Introduction
L’incroyable réussite de Blizzard en tant que développeur repose sur trois franchises : Warcraft, StarCraft et Diablo. L’univers de Warcraft a été exploité de façon constante au fil des années, StarCraft a eu droit à une suite il y a un peu moins de 2 ans tandis que la dernière extension de Diablo est sortie il y a plus de dix ans. En effet, Diablo II : Lord Of Destruction a été commercialisé le 29 juin 2001.
A l’image des autres jeux de Blizzard, Diablo II a su maintenir une base de joueurs fidèles sur un peu plus d’une décennie. Mieux encore, le titre a su renouveler une partie de son public, bien aidé en cela par ses modes en ligne. Il semble que le temps, la faible résolution ainsi que des graphismes datés n’aient pas porté préjudice à ce qui reste un gameplay d’orfèvre.
Pour notre plus grand bonheur, Blizzard a finalement décidé de donner une suite à Diablo II, laquelle promet notamment de s’affranchir des limitations techniques et visuelles d’il y a 10 ans. Diablo III est enfin disponible depuis le 15 mai et semble établir des records de vente.
Il faut reconnaitre que nous étions quelque peu sceptiques en lançant Diablo III pour la première fois : en plus d’attentes considérables, bon nombre de titres auxquels on jouait il y a 10 ans n’ont presque plus d’intérêt. Concrètement, notre crainte était de ne pas être aussi emballés qu’à l’époque avec un hack’n’slash en vue isométrique où l’on passe le plus clair de son temps à torturer sa souris. Le jeu a d’ailleurs commencé par nous sembler assez poussif, mais au fil des niveaux gagnés ainsi que l’accès à des pouvoirs de plus en plus grands, nous avons perdu le fil du temps. A vrai dire, la recherche de meilleurs objets, nouvelles capacités et enfin d’or au travers de nouveaux donjons aléatoires sont des mécaniques indémodables.
Diablo III fait tellement sentir le lien de parenté avec ses prédécesseurs que l’on a l’impression de reprendre une partie après une (longue) pause. Bien entendu, presque tout a été modifié et amélioré : on a ainsi de nouvelles classes de personnages, les dialogues sont plus abondants et utiles, il est désormais possible de créer des objets et le jeu est sublime. Néanmoins, les mécaniques de base sont celles du premier Diablo tel que nous l’avons connu et apprécié, ce qui nous semble être une bonne chose.
S’agissant des graphismes, si Warcraft et StarCraft partagent un style « dessin animé » avec des couleurs vives, Diablo tranche assez radicalement avec une apparence plus dure qui donne l’impression d’un certain réalisme. Tout comme ses deux prédécesseurs, Diablo 3 emploie une caméra d’angle fixe : il n’est donc pas question de zoomer/dézoomer.
L’immense succès commercial de Diablo III est déjà couru d’avance. Reste à voir quel type de configuration nécessite-t-il pour une bonne expérience de jeu.
Qualité d’image et paramètres
Six réglages permettent d’ajuster les graphismes du jeu : qualité des textures, qualités des ombres, physique, densité des détails au sol, anti-aliasing ainsi qu’une option pour minimiser les effets visuels.
Le GIF suivant permet de se rendre compte de l’écart entre les réglages les plus faibles et les plus élevés (anti-aliasing activé, textures au maximum) :
Contrairement à StarCraft II, l’écart n’est pas franchement flagrant. Outre l’absence totale d’ombres, on peut voir qu’il manque des éléments au sol avec les réglages les plus faibles. Cependant, une capture ne permet pas de tout prendre en compte, comme par exemple la gestion de la physique.
Le plus important ici est de savoir qu’à défaut de pouvoir pousser tous les paramètres de Diablo III au maximum, on ne perd pas grand-chose en jouant avec des paramètres minimum.
Configuration du test
Comme d’habitude, nous avons pris soin d’intégrer un large panel de cartes graphiques, allant aujourd’hui des modestes Radeon HD 6450 et GeForce GT 210 jusqu’aux HD 7870 et GTX 580. Les configurations bi-GPU seront également représentées par un SLI de GTX 460 et un CrossFire de HD 6850.
A défaut d’avoir toutes les cartes nécessaires à cet article, nous avons sollicité Zotac que nous remercions pour le prêt des GeForce qui suivent :
Zotac Synergy GeForce 210 DDR3
Clairement entrée de gamme, cette GeForce 210 a le mérite d’embarquer de la DDR3 (et non de la DDR2 comme sur d’autres modèles basés sur le même GPU) ainsi qu’un dissipateur passif complètement silencieux. Elle affiche en outre des fréquences de 520 MHz au niveau GPU et 1066 MHz pour la mémoire avec un bus 64 bits. Il sera donc intéressant de voir si une carte aussi modeste permet de jouer à Diablo III avec les réglages les plus faibles.
Zotac GeForce GT 440 GDDR5
Alors que la plupart des GeForce GT 440 embarquent de la DDR3, Zotac a choisi d’équiper ce modèle d’1 Go GDDR5. Son GPU cadencé à 810 MHz et sa mémoire à 3200 MHz sur un bus 128 bits lui permettent de concurrencer la Radeon HD 6670 (DDR3). De plus, elle ne nécessite pas de connecteur d’alimentation PCIe.
Zotac AMP! GeForce GTX 550 Ti
Comme toutes les cartes AMP! chez Zotac, ce modèle propose un généreux overclocking d’origine avec un GPU cadencé à 1 GHz contre 900 MHz pour les cartes de référence. Il s’agit de la GTX 550 Ti la plus performante avec la Sonic Edition de Palit.
Zotac Synergy GeForce GTX 460
Proposant les fréquences du modèle de référence, cette GTX 460 se distingue par son but mémoire d’une largeur de 192 bits contre 256 bits pour la première vague de GTX 460.
Du fait que nous n’avons reçu qu’un seul exemplaire, elle n’a été utilisée que pour les tests mono-GPU. Le SLI de GTX 460 est quant à lui assuré par deux cartes s’appuyant sur un bus 256 bits, lesquelles ont quasiment disparu du commerce.
Zotac AMP²! GeForce GTX 580
Ses 815 Mhz au niveau GPU et 1025 Mhz pour la mémoire font de la Zotac AMP²! une des trois GTX 580 les plus performantes après la Gigabyte SOC et l’EVGA Classified. Elle se distingue en outre par 3 Go de GDDR5 (contre 1,5 Go pour le modèle de référence) ainsi qu’un dissipateur Zalman VF-3000 particulièrement efficace en termes de refroidissement et nuisances sonores.
Notons que toutes les cartes sont ramenées aux fréquences de référence pour être représentatives de la majorité des modèles disponibles dans le commerce.
A défaut d’avoir un utilitaire de benchmark intégré au jeu, nous nous sommes à nouveau appuyés sur FRAPS. Un test fiable et reproductible a pu être établi sur la base d’un déplacement de 40 secondes dans Old Tristram, depuis le portail jusqu’au début du niveau puis inversement.
Composants | ||||||||
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Processeur | Intel Core i7-3960X (Sandy Bridge-E), 3,3 GHz @ 4,25 GHz, hexacore, LGA 2011, 15 Mo de cache L3 partagés, Hyper-Threading activé. | |||||||
Carte mère | ASRock X79 Extreme9 (LGA 2011), chipset Intel X79 Express | |||||||
Réseau | Contrôleur LAN Gigabit intégré | |||||||
DRAM | Corsair Vengeance LP PC3-16000, 4 x 4 Go, 1600 MT/s, CL 8-8-8-24-2T | |||||||
Cartes graphiques | GeForce 210 1 Go DDR3 GeForce GT 440 512 Mo GDDR5 GeForce GTX 550 Ti 1 Go GDDR5 GeForce GTX 460 192 bits 768 Mo GDDR5 GeForce GTX 580 3 Go GDDR5 2x GeForce GTX 460 256 bits 1 Go GDDR5 (SLI) Radeon HD 6450 512 Mo GDDR5 Radeon HD 6670 512 Mo DDR3 Radeon HD 6770 1 Go GDDR5 Radeon HD 6850 1 Go GDDR5 Radeon HD 7870 2 Go GDDR5 2x Radeon HD 6850 1 Go GDDR5 (CrossFire) | |||||||
Stockage | Samsung 470 256 Go (SSD) | |||||||
Alimentation | ePower EP-1200E10-T2 1200 Watts ATX12V, EPS12V | |||||||
Logiciels et pilotes | ||||||||
OS | Microsoft Windows 7 64 bits, Service Pack 1 | |||||||
DirectX | DirectX 11 | |||||||
Graphiques | Catalyst 12.4 WHQL, ForceWare 296.10 WHQL | |||||||
Benchmarks | ||||||||
Diablo III Beta | Déplacement de 40 secondes dans Old Tristram sous FRAPS |
Benchmarks : détails minimum
Pour les benchmarks qui suivent, les réglages sont baissés autant que possible à l’exception de la qualité des textures que nous maintenons délibérément à un niveau élevé.
La GeForce 210 DDR3 est la seule carte à la peine en 1280×1024 : la Radeon HD 6450 parvient à se maintenir au-delà de 30 ips tout au long du test tandis que les autres cartes affichent systématiquement des performances supérieures à 60 ips.
En 1680×1050, la Radeon HD 6450 passe en dessous du minimum de 30 ips. On pourrait toutefois considérer que les 26 ips affichés dans le pire des cas sont suffisants pour ce hack’n’slash.
Une fois arrivés en 1920×1080, la Radeon HD 6450 est trop juste, d’autant plus qu’une vraie partie se traduira par quelques séquences plus chargées que notre benchmark. Les 4 autres cartes affichent une fois encore des performantes satisfaisantes voir idéales dans le cas des HD 6770 et GeForce GTX 550 Ti.
Diablo III n’est donc vraiment pas gourmand avec des détails minimum (rappelons que les textures ont été maintenues à un niveau élevé). La Radeon HD 6450 représente toutefois le minimum pour jouer en 1680×1050.
Benchmarks : détails maximum
Ici, tous les réglages sont poussés au maximum avec anti-aliasing.
Alors qu’elle s’était bien comportée jusqu’ici, la GeForce GT 440 rentre dans le rang et ne parvient plus à se maintenir à un minimum de 30 ips. Toutes les autres cartes passent le test avec succès, notamment les deux configurations bi-GPU qui affichent des performances de haut vol.
Notons que la Radeon HD 6770 s’avère ici supérieure à la HD 6850. Nous avons bien entendu répété le test à plusieurs reprises pour confirmer qu’il y avait une erreur mais rien n’y a fait : la HD 6770 obtient d’excellentes performances avec un niveau de détails maximum à cette résolution. Sans que l’on puisse expliquer pourquoi, elle parvient à rester au coude à coude avec la HD 6850 au fil de la montée en résolution jusqu’en 2560×1600 inclus.
En toute logique, la GT 440 ne se porte pas mieux en 1680×1050 tandis que la majorité des cartes se maintiennent à plus de 60 ips en toutes circonstances.
En 1920×1080, la HD 6670 commence à sentir le couperet venir bien qu’elle permette encore de jouer dans des conditions acceptables. A partir de la GTX 460 192 bits et au-delà, on peut parler d’expérience de jeu idéale.
La GTX 550 Ti ne montre des signes de faiblesse qu’à partir de 2560×1600. Plus globalement, on apprécie le fait qu’une carte comme la HD 6770 soit suffisante pour rendre Diablo III fluide dans ces conditions.
Benchmarks : CPU
Au-delà des performances graphiques, il est intéressant de voir à quel point Diablo III est gourmand en ressources processeur, d’autant plus que les tests GPU ont été exécutés avec un Core i7-3960X qui met les cartes graphiques dans un contexte idéal.
Pour y voir plus clair, nous sommes passés successivement sur un Core i5 Sandy Bridge, un Phenom II X4 et enfin un FX-4100 tout en jouant sur leurs fréquences.
Avec un niveau de détails maximum et l’anti-aliasing activé, un Phenom II X4 à 2 GHz suffit à atteindre un minimum de 80 ips lorsqu’il est associé à une GTX 580 en 1920×1080. Par ailleurs, on ne peut s’empêcher de remarquer qu’à fréquence égale, ce même Phenom II surpasse le FX-4000.
Diablo III n’a clairement pas besoin d’un processeur très puissant.
Tous les processeurs sont ici cadencés à 3 GHz. Bien que le Phenom II X2 soit en retrait, on voit qu’il suffit à atteindre un minimum de 76 ips. Le Pentium G860 se rappelle à notre bon souvenir : il nous avait déjà impressionnés il y a un peu plus de trois mois à l’occasion du comparatif de processeurs à moins de 200 euros et prouve une fois de plus qu’il constitue un excellent rapport performances/prix.
Le constat ne change pas : Diablo III n’est pas le jeu qui va poser des problèmes de ressources processeur.
Conclusion
Diablo III est donc tout sauf un jeu gourmand, mais il ne faudrait pas pour autant croire que le hack’n’slash de Blizzard sera fluide sur toutes les configurations, a fortiori lorsque l’on pousse les réglages graphiques.
Même avec un niveau de détails minimum, une GeForce 210 s’avère insuffisante, alors qu’une Radeon HD 6450 permettra d’aller jusqu’en 1680×1050. Pour une bonne expérience de jeu en 1080p, il faut se tourner vers une GT 440 ou une HD 6670.
Cette même HD 6670 permet d’obtenir un minimum de 30 ips lorsque l’on pousse les détails au maximum avec anti-aliasing en 1920×1080, tandis qu’une GTX 460 192 bits ou une Radeon HD 6770 permettent d’atteindre 35 ips a minima en 2560×1600.
Passé la question de la carte graphique, il n’y a presque aucun souci à se faire du côté processeur : avec un Phenom II X2, notre GTX 580 parvenait tout de même à atteindre 75 ips en 2560×1600 dans le pire des cas de figure. Une carte graphique moins performante ne souffrira donc d’aucun goulet d’étranglement.
Ceci est logique dans la mesure où Diablo III ne s’appuie pas vraiment sur une intelligence artificielle très poussée : les morts-vivants se ruent tout simplement vers nous pour attaquer sans stratégie particulière.
Que dire du jeu en lui-même ? Malgré sa simplicité, Diablo III est aussi addictif que ses prédécesseurs. Bien que nous ayons pu avoir quelques réticences avant de repartir pour un festival de clics, le fait est que Blizzard maitrise parfaitement le genre au point d’avoir poussé toute la rédaction à l’achat dès la sortie du jeu.
Pour finir, soulignons que les Catalyst 12.4 posent problème avec les anciennes Radeon (HD 2400, 2600, 2900, 3400, 3600 et 4500), ce qui se traduit par des bugs graphiques (cf notre actualité Les Catalyst 12.4a corrigent un bug sous Diablo III).