Ma vie d’overclockeur : quatre français racontent leur compétition

MVO : épisode spécial compétition

Alors que le rideau vient d’être tiré sur le troisième trimestre 2017, de nombreuses compétitions sont arrivées à leur terme et l’overlocking français a une fois de plus brillé. Nous vous proposons donc, avec le support de la FFOC (Fédération Française d’Overlocking), un épisode spécial. Celui-ci ne sera pas centré sur moi, Wizerty, mais sur mes amis et membres de la FFOC qui ont porté le drapeau tricolore sur plusieurs podiums.

Quel est leur parcours ? Pourquoi l’overlocking fait battre leur cœur, à quel prix sont-t-ils parvenus à leur fin ? Autant de questions auxquelles ils répondront dans les pages à venir.

Le contexte

Si vous êtes un lecteur assidu des MVOC, vous connaissez sans doute HWBOT. Dans le cas contraire, pour faire simple, disons qu’il s’agit d’une base de données très riche qui permet de comparer les performances de votre machine à celles de milliers d’autres utilisateurs.

À lire avant tout :
 Ma Vie d’Overclockeur, Episode 5 : championnat et leçons d’OC à la Gamers Assembly
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Ma Vie d’Overclockeur, Épisode 4 : mon bref record du monde sous Cinebench !
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Ma Vie d’Overclockeur, Épisode 3 : mon meilleur Intel Core i7-7700K @ 6,7 GHz
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Ma Vie d’Overclockeur, Épisode 2 : gagner la compétition RealBench Challenge II
– Ma Vie d’Overclockeur, Épisode 1 : gagner la compétition RealBench Challenge I

Pour peu que vous ayez un tempérament de compétiteur, il n’en faut pas plus pour venir titiller votre ego. Vous avez fait 448 points alors que votre collègue à un score de 450 ? Cela ne va pas se passer comme ça ! La guerre est déclarée !

Les compétitions

Image 1 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

En plus des classements normaux, des compétitions sont organisées. Leur durée peut aller de quelques jours à plusieurs mois. Ces épreuves peuvent être régies par des règles restreignant le type de matériel utilisé, la marque de celui-ci, l’origine des personnes pouvant y participer… On pourra participer à une compétition qui dure un mois, ouverte aux européens uniquement, et qui autorise les participants à utiliser un processeur à deux coeurs seulement.

Les ligues

Dernier point qui a son importance pour la suite, tous les overclockeurs ne disposent pas des mêmes armes ni de la même expérience. HWBOT a donc créé plusieurs ligues pour permettre à chacun de pouvoir briller.

La ligue Rookie par exemple est ouverte uniquement aux overclockeurs avec moins de trois mois d’expérience. Passé ce délai, ils sont transférés en Novice, où ils pourront faire leurs preuves durant un an. Le passage en Enthusiast se fait alors automatiquement. D’autres ligues existent et leur accès dépend essentiellement de votre système de refroidissement. Si vous avez fait le tour des ventirads et des watercooling, il est alors temps de passer à des moyens plus extrêmes, c’est d’ailleurs cette ligue Extrême qui regroupe les utilisateurs ayant sauté le pas de l’overlocking sous azote liquide (-196°C). Tout au sommet, la ligue Elite ou se retrouvent généralement les « vieux » briscards.

Voici le témoignage de plusieurs participants dans ces différentes ligues. Messieurs faites-nous vibrer !

Ligue Rookie Rumble (Novice)

Moi c’est Skylead, pour vous servir. J’ai 23 ans et je suis conducteur de trains dans la vie de tous les jours. J’ai découvert l’OC il y a de ça 5 ans, sans vouloir me lancer dedans, pensant que c’était une activité réservée à l’élite. Je m’étais renseigné sur le sujet à l’occasion du montage d’un de mes PC, juste pour le plaisir de le pousser dans ses retranchements.Image 2 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

Fin août/début septembre, il me prend l’envie de me monter une machine, et de fil en aiguilles, j’ai découvert la FFOC (Fédération Française d’OverClocking), puis je me suis mis le défi de décrocher une bonne place à la Rookie Rumble. J’ai décidé de m’y mettre par amour des beaux gros chiffres, et l’envie de maîtriser cette discipline (il fallait bien commencer un jour !).

Rookie Rumble #48

Image 3 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

C’est une compétition réservée aux débutants en overclocking (ayant moins de trois mois d’ancienneté sur le site HWBOT à son actif), avec quasiment aucune limitation dans le matériel, mais nous n’avons le droit qu’à des refroidissements à température ambiante (ventirad, AIO, watercooling custom). Ce sont les méthodes de refroidissement qui m’ont attiré en premier lieu, ce qu’il était possible de faire une fois affranchi de la limite imposée par l’effet joule m’a tout de suite impressionné, et puis au fur et à mesure, seule la performance m’a intéressé.

Après plusieurs heures de discussion avec différentes personnes, je me lance, on monte le processeur un peu plus haut en fréquence que pour son utilisation de tous les jours, et on lance le premier test : XTU. Les résultats ne sont pas mauvais, mais sont loin d’être ce que j’avais imaginé, et encore plus loin de la première place. J’étais certain d’avoir un bon CPU, quelque chose ne va pas, je me lance donc dans une quête d’informations, et c’est grâce à mes récentes rencontres et une documentation assez poussée sur Internet que je cerne le soucis, et c’était la RAM. Je me suis donc équipé pour l’évènement : nouvelle carte mère, nouveau kit de RAM et là c’est tout de suite mieux !

En effet pour pouvoir pousser la RAM dans ses retranchements, le kit à lui seul ne suffit pas, il faut que la carte mère arrive à suivre, et aussi le contrôleur mémoire intégré au processeur. Pour mon cas je partirai sur un kit de G.Skill 3600 C16, et une Asus Maximus VIII Impact.

En cours de compétition, on me propose de participer à une Bench Party, un petit rassemblement d’overclockers, et je me suis dit que c’était l’occasion de mêler l’agréable à l’encore plus agréable : faire ça avec des gens sympathiques.

Pour résumer, bonne grosse prise de tête sur XTU, ainsi que l’utilisation de la nouvelle carte mère, optimisée pour la ram, mais de prise en main peu aisée pour un néophyte (en gros, il faut tout configurer à la main, sinon il y aura forcément quelque chose qui ne va pas).

Une fois XTU effectué avec une deuxième place (8h quand même !), la board est prise en main, et les deux dernières épreuves coulent de source, en moins d’une heure la première place était acquise sur ces deux dernières.

A mon entrée dans la compétition, il ne me restait que deux semaines pour faire mes scores. Il restait ensuite une semaine à attendre les résultats finaux, le suspense étant à son comble, les autres participants ayant peut-être de meilleurs scores en réserve, ou encore de nouveaux adversaires pouvant se joindre à la compétition.

Mes résultats

  • Deuxième au premier stage, à savoir XTU

Image 4 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

  • Premier au deuxième stage, qui se trouve être un Geekbench 4 sur un seul cœur

Image 5 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

  • Premier sur le dernier stage, x265 1080p

Image 6 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

Classement final

Image 7 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

Pas mal pour une première fois ! Mais maintenant j’en veux plus, et c’est très vite devenu une de mes occupations principales.

Mon meilleur souvenir de cette compétition restera la Bench Party chez mon camarade, sieur Patate, et la délicieuse raclette que nous avons mangé. Pour le côté overclocking exclusivement, je dirais que c’est ce fameux score qui m’a fait prendre pas mal d’avance, et décroché une troisième place mondiale sur ce processeur.

Division 5 (Confirmé)

Hello ! Moi c’est Patate, 25 ans, alors pourquoi Patate ? Certains d’entre vous connaissent surement le Patator, pour les autres, le Patator est tout simplement un lance pomme de terre artisanal, le but ? Aucun. Juste tirer un morceau de pomme de terre le plus loin possible, j’ai fabriqué le mien à l’âge de 13 ans, et depuis les amis et la famille m’appellent Patate, ce n’est plus un pseudo c’est devenu un surnom.

Image 8 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

J’ai découvert l’overclocking pour la première fois lorsque j’ai monté ma première config, ce n’était pas une machine de guerre alors j’ai voulu lui donner un petit coup de pouce pour mieux s’en sortir sur les jeux. Un beau jour, j’ai voulu en connaitre un peu plus, c’était il y a maintenant 4 ans, je me suis alors procuré un peu de matériel pour ne pas flinguer ma configuration de tous les jours.

En montant juste la fréquence je m’amusais, voir un gros chiffre c’était drôle, mais j’avais l’impression de tourner en rond, il me manquait quelque chose pour pouvoir vraiment m’amuser. Au final, l’overclocking a vraiment pris de l’importance pour moi en rejoignant sa communauté ! L’aventure pouvait commencer !

Un an plus tard, j’étais classé 108ème de la ligue Extreme avec un total de 754,9 points. J’ai alors voulu commencer les compétitions et passer au niveau supérieur. La Gamers Assembly 2017 à Poitiers était alors une bonne occasion pour renforcer mes connaissances en overclocking. Par la suite j’ai participé à la Division 5 round 2 (Division ouverte à tout le monde, mais avec du matériel limité). Malgré mes bons résultats, j’ai terminé 11ème suite à une erreur de jeunesse. Un score était incomplet, il a donc été supprimé, pénalisant de façon significative mon classement.

Division 5 round 3, l’heure de la revanche

Image 9 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétitionMe voilà à nouveau sur la division 5, fort de mes erreurs passées, je compte bien remporter cette nouvelle édition.

Pourquoi la Disivion 5 ? Grâce à Niuulh, alors 13ème de la League Extreme, qui m’a donné l’envie de gagner cette Division et qui m’a fourni le matériel nécessaire pour y participer. La Division 5 est autorisée seulement aux personnes disposant d’un processeur AMD de série-A (APU A12, A10, A8, A6, A4 et Athlon x2 ou x4). Pour ma part j’ai participé avec un A10-7870K monté sur une Asus Crossblade Ranger.

La compétition comporte 5 Stages (épreuves), dont trois 2D et deux 3D.

  • Stage 1 : Wprime 32M

  • Stage 2 : Geekbench Single Core

  • Stage 3 : 3DMark01

  • Stage 4 : 3DMark05

  • Stage 5 : Cinebench R11.5

Pour le petit délire, avant de vous expliquer ma bataille, il faut savoir que Niuulh me parlait de la Division 5 depuis le 20 juillet, mais je me suis seulement mis dessus le 20 septembre, c’était loin d’être gagné… Les 20 kg de glace carbonique arrive, il ne reste que 3 jours avant la fin, il ne faudra donc pas traîner !

Wprime 32M

Pour ce petit Wprime 32M, rien de bien compliqué. Ce benchmark étant uniquement dépendant de la puissance du processeur, la RAM ne nous sera d’aucune utilité, pas besoin de la monter en fréquence. On installe Windows XP, on isole la carte mère Crossblade, on pose le godet (réceptacle pour la carboglace, posé sur le processeur) et on monte les tensions ainsi que  la fréquence. Il n’y a plus qu’à laisser le processeur faire son travail !

Ayant le meilleur A10 d’HWBOT, j’ai réussi à faire mon run à 5500 MHz !

Image 10 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétitionL’avantage, c’est que cette architecture à un ColdBug à -90°C (+ ou – en fonction des CPU), mais le désavantage de mon CPU et qu’il a un CBB (ColdBugBoot) à -35°C, donc en dessous, si je crash, je dois réchauffer pour redémarrer. Second avantage, la glace carbonique, peu coûteuse, me donne accès à une température de -80°C, proche de la température idéale pour mon CPU !

Sans trop de difficulté je prends la première place pour ce stage avec un temps de 8,64 seconde.

Image 11 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

Geekbench 3 Single Core

Là c’est une autre histoire… Pour ce stage, j’ai voulu utiliser mon Athlon X2 370K, une architecture qui monte bien plus haut en fréquence que les Godavari. Le processeur a réussi à atteindre 7300 MHz en fréquence max, sauf que ce dernier n’a pas apprécié les 2 V sous glace carbonique et a rendu l’âme le 25 septembre aux alentours de 12h00. Espérons que cela ne sera pas trop pénalisant pour le reste de la compétition, j’aurais sûrement réussi à faire un bien meilleur score avec ce dernier.

Les ennuis continuent…

La carte mère que je possédais a été endommagée et a perdu le dual channel lors d’une précédente session sous chiller. Cela est très handicapant, ce benchmark ayant un score très dépendant de la bande passante mémoire vive.

Pour prétendre à la victoire, j’ai donc dû me procurer une nouvelle carte. Le temps étant compté, il fallait espérer qu’elle serait livrée à temps.

Sur ce stage, fréquence CPU et mémoire sont au rendez vous. Le benchmark s’exécute sur un seul coeur, on peut donc monter un peu plus haut la fréquence du processeur : 5550 MHz, ce n’est pas rien ! La mémoire n’est pas en reste avec 2422 MHz en 10-12-11-26 1T. J’ai beau avoir de la G.skill Pi qui est réputée pour être la meilleure dans ce domaine, celle-ci ne fonctionne pas bien avec mon processeur. Au final, j’ai dû me résigner à utiliser ma Kingston Beast qui n’est vraiment pas la plus adaptée à l’overclocking.

Image 12 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

J’arrive tant bien que mal à me placer 3éme avec 3378 points.

Image 13 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

3DMark 2001

C’est sans aucun doute le stage qui m’aura donné le plus de fil à retordre !

Malgré y avoir passé pas loin de 10 heures avant le jour J, mon score était médiocre, mais je ne m’inquiétais pas plus que ça. Pour moi le soucis venait de ma carte mère qui était toujours en single channel. En effet, sur les APU AMD, lorsqu’on utilise l’IGP, la mémoire vidéo est la même que la mémoire système. Il faut donc avoir de très bonne barrettes de RAM pour ne pas être handicapé sur les benchmark 3D.

Image 14 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

Une fausse piste

Une fois la nouvelle carte mère en place et le dual channel de retour, je fais mon premier run, et là, catastrophe ! Le score ne s’améliore que de 1000 points… Après avoir consommé 10 kg de glace carbonique, et 10 heures pour ce seul benchmark, le score est de seulement 39 000 points, alors que mon objectif était de 48 000 points. La bataille était loin d’être gagnée, d’autant plus que je n’ai plus de glace carbonique. Je passe donc sous watercooling, je prends quelques heures de pause pour réfléchir aux risques potentiels. Je reprends la bataille sur les coups de 19 heures le vendredi soir, il ne reste alors que 17 heures avant la fin.

Je passe de nouveau 10 heures sur le benchmark, rien n’y fait, le score ne change pas ou très peu, ce n’est alors qu’à 5h du matin le samedi que je décide de changer de système d’exploitation. J’étais sous Windows 7, je me retrouve donc sous Windows XP, la fatigue commence à se faire sentir, mais il ne me reste que quelques heures pour réussir à gagner des places.

Système d’exploitation, pilotes, benchmark installés, je peux me remettre à bencher, et c’est là que ma persévérance paie, 42000 points alors qu’il me reste encore un stage graphique à lancer, ce qui est déjà 3000 points au dessus de mon précédent score ! Résultat final 49128 points, j’arrive à me hisser à la 4ème place du classement final quelques heures avant la fin, je ne vous explique pas la joie que je ressens !

Image 15 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

3DMark05

Il s’agit d’un bench ou je me sens relativement à l’aise. Tout est prêt, la température baisse, les fréquences montent, très vite j’arrive à prendre la première place avec près de 1000 points d’avance.

Image 16 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

Le piège

Mauvaise surprise : le samedi matin juste avant la fin de la compétition l’overclocker Remarc a posté ses scores, il prend alors la tête de ce stage. Malheureusement je n’ai plus la possibilité de bencher. Il m’aurait fallu y passer un peu plus de temps pour m’assurer la première place.

Image 17 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

Cinebench R11.5

Nous sommes en terrain connu, ce benchmark demande de la fréquence CPU et un peu de fréquence RAM. J’essaie donc de monter mon processeur le plus haut possible : 5450 MHz.

Image 18 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

Malgré de la RAM un peu faiblarde j’arrive à prendre la première place avec une confortable avance, score final 5,21 points.

Image 19 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

Classement final

Durant les dernières heures de la compétition, et malgré mes 3 heures de sommeil je n’ai pas quitté le tableau des scores.

Image 20 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition14 heures sonnent, la victoire est mienne ! Ce sont plusieurs heures de travail qui sont récompensées ! Je tiens à remercier Niuulh, Warper et autres membres de la French Legion pour leurs encouragements.

En attendant la prochaine Division 5, je vais me perfectionner sur les benchmarks qui m’ont posé soucis avec pour objectif, non seulement de la gagner, mais cette fois-ci de la dominer !!!

Division 2 (Vétéran)

Je suis Warper, 21 ans, étudiant dans le domaine du génie électrique, j’ai découvert l’OC car mon PC était trop faible pour faire tourner certains jeux. La curiosité de connaître la fréquence maximum d’un processeur ou d’une carte graphique, c’est vraiment quelque chose de motivant. L’esprit de compétition sur HWBOT me pousse à aller toujours plus loin avec le matériel.Image 21 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

Je suis dans le milieu de l’overclocking depuis maintenant 3 ans mais en 2017 j’y consacre plus de temps que jamais. Ma première session sous les zéros degrés a eu lieu en avril dernier avec de la glace carbonique. Actuellement je suis classé 5éme de la ligue Apprentice. Je pense que mon plus gros succès a été de dépasser les 1000 points sur HWBOT, ce qui m’a permis de me classer 3ème de ma ligue. La concurrence étant actuellement très rude j’ai perdu quelques places.

Division 2 round 3

C’est une compétition qui est ouverte à tous les systèmes de refroidissement, le matériel est limité pour le processeur à un i5 et pour les cartes graphiques les GTX Titans, 1080, 1080 Ti, 980 Ti ainsi que les Vega sont interdites. Mon choix va donc se porter sur une GTX 1070.

Les différents benchmarks à exécuter sont :

  • SuperPI 32M
  • GPUPI for CPU 100M
  • HWBOT x265 4k
  • GPUPI 1B
  • 3DMark03

La préparation

Comme d’habitude avec les compétitions je m’y prends un peu en retard…

J-14

Image 22 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

Deux semaines avant la fin je reçois mon processeur, un i5-7600K. Je m’empresse de monter la configuration pour le tester. Bonne nouvelle : il se révèle très bon pour l’overclocking. Il est stable à 5 GHz pour seulement 1,15 V !

La seconde étape est de trouver les bons paramètres pour la RAM, mon kit de G.skill Trident Z 3600 CL16. Ici le but du jeu est d’avoir la plus grosse… fréquence avec les timings les plus bas possibles. Cette étape est indispensable pour SuperPI car ce benchmark est très dépendant de la mémoire.

J’ai ces barrettes de mémoire depuis maintenant un an, je commence donc à bien les connaitre, mais il faut toujours faire des ajustements en fonction du contrôleur mémoire intégré au processeur. Je les stabilise finalement à 4000 MHz avec les timings principaux à 12 12 12 28 1T. Les timings secondaires et tertiaires sont aussi fixés à des valeurs me permettant d’être stable sur SuperPI.

J-7

Une semaine avant la fin de la compétition je reçois ma GTX 1070. J’obtiens une fréquence de 2176 MHz stable sur GPUPi.

J-5

Dernière ligne droite, je reçois ma glace carbonique et peux enfin commencer les choses sérieuses. La session a duré de 10h jusqu’à 20h. Ci-contre, une photo de la configuration au début de la session de bench.

La carte mère est une Maximus VIII Impact qui est isolée avec du plastidip ainsi que du sopalin autour du godet.

SuperPI

J’ai commencé par SuperPI 32M, c’est le bench qui m’a pris le plus de temps puisqu’il s’agit du plus exigeant de la série. La moindre petite optimisation du système permet de gagner de précieuses secondes. J’ai passé plus d’une semaine à essayer de faire un bon score avec mon watercooling afin d’être prêt une fois sous glace carbonique.Image 23 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

J’arrive tout de même à atteindre une fréquence de 6,1 GHz avec le i5-7600k et me classe 3ème sur le stage avec un score de 5 minutes 3 secondes et 453 centièmes. Ouf, c’est celui que je redoutais le plus.

Image 24 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

HWBOT x265 4K

Le second benchmark est HWBOT x265 4k, il s’agit d’un lourd rendu vidéo en 4k qui est plutôt exigeant avec la RAM, ici je fini 4ème avec un score de 9,53FPS. Une fréquence de 5914 MHz a été atteinte sur le processeur et un joli 4080 MHz sur la ram. Par rapport à SuperPI ce test est plus lourd pour le processeur mais un peu moins pour la mémoire.

Image 25 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

GPUPI for CPU

Le dernier test 2D est GPUPI for CPU il s’agit d’un calcul de 100 millions de décimales de Pi en utilisant OpenCL. Je termine aussi 4ème sur ce benchmark avec une fréquence de 6121 MHz pour le processeur. Le temps réalisé est de 18 secondes et 925 centièmes.

Image 26 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

GPUPI 1B

Je vais donc utiliser une GTX 1070 en air ainsi que mon i5 7600k toujours sous glace carbonique. Le premier test 3D est GPUPI 1B, comme pour le test 2D, celui-ci consiste à calculer des décimales de Pi mais il y en a faut maintenant 1 milliard. Elles sont calculés avec la technologie CUDA. Je finis à la 7ème place, derrière les R9 290X qui sont plus performantes sur ce genre de tâches. La carte est ici cadencée à 2175 MHz. Ce milliard de décimales a été calculé en 19 secondes et 889 centièmes. Malgré cette 7éme position je suis le premier avec une GTX 1070.

Image 27 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

3DMark03

L’ultime bench à réaliser est 3DMark03, ce test 3D nécessite des optimisations assez particulières, il faut être rigoureux afin de ne pas en oublier une. Je réalise un score de 257 567 points avec une fréquence CPU de 6 GHz.

Image 28 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

Le classement final

Chaque test donne des points en fonction de notre position, la somme de ces points donne le classement final de la compétition.

Image 29 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

Je finis finalement 3ème de cette compétition ce qui est un bon résultat pour moi sachant que j’utilise de la glace carbonique. J’arrive tout de même à me placer devant des personnes utilisant de l’azote liquide !

Les divisions reprendront en février prochain, j’espère pouvoir y participer cette fois avec de l’azote !

OCWC (pour les Rois comme Wizerty !)

Image 30 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

A mon tour, je reprends donc la main ! Wizerty, 33 ou 34 ans, je ne sais plus trop, et overclocker depuis plus de 7 ans. A l’époque il n’y avait pas toutes ces ligues, j’ai donc directement attaqué en extrême où je suis resté 4 ans, jusqu’à finir premier de celle-ci. Si ce n’est pas mon plus beau souvenir, cela fait partir de mon TOP 5, tellement de travail pour y parvenir que lorsque l’on y parvient…émotion.

Image 31 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

OCWC 2017

Pour « les nuls », L’OverClocking World Cup c’est, comme son nom l’indique, l’équivalent de la coupe du monde d’overclocking. Le déroulement n’est pas bien compliqué, il y a des étapes tout au long de l’année dans différents pays, Brésil, France, U.S, Canada, Afrique du Sud, Indonésie, Russie… A chaque pays vous avez une chance de décrocher un ticket pour la finale globale qui se déroulera en décembre en Allemagne.

Pour obtenir votre ticket vous devez donc participer à une des compétitions, passer les qualifications, et finir premier des phases finale de cette étape. Ayant échoué en demi-finale en France je n’avais pas décroché le précieux sésame… du coup Russie me voilà !!!

Qualification – OCWC Moscou 2017

Avant la finale à Berlin la route est longue et semée d’embuche, mais chaque chose en sont temps, nous devons déjà nous qualifier. Si le voyage depuis l’aéroport n’a pas été simple, c’est normal en Russie, les souvenirs de l’AOOC 2013 remontent à la surface. C’était alors ma première compétition internationale, ici même lors de l’IGROMIR. Avec mon équipier StrategoSan, nous étions alors passés si près de la victoire… L’heure de la revanche à sonné !

Image 32 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

Huit overclockers participent à cette étape, et comme vous vous en doutez la Russie est très fortement représentée.

  • DartMaul – Александр Баландин (Russie)
  • IceAlex – Алексей Смирнов (Russie)
  • qef – Ярослав Корякин (Russie)
  • Smoke – Владимир Георгиев (Russie)
  • Wizerty – Jean-Michel Tisserand (France)
  • viper-rd – Евгений Кособуцкий (Biélorussie)
  • Traktor – Алексей Шубин (Russie)
  • Atheros  – Алексей Федоров (Russie)

Pour nous départager trois benchmarks on été retenus et chacun d’entre eux nous permet de gagner des points.

  • SuperPi 32M
  • Cinebench R15
  • 3DMark11 Physics

Le cumul des points permet de classer les overclockers et les quatre meilleurs pourront accéder à la phase suivante.

Les processeurs et la RAM sont fournis, mais endommager un des composants entraîne la disqualification de l’overclocker ! Cette règle est très stricte, les processeurs n’étant pas neuf, il ne faudra pas pousser trop fort, mais d’un autre côté si nous avons trop de retenue nous risquons de ne pas passer les qualifications… Cruel dilemme. D’autant plus que, officiellement, nous ne connaissons pas les scores des autres. Nous disons officiellement, car entre eux les Russes parlent, s’échange des astuces… Pour compenser j’ai plus d’expérience qu’eux, à l’exception de Smoke peut être.

Je tire alors au sort un processeur, c’est parti pour trois heures d’overclocking extrême.

Image 33 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

ColdBug

Connaissant la Maximus IX APEX parfaitement, le réglage du BIOS est rapide. Très vite j’effectue des scores à 6 GHz mais soudain la configuration s’arrête et refuse de démarrer. Je réchauffe la carte qui reprend alors du service. Durant les deux heures qui ont suivi j’ai cherché à éviter que la carte mère ne s’arrête à -160°C. En temps normal il y a plusieurs tensions qui permettent de tenir le processeur à -196°C sans coupure, mais je n’y parviens pas. Ayant commencé avec des réglages assez conservateurs j’ai fini avec des tensions de folie partout, Vcore, PLL, RSVD… de quoi satelliser le processeur, mais malgré cela rien n’à faire, la coupure à -160°C subsiste.

Double peine

Ceci est doublement pénalisant : d’une part contrôler la température à -160°C est bien plus compliqué que de remplir le godet sans s’occuper de celle-ci, et les 36°C manquants bride ma fréquence CPU. J’effectue donc des scores sur les trois benchmarks et décide de changer de carte mère en espérant que le problème vienne de mon APEX et pas du processeur.   

Remplacement

Il reste à peine plus de 30 minutes lorsque je réchauffe le système pour procéder au remplacement. N’ayant pas le temps de sécher mon godet « lourd », je décide de passer sur celui beaucoup plus léger que j’avais également pris avec moi. Je change la pâte thermique du processeur et le met sur mon APEX de secours qui, je le sais déjà, est très pénible. Celle-ci à besoin de 5 minutes à chaque démarrage, il faudra donc y aller du premier coup et sans redémarrage.

Tic-Tac

Plus que quelques minutes, je règle le BIOS directement avec les tensions finales, passe de 20°C à -196°C aussi vite que possible et chance, le système ne plante pas. Le problème des -160°C venait donc bien de ma carte mère. J’en profite pour améliorer mes scores et déjà la fin des qualifications retentit.

Image 34 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

Le soir j’apprends que mes scores étaient plus que suffisants, je fini deuxième et passe l’étape des qualifications. Smoke qui sur le papier était favori avec moi n’aura pas cette chance. IceAlex qui avait tiré un très bon processeur fini premier de chaque stage. Il aura passé les tests entre 6600 et 6700 MHz là où j’ai bloqué à 6400 et 6550 MHz.

Détails des scores

Mes impressions « à chaud »

Demi finale

Le format des demi-finales est un peu différent : nous tirons toujours un processeur au hasard, mais nous  n’avons que 30 minutes pour réaliser le meilleur score possible. 30 minutes c’est très court pour de l’overclocking extrême, si quelque chose se passe mal, un godet mal monté, de la pâte thermique qui craque… c’est fini. De plus, comme pour les qualifications, un processeur qui meurt et c’est la disqualification immédiate…

La fatigue

Alors que nous sommes rentrés à 3 heures du matin la nuit précédente, que nous avons dû nous lever à 7 heures, que le salon est ultra bruyant… il est à peine midi que déjà la fatigue et la faim se font sentir. En 24 heures, je n’aurai mangé qu’un petit muffin… Overclockeur quel dur « métier » !

Stratégie

Le benchmark est tiré au sort par le juge, les deux overclockeurs qui s’affrontent ont chacun droit à un véto. Certains benchmarks sont dépendants de la RAM, d’autres du processeur et enfin certains ont une fréquence max imposée, il faut donc utiliser son véto à bon escient. Cela dit, difficile de mettre en place une stratégie lorsque l’on ne sait pas si le processeur que l’on vient de tirer est bon ou pas. Pour ma part, ayant plus d’expérience, je fais le choix de privilégier les benchmarks où la fréquence est importante. Si mon processeur est bon, identique ou légèrement moins bon, je dois pouvoir m’en sortir. Par contre, s’il est vraiment mauvais…

Image 35 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétitionDes sourires à la Russe !!!

La compétition commence, je choisis mon godet le plus léger, un choix là encore stratégique, plus le godet est lourd plus il est stable, mais plus il faut de temps pour le refroidir et le réchauffer. Avec mon petit EK je suis rapide, très rapide.

Domination

Le BIOS des cartes mères a été flashé pour retirer tous les profils que nous aurions pu faire. Interdiction d’utiliser les profils établis par les fabriquants, pas de note, pas de téléphone… après cinq minutes je suis déjà à plus de 6,4 GHz et mon adversaire ne pourra jamais refaire son retard, même après 30 minutes ses scores resteront insuffisants alors que les miens auront largement été améliorés. Je retrouverai IceAlex en finale.

Mes impressions « à chaud » 

Finale

Pour la finale le déroulement est le même, CPU et benchmark tirés au sort, 30 minutes et que le meilleur gagne !

30 minutes

Connaissant cette archi sur le bout des doigts, encore une fois très rapidement je sors de bons scores. Seront-ils suffisants, personne ne peux le prédire, je pousse tous les paramètres, mais très vite le couple CPU/RAM plafonne et les scores ne progressent plus.

15 minutes

Commencent alors 15 longues minutes, j’épie les gestes de mon adversaire qui semble avoir bien des difficultés. Pas très fairplay, mais qu’est ce que c’est bon de voir son adversaire galérer ! 

5 minutes

IceAlex semble avoir corrigé son problème, le voici sous Windows en train de peaufiner ces paramètres. Si il a tiré un processeur 6,7 GHz comme lors des qualifications, 5 minutes seront suffisantes pour m’écraser, mais… BSOD. Il jette alors l’éponge, avec 3 minutes restantes, il ne peut pas réchauffer sa configuration et la refroidir de nouveau, on dirait bien que ça y est !!!

Image 36 : Ma vie d'overclockeur : quatre français racontent leur compétition

C’est donc super content que je finis cet OCWC en décrochant mon ticket pour la finale mondiale en décembre. Mission accomplie !

Mes impressions « à chaud »

Conclusion

Nous voici arrivés à la fin de cet épisode spécial dédié à l’Overclocking français. Comme vous avez pu le voir, nous sommes actifs à tous les niveaux alors n’hésitez pas à nous rejoindre, peu importe votre niveau, à la FFOC (Fédération Française d’Overclocking). Je vous dis à très bientôt pour un épisode « classique » de MVO, le numéro 6 qui sera très riche en activité, et pour un test du i7-7900X avec décaps, overclocing, azote liquide…

A bientôt !