Une acquisition qui semble de plus en plus incertaine.
En septembre dernier, NVIDIA a mis 40 milliards sur la table pour s’offrir ARM. Ce deal doit être confirmé par les autorités britanniques, lesquelles s’assurent qu’il est conforme aux lois anti-monopole. En effet, ARM vend des licences à diverses entreprises ; certains estiment que sous la houlette de NVIDIA, la neutralité d’ARM serait compromise. Parmi les sociétés œuvrant dans l’ombre pour faire capoter ce rachat, figureraient Microsoft, Qualcomm, mais aussi… Google.
Vous en conviendrez, imaginer Google en appeler au respect des lois anti-trust aurait de quoi faire sourire ; la firme, déjà plusieurs fois condamnée par l’Union Européenne pour abus de position dominante, est actuellement visée par une procédure aux États-Unis. Néanmoins, Bloomberg, à l’origine de ces informations, ne donne pas plus de détails sur les agissements des trois firmes susmentionnées ; quoi qu’il en soit, ces dernières ont légitimement le droit d’exprimer leur désapprobation. Du côté de NVIDIA, on a assuré que le rachat n’aurait pas d’influence significative sur la manière dont sont accordées les licences ARM.
Pour Hermann Hauser, co-fondateur d’ARM, le rachat de la société par NVIDIA serait ‘un désastre’
Vers une annulation ?
L’acquisition d’ARM par NVIDIA n’est pas seulement examinée par les autorités britanniques. Firmes multinationales oblige, la FTC (Federal Trade Commission), l’Union Européenne ou encore la Chine scrutent ce rachat avec prudence.
En ce qui concerne la Commission fédérale du commerce des États-Unis, le changement de direction pourrait défavoriser NVIDIA. En effet, les Démocrates voient d’un œil nettement moins bienveillant que les Républicains les fusions verticales. L’actuelle commissaire de la FTC, Rebecca Kelly Slaughter, a exprimé en décembre dernier son souhait de “lutter énergiquement contre les méfaits des fusions verticales”. Elle a promis “de tourner la page de l’ère du laxisme en matière de surveillance” pour “commencer à enquêter, analyser et appliquer avec vigueur les lois antitrust contre les fusions verticales”.
Dans tous les cas, de l’aveu d’ARM, le rachat ne serait pas effectif avant au moins 2022.
On a des regroupements de grands noms de l’informatique pour gérer et développer des licences ou des normes comme l’USB, l’HDMI, le PCI-Express, ou la RAM. Est ce qu’ils ne pourraient pas créer la même chose pour faire une contre-proposition plutôt qu’œuvrer dans l’ombre? Il n’y aurait pas de position dominante si Google, Microsoft, Qualcomm (et d’autres dont on ne parle pas forcément) ont les mêmes droits sur ARM.