L’ordinateur des missions Apollo en détail

Il y a quelques jours, le premier homme à avoir posé le pied sur la lune est décédé. Et si on en profitait pour parler de l’ordinateur qui a servi durant les missions Apollo entre 1969 et 1972 ?

L’ACG (Apollo Guidance Computer) était utilisé en double dans la majorité des missions (sauf une) : un dans le module lunaire et un dans le module de commande. Chaque processeur était composé de 2 800 transistors — dans la version envoyée sur la lune avec Apollo 11 — et était couplé à de la mémoire. On trouvait 36 864 « mots » de mémoire ROM (non effaçable) et 2 048 « mots » de mémoire effaçable (équivalente à de la RAM). La mémoire en question est à base de ferrite magnétique, une technologie qui n’est plus utilisée. Nous avons mis le mot « mots » entre guillemets pour une bonne raison : l’ordinateur travaillait en 16 bits pour les données, avec 15 bits effectifs par mots, le dernier étant utilisé pour la parité.

Image 1 : L'ordinateur des missions Apollo en détail Image 2 : L'ordinateur des missions Apollo en détail

Dans nos unités, on parlerait donc de 552 960 bits, soit environ 69 ko ou 67 kio (et 3,84 ko pour la mémoire de travail).

Pour le processeur, un quartz à 2,048 MHz donnait la fréquence de base, divisée par 2 pour la fréquence effective du processeur. La consommation en charge était d’environ 70 W et elle passait à environ 10 W en veille. Le système d’exploitation était évidemment codé en assembleur et les astronautes avaient accès à un clavier et un écran comme périphériques d’entrée/sortie.

Terminons par la taille et le pois : 61 x 32 x 17 cm pour 32 kg…

Pour information, si les caractéristiques semblent faibles, il faut prendre en compte l’époque (les années ’60) et les contraintes de l’espace. Un appareil plus récent comme le rover Curiosity n’est pas non plus à la pointe de la technologie de 2012, comme nous l’avons vu.