgré ses limites.
La Nintendo 3DS XL
Récemment, Nintendo a sorti une nouvelle version de sa console 3DS, la 3DS XL. Les écrans passent de 3,5 pouces à 4,9 pouces environ, la batterie prend un peu de poids (de 1 300 mAh à 1 750 mAh) et le chargeur n’est plus livré. La console est compatible avec tous les jeux Nintendo 3DS, même si quelques accessoires ne sont plus compatibles. Petit plus, Nintendo livre une carte SDHC de 4 Go avec la console.
La PlayStation 3 Super Slim
La PlayStation 3 Super Slim, sortie en 2012, est encore une évolution de la PlayStation 3. Cette nouvelle version est plus fine et intègre du Wi-Fi à la norme 802.11n. Moins onéreuse, elle intègre soit un disque dur soit — une première sur la PlayStation 3 – 12 Go de mémoire flash en interne.
La Wii Mini
Terminons avec la dernière console « relookée » qui est apparue dans nos magasins : la Wii Mini. Cette évolution de la Wii est sortie en décembre 2012 uniquement sur certains marchés, dont le Canada. Elle ne possède qu’un seul port USB, supprime le Wi-Fi et le lecteur de cartes SD et — comme toutes les Wii sorties après 2011 — la compatibilité avec le Game Cube.
Les derniers articles