Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Introduction

Il est toujours amusant de tester les composants haut de gamme les plus récents, mais nous n’avons pas tous des configurations de course ou encore les moyens de les faire évoluer à chaque fois qu’une carte graphique plus puissante débarque. Partant de là, il nous semble intéressant de voir comment tirer encore un peu plus de son PC – ou encore de savoir si c’est tout simplement possible.

Image 1 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

On trouve aujourd’hui de nombreuses cartes PCI Express taillées pour le jeu à bon prix, mais valent-elles la peine dans une configuration vieillissante ? Est-ce que le seul changement de carte graphique permet de faire tourner les derniers jeux avec un niveau de détails élevé ? Quelle est la puissance de calcul nécessaire au niveau du CPU ? Est-ce qu’un processeur monocore tient encore la route ? A contrario, est-ce qu’un CPU dual core sera suffisant quelle que soit sa fréquence ?

Après notre dossier L’AGP permet-il encore de jouer, nous essaierons ici de répondre à chacune de ces questions grâce une plateforme encore prête à rendre de bons services malgré son âge, en la mettant à l’épreuve sur plusieurs titres récents avec deux cartes graphiques accessibles, un CPU monocore et deux processeurs dual core.

Cet article est centré sur les plateformes AMD Athlon 64, basées sur des cartes mères Socket 754, 939 et AM2, mais peut également être utile à tout utilisateur dont la configuration commence à accuser le poids des années. Voyons donc si l’Athlon 64, autre fois référence pour les jeux, doit prendre sa retraite ou bien si un changement de carte graphique permet de lui donner un second souffle.

  • Pour rappel, vous pouvez retrouver les performances globales des Athlon 64 et X2 dans les Charts Q1 2008
  • Notre comparateur de prix de Tom’s Guide

Les nombreuses possibilités d’évolution

Avant d’en venir aux tests, jetons un coup d’œil à certains des composants qui impacteront directement sur les performances d’une configuration orientée jeux. Cet article concerne les plateformes ayant un slot PCI Express, le choix de cartes graphiques à prix raisonnable est donc conséquent. La carte graphique est l’élément le plus important pour jouer, et pourtant souvent négligé : l’exemple le plus concret est la configuration pré-assemblée qui s’appuie sur un circuit graphique intégré ou une carte graphique entrée de gamme tout simplement inadaptée aux jeux. Une personne mal renseignée a ainsi vite fait de s’apercevoir que son PC flambant neuf n’est pas doué pour les jeux à cause d’un manque de puissance graphique.

Image 2 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Renommée 8800 GS, la GeForce 9600 GSO que nous avons choisi pour représenter NVIDIA se trouve à partir de 90 €. Bien qu’elle soit moins puissante que la 8800 GT, il ne faut pas perdre de vue que la 8600 GT qui l’a précédée se situait au même niveau de prix tout en étant nettement moins puissante. Son prix accessible ajouté à de bonnes capacités en fait une bonne candidate pour une configuration PCI Express ayant quelques années. Pour ceux qui veulent encore plus de performances, nous avons également fait passer les tests les plus exigeants à une autre carte graphique dont le rapport qualité/prix mérite d’être salué, la Radeon HD 4850.

Ceci étant, le GPU n’est pas le seul composant nécessaire pour apprécier les jeux : les disques durs plus rapides peuvent réduire les temps de chargement et l’ajout de RAM limite les pauses ou saccades provoquées par l’accès du disque dur à la mémoire virtuelle. Bien entendu, un processeur suffisamment rapide pour exécuter les instructions et fournir les données à la carte graphique est primordial. On cherchera donc à savoir si un Athlon 64, monocore ou dual core, est assez puissant pour répondre aux exigences des jeux les plus récents.

Image 3 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Au niveau du disque dur, il n’y a pas de véritable nécessité d’évolution à moins que l’on manque d’espace de stockage, mais mieux vaut le maintenir aussi défragmenté que possible. Sous Windows XP, si 1 Go de DRAM est le minimum syndical pour commencer à jouer, mieux vaut opter pour 2 Go. Les utilisateurs de Windows Vista doivent quant à eux avoir au moins 2 Go de DRAM. Vu le coût actuel de la mémoire (environ 15 € le Go), tous ceux qui n’ont qu’ 1 Go ou moins ne devraient pas se priver vu les bénéfices qu’on en tire dans les jeux.

Concernant les processeurs, tout se joue au niveau de la compatibilité et de la disponibilité actuelle : nombre d’entre nous ont peu de marge d’évolution, d’où l’utilité de cet article afin de savoir si l’achat d’une nouvelle carte graphique est pertinent ou bien s’il ne vaut pas mieux économiser plus pour s’offrir une nouvelle configuration. D’autres auront la possibilité de changer de processeur, mais est-ce une dépense justifiée par rapport aux jeux ? Est-ce que votre configuration peut accueillir un CPU dual core, et si tel est le cas, en trouve t’on à prix raisonnable ? Sont-ils assez rapides pour faire la différence ?

Image 4 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Les possesseurs de cartes mères Socket 754 n’ont pas d’autre choix que les processeurs monocore, dont le plus rapide est légèrement moins performant que l’Athlon 64 utilisé pour les tests. Ce dernier sera donc représentatif des meilleures performances que l’on puisse tirer sur cette plateforme. Au niveau du Socket 939, les dual core existent mais ne sont plus commercialisés depuis un certain temps et sont donc difficiles à trouver à moins de se tourner vers le marché de l’occasion. Si l’on en trouve un à bon prix, ce sera vraisemblablement un modèle entrée de gamme comme celui que nous avons utilisé. Enfin, ceux qui sont sur Socket AM2 ont plusieurs choix d’Athlon 64 X2 à bas prix, ce qui permettra de remplacer plus facilement leur CPU monocore ou bien dual core basse fréquence.

Du côté d’Intel, le Socket 478 limite le choix aux seuls processeurs monocore, ce qui permet à peine à ces configurations d’atteindre les recommandations matérielles minimales pour jouer. Les possesseurs de cartes mères Socket 775 doivent être attentifs : les processeurs dual core ne manquent pas, mais leur compatibilité dépend de la carte mère et du chipset utilisé. Au-delà de la question du Socket, un coup d’œil au site du constructeur pour voir la liste des processeurs compatibles permet d’éviter les mauvaises surprises.

Configuration et protocole de test

Image 5 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?Nous avons opté pour une carte mère Asrock 939 Dual SATA 2, laquelle comporte une pléthore d’options pour faire évoluer une configuration : elle gère nativement l’AGP 8X, le PCI Express 16x, tous les types de processeurs Socket 939 ainsi que la DDR en dual-channel. En outre, nous avons utilisé une carte fille pour les tests qui permet même de gérer les CPU Socket AM2 ainsi que la DDR2.

Au cours de visites sur les sites d’enchères, nous avons vu des gens dépenser 160 € et plus pour un Athlon 64 X2 4800+ S939. Certes, il s’agit d’un des dual core les plus rapides en Socket 939, mais c’est aussi une somme déraisonnable : un AM2 Athlon X2 plus rapide coûterait moins de 70 €. Il faudra donc passer un certain temps sur Internet afin de dénicher un bon dual core à prix raisonnable en Socket 939. Notre carte mère étant compatible AM2, il a été nettement plus facile et moins coûteux de trouver un processeur.

Les CPU qui suivent ont tous été choisis pour voir leur impact sur les jeux. Commençons avec l’Athlon 64 4000+ : basé sur le core San Diego il tourne à 2,4 GHz, dispose d’1 Mo de cache L2 et se trouve être un des monocore desktop les plus rapides sur ce Socket. L’Athlon 64 X2 4800+ est son alter ego en dual-core (2,4 GHz, 1 Mo de cache par core). Nous avons ensuite pris un Athlon 64 X2 4200 + dual-core, révision Manchester, 2,2 GHz et 512 Ko de cache L2 par core. L’A64 3500 + serait le CPU monocore en comparaison directe, c’est pourquoi notre A64 4000+ devrait donc avoir un avantage en fréquence et en cache L2 pour toutes les applications mono-tâches. Le dernier CPU est un Athlon 64 X2 5600+, dual core AM2 révision Windsor, cadencé à 2,8 GHz, 1 Mo de cache L2 par core. Ces trois processeurs devraient donc nous donner une vue assez précise de l’opposition monocore / dual core, ainsi que l’impact des fréquences dans les jeux.

Matériel & logiciels
Carte mère Asrock 939 Dual SATA 2 Bios vs. P 2.30
Carte fille Asrock AM2 CPU
DRAM 2 Go (2 * 1 Go) Adata DDR 400 (3-3-3-8) dual-channel pour Socket 939
2 Go (2 *1Go) Corsair DDR2 533 (4-4-4-12) dual-channel pour Socket AM2
Cartes graphiques XFX GeForce 8800 GS 384 Mo PCI Express, 580MHz core/ 700(1400) MHz mémoire
HIS Radeon HD 4850 512 MB PCI Express, 625 MHz core/ 993 (1986) MHz mémoire
Carte son Creative SoundBlaster X-Fi Xtreme Audio
Disque dur Seagate Barracuda 250GB 7200 RPM 16 MB Cache SATA 3.0 Gb/s
Alimentation Antec EarthWatts 430 W
OS Windows XP Professionnel 32 bit Service Pack 2
Pilotes Graphiques NVIDIA ForceWare 174.74
AMD Catalyst 8.8

Benchmarks
3DMark05 v. 1.3.0
3DMark06 v. 1.1.0
F.E.A.R. v.1.08
Far Cry v.1.4
Need For Speed Carbon 1.4
Test Drive Unlimited 1.66A
Oblivion 1.2
Call of Duty 4 : Modern Warfare 1.4
Crysis 1.2

3DMark

Commençons par un aperçu des scores synthétiques obtenus sous 3DMark 05 et 06 (pour référence et base de comparaison pour certains d’entre vous), pour lesquels nous avons laissés les réglages par défaut.

Pour mémoire, 3DMark05 est sorti en septembre 2004, avant le lancement des processeurs dual core et précédant la commercialisation de l’Athlon 64 4000+ de quelques semaines. Ce dernier était donc le summum pour les jeux à l’époque.

Image 6 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Le multithread n’étant pas pris en compte au niveau des performances globales sous 3DMark05, l’A64 4000+ devance le X2 4200+ grâce à sa fréquence supérieure et sa mémoire cache plus importante. L’X2 5600+ distance les deux autres processeurs avec plus de 2000 points d’écart grâce à sa fréquence. Contrairement à ses autres tests, 3DMark05 dispose d’un benchmark CPU qui supporte le multithread : l’X2 4200 surpasse alors l’A64 4000+ malgré sa fréquence inférieure.

3DMark06 est lui sorti en janvier 2006, soit plus de six mois après l’arrivée des processeurs dual core d’Intel et AMD. Jusqu’ici réservé aux tests CPU, le multithread s’est alors généralisé aux autres d’où un impact au niveau du score global.

Image 7 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Sans surprise, les résultats sont très différents avec lui : l’ X2 4200+ fait cette fois bien plus que rattraper sa fréquence et distance largement l’A64 4000+ monocore pour se situer à mi-distance entre ce dernier et l’X2 5600+. Outre le fait d’être à la traine par rapport aux dual core, l’A64 4000+ est incapable d’afficher un score CPU à quatre chiffres.

Maintenant que l’avantage croissant de ces processeurs dual core est clair avec ces benchmarks synthétiques, passons à la suite pour voir si cette tendance se traduit par de meilleures performances au niveau des jeux.

F.E.A.R.

Sorti en octobre 2005, F.E.A.R. sollicite avant tout la carte graphique et n’est pas optimisé multithreading. Nous avons utilisé le test de performance intégré au jeu avec les options graphiques au maximum, configuration maximale et filtrage anisotrope 16x.

En 1024×768 sans anticrénelage, on voit un écart de 10 images/seconde entre chaque processeur, l’X2 4200+ fermant la marche. L’A64 4000+ est capable de se situer ici à mi-distance de l’X2 5600+ en termes d’images/seconde en moyenne.

La donne change rapidement dès que l’on augmente la résolution : en 1280×1024, il n’y a plus que 5 images/seconde entre le premier et le dernier processeur. A partir de 1600×1200, on voit bien dans quelle mesure F.E.A.R. est dépendant du GPU vu que les scores se tiennent dans un mouchoir de poche.

En augmentant encore la charge sur le GPU avec le FSAA 4x, on ne voit presque plus aucune différence entre les trois processeurs. La 8800 GS devient très clairement le facteur limitant lorsqu’on augmente la résolution.

Il est donc évident que les CPU dual core n’apportent pas de réels gains à basse résolution pour ce titre. Il est tout aussi clair que les trois processeurs conviennent parfaitement, tandis que la 8800 GS avec ses fréquences par défaut se montre incapable de gérer le jeu en 1600×1200 à fond avec FSAA 4x.

Far Cry

Far Cry est sorti en mars 2004, ce qui en fait le jeu le plus ancien de notre panel du jour. Comme on pouvait s’y attendre, le titre n’est pas optimisé multithread. Les Athlon 64 monocore étaient alors le top du top et pas une carte graphique n’arrivait à la cheville d’une 8800 GS à cette époque.

Nous avons utilisé le benchmark d’ Hardware OC v.1.8 pour le test, avec options graphiques au maximum et AF 16x.

On voit ici une évolution des performances CPU assez marquée : l’ X2 5600+ met 20 images/seconde dans la vue de l’A64 4000+. Les réglages ne posent aucun problème à la 8800 GS, d’où des résultats très proches quelle que soit la résolution choisie. En revanche, voir l’X2 4200+ devancer l’A64 4000+ malgré 200 MHz de moins et un cache L2 divisé par deux est une grosse surprise. L’explication la plus probable est que bien que Far Cry ne soit pas optimisé multithread, les pilotes NVIDIA utilisés le sont. Ceux-ci arrivent donc à tirer parti d’une architecture dual core dans ce jeu, ce qui se ressent au niveau des performances.

Avec FSAA 4x, les différences sont encore une fois importantes entre les processeurs et l’ X2 5600+ permet de mieux situer le niveau de performances de la 8800 GS. Cette dernière devient le facteur limitant à partir de 1600×1200, bien qu’un écart soit encore présent entre les processeurs même à cette résolution.

Absent à la sortie du jeu, le HDR a fait son apparition dans Far Cry à l’occasion du patch 1.3, de même que la gestion du Shader Model 3.0. Comme avec l’AA 4x, on voit une petite chute du nombre d’images/seconde en 1280×1024 qui s’accentue à 20 en 1600×1200. L’écart se remarque à peine avec l’A64 4000+ puisqu’il limite lui-même les performances.

Concernant Far Cry, les résultats sont donc satisfaisants pour les trois processeurs et en particulier pour l’X2 5600+. Cet ex-tueur de configurations est maintenant une promenade de santé pour une carte graphique comme la 8800 GS, même avec AA 4x ou HDR.

NFS : Carbon

Ce volet de la série Need For Speed est sorti fin octobre 2006, et ne demandait alors pas moins qu’une Radeon X1900 pour être fluide avec toutes options activées, comme par exemple le motion blur. Fraps nous a servi à relever le nombre d’images/seconde d’une course en deux tours sur Salizar Street. Toutes les options ont été réglées au maximum, motion blur y compris, et les tests ont été effectués avec la vue de derrière (swingman view) vu qu’elle est la plus gourmande en ressources. Nous avons effectué trois sessions et obtenu des résultats cohérents, à partir desquels une moyenne a été faite pour obtenir les graphiques.

Need For Speed : Carbon montre lui aussi qu’il n’y a pas de gain de performances avec un processeur dual core. L’A64 4000+ devance l’ X2 4200+ aussi bien en termes d’images/seconde à minima qu’en moyenne dans les basses résolutions, tandis que l’ X2 5600+ mène significativement la danse. A partir de 1600×1200, les performances sont quasiment identiques, signe que la carte graphique devient le goulet d’étranglement. Les trois processeurs permettent de jouer dans de bonnes conditions.

La carte graphique est encore plus sollicitée avec AA 4x, ce qui nous permet de voir que le classement ne change pas entre les trois processeurs, même si les résultats se resserrent dès 1280×1024 cette fois. Là encore, les résultats sont quasiment identiques en 1600×1200 et notre XFX 8800 GS non overclockée ne permet plus de se maintenir de façon constante au dessus de 30 images/seconde, baissant ainsi jusqu’à 26-27 i/s quel que soit le processeur. Même si certains ralentissement sont perceptibles, les temps de course n’en sont pas pour autant affectés et NFS : Carbon reste tout à fait jouable.

Test Drive Unlimited

Près de sept mois après la version Xbox 360, Atari a sorti Test Drive Unlimited en février 2007 sur PC. Nous avons lancé une course en deux tours sur la piste Need for Freedom avec Fraps et là encore, les trois sessions effectuées nous ont permis d’obtenir des résultats cohérents, à partir desquels une moyenne a été faite pour obtenir les graphiques. Test Drive Unlimited a très peu d’options graphiques, ce qui le rend difficilement jouable sur une configuration entrée de gamme : les choix se limitent à Low/Medium/High et à l’activation du HDR. Les tests ont été faits avec les options au maximum et HDR activé.

A l’opposé de NFS : Carbon, TDU tire parti du multithread et l’on voit donc l’ X2 4200+ devancer facilement l’A64 4000+ dans les basses résolutions. En 1600×1200, la limite vient plus du GPU même si l’on voit les processeurs dual core afficher un nombre minimum d’images/seconde plus élevé. L’A64 4000+ chute en dessous de 30 i/s en 1280×1024 et 1600×1200, tandis que les deux dual core maintiennent au moins 33 i/s quelle que soit la résolution. L’ X2 5600+ délivre les meilleures performances dan l’ensemble et parvient même à créer un petit écart en termes d’i/s a minima.

L’activation de l’AA 4x montre combien l’on est limité avec le processeur monocore : le nombre d’images par seconde moyen reste constant sur l’A64 4000+ tandis que l’X2 5600+ témoigne nettement de l’impact sur les performances, montrant ainsi que le GPU souffre malgré la faible résolution. La 8800 GS est donc loin de pouvoir tenir en 1600×1200 avec AA 4x, rendant le titre injouable ce qui a influencé les grilles de départ et temps de course, d’où les deux images par seconde en plus pour l’ X2 4200+.

Oblivion

Sorti en mars 2006, Oblivion a mis plus d’une configuration à terre, poussant ainsi nombre d’entre nous à faire évoluer notre PC. Tout ça pour un seul jeu ? Et bien, vu le jeu, pourquoi pas ? Comme vous le savez, Oblivion ne se boucle pas en 30-50 heures si l’on compte les quêtes annexes, développement des compétences etc… les joueurs lui ayant consacré plus de 100 heures sont nombreux et vu le nombre de mods disponibles, certains ont dépassé les 1000 heures sur ce seul jeu. Dans cette optique, si un jeu devait justifier l’achat de nouveaux composants, il serait aussi exigeant et aurait une durée de vie comparable à Oblivion. Notre 8800 GS est plus puissante que toutes les cartes mono-GPU de l’époque, mais regardons plus en détail quelle est la puissance de calcul processeur nécessaire à ce que la 8800 GS puisse faire vivre un jeu qui reste exigeant et populaire malgré son âge.

Un temps considérable est donc passé dans les villes, châteaux et grottes, ou bien à l’exploration des extérieurs de Cyrodil. Ces zones exercent des charges différentes sur la configuration, d’où le fait que nous ayons effectués les tests à deux endroits différents : le benchmark « Town » a été fait au sein des murs de Chorral, tandis que le « Foliage » s’est fait dans la grande forêt, à l’endroit où l’on trouve les hautes herbes les plus épaisses.

Le protocole reste identique : Fraps et trois sessions pour en extraire une moyenne, avec toutes les options graphiques au maximum exception faite des ombres sur les personnages qui sont pour le moins discutables. Il n’existe pas d’option dans le jeu pour activer le filtrage anisotrope, mais vu ce que le jeu gagne visuellement, on gagne à le forcer via les pilotes graphiques. Il faut par ailleurs forcer l’AA dans les pilotes pour maintenir l’HDR. Là encore, le jeu n’en est que plus beau si la carte graphique est suffisamment puissante pour suivre.

Image 8 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Image 9 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Sans anti-aliasing, on voit bien les limitations CPU quel que soit le modèle : les résultats varient par processeur et non pas par résolution. L’ X2 4200+ arrive au dessus des 30 i/s en moyenne et devance de peu l’A64 4000+, aussi bien en nombre minimum qu’en moyenne d’images/seconde. C’est ici que l’X2 5600+ se distingue franchement, avec 10 fps de plus en moyenne par rapport à l’ X2 4200+, et un nombre minimum qui se maintient au-dessus de 20. On voit d’emblée avec les réglages au maximum qu’Oblivion ne plaisante pas avec les ressources processeur, puisqu’on aurait pu prendre un CPU encore plus puissant pour ne pas brider la 8800 GS et maintenir un nombre minimum d’images/seconde plus élevé.

Bien qu’étant une observation secondaire dans cette zone affectée par la limitation CPU, on remarque que la performance est toujours supérieure en 1280×1024 par rapport au 1024×768 (et 1600×1200 même s’il n’y a là rien d’étonnant).

Image 10 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Image 11 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Pas de chute des performances en 1024×768 avec AA, et très peu en 1280×1024. L’A64 4000+ suit l’X2 4200+ à la trace pendant que l’X2 5600+ survole les débats. La 8800 GS n’est pas en mesure de gérer Oblivion en 1600×1200 avec AA 4x/AF 16x, le titre est injouable quel que soit le processeur puisque nous sommes donc complètement limités par la carte graphique. Avec tous les réglages jouables, on voit qu’il est important d’avoir un bon processeur dans cette zone puisque l’X2 5600+ a dominé de la tête et des épaules. Voyons maintenant s’il brille toujours à l’extérieur de la ville.

Image 12 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Image 13 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Les zones à forte végétation sont les pires pour la carte graphique, et l’on voit que sans FSAA, nous sommes déjà sous les 30 i/s en moyenne en 1600×1200 quel que soit le CPU. Mais Oblivion n’épargne pas non plus le processeur : l’A64 4000+ n’arrive qu’à une moyenne de 26 i/s en 1024×768. Le jeu est alors limité par le processeur et une fois de plus, les performances en 1280×1024 sont supérieures à celles en 1024×768 sur ce CPU, comme avec le benchmark « Town ». L’ X2 5600+ reste au sommet.

Image 14 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Image 15 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Sans overclocking, la XFX 8800 GS a bien du mal avec l’AA 4x. L’X2 5600+ est le seul en 1024×768 à permettre 30 i/s en moyenne. Les résolutions supérieures sont injouables, et l’on ne constate que très peu de différence entre les deux processeurs dual core.

Au travers de ces tests, on voit bien qu’Oblivion est dépendant du CPU et du GPU comme c’est le cas pour de nombreux jeux : s’il faut une bonne carte graphique pour jouer en haute résolution ou bien avec AA, on a bien vu qu’il fallait aussi un processeur dual core ayant un minimum de puissance de calcul. Les possesseurs de CPU monocore sont donc contraints de baisser les réglages pour jouer à Oblivion, quant aux possesseurs de dual core à basse fréquence, il leur faudra passer par l’overclocking pour jouer avec un niveau de détails maximal.

Call of Duty 4

Call of Duty 4 Modern Combat est sorti en novembre 2007 et bénéficie d’une optimisation multithread. Voyons si les trois processeurs parviendront à nous épargner le supplice d’un débit d’images saccadé dans un FPS.

Il est bien plus difficile de faire des benchmarks avec ce jeu qu’avec ceux précédemment vus. On aurait pu faire notre propre démo à partir du mode multi-joueurs, mais nous avons finalement décidé d’évaluer les performances en plein jeu solo avec Fraps. Aussi anodin que cela puisse paraître, CoD 4 est particulièrement réticent aux scores homogènes, ce qui rend les tests plus difficiles qu’avec les titres vus jusqu’ici. Les cinématiques sont constantes à ce niveau et peuvent servir à un comparatif de cartes graphiques, mais ne montrent pas l’évolution des performances entre ces processeurs et ne rendent pas bien compte de l’expérience de jeu sur cette configuration vieillissante. Les réglages ont été poussés au maximum, y compris l’AF 16x, et nous avons pris la mission War Pig où les combats sont intenses. Vu les fluctuations entre les scores par rapport aux autres jeux, nous avons répété cinq fois chaque test pour ensuite en tirer une moyenne.

Image 16 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Image 17 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Un rapide coup d’œil suffit à voir que le jeu est optimisé multithread. Malgré sa fréquence, l’X2 4200+ double les performances moyennes de l’A64 4000+ en 1024×768. Autrefois référence, le CPU monocore bride les performances à toutes les résolutions. L’ X2 5600+ est fort logiquement en tête des trois processeurs.

Une chose est sûre : avant d’investir dans une nouvelle carte graphique en espérant de voir CoD 4 tourner dans toute sa splendeur, il faut avoir un bon dual core. Les possesseurs de CPU monocore devront passer par une baisse des réglages sous peine de se retrouver en face d’un slide show.

Crysis

Lui aussi sorti en novembre 2007, Crysis est un des jeux les plus exigeants à l’heure actuelle, si ce n’est le tueur de configurations. N’importe quelle carte graphique haut de gamme peut mordre la poussière quand on joue en DX10 et haute résolution. Nous nous basons sur les tests CPU et GPU inclus avec le jeu, que chacun peut donc reproduire chez soi. Si les scores dans ces benchmarks ne sont pas les mêmes que lors d’une partie, la charge exercée sur le processeur et la carte graphique sont révélateurs du comportement de ces Athlon par rapport à la 8800 GS. Il faut donc garder à l’esprit que le nombre d’images/seconde peut être inférieur dans le jeu. Les deux tests sont effectués avec AF 16x en Medium puis en High.

Image 18 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Comme c’était le cas avec CoD 4, l’A64 4000+ est à la peine avec Crysis : impossible d’atteindre une moyenne de 30 i/s quelle que soit la résolution, c’est-à-dire presque le nombre d’i/s minimum sur les dual core. Les réglages en Medium et en particulier les effets physiques sont clairement de trop pour le processeur monocore.

Image 19 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Le test GPU représente le survol d’une zone. Sans les ressources nécessaires à la destruction de l’environnement et aux effets physiques, l’A64 4000+ est capable de suivre l’ X2 4200+. Vu que l’écart de performances commence seulement à se faire sentir en 1600×1200, il est clair que le processeur est encore le facteur limitant pour les basses résolutions du benchmark GPU. L’ X2 5600+ s’en sort nettement mieux que les deux autres processeurs.

Image 20 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Avec les détails en High, l’ X2 4200+ rentre dans le rang comparé à l’ X2 5600+ qui tire parti de sa fréquence plus élevée et de son cache L2 accru. La 8800 GS n’arrive plus à suivre quant ont atteint 1600×1200 comme en témoigne la performance quasi-égale entre les deux dual core. Le processeur monocore est lui largué, mais cela n’a rien d’une surprise.

Image 21 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?

Le test GPU en High permet de constater que l’ X2 5600+ est le plus performant dans les basses résolutions suivi de l’ X2 4200+ qui atteint tout juste 30 i/s en moyenne en 1024×768. La 8800 GS souffre dès que l’on augmente la résolution et à fréquence d’origine, toutes les configurations sont nettement en-dessous des 30 i/s en 1280×1024. Il faut une sacré carte pour gérer le 1600×1200 et notre 8800 GS est loin d’en être capable. Il serait bien entendu inutile ici d’activer le FSAA et mieux vaut donc laisser ce filtrage aux cartes comme la GTX 280, HD 4870×2, ou un SLI/CrossFire.

Les possesseurs de CPU monocore éprouveront probablement la nécessité de baisser les effets physiques jusqu’en Low, ce qui ne va pas sans rendre le jeu moins amusant et moins impressionnant. Nous aurions pu prendre une carte graphique plus puissante pour gérer le 1600×1200 en High, mais l’essentiel est ailleurs : Crysis demande un processeur musclé pour tourner dans les meilleures conditions. Il n’y a donc pas grand-chose à faire pour les utilisateurs de processeurs single core, et ceux qui possèdent un dual core à faible fréquence auront vite fait de se tourner vers l’overclocking pour ce titre. Les performances et facteurs limitant varient d’un niveau à l’autre, il faut donc s’attendre à devoir encore baisser les réglages au fur et à mesure du jeu.

Et avec une Radeon HD 4850 ?

Les premiers tests qui ont précédé la rédaction de cet article ont été faits avec la seule 8800 GS (9600 GSO) qui était d’un bon rapport qualité/prix et tout à fait désignée pour une plateforme vieillissante n’ayant pas besoin d’une carte haut de gamme. Sa principale faiblesse se voit au travers des benchmarks en 1600×1200 avec FSAA 4x.

En parallèle, la Radeon HD 4850 constitue un niveau de performances sans précédent dans sa gamme de prix, c’est-à-dire environ 150 euros actuellement. Elle est capable de gérer le 1600×1200 avec FSAA. Vu son prix attractif et les limites de la 8800 GS, nous en avons pris une pour avoir un autre regard sur les trois processeurs. En 1024×768 et 1280×1024, les trois processeurs brideraient encore plus cette carte qu’ils ne l’ont fait avec la 8800 GS, c’est pourquoi nous sommes restés sur la résolution la plus élevée des benchmarks précédents. Les scores de la 8800 GS sont intégrés pour faire la comparaison ; rappelons qu’ils se sont effondrés dans certains des tests.

Contrairement à la 8800 GS, la HD 4850 s’en sort facilement en 1600×1200 avec FSAA 4x. On voit une petite évolution des performances processeur par fréquences.

Les deux cartes sont ici limitées par les deux processeurs les moins rapides et sont à peu près au même niveau. En revanche, on remarque que la HD 4850 respire et distance la 8800 GS lorsqu’elle est associée à l’ X2 5600+.

Injouables avec la 8800 GS, ces réglages ne posent aucun problème à la HD 4850. On voit une évolution des performances liées aux processeurs similaire à celle constatée en basse résolution avec la 8800 GS.

Nous étions sérieusement limités par le GPU avec la 8800 GS en 1600×1200 avec filtrages, mais la HD 4850 a suffisamment de ressources pour montrer encore une fois combien le processeur est important dans ces deux zones d’Oblivion. L’ X2 5600+ domine sans contestation, alors que l’A64 4000+ n’arrive pas à atteindre 30 i/s en moyenne dans les deux benchmarks.

Et avec une Radeon HD 4850 ? (suite)

CoD4 a donc été testé sans FSAA avec la 8800 GS et l’on voit ici que la HD 4850 s’en tire plus qu’honorablement en 1600×1200 et détails au maximum. D’autre part, vu l’avance de cette dernière, elle aurait également su faire face au FSAA 4x. L’A64 4000+ a beau être nettement au-dessus des recommandations minimales, il n’en est pas moins incapable de gérer le niveau de détails maximal dans CoD4, même avec la HD 4850. C’est exactement ce genre de déceptions à grands frais que l’on essaie de vous épargner.

On voit des résultats intéressants avec Crysis en Medium : si l’A64 4000+ est encore le maillon faible dans le test CPU, ce n’est qu’avec notre dual core le plus rapide que la HD 4850 se démarque de la 8800 GS au niveau des tests CPU et GPU. La différence est systématiquement de l’ordre d’une image/seconde avec les deux autres processeurs.

Les résultats en High diffèrent de ceux en Medium : la HD 4850 mène dans chaque test et nous permet de voir l’X2 5600+ rester devant l’ X2 4200+ au niveau du benchmark CPU. Bien que la HD 4850 distance largement la 8800 GS dans le test GPU, on est encore limités par la carte graphique avec ces réglages d’où le faible écart entre les processeurs.

Conclusion

Image 22 : Peut-on encore jouer avec un Athlon 64 ?Globalement, il est délicat d’affirmer quelle est la puissance CPU nécessaire aux jeux : d’une part, chaque jeu a ses besoins et d’autre part, l’exigence graphique est variable d’un joueur à l’autre. En revanche, chaque titre, voire les options au sein d’un même jeu vont solliciter plusieurs composants, il est donc essentiel de se faire une configuration homogène pour profiter du plus grand nombre. L’achat d’un GPU haut de gamme est un gâchis si le processeur fait goulet d’étranglement. A l’inverse, une carte graphique pas assez puissante limitera la résolution, le niveau de détails et la forte impression que peuvent procurer les jeux.

En voyant Crysis, Call of Duty 4 et Oblivion, il est clair que les processeurs single core sont maintenant à la peine et limiteront le niveau de détails dans le meilleur des cas. L’intelligence artificielle et les effets physiques de premier ordre sont souvent de trop pour un CPU monocore en tenant compte de ce qu’il doit déjà gérer. On peut même en arriver à un point où les réglages revus à la baisse ne suffisent même plus à atteindre des performances suffisantes dans certains titres gourmands en ressources processeur. Il faut aussi garder à l’esprit que le nombre minimum d’images/seconde sur ces CPU sera souvent plus bas que sur les dual core, ce qui rend un jeu haché. Ceci ne laisse donc que peu d’espoirs à ceux qui possèdent un processeur single core en Socket 754 ou 939 quant aux titres à venir.

Les processeurs dual core sont devenus la norme recommandée pour les jeux actuels. Parmi ceux-là, nous avons vu que notre X2 4200+ devançait facilement un CPU monocore malgré une fréquence inférieure. Avec un nombre maximum d’images/seconde plus élevé et une moyenne plus constante, l’expérience de jeu n’en est que meilleure. Les possesseurs de plateforme AM2 qui comptent jouer doivent clairement avoir un dual core.

Qu’en est-il des fréquences ? Est-ce qu’elles comptent ? On a bien vu l’Athlon X2 5600+ systématiquement devancer ses deux concurrents, que ce soit avec la 8800 GS ou la HD 4850. Tant que la carte graphique n’était pas le facteur limitant, les tests ont montré que la fréquence des processeurs engendrait une différence significative. L’X2 4200+ (cadencé à seulement 2,2 GHz) a même souvent été à la peine lors des tests, arrivant parfois à peine à maintenir 30 images/seconde en moyenne même avec des résolutions assez faibles. Il faut donc un Athlon X2 à haute fréquence pour ne pas brider une carte graphique milieu/haut de gamme dans les jeux récents comme Crysis ou Call of Duty 4, voire même Oblivion. 2,4 GHz et moins ne suffiront pas toujours et d’une façon générale, plus la fréquence est élevée, mieux on se porte. Ceux qui possèdent une plateforme sur Socket 939 devraient donc voir ici une bonne raison de ne pas acheter à prix d’or un dual core à faible fréquence.

Tout n’est pas perdu si l’on a un Athlon 64 monocore sans possibilité d’évolution ni budget pour une nouvelle configuration : certains des nouveaux jeux ainsi que bon nombre de titres plus anciens dont le prix a chuté tournent très bien avec ces processeurs. Moins de 100 € seront suffisants pour une nouvelle carte comme la 8800 GS, 9600 GSO (attention aux « nouvelles » versions qui ne sont plus basées sur le G92 !), HD 4670 qui permettra de tirer le maximum des jeux non-optimisés multithread au cas où on aurait un GPU trop faible. Il faudra en revanche baisser les réglages dans les jeux récents pour soulager la charge sur le processeur, ce qui fera en partie baisser l’intérêt d’une nouvelle carte graphique.

Ceux qui ont un Athlon XP ou un Pentium 4 à moins de 3 GHz sont dans une situation plus délicate et seront en dessous des recommandations minimales pour certains jeux.