Peut-on jouer sur AMD Fusion ou Intel Atom D525 & ION 2 ?

Introduction

Les nettops et portables d’entrée de gamme devenant de plus en plus accessibles, ils prolifèrent : l’Atom est par exemple devenu une architecture basse consommation suffisamment performante pour Internet et la lecture vidéo, surtout quand elle est associée à ION 2. AMD est récemment arrivé sur ce marché avec sa plateforme Brazos, dont on a déjà pu voir l’efficacité il y a deux mois avec le couple Zacate E-350 et Radeon HD 6310.

Bien que ces machines se destinent à un usage Internet/bureautique/multimédia, on est tout de même tentés de voir ce dont un nettop est par exemple capable avec World of Warcraft : Cataclysm sur grand écran. Le fait est que par rapport à la première vague des machines conçues autour d’Atom avec circuit graphique Intel intégré, le couple Atom/ION 2 de même que l’APU AMD E-350 ont gagné un potentiel graphique indéniable. Mais dans quelle mesure est-il exploitable ? Quels jeux passent, quels jeux mettent ces configurations à mal ? L’Atom D525 avec ION 2 et l’AMD E-350 seront mis à l’épreuve des 15 titres que nous avons retenus, lesquels sont sortis entre 2001 (Star Trek Armada 2) pour le plus ancien et février 2011 (Bulletstorm) pour le plus récent.

Zotac Zbox AD03BR-PLUS

Zotac nous a fait parvenir un Zbox AD03BR-PLUS qui ressemble comme deux gouttes d’eau au Zbox HD-ID34, cependant les deux nettops se différencient au niveau de la configuration embarquée : le second embarque un Atom D525 à 1,8 GHz avec ION 2, tandis que l’AD03BR-PLUS renferme un E-350 basé sur Zacate épaulé par une HD 6130.

L’AD03BR-PLUS embarque un lecteur Blu-ray au format slim et mesure 28 x 18,7 x 4 cm, tout comme l’HD-ID34. La finition métal & noir laqué ainsi que le témoin d’alimentation circulaire sont des signes caractéristiques des nettops PCHC de Zotac.

La marque propose un jeu d’accessoires assez fourni avec son nettop : pilotes, deux manuels distincts, un support VESA pour fixer le Zbox derrière un moniteur, un adaptateur DVI/VGA, l’utilitaire BD solution de Cyberlink et bien entendu l’alimentation. La déception vient de l’absence de télécommande, une constante sur les Zbox. S’il est toujours possible d’en acheter une par la suite, il nous semble que son inclusion au sein des accessoires va de soi vu l’usage auquel la machine se destine.

L’arrière du nettop dévoile des sorties DVI et HDMI, un port USB 3, une prise hybride eSATA/USB, une connexion Ethernet gigabit (sachant qu’un adaptateur Wifi 802.11n est intégré), le connecteur d’alimentation et enfin une sortie son S/PDIF optique.

A l’avant on trouve le lecteur Blu-Ray de type slot-in, deux ports USB supplémentaires (dont un 3.0), un lecteur de carte mémoire ainsi que deux jacks audio (sortie son et entrée micro).

Contrairement à de nombreux nettops, le Zbox s’ouvre facilement pour accéder au disque dur ainsi qu’à la RAM : notre modèle embarque un Samsung Spinpoint 250 Go 5400 tr/min ainsi que 2 Go de DDR3. La capacité maximale est de 4 Go, sachant que la mémoire est partagée entre le système et le circuit graphique intégré. Les fréquences de ce dernier comme celles de l’APU sont très proches de celles que l’on avait relevées sur l’ASRock E350M1, à savoir 1,6 GHz pour l’E-350 et 492 MHz pour le HD 6310.

Vu les tests qui vont suivre, rappelons que le Zotac Zbox AD03BR-PLUS ne peut être jugé sur ses seules performances ludiques vu que la machine n’a pas été conçue pour cet usage à la base. En revanche, nous l’avons trouvé suffisamment confortable en utilisation courante et la lecture vidéo n’a posé aucun problème (bien que l’E-350 ne gère pas le MVC, ce qui empêche l’accélération des Blu-ray 3D). Outre sa compacité, l’AD03BR-PLUS a le bon goût d’être silencieux, des qualités particulièrement appréciables pour un PCHC. Signalons enfin qu’il commence tout juste à être référencé en France à un tarif d’environ 400 euros.

Configuration du test

Vu les plateformes testées, nous avons pris un panel de jeux plus large que d’habitude vu que nous sommes allés jusqu’à 15 titres cette fois : outre les plus récents qui sont abonnés aux tests, les plus anciens sont là parce qu’ils ont une durée de vie conséquente/s’appuient sur des licences phares. En outre, cette sélection a permis de toucher à bon nombre de genres : course, combat aérien, RTS, FPS, MMORPG, Action-RPG.

Les deux machines sont équipées du même disque dur (Samsung Spinpoint 250 Go 5200 tr/min) afin de ne pas induire de biais. En revanche, elles ne peuvent pas être sur un pied d’égalité en matière de mémoire du fait de leurs architectures respectives : côté Atom, les 2 Go de DDR2 sont réservés au système, ION 2 ayant 512 Mo de DDR3 dédiés. Côté Fusion, on trouve 2 Go de DDR3 qui sont partagés entre l’E-350 et la Radeon 6130.

StarCraft 2

Nous avons développé un second benchmark pour l’occasion, le premier ayant été conçu pour illustrer le pire des cas de figure. Si les performances relevées sont plus représentatives d’une vraie partie, on précisera tout de même que certaines cartes particulièrement exigeantes entraineront d’importantes baisses du nombre d’ips qui ne sont donc pas reflétées ici, a fortiori avec une multitude d’unités à l’écran.

Nous sommes obligés de paramétrer le jeu en low, les performances s’effondrant dès que l’on passe en medium. Le titre de Blizzard est alors visuellement assez terne comme on avait pu le voir lors du test de la beta.

Pour un RTS, les performances de l’E-350 sont acceptables d’autant plus qu’elles ne baissent presque pas au fil des résolutions : le jeu est clairement limité par les performances CPU. La situation est nettement plus compliquée pour le couple Atom D525/Ion 2 : un bug au niveau des pilotes graphiques conduit certains éléments à clignoter, ce qui n’arrange rien au fait que les performances sont exécrables.

H.A.W.X. 2

Malgré le fait que nous ayons paramétré les réglages graphiques au plus bas, aucune des deux plateformes ne tient le choc. Le goulet d’étranglement se situe dans un premier temps au niveau CPU comme en témoignent les performances identiques en 1024×600 et 1280×720, puis au niveau GPU en 1920×1080.

F1 2010

Les performances relevées sous F1 2010 sont parmi les pires du panel. Curieusement, les effets de flou semblent être encore actifs malgré le niveau de détail choisi (ultra low, le plus faible proposé par le jeu). On en vient jusqu’à perdre le son en 1920×1080.

Bulletstorm

Même avec les réglages les plus bas, Bulletstorm reste assez plaisant visuellement parlant. Malheureusement ce n’est pas suffisant pour rendre ce fps jouable y compris en 1024×600, même si l’on s’en approche sur l’E-350 sachant que l’on est presque tout le temps au-delà de 20 ips.

Aliens Vs. Predator

Le problème est vite réglé dans le cas de ION 2 qui ne gère pas DirectX 11 et ne peut donc faire tourner la démo d’Aliens Vs Predator. Ce n’est pas une grande perte vu que nous avons bien entendu désactivé les fonctionnalités propres à cette version de l’API pour évaluer l’E-350 (tesselation et SSAO avancé), sans que la plateforme d’AMD ne permette une expérience de jeu ne serait-ce qu’acceptable en 1024×600 pour autant.

Left 4 Dead 2

Left 4 Dead 2 a une particularité agaçante : le rendu multicore est désactivé par défaut et se re-désactive à chaque nouvelle session ou changement de résolution. C’est un détail à ne pas négliger vu que les deux plateformes sont dual core et gagnent environ 10 ips chacune lorsque cette option est activée.

Bonne surprise, non seulement le fps de Valve est encore agréable avec des détails graphiques minimum, mais en plus il est encore jouable en 1280×720 sur l’E-350. Ce constat est d’autant plus intéressant qu’il ouvre des perspectives sur les nombreux titres qui s’appuient sur le moteur Source, notamment Half-Life 2 et Portal.

Call Of Duty: Modern Warfare 2

Le benchmark s’appuie sur le début du niveau second sun qui est particulièrement lourd. Nous avons constaté que le nombre d’ips augmentait assez significativement après cette première séquence et les performances ne sont pas si médiocres qu’elles en ont l’air. En conséquence, le fps d’Infinity Ward nous semble jouable sur l’E-350 jusqu’en 1280×720 à condition de choisir le plus bas niveau de détails graphiques (ce qui n’empêche pas le jeu de rester agréable sur le plan visuel). On ne peut pas en dire autant du couple Atom D525/Ion 2.

Just Cause 2

Peu importe les réglages graphiques, la résolution ou encore la séquence de test : Just Cause 2 est un titre trop exigeant pour les deux plateformes.

Metro 2033

Constat logique et sans appel : la plateforme Atom D525/Ion 2 refuse de faire tourner le jeu, tandis que l’on se voit gratifié d’un diaporama avec l’E-350.

Lord Of The Rings Online

Les deux configurations sont capables de faire tourner LOTRO en 720p, surtout l’E-350. Quand bien même il s’agit d’un MMORPG, les performances en 1080p plongent par contre trop bas pour assurer une expérience de jeu plaisante. Au niveau des réglages, le jeu est en low avec une distance de vue ainsi que l’animation réglés sur medium. L’effet « imposteurs distants » est activé (remplacement des modèles 3D pour les avatars au loin par des modèles 2D).

Star Trek Armada 2

RTS en 3D à l’image de StarCraft II, Star Trek Armada 2 est le doyen du panel puisqu’il est sorti en 2001. Vu les résolutions supportées par le jeu, nous commençons en 1024×768 pour finir en 1280×960/1280×1024 (maximum supporté).

Ce qui est particulièrement surprenant ici c’est que l’on constate des performances similaires à celles observées sous StarCraft II alors que les deux titres ont environ neuf ans d’écart, même si nous avons cette fois poussé les paramètres graphiques. On note également que l’association D525/ION 2 s’en tire un peu mieux cette fois. Par ailleurs, Star Trek Armada 2 n’est probablement pas optimisé pour les cpu multicore vu sa date de sortie.

Bien que le nombre d’ips ne soit pas aussi important avec un RTS qu’un FPS, l’Atom D525/Ion 2 est ici trop juste alors que l’AMD E-350 affiche des performances acceptables.

H.A.W.X.

Contrairement à H.A.W.X. 2, la première itération de la franchise est jouable en 720p au prix de quelques rares ralentissements.

Burnout Paradise

Burnout Paradise est à la limite en 1024×600 : on peut y jouer, mais 5 ips en plus n’auraient pas été de refus. Vu que le titre est bridé avant tout par les ressources cpu, on peut même monter jusqu’en 720p quitte à sacrifier un peu plus de fluidité au passage.

Unreal Tournament

L’E-350 est suffisamment performant pour faire tourner Unreal Tournament troisième du nom sans descendre sous la barre de 24 ips en 1024×600 contrairement à la paire D525/Ion2.

Précisons que nous n’avons pas opté pour les réglages graphiques les plus faibles sur ce titre parce que l’on perd considérablement sur le plan visuel sans que le nombre d’ips n’augmente significativement.

Fallout 3

A condition de paramétrer le jeu en low, l’E-350 permet de jouer jusqu’en 1280×720, tandis que l’Atom D525/Ion 2 est déjà à la limite en 1152×648 : les performances minimales de la plateforme d’Intel pourraient être particulièrement désagréables durant les nombreuses phases d’action.

Conclusion

Après avoir effectué des benchmarks sur 15 titres, nous avons pu constater que 6 d’entre eux sont complètement injouables sur les deux configurations. Voyons donc les écarts entre E-350 et D525/Ion 2 sur les 9 autres jeux :

Le nombre d’ips minimum est primordial, or la plateforme d’AMD est en moyenne trois fois plus performante que celle d’Intel/NVIDIA sur ce critère. Concrètement, l’écart est suffisamment important pour que des titres comme Unreal Tournament ou Fallout 3 tournent dans des conditions acceptables sur l’E-350 alors que le couple D525/Ion2 n’est tout simplement pas au niveau.

Encore une fois, l’E-350 comme le D525/Ion 2 n’ont pas été conçus pour jouer mais il faut tout de même être conscient du fait que le potentiel ludique est bien plus intéressant chez AMD. Si la plupart des jeux récents sont ingérables pour l’E-350, le patrimoine vidéoludique considérable sur PC allié aux politiques de prix agressives des plateformes de vente en ligne pour les « anciens » titres ouvrent de belles perspectives.