Les États-Unis veulent couper les approvisionnements de Huawei

L’administration américaine prend de nouvelles mesures pour empêcher la firme chinoise de se fournir auprès de TSMC.

Alors que les État-Unis s’apprêtent à vivre une crise sanitaire d’importance en raison de la pandémie de coronavirus dans les prochaines semaines, le gouvernement américain n’en oublie pas pour autant sa guerre commerciale avec la Chine. Un feuilleton qui a pris de l’ampleur en mai 2019, avec la mise de Huawei sur liste noire. Si au cours de l’été de la même année, Donald Trump avait autorisé certains échanges pour calmer le jeu avec Huawei, son gouvernement vient d’annoncer de nouvelles mesures. Celles-ci imposent plus de contraintes aux entreprises étrangères pour fournir des puces au géant chinois.

Image 1 : Les États-Unis veulent couper les approvisionnements de Huawei

Concrètement, les entreprises étrangères qui utilisent des équipements américains doivent obtenir une licence des États-Unis. Selon certaines sources, la nouvelle règle a été prise pour entraver précisément la fabrication par le fondeur taïwanais TSMC de SoC pour les smartphones de la filiale HiSilicon de Huawei. Or, le process de fabrication en 7 nm est primordial pour les modems et les SoC 5G. Les taux élevés d’émission et de réception de données de la 5G requièrent en effet une certaine puissance de calcul qui, pour rester dans les normes de TDP des smartphones haut de gamme, impose une finesse de gravure de pointe.

Des mesures contre-productives pour certains

Actuellement, les fondeurs chinois sont toujours en retard sur les firmes concurrentes que sont Samsung et TSMC. On estime que SMIC, le plus grand fondeur chinois, a un retard d’environ 3 ans sur TSMC. Mais l’entreprise progresse vite et table sur le 7 nm d’ici la fin d’année. De plus, certains experts pensent que ces mesures sont en réalité contre-productives, y compris pour les entreprises américaines. C’est également la position du Pentagone, qui a exprimé sa désapprobation au sujet d’un durcissement des sanctions contre les sociétés chinoises en janvier dernier. Doug Jacobson, un avocat spécialisé dans le commerce, estime que “cela va avoir un impact bien plus négatif sur les entreprises américaines que sur Huawei, car Huawei va développer sa propre chaîne d’approvisionnement. En fin de compte, Huawei trouvera des alternatives”.

Surtout, on espère pour les citoyens américains que cette décision n’entraînera pas une réaction de la Chine dans d’autres secteurs. Il y a quelques semaines, la presse chinoise mentionnait par exemple une possible réduction de l’envoi de masques de protection vers les États-Unis en guise de représailles.

Source : Reuters