Nouveau rejeton de la famille Ampere, la GeForce RTX 3050 continue d’explorer plus en profondeur l’entrée de gamme. Un modèle bien taillé pour le Full HD, à condition que son tarif officiel (279 €) ne soit respecté ?
Quelle pénurie, mes aïeux ! Depuis septembre 2020 et l’apparition de la génération Ampere chez Nvidia, puis de l’architecture RDNA2 chez AMD quelques semaines plus tard, pas la moindre trace d’un GPU respectant peu ou prou son tarif officiel, quelques millisecondes après son lancement. Si tous ceux à la recherche d’ultra hautes performances ont l’habitude des budgets exorbitants et consentent bon gré mal gré à se disputer des cartes graphiques à prix d’or, il n’en va pas de même de l’autre côté du spectre du marché.
Si vous disposez d’un budget plus serré et que vous convoitez un rendu Full HD avant tout, pas de choix : en attendant un rééquilibrage du marché, vous devez prier pour que votre matériel actuel tienne encore un peu la route. C’est ce qui explique d’ailleurs la prédominance des GeForce GTX 10/16, dans les statistiques d’utilisation de Steam de décembre 2021, où elles viennent même rafler les trois premières places, avec la GTX 1060 (8,19 %), la GTX 1650 (5,97 %) et la GTX 1050 Ti (5,75 %). La première carte RTX 30 n’apparaît qu’en … onzième position.
C’est précisément pour corriger cette situation qu’entre en scène la GeForce RTX 3050. Poursuivant l’effort de Nvidia d’explorer la partie basse du marché après avoir posé tous ses pions du côté des (très) hautes performances, elle a été conçue pour offrir un rendu Full HD avec tous les derniers titres, en maintenant un prix hypothétiquement bas, 279 euros.
La carte ne se décline toutefois pas en une version Founders Edition, et il faudra vous tourner vers les constructeurs tiers. Bien qu’il existe un design de référence, ceux-ci n’hésitent pas à affubler la carte d’un système de refroidissement maison ou à overclocker les fréquences, autant d’arguments pour justifier une grande diversité de tarifs. Aperçu définitif de la situation d’ici quelques heures, pour le lancement officiel de la carte le 27 janvier. En espérant que les surprises ne soient, pour une fois, pas trop mauvaises, place à notre diagnostic !
GeForce RTX 3050 : les caractéristiques techniques
À la manière d’un Frankenstein, tout porte à croire que la GeForce RTX 3050 est née d’une savante manipulation visant à contrecarrer la récente Radeon RX 6500 XT (210 €), en réutilisant des éléments des cartes précédentes plutôt que de les réinventer.
La GeForce RTX 3050 embarque ainsi le même GPU GA106 que la RTX 3060 (335 €), en désactivant une partie de ses transistors. Toujours gravé en 8 nm, il voit ainsi le nombre de Streaming Multiprocessors passer de 28 à 20, soit une baisse globale de 3584 à 2560 cœurs. Le nombre de RT Cores et de Tensors Core diminue également, passant respectivement de 28 à 20 et de 112 à 80 unités, par rapport à la RTX 3060 qui vient immédiatement coiffer cette nouvelle carte. En pratique, Nvidia a donc désactivé un Graphics Processing Clusters complet. La fréquence de base grimpe toutefois en conséquence, passant de 1320 MHz pour la RTX 3060 à 1552 MHz pour la RTX 3050. En revanche, la fréquence Boost baisse légèrement et tutoie les 1777 MHz, contre 1852 MHz pour la RTX 3060.
La carte embarque par ailleurs 8 Go de mémoire GDDR6, contre 12 Go pour la RTX 3060, avec une différence de débit : 16 Gbps pour la grande sœur contre 14 Gbps pour la nouvelle-venue. La bande passante mémoire totale est ainsi de 224 Go/s sur un bus 128 bits, contre 360 Go/s et un bus 192 bits pour la RTX 3060. Mais la Radeon RX 6500 XT reste hors-course, comme nous allons le voir en pratique, en se contentant de 4 Go de GDDR6 seulement, pour une bande passante de 144 Go/s.
La GeForce RTX 3050 présente en conséquence le TDP le moins élevé de l’ensemble de la gamme Ampere : 130 W, contre 170 W pour la RTX 3060. Le design de référence ne prévoit qu’un seul connecteur d’alimentation PCI-Express à 8 broches. Vous retrouvez évidemment l’ensemble de l’arsenal technologique de la dernière architecture de Nvidia, avec des RT Cores de seconde génération pour le ray-tracing, et des Tensor Cores de troisième génération pour le DLSS et les fonctionnalités NVIDIA Reflex, NVIDIA Image Scaling et NVIDIA Broadcast. La carte est compatible DirectX 12 Ultimate, elle supporte le Variable Rate Shading et le GPU est capable de décoder matériellement un flux AV1. Le design de référence prévoit une sortie HDMI 2.1 et trois sorties DisplayPort.
Bonne nouvelle, pour couper l’herbe sous le pied des scalpers et mineurs : l’intérêt de la GeForce RTX 3050 pour le minage de cryptomonnaie est limité, modèle Lite Hash Rate oblige. Il reste possible de passer outre cette limitation, mais ce n’est donc pas le candidat le mieux positionné. Espérons que cela se ressente sur les stocks et le prix de vente définitif.
Du côté des dimensions, la GeForce RTX 3050 est un modèle vraiment compact. Dans le cadre de ce test, nous avons mis la main sur une déclinaison signée Palit : la carte ne mesure que 24,4 x 11,5 cm pour 555 grammes, un encombrement vraiment réduit. À tel point que le PCB dépasse à peine de l’extrémité du port PCI-Express x16 !
Les performances en Full HD
Nous avons donc réalisé le test de la Palit RTX 3050 Dual OC 8 Go en partenariat avec Igor Wallossek de chez Igor’s Lab. Le modèle est overclocké d’usine dans sa fréquence Boost (1822 MHz au lieu de 1777 MHz), mais reprend l’ensemble des autres caractéristiques de référence.
Comme d’habitude, les mesures ont été réalisées en laboratoire sur notre plateforme de référence équipée d’un processeur AMD Ryzen 9 5900X, d’une carte mère MSI MEG X570 Godlike, de deux barrettes de 16 Go de mémoire DDR4-4000 Corsair Vengeance RGB Pro (CL18-22-22-42), d’un SSD Gigabyte Aorus NVMe Gen4 de 2 To, d’un second SSD Corsair MP400 de 2 To, d’une alimentation BeQuiet Dark Power Pro 12 1200W, le tout monté dans un boîtier Raijintek Paen, avec un système de watercooling Alphacool Eiswolf + Eisblock XPX Pro.
Nous avons soumis la GeForce RTX 3050 à notre même panel de dix jeux récents, tous poussés dans les réglages les plus élevés possible, avec sept titres DirectX 12 (Borderlands 3, Horizon Zero Dawn, Marvel’s Avengers, Metro Exodus Enhanced Edition, Necromunda, Shadow of the Tomb Raider et Watch Dogs: Legion) et trois titres Vulkan (Ghost Recon Breakpoint, Wolfenstein Youngblood et World War Z). Parmi les cartes qui nous servent de points de comparaison, nous avons intégré la récente Radeon RX 6500 XT, qui n’avait pas encore fait l’objet d’un test dédié dans nos colonnes.
La logique matérielle est respectée. En moyenne, la RTX 3050 se montre ainsi 26,8 % moins performante que la RTX 3060, ce qui correspond à la proportion d’unités de calcul qui séparent les deux cartes. La RTX 3050 est en revanche 30 % supérieure à la Radeon RX 6500 XT et elle tutoie a minima les 63 images par seconde. La RX 6500 XT est loin derrière, et ferme le classement à 51 images par seconde.
La promesse de Nvidia est donc respectée : la GeForce RTX 3050 suffit pour un rendu Full HD fluide avec tous les jeux récents poussés dans leurs paramètres maximum, sans saccade. Un résultat dont ne peut pas se prévaloir le modèle concurrent. La GeForce RTX 3060 reste évidemment supérieure mais son prix officiel de 335 euros est loin d’être respecté : elle tutoie plutôt le tarif insensé de 670 à 700 euros chez l’ensemble des revendeurs spécialisés – une hérésie, d’autant plus que … la carte est en rupture, y compris à ce niveau de prix.
Une consommation et des températures maîtrisées
Au repos, la GeForce RTX 3050 ne consomme que 10,6 watts – un résultat probablement entaché d’ailleurs par le rétroéclairage RGB de la carte du constructeur. En pleine partie, elle tutoie les 130 watts en jeu, quelle que soit la définition. Le passage du Full HD au Quad HD se traduit toutefois par une hausse de quelques watts, tout en restant dans l’enveloppe thermique promise par Nvidia.
Seuls les scénarios les plus extrêmes, comme les calculs GPGPU ou encore les benchs de torture, poussent la consommation au-delà du TBP annoncé. Mais c’est aussi un choix de la part du constructeur Palit, sur le modèle précis que nous testons : le vBIOS autorise en effet le réglage manuel du TBP entre 100 et 150 watts.
En pleine partie, la RTX 3050 tire de 2,4 à 2,6 ampères du port PCI-Express 16x, bien en-deçà de la limite de 5,5 ampères. La fréquence atteint alors quasi constamment 1980 MHz, avant de se stabiliser à 1850 MHz lorsque la température vient à s’élever. À l’image de la GeForce RTX 3060, la RTX 3050 n’est pas un bon candidat pour l’overclocking musclé : on peut tout juste se contenter d’une marge de 100 MHz, avant de la voir retomber aux alentours de 60 MHz. Et encore, tout dépend de la qualité du GPU qui équipe votre carte.
Passons à présent au relevé des températures, à l’aide d’une caméra infrarouge à haute résolution. Au repos, on mesure ainsi 28,13°C et la température atteint le niveau très correct de 49,6°C en pleine partie. Attention toutefois, l’étage d’alimentation frôle alors les 82°C mais les autres composants de la carte restent correctement tempérés.
Un dégagement de chaleur qui ne se traduit pas par des nuisances sonores particulières : on mesure 34,1 dB(A) en pleine partie, une valeur peu élevée. Sans Founders Edition, le système de ventilation varie toutefois d’un constructeur à l’autre : le modèle de Palit se voit équipé de deux ventilateurs de 90 mm avec 9 pales chacun, de six caloducs en cuivre nickelé et d’une série de radiateurs. Le GPU et les puces de mémoire GDDR6 sont surmontés d’un dissipateur auquel sont reliés les caloducs, et les étages d’alimentation sont directement en contact avec trois autres caloducs. En pratique, la carte reste inaudible.
Le ray-tracing, DLSS et la définition WQHD
Mais puisqu’elle est équipée du GPU GA106 de la RTX 3060, la GeForce RTX 3050 profite de l’ensemble des technologies de la gamme Ampere, avec des RT Cores et des Tensor Cores dédiés. Nous l’avons ainsi soumise à Metro Exodus, en 2560 x 1440 pixels, en activant le ray-tracing en high et en faisant varier le niveau des détails de moyen à haut et ultra.
On compare ici cinq valeurs pour l’option DLSS : les hautes performances, les performances, l’équilibre, la qualité, ou sans DLSS. Comme vous le constatez, vous devrez jongler entre les réglages pour aboutir à un rendu vraiment fluide dans ce type de définition et avec ce niveau d’effets. Seuls les modes DLSS orientés vers les performances garantissent plus de 60 images par seconde en moyenne, mais des saccades se font ressentir. Vous devez ainsi prendre en compte les 1% de FPS les plus bas pour prétendre à une certaine fluidité, ce qui élimine d’emblée tous les réglages Ultra dans les jeux à cette définition.
Au prix de quelques concessions, c’est-à-dire en vous contentant de réglages sur Moyen, vous pouvez toutefois envisager de jouer dans cette définition pour les AAA récents compatibles DLSS 2.0, tout en profitant des derniers effets de ray-tracing. En réduisant le niveau du ray-tracing à normal, vous ne gagnez au fond que 2,3 images par seconde en moyenne.
Un dernier mot sur l’efficacité énergétique
Nous avons mesuré la consommation électrique pour chaque jeu et nous l’avons comparée au nombre d’images par seconde relevé afin de dégager le niveau d’efficacité énergétique de la GeForce RTX 3050.
En Full HD, la RTX 3050 consomme 1,58 watts par IPS, un résultat légèrement inférieur à celui de la RTX 3060. À vrai dire, en dépit de sa faible consommation générale, c’est même la carte Ampere la moins efficace de la génération Ampere si l’on retient ce mode de calcul. Mais la critique ne tient pas longtemps, lorsque l’on considère la consommation réelle – la GeForce RTX 3050 reste une carte d’entrée de gamme avant tout et elle n’atteint jamais des sommets démentiels : un bloc d’alimentation classique suffit.
En conclusion
La GeForce RTX 3050 réussit son pari parce qu’elle se comporte exactement comme on l’attendait : une version bridée de la RTX 3060, mais plus performante que les GeForce GTX 10/16 qui pullulent encore dans les configurations de joueurs, avec le support du ray-tracing et du DLSS en prime et un prix public conseillé équivalent.
En Full HD comme dans certains jeux en WQHD avec DLSS activé, la GeForce RTX 3050 s’impose donc comme une bonne solution d’entrée de gamme, capable de faire tourner tous les derniers AAA à un framerate vraiment décent. Vous aurez peut-être besoin de revoir à la baisse certains réglages graphiques pour les titres les plus exigeants afin de maintenir un haut niveau de FPS, mais la plupart du temps les paramètres les plus hauts lui restent accessibles. Le DLSS en WQHD vous permet en outre de profiter d’effets de ray-tracing à cette définition, là encore en renvoyant souvent les réglages à la baisse.
Mais c’est encore une fois par son niveau de disponibilité et le respect de son tarif officiel que la GeForce RTX 3050 finira de nous convaincre. Et en l’absence de version Founders Edition, il y a fort à parier que les constructeurs multiplient les versions overclockées dépassant allègrement les 300 euros.
bonjour
je cite ” En pleine partie, la RTX 3050 tire de 2,4 à 2,6 ampères du port PCI-Express 16x” . Donc 75x divisé apr deux au moins.
Port pci express 16X, donc de la carte mère, on ne parle pas de l’alim.
Ce qui veut dire que nvidia a divisé de moitiè la conso par le port pci express 16x pour faire supporter le reste par le connecteur 6 pins de l’alim ?
Le port PCIe de la CM alimente une des phases de l’étage d’alim du GPU, le connecteur PCIe 8-pins les trois autres. Au final ça permet d’équilibrer plutôt convenablement le tout 🙂
rupture de stock car les mecs on joué leurs bots sur le net…
et les prix sont 500e et dans 2 semaines 600e…
jean robin a raison sur youtube il dit tout…