Nvidia fait face à d’importantes difficultés après avoir vendu aux chinois

Nvidia se trouve en mauvaise posture après avoir fourni des GPU H100 à la Chine pour son intelligence artificielle DeepSeek. L’administration Trump pourrait réguler les exportations.

Un rapport de Bloomberg indique que l’administration Trump envisage d’imposer de nouvelles restrictions sur l’exportation des GPU d’NVIDIA vers la Chine. Cette annonce a entraîné une baisse immédiate du cours de l’action de l’entreprise, dans un contexte où les inquiétudes concernant la demande de GPU se multiplient. Cette situation fait suite à la démonstration par la startup chinoise DeepSeek de modèles d’intelligence artificielle (IA) dont les coûts de développement seraient inférieurs à ceux pratiqués aux États-Unis.

Vers plus de sanctions américaines ?

Depuis la présentation publique de ChatGPT par OpenAI, les GPU de Nvidia, nécessaires à l’entraînement et au fonctionnement des modèles d’IA, sont sous surveillance étroite du gouvernement américain. L’administration Biden avait déjà instauré plusieurs vagues de sanctions, interdisant notamment la vente des GPU H100 et H200 à la Chine en 2022. En réponse, Nvidia avait développé des versions réduites en performances, les H800 et A800, mais une nouvelle restriction en 2023 avait également freiné leur exportation.

D’après Bloomberg, l’administration Trump pourrait élargir ces restrictions en incluant les GPU H80, conçus exclusivement pour le marché chinois. Ces puces, moins performantes que les H100, constituent une alternative pour les entreprises chinoises dans le développement de leurs infrastructures IA.

Un carnet de commandes pourtant bien rempli

Les rumeurs en provenance de Taïwan suggèrent que Nvidia aurait cessé de prendre des commandes de GPU H20 de la part des entreprises chinoises depuis septembre dernier. Bien que les raisons précises de cet arrêt ne soient pas confirmées, certaines estimations avancent que ces GPU pourraient générer jusqu’à 12 milliards de dollars de revenus pour l’entreprise, malgré une baisse de 41 % du nombre de cœurs et de 28 % des performances par rapport aux H100.

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Ce développement survient après que les modèles d’IA de DeepSeek ont suscité des interrogations sur les investissements futurs dans les centres de données. La capacité de la startup chinoise à développer des solutions concurrentielles à moindre coût remet en question l’ampleur des dépenses attendues dans ce domaine aux États-Unis.

Une action en baisse

Interrogée sur ces potentielles nouvelles restrictions, la Maison-Blanche n’a pas réagi aux sollicitations de Bloomberg. De son côté, NVIDIA a indiqué être prête à collaborer avec la nouvelle administration sur la politique en matière d’IA. L’entreprise a déjà critiqué par le passé les restrictions imposées à ses produits, les jugeant contre-productives pour le développement mondial de l’intelligence artificielle.

Actuellement, les actions d’NVIDIA enregistrent une baisse de 5,7 %, bien que cette perte ait été partiellement récupérée après la publication du rapport. L’évolution de la situation dépendra des décisions de l’administration américaine et de la stratégie d’adaptation de l’entreprise.