Introduction
Nikon, société créée en 1917 à la demande du gouvernement japonais soucieux de la supériorité démontrée par l'armée allemande pendant la guerre, reste aujourd'hui une référence dans le monde de la photographie. Se positionnant actuellement comme le principal concurrent de Canon dans le domaine des reflexs numériques, la société nipponne déploie tout son savoir faire pour proposer à ses clients des outils robustes, fiables et de très grande qualité.Après le succès du D100, sorti en 2003, les clients peu convaincus par le D70/D70s attendaient impatiemment son successeur qui devait être à la hauteur de leurs attentes. En effet, en termes de gamme commerciale, les D100/D200 se placent au niveau de l'amateur/expert qui souhaite se faire plaisir ou du professionnel qui se contente d'un appareil fiable et robuste à un prix inférieur aux appareils plus spécialisés à une utilisation intensive.
Note : Ce test est à prendre comme une introduction au monde des réflex et ne se destine pas aux experts en la matière. Il vise principalement la comparaison compact/bridge – réflex.
Présentation
Le Nikon D200 est un reflex numérique, c'est à dire qu'il utilise une technologie reflex qui ne permet généralement pas la visualisation de l'image sur l'écran avant la prise de vue (comme la plupart des compacts / bridges ou quelques réflexs spécialisés comme le Canon 20Da utilisé en astrophotographie).En effet, l'image visualisée dans le viseur est directement celle capturée par l'objectif puis réfléchie par le miroir interne, cela permet d'apprécier le cadrage de l’image telle qu'elle s'imprimera sur le film ou capteur. On peut également contrôler la mise au point et la réelle profondeur champ (grâce au testeur de profondeur de champ). Pour réaliser cela, un miroir est utilisé entre l'objectif et le dépoli. Le dépoli est une sorte d'écran transparent ou l'image est projetée avec les collimateurs autofocus afin d'être visualisée ensuite dans le viseur. Ce miroir cache l'obturateur qui permettra de définir la vitesse d'exposition du capteur/film à la lumière. Lors de la pression sur le déclencheur, le miroir se lève, l'obturateur s'ouvre à la vitesse défini et la lumière imprime le capteur/film durant un instant très court.
Contrairement, aux compacts et bridges, on a ici un système mécanique de précision qui a fait ses preuves depuis plusieurs dizaines d'années. La visée est donc dite reflex, puisqu'on a pas dans le viseur la reproduction via un écran LCD de l'image capturée par le capteur, mais l'image réflechie qui passe à travers les lentilles de l'objectif.
On comprend mieux maintenant pourquoi il est impossible de visualiser l'image en temps réel (comme une caméra) sur l'écran avant la prise de vue, puisque le capteur est caché par le miroir.
Les systèmes reflexs comme le D200 offrent de plus la plupart du temps la possibilité de changer l'objectif. Ainsi, on dispose ici d'une monture standardisée par le constructeur appelée "F". Nikon propose ainsi une gamme d'objectifs très étendue de la série AF e AF-S, dont la liste est disponible ici. Les objectifs construits par Nikon sous le nom de "Nikkor" sont généralement de bonne qualité et relativement bien conçus. D'autres marques tierces proposent également des objectifs compatibles avec la monture F : Sigma, Tamron, Tokina… Malheureusement tous les objectifs ne se valent pas, et si certains sont des références pour leur "piqué" comme le Nikkor 105 Macro, d'autres s'avèrent de moins bonne qualité optique et moins bien construits (surtout depuis l'apparition des appareils numériques).
Le nikon D200 est également compatible avec les anciens objectifs "AI" à mise au point manuel, intéressant pour ceux qui possèderaient un parc d'objectifs de ce type.
Nous allons dans ce test nous concentrer sur un objectif récemment mis en vente par Nikon, le Nikkor 18-200 VR 3.5-5.6. Alors que la réputation des zooms de grande amplitude n'est pas très bonne, il est intéressant d'étudier le couple D200/18-200 qui pourrait fournir une solution idéale pour le reportage ou le randonneur exigeant souhaitant ne pas s'encombrer d'un parc d'objectifs conséquent. Il faut être conscient cependant que pour profiter pleinement de la qualité optique du nouveau capteur CCD de 10,2 Millions de pixels fourni par Sony (format APS-C cependant !), l'association avec des optiques plus adaptées à chaque type de pratique photographique apportera un gain de qualité non négligeable.
Enfin, mis en vente à environ 2000 € (on peut le trouver aux alentours des 1650/1700 € sur Internet ou dans certains magasins), cet appareil n'est pas non plus à la portée de toutes les bourses. D'autant plus qu'il sera nécessaire de lui ajouter un objectif comme le 18-200 VR (disponible à environ 850 €) si l'on souhaite commencer à faire des photos, ou d'autres objectifs plus performants permettant d'exploiter pleinement les possibilités de ce boîtier.
A plus de 2500 € d'investissement, on peut déjà réserver cet appareil aux amateurs exigeants et fortunés ainsi qu'aux professionnels qui souhaitent par exemple un boîtier de secours.
Le photographe novice qui souhaite franchir le pas vers le reflex numérique aura tout intérêt à se tourner vers des appareils d'entrée de gamme, qui permettent, à des niveaux de qualité d'images équivalente, de bien s'amuser sans se ruiner (D50 ou D70s chez Nikon, 350D chez Canon, E300 chez Olympus…).
On a à faire ici à un boîtier muni d'une finition professionnel et de fonctionnalité avancés que nous allons détaillés ci-après.
Spécifications
Type de
capteur | CCD |
Résolution | RVB DTC, 23,6 x 15,8 mm ; nombre total de 10,92 millions de pixels |
Type d’appareil | Appareil numérique de type reflex |
Taille d’image (pixels) | 3 872 x 2 592 [L] |
2 896 x 1 944 [M] | |
1 936 x 1 296 [S] | |
Sensibilité | Équivalente à 100-1600 ISO par incréments de 1/3, 1/2 ou 1 IL avec réglages additionnels jusqu’à 1 IL au-delà de 1600 ISO |
Support d’enregistrement | Carte CompactFlash™ (CF) (Type I / II ) et Microdrive™ |
Système de stockage | NEF (RAW) compressé : compression sur 12 bits, JPEG : conforme aux compressions JPEG |
Balance des blancs | Auto (balance des blancs TTL avec capteur RVB 1 005 pixels), six modes manuels avec réglage précis, réglage de la température de couleur, valeur prédéfinie de balance des blancs (« Blanc mesuré »), bracketing de la balance des blancs possible (2 à 9 vues par incréments de 1, 2 ou 3) |
Moniteur ACL | 2,5 pouces, 230 000 pixels, ACL TFT polysilicium basse température avec réglage de la luminosité |
Fonction de visualisation | 1) Image plein format
2) Imagette (planche de 4 ou de 9) 3) Zoom 4) Diaporama 5) Histogramme RVB 6) Données de prise de vue 7) Affichage des zones surexposées 8) Rotation automatique de l’image |
Fonction d’effacement | Formatage de la carte, suppression de toutes les photos, suppression des photos sélectionnées |
Sortie vidéo | NTSC ou PAL au choix |
Interface | SB 2.0 (Hi-Speed) (connecteur Mini-B) ; choix de connexion : mass storage ou PTP transfert de fichiers par FTP ou transfert de fichiers / commande de l’appareil photo par PTP/IP également disponible via le système optionnel WT-3 (IEEE 802.11b/g) ; Logement pour carte CF type II : compatible avec les mises à jour de firmware (microprogramme) par le biais des cartes CF |
Saisie texte | Possibilité de saisir jusqu’à 36 caractères alphanumériques avec le moniteur ACL et le sélecteur multi-directionnel ; stocké sous forme d’en-tête Exif |
Angle de champ | Equivalent en format 24×36 mm de 1,5 x la focale de l’objectif utilisé |
Viseur | Pentaprisme à hauteur d’oeil fixe ; réglage dioptrique intégré (-2,0 à +1,0 d) |
Dégagement oculaire | 19,5 mm (-1,0 m-1) |
Plage de visée | Verre de visée BriteView de type B II avec collimateurs de mise au point et possibilité d’afficher un quadrillage |
Couverture de l’image de visée | Environ 95 % (verticalement et horizontalement) |
Grossissement du viseur | Environ 0,94x avec un objectif 50 mm réglé sur l’infini ; -1,0 m-1 |
Informations du viseur | Indications de mise au point
Système de mesure Indicateur de mémorisation de l’exposition/de la puissance du flash (Mémorisation FV) Indicateur de synchro flash Vitesse d’obturation Ouverture Indicateur d’exposition/de correction d’exposition Sensibilité Mode d’exposition Correction du niveau de puissance du flash Correction d’exposition Nombre de vues restantes |
Autofocus | À détection de phase TTL avec module autofocus Nikon Multi-CAM1000 avec illuminateur d’assistance AF (environ 0,5 m à 3 m) Plage de détection : -1 à +19 IL (équivalent à 100 ISO, à une température normale de 20°C) |
Pilotage de l’objectif | AF ponctuel (S)
AF continu (C) Mise au point manuelle (M) Le suivi de mise au point est automatiquement activé si le sujet est en mouvement en mode AF continu |
Zone de mise au point | Standard : 11 zones
Une seule zone ou un groupe sélectionnable ; Étendue : la zone de mise au point peut être sélectionnée parmi 7 zones |
Mode de zone AF | 1) AF sélectif
2) AF dynamique 3) AF dynamique groupé 4) AF dynamique avec priorité au sujet le plus proche |
Mémorisation de la mise au point | La mise au point peut être mémorisée en sollicitant légèrement le déclencheur (AF dynamique ponctuel) ou en appuyant sur la commande AE-L/AF-L |
Système de mesure d’exposition | Mesure d’exposition TTL avec trois modes au
choix :
1) Mesure matricielle couleur 3D II (objectifs de types G et D) ; mesure matricielle couleur II (autres objectifs avec microprocesseurs) ; mesure matricielle couleur disponible avec des objectifs sans microprocesseur si l’utilisateur fournit les informations sur l’objectif ; mesure effectuée par capteur RVB 1 005 photosites 2) Pondérée centrale : 75 % de la mesure concentrée sur un cercle de 6, 8, 10 ou 13 mm au centre du cadre de visée 3) Spot : Mesure sur un cercle de 3 mm (environ 2,0 % du cadre de visée) centré sur la zone de mise au point active (sur la zone centrale de mise au point lorsqu’un objectif sans microprocesseur est utilisé) |
Plage de mesure de l’exposition (ISO 100, objectif f/1.4, 20ºC) | 1) Mesure matricielle couleur 3D ou mesure
pondérée centrale : 0 à 20 IL
2) Mesure spot : 2 à 20 IL [à 20°C, équivalent à 100 ISO, objectif f/1.4] |
Couplage de la mesure d’exposition | Microprocesseur et AI couplés |
Modes d’exposition | P : Auto programmé
(possibilité de décalage du programme)
S : Auto à priorité vitesse A : Auto à priorité ouverture M : Manuel |
Correction de l’exposition | Dans une plage de ±5,0 IL par incréments de 1/3, 1/2 ou 1 IL |
Mémorisation de l’exposition auto | Mémorisation de la valeur d’exposition détectée en appuyant sur la commande AE-L/AF-L |
Bracketing de l’exposition automatique | 2 à 9 expositions par incréments de 1, 2 ou 3 |
Modes de prise de vue | 1) Mode vue par vue
2) Mode continu basse vitesse (CL) : 1 à 4 vues par seconde (vps) 3) Mode continu haute vitesse : 5 vues par seconde (vps) _ 4) Mode retardateur 5) Mode miroir relevé |
Obturateur | Type plan focal à translation verticale, contrôlé électroniquement, 30 à 1/8 000 s par incréments de 1/3, 1/2 ou 1 IL, pose B |
Contact de synchronisation | Contact X uniquement ; synchronisation du flash jusqu’au 1/250 s |
Contrôle du flash | 1) TTL : contrôle du flash TTL par
capteur RVB 1 005 photosites
Flash intégré : dosage flash/ambiance
i-TTL ou flash standard i-TTL
(mesure spot ou sélecteur de mode
réglé sur M) SB-800, SB-600 ou
SB-R200 : dosage automatique flash/ ambiance i-TTL pour reflex
numérique et flash i-TTL standard pour Reflex
numérique
2) Ouverture auto : disponible avec le SB-800 et objectif avec microprocesseur 3) Flash auto non TTL : disponible avec des flashes tels que SB-800, 80DX, 28DX, 28, 27 et 22s 4) Manuel à priorité distance ; disponible avec le SB-800 |
Mode de synchronisation du flash | 1) Synchro premier rideau (normal)
2) Atténuation des yeux rouges 3) Atténuation des yeux rouges avec synchro lente 4) Synchro lente 5) Synchro second rideau |
Flash intégré | Ouverture manuelle avec commande d’ouverture Nombre guide (en m, à 100 ISO) : environ 12 (13 en manuel) |
Correction du flash | -3 à +1 IL par incréments de 1/3 ou 1/2 IL |
Griffe flash | Standard ISO à contact direct avec verrouillage de sûreté |
Prise synchro | Standard ISO 519 |
Retardateur | Contrôlé électroniquement ; temporisation : 2 à 20 secondes |
Commande de contrôle de profondeur de champ | Lorsqu’un objectif avec microprocesseur est fixé, celui-ci peut être diaphragmé sur l’ouverture sélectionnée par l’utilisateur (modes A et M) ou sur une valeur sélectionnée par l’appareil photo (modes P et S) |
Télécommande | Par les câbles de télécommande MC-22/30/36 (optionnels) via la prise télécommande à 10 broches ou par le système de communication sans fil WT-3 (optionnel) |
GPS | Interface NMEA 0183 (version 2.01) standard prise en charge par le câble 9 broches D-sub (optionnel) et le câble pour récepteur GPS MC-35 (optionnel) |
Alimentation | Un accumulateur Li-ion rechargeable EN-EL3e, poignée-alimentation MB-D200 (optionnelle) avec un ou deux accumulateurs Li-ion rechargeables Nikon EN-EL3e ou six piles AA alcalines LR6, HR6 NiMH, FR6 lithium ou ZR6 nickel-manganèse, adaptateur secteur EH-6 (optionnel) |
Filetage pour fixation sur pied | 1/4 pouce (1222 ISO) |
Dimensions (L x H x E) | Environ 147 x 113 x 74 mm |
Poids | Environ 830 g sans accumulateur, carte mémoire, bouchon de boîtier ni protège-moniteur |
Accessoires fournis | Accumulateur rechargeable Li-ion EN-EL3e
Chargeur rapide MH-18a Câble vidéo Câble USB UC-E4 Courroie, bouchon de boîtier Protecteur d’oculaire DK-5 Oeilleton caoutchouc DK-20 Protège-moniteur ACL BM-6 CD-ROM PictureProject |
Accessoires optionnels | Système de communication sans fil WT-3
Adaptateur secteur EH-6 Flashes SB-800/SB-600/SB-R200 Nikon Capture 4 (version 4.4) bientôt remplacé par Nikon Capture NX Carte CompactFlash |
Prise en main – Design
Bien que le design ne soit pas la priorité des concepteurs de ce type d'appareil, Nikon a réussi une fois de plus à allier efficacité et ligne arrondie qui donne à l'ensemble à la fois un sentiment de robustesse et de souplesse.Le large écran arrière est protégé par une protection plastique (toujours présente sur les reflexs Nikon) qui gâche un peu le design. L'avant est plus agréable, avec notamment la petite marque rouge, marque significative chez Nikon, située sur le haut de la poignée de prise en main.
Loin d'être épurée, le boîtier est muni de nombreux boutons qui peuvent effrayer au premier abord. On trouve également, la prise synchro et la prise de la télécommande qui rajoutent à l'ensemble l'impression qu'on est plus au commande d'un ordinateur que d'un appareil photo.
Néanmoins l'aspect anguleux de l'habillage et la texture du revêtement anti-dérapant qui recouvre la poignée et l'ensemble de l'appareil qui sert à la prise en main est très agréable. Le boîtier est en alliage de magnésium ce qui lui confère une certaine assurance de solidité et de qualité de construction.
L'appareil est fourni avec une courroie de cou Nikon (jaune et très voyante), un chargeur de batterie et les câbles et logiciels nécessaire (sans Nikon Capture, référence pour traiter les fichiers RAW du D200, qui est lui, payant).
Avec presque 1 kg au compteur, sans compter l'objectif, le D200 nécessite quelques bras musclés pour une bonne manipulation. Si l'on a le plaisir de lui adjoindre un zoom professionnel (comme le fabuleux AF-S DX 17-55 f/2.8 par exemple) lumineux et quelques accessoires par exemple, le poids peut facilement doubler.
L'appareil est assez imposant, on n'envisagera donc de prévoir des sacs de transports en conséquence.
On trouve sur les deux côtés de l'appareil les connecteurs vidéo et USB, et le compartiment pour la compact Flash. Notez que pour ouvrir cette petite porte, une pression sur un petit bouton à l'arrière du boîtier est nécessaire.
Les connecteurs sont protégés par une trappe caoutchouc peut-être un peu trop rigide, mais c'est le prix à payer pour assurer une bonne étanchéité. En effet l'appareil, comporte, dixit Nikon "un ensemble de joints protégeant les moindres recoins, afin que le boîtier du D200 résiste parfaitement à l’humidité et la poussière.". Dans la pratique, c'est donc, logiquement un appareil qu'on pourra utiliser dans des conditions difficile, néanmoins les constructeurs ne s'avancent jamais à garantir un bon fonctionnement sous la pluie par exemple. On a cependant à faire ici à un boîtier dont les joints semblent efficaces et qui est vraiment prêt, sur le terrain à affronter des situations atmosphériques périlleuses. Notons que Nikon est le premier constructeur à proposer un tel niveau de protection sur un appareil à ce prix. Chez Canon par exemple, seul les appareils de la gamme professionnels bénéficient d'une tropicalisation annoncée et efficace. Les 20D et 30D ou même 5D n'en sont pas munis et le D200 pourrait, à ce niveau, intéresser les amateurs de photographies à risque. Rappelons cependant qu'il est nécessaire, pour profiter d'une bonne étanchéité de monter sur le boîtier un objectif digne de ce nom tropicalisé lui aussi dont voici la liste :
- Nikon 17-55 f/2.8 AF-S DX
- Nikon 18-70 f/3.5-4.5 AF-S DX
- Nikon 70-200 f/2.8 AF-S VR
- Nikon 200-400 f/4
- Nikon 200 f/2 AF-S VR
- Nikon 300 f/2.8 AF-S VR
Prise en main – Ergonomie
S'il y a bien un domaine dans lequel excelle Nikon c'est bien celui de l'ergonomie. Même sur les gammes "compacts", l'originalité du concept "bi-corps" démontrait toute l'efficacité chère à la marque.Le Nikon D200 n'échappe pas à la règle. Muni de nombreux boutons sur l'arrière et l'avant de l'appareil, l'utilisation peut paraître, de prime abord, un peu confuse. C'est seulement après de nombreuses heures d'utilisation qu'on apprécie l'efficacité d'accès à toutes les fonctions.
Néanmoins, cette profusion pourra rebuter le débutant, et certains pourront contester la densité de paramètres à contrôler en même temps. Mais rappelons le, le D200 est un appareil expert qui nécessite des connaissances déjà approfondies en photographie.
L'écran ACL "haute résolution" de 2,5 pouces offre un champ de visée élargie de 170°. Dans la pratique, cet écran est bon, mais rien de révolutionnaire, et cela reste toujours difficile de lire les informations en plein soleil, d'autant plus qu'apposer la main sur le dessus pour cacher le soleil doit couvrir une surface supérieure.
Là où le photographe pourra commencer à être effrayé, c'est lorsqu'il mettra les yeux dans les innombrables menus de l'appareil. Ici tout est paramétrable, et je dirais même trop paramétrable. En effet, Nikon a souhaité laisser une grande souplesse à l'utilisateur, en proposant l'insertion de courbes et l'affinage précis de certaines options comme par exemple le niveau de réduction de bruit. Dans la pratique, on se sent un peu perdu, et il pourra devenir difficile de trouver le bon réglage rapidement suivant les situations à photographier. On tombe là dans une logique qui peut déranger certains photographes, car tous ces réglages nécessitent des compétences poussées dans les domaines informatiques, colorimétriques et de l'impression. On peut donc regretter que le photographe doive se transformer en laborantin derrière son écran, et soit contraint, dans un premier temps tout du moins, de laisser de côté les fondamentaux de la photographie : gestion de la lumière, composition, émotion, etc… pour focaliser son temps sur la maîtrise informatique de ces outils.
Le Nikon D200 reste un fabuleux appareil, mais il ne sera pas à la portée de tout le monde. On appréciera sur le terrain le contrôleur 4 directions au dos ainsi que les deux roues dentées à l'avant sur l'index et à l'arrière sur le pouce de l'appareil. Ces deux roues semblent cependant un peu dures à modifier et nécessite une forte pression.
Le bouton On/Off n'est, à mon avis, pas idéalement placé. On peut facilement éteindre l'appareil avec celui-ci à la place de changer l'ouverture par exemple grâce à la roue dentée située juste au dessous du déclencheur.
Globalement, l'ergonomie est tout de même très réussie, et reste une référence dans le domaine, même si quelques fonctions (comme par exemple le zoom de l'image) peuvent nécessiter quelques acrobaties des doigts pour arriver à ses fins.
Performances numériques (Vitesse, autonomie, bruit)
Vitesse / RéactivitéLe D200 est un appareil véloce. Avec un temps de démarrage quasi instantané, on ne risque pas de louper une photo précieuse. On privilégiera cependant la mise en veille pour cette utilisation, qui permet d'avoir l'appareil opérationnel sur une simple pression à mi-course du déclencheur.
Avec 5 vues par secondes annoncé en rafales, le D200 permettra au photographe de sport par exemple de saisir les temps forts d'une action. On associera cependant pour cette utilisation une carte compact flash rapide (de type Sandisk Extreme par exemple). La rafale en NEF (mode RAW du D200) est légèrement plus laborieuse qu'en JPEG.
Autonomie
La gestion de l'énergie a été améliorée sur le D200 en comparaison à son prédécesseur le D70(s). L'indication du niveau de batterie est maintenant plus précise et comporte plusieurs barres plus réalistes.
On peut lire sur les forums par expérience des utilisateurs que l'autonomie cependant semble être légèrement inférieure à celle des reflexs numériques précédents de la marque. Dans la pratique, une batterie pleine permet tout de même de faire plus de 500 photos aisément en utilisant le flash interne et l'écran. Attention cependant les batteries du D70 (EN-EL3) et du D70s (EN-EL3a) ne sont pas compatibles avec le D200 !
Mode vidéo
Lorsqu'on étudie attentivement le système reflex, on peut observer qu'il serait difficile de proposer un mode vidéo sur ce type d'appareil, le miroir masquant le capteur pendant la visée.
De plus, la vidéo reste, pour des amateurs experts et professionnels, un gadget pas vraiment indispensable.
Le Nikon D200 ne propose donc pas de mode vidéo.
Gestion du bruit
Rappelons que cet appareil est équipé d'un capteur Sony nommé DTC de 10,2 millions de pixels effectifs au format APS-C (comme donc le D100, D70, D70s ou Canon 10D, 20D ou 30D chez Canon).
Notons que Nikon ne propose toujours pas de solution à capteur plein format (24×36) contrairement au principal concurrent avec le Canon 5D. Il est donc intéressant d'étudier la gestion du bruit proposée par le D200 face à un concurrent comme le 20D.
Rappelons que le bruit est le résultat d'un savant dosage entre l'augmentation du gain du capteur, et les algorithmes de netteté (plus l'accentuation est poussée sur le boîtier, plus le bruit est net et visible) et de réduction de bruit qui fait souvent perdre en détails.
Ici le Nikon D200 propose un paramétrage fin du niveau de réduction de bruit. Alors que la concurrence se limite à l'activation ou la désactivation de cette fonctionnalité, on peut ici régler le niveau de réduction de bruit à désactivé, normal, faible, élevé.
Comparons ici deux appareils de gamme à peu près similaire actuellement disponibles sur le marché. Le Canon 20D réputé pour sa très bonne gestion du bruit, remplacé récemment par le Canon 30D (mais dont les évolutions restent mineures et dont les caractéristiques de traitement de l'image sont identiques sur les deux appareils) et le Nikon D200 en notre possession.
Remarquons tout d'abord que les deux appareils possèdent une gestion du bruit remarquable. On est loin du niveau de bruit destructeur et envahissant de la plupart des compacts numériques, et c'est bien là l'un des atouts des reflexs numériques, permettre des prises de vue à des sensibilités élevées.
En observant les prises de vues sur une charte de gris ci-dessus, on remarque que le niveau de bruit est similaire, mais que la structure de celui-ci est totalement différent. Alors qu'avec le 20D on peut voir un bruit coloré assez prononcé sur les rouges, bleus et vert, le Nikon D200 reste plus monochromatique. Le bruit du Nikon semble cependant plus "destructeur" que celui de son voisin et pourrait dans certaines circonstances (comme des prises de vues en faible lumière par exemple) faire baisser le niveau de détails des éléments photographiés.
Performances numériques (bruit – suite, paramétrages)
Bruit – suiteCela se vérifie lorsqu'on étudie de façon plus approfondie l'effet du traitement appliqué par réducteur de bruit sur le détail d'une image. Alors que pour le test précédent, celui-ci était activé par défaut à 0 (Faible), on observe qu'en modifiant la valeur de ce paramètre, le résultat est clairement influencé. Lorsqu'on désactive le réducteur de bruit, les artéfacts de couleurs apparaissent très similaires au Canon 20D. Au contraire, lorsqu'on pousse au maximum le réducteur de bruit, les détails et textures forment des aplats pas très esthétiques.
La qualité du traitement anti-bruit reste cependant exceptionnel, le résultat est de très loin meilleur à la plupart des pellicules haute sensibilité disponibles sur le marché. Il faudra cependant utiliser la graduation de la fonction de réduction de bruit avec parcimonie, afin d'en éviter les désagréments.
On peut enfin se poser la question si laisser l'utilisateur décider du niveau de réduction de bruit, croisé avec la netteté, le contraste et la saturation ne rajoute pas un niveau de complexité supplémentaire pour le photographe.
Possibilités de paramétrage
Le Nikon D200 est un fabuleux outil, doté de nombreuses possibilités de paramétrages qui influenceront la qualité et la personnalité de l'image :
- Espace colorimétrique
- Courbe (profil personnalisé)
- Contraste
- Netteté
- Correction des tons
- Mode Couleur
- Saturation
- Niveau de réduction de bruit
- …
L'appareil permet de sauvegarder un ensemble de réglages propres à certaines situations. Ainsi on pourra passer par exemple en un coup de menu d'un ensemble de paramètres définis pour une situation "studio" à un autre ensemble de paramètres plus adapté pour le reportage. Si la sauvegarde de réglages utilisateurs peuvent s'avérer très utiles à l'usage, d'autres fonctionnalités nécessitent réellement des compétences plus spécifiques permettant d'en saisir la subtilité.
L'intérêt de ce type de réglage fin peut se révéler très intéressant dans le cadre d'une utilisation particulière (studio nature morte, portrait, reportage…), et se justifie pleinement dans un cadre professionnel très particulier. On peut cependant se demander si la clientèle visée par Nikon avec ce boitier ne se trouvera pas plutôt perdu face à tous ces affinages possibles. En effet, le photographe désireux de tirer parti des qualités de son boîtier pour son utilisation devra se lancer dans des expérimentations dignes d'un labo de test. Il sera nécessaire de croiser les différents paramètres afin de trouver celui le plus adapté à sa pratique photographique. Ce petit jeu, s'il peut être intéressant pour un professionnel ayant un objectif précis peut vite s'avérer frustrant pour l'amateur qui souhaite avant tout se faire plaisir avec son nouvel achat en ramenant de belles images à partager avec ses amis.
Cette surenchère technologique est donc, à mon avis, à double tranchant et pourrais effrayer de potentiels acheteurs qui souhaite investir dans un appareil numérique reflex robuste, efficace, et de qualité sans endosser la blouse du laborantin informaticien.
Objectif Nikkor 18-200 VR f/3.5-5.6 (Performances optiques)
Ce zoom proposé par Nikon propose un agrandissement de 11,1x et corresponds à un équivalent de 27 à 300mm en 24×36. Il a une ouverture glissante de 3.5 à 5.6 de 18 à 200mm en sachant qu'on passe déjà à 4.5 vers 35mm et 5.6 dès 60mm.L'objectif est doté d'un système de stabilisation optique dénommé VR II, permettant d'après Nikon de recourir à des vitesses d'obturation 4 fois plus lente. Rappelons cependant que si la stabilisation évite le flou de bougé du photographe, elle ne permet en aucun cas d'augmenter la vitesse d'obturation, et donc de figé les sujets en mouvement. Il sera préférable pour cela d'investir dans des objectifs plus lumineux (à ouverture 2.8 ou inférieure).
Cet objectif bénéficie d'une mise au point interne, le fût ne tourne pas et sa taille n'est pas modifiée lors d'une mise au point (label IF). 2 lentilles en verre ED et 3 lentilles asphériques minimisent les aberrations chromatiques, l'astigmatisme et autres formes de distorsion (label ED).
Attention cependant, cet objectif est destiné exclusivement aux reflex numériques et ne peut être opérationnel sur des appareils à film (label G).
Le diamètre du fût permettant de fixer des filtres vissant est de 72mm. L'objectif atteint un joli poids de 560g pour une dimension de 77mm x 96.5 (replié).
Trois interrupteurs sont présents sur le côté de l'objectif : Autofocus/Manuel, VR ON/OFF, Type de VR (Normal/Active). Cette dernière option permet de sélectionner le type de stabilisation souhaitée : normal ou lors de réalisation de "filé" (on suit un sujet en mouvement).
Une indication de mise au point est présente sur le dessus de l'objectif.
La première bague est utilisée pour la mise au point manuelle, la deuxième pour le zoom. Les deux bagues sont assez dures à la rotation et il est impossible d'envisager un changement de focale rapide dû au manque de souplesse de ces bagues.
Mode Macro
Cet objectif n'est pas donné pour Macro, il faut dire que sa distance minimale de mise au point de 50cm ne permet pas des plans très rapprochés, même si à zoom maximum on peut déjà tenter des gros plans pertinents.
Distorsion
Comme on peut l'observer sur ces prises tests, on remarque que la distorsion est relativement présente sur cet objectif et ce à toutes les focales. Même si elle se corrige très facilement via des logiciels comme PTLens (http://www.ptlens.com) ou DxO, on attendait peu de surprise à ce niveau pour un objectif couvrant une plage de focale aussi large.
Objectif Nikkor 18-200 VR (Performances optiques – suite)
Aberrations ChromatiquesIdem pour les aberrations chromatiques qui sont bien présentes surtout aux focales extrêmes. On remarque d'ailleurs que c'est à fond de zoom (200mm) que le phénomène est le plus amplifié. A 18mm, celles-ci sont tout de même assez bien contenues et dans la bonne moyenne pour cette focale.
Colorimétrie
La colorimétrie générale de l'appareil est très bonne, peut-être une légère dominante chaude de la balance des blancs tungstène, mais l'ensemble des sélections possibles restent fidèles aux couleurs d'origines sous un éclairage particulier. La fonction de balance des blancs automatique est aussi très efficace.
Vignettage
Le vignettage est également présent à toutes les focales à pleine ouverture, mais c'est à 200mm que le phénomène est le plus visible. Cela s'arrange dès que l'on ferme un peu le diaphragme.
Résolution – Piqué
Alors que les constructeurs d'appareil photo numérique nous vantent régulièrement les vertus d'un nombre de pixels supérieurs disponibles sur les capteurs, on s'aperçoit que la qualité des images n'est pas toujours au rendez vous. En effet, la capacité de résolution des détails, plus communément appelé "piqué" est le résultat de plusieurs éléments intervenants à la prise de vue : le capteur, le traitement logiciel appliqué par l'appareil à la prise de vue, et enfin l'optique. Si la course au pixel semble être un bon argument marketing, les vendeurs des boutiques photos oublient souvent de mentionner les deux autres intervenants qui ont pourtant une importance capitale sur la qualité finale d'une photographie.
Rappelons tout d'abord qu'un grand nombre de pixels permet avant tout d'imprimer ses photos sur des formats de grande taille. En effet, la plupart des tirages issus de fichiers numériques sont réalisés avec une résolution d'environ 300 DPI (soit, 300 pixels par pouces, soit 300 pixels pour 2,54 cm). Si l'on est exigeant, le NIKON D200 pourra donc nous permettre des agrandissements de :
- Largeur : 3872 pixels / 300 = 12,90 pouces = 32,76 cm
- Longueur : 2592 pixels / 300 = 8.64 pouces = 21,94 cm
Objectif Nikkor 18-200 VR (Performances optiques – fin)
Résolution – Piqué (suite)Afin de déterminer la qualité intrinsèque du NIKON D200 sur ce point, nous avons choisi de procéder à un test sur une image réelle (l'image ci-dessous), prise au minimum de la sensibilité de l'appareil à des focales et ouvertures différentes. Afin d'avoir un élément de comparaison, nous avons soumis notre test également à un CANON EOS 20D (contenant un capteur de format assez similaire au NIKON D200) monté d'une optique d'exception de la série professionnelle : Le CANON 24-70 f/2.8 L pour la focale de 24 à 70mm et du très bon SIGMA 70-200 2.8 de la série professionnelle EX. Rappelons cependant que le 20D implique la multiplication de la focale par 1.6 pour 1.5 sur le Nikon D200. On photographiera ainsi à 65mm avec le Nikon et à 70mm sur le Canon pour avoir une représentation visuelle similaire.
Dans l'ensemble, on observe tout d'abord pour l'objectif Nikkor un piqué tout à fait honorable sur l'ensemble des focales à pleine ouverture. La dégradation dû au phénomène de diffraction s'observe par contre radicalement à partir de f/11. On privilégiera donc une ouverture jusqu'à f/9 ou f/10.
En comparaison cependant à un objectif d'exception comme le 24-70 2.8 L chez Canon, le 18-200 n'arrive pas à restituer au capteur pourtant mieux fourni en résolution (10mp pour le D200 contre 8mp pour l'EOS 20D) les détails et le niveau de finesse des éléments photographiés. Néanmoins, pour un objectif de cette plage focale, la qualité visuelle est tout à fait raisonnable. Vers les longues focales, l'objectif se révèle moins performant que le Sigma 70-200 2.8 EX, mais l'ouverture de départ à 5.6 ne lui permet pas des résultats spectaculaires à cette ouverture.
La différence de rendu des détails au centre et sur les bords de l'image est aussi assez flagrante. En effet, l'image est fortement dégradée sur les bords, surtout à pleine ouverture.
Cet objectif Nikon 18-200 VR 3.5-5.6 est tout de même une bonne surprise au niveau du rendu de détails. Même si la plage de focale implique des compromis (dégradation sur les bords, faible piqué à pleine ouverture), la qualité moyenne est tout à fait correcte, et on pourra tout à fait envisager une utilisation en randonnée par exemple ou la quantité de lumière permettra de fermer un peu le diaphragme et de gagner en qualité.
Même si l'homogénéité de cet objectif est un atout, on remarque que le D200 a un réglage assez doux par défaut. On n'hésitera donc pas sur le boîtier à pousser un peu le renforcement de netteté.
Stabilisateur Optique VR II
Le stabilisateur présent sur cet objectif n'est pas un gadget, il permet très efficacement d'éviter le flou de bougé du photographe et de descendre la vitesse de prise de vue jusqu'à 3 ou 4 fois plus lente.
Conclusion
Ce zoom polyvalent proposé par Nikon possède une plage de focale très importante. L'expérience nous avait montré que la qualité était difficilement au rendez vous tant les compromis étaient nécessaire. Nikon prouve une fois de plus son savoir faire en proposant un objectif dont la qualité optique est tout à fait honorable.
La prise en main de l'objectif est bonne, même si les bagues de zoom et de mise au point ne sont vraiment pas assez souples pour une utilisation efficace. De plus la large plage de focale nécessite une rotation importante de la bague de zoom pas très pratique à l'usage.
Néanmoins, pour un peu moins de 1000 €, cet objectif reste une solution valable pour ceux qui ne veulent pas s'encombrer. Cependant, il est dommage de ne pas pouvoir révéler tout le potentiel du D200 avec des objectifs plus spécifiques mais de meilleure qualité.
Performances de terrain (écran, exposition, flash)
Un appareil reflex comme le D200 doit permettre au photographe une utilisation souple et optimisée.Ecran – Viseur
L'Ecran est de format 2.5" et contient 230 000 pixels. Il est protégé par un cache translucide qui nuit un peu au design global de l'appareil mais qui peut toujours être utile en cas de léger choc. Le logiciel intégré utilise des polices lissées utilisées dans les menus. Cela apporte une lisibilité supérieure et confortable, d'autant plus que la réactivité n'en est pas dégradée. Pour chaque fonction disponible dans le menu, une aide est présente et peut en une pression de bouton afficher des explications sur le paramètre sélectionné, une information bienvenue quand on sait le nombre de paramètres présent !
Les menus sont assez bien conçus, et permettent par exemple d'avoir un historique des dernières fonctions modifiées. Très pratique si l'on souhaite paramétrer toujours les mêmes options. En plein soleil l'écran est tout à fait honorable mais pas miraculeux non plus. On pourrait même dire que l'agrandissement de sa taille en augmente inexorablement les reflets. Heureusement, sur un reflex, l'écran n'est pas utilisé à la prise de vue. Pour cela, le viseur optique qui reflète l'image projetée à travers l'objectif est un élément essentiel sur ce type d'appareil.
Dès que l'on met l'oeil au viseur du D200 on est agréablement surpris par sa largeur et son confort. Habitué des "trous de serrures" avec tous les appareils utilisant un capteur au format APS-C, on regrettait fortement les confortables viseurs présents sur les appareils 24×36 argentiques. Nikon a su ici réaliser un viseur bien plus efficace que la plupart des reflexs numériques équipés de format APS-C actuels (seul certains Pentax numériques bénéficient d'un viseur aussi agréable). Avec un grossissement d'environ 0,94x avec un objectif 50 mm réglé sur l’infini, On prend ainsi plaisir à réaliser un focus manuel sur un sujet. Ce viseur ne couvre cependant que 95% de l'image qui sera réellement sur le capteur. Même si dans l'absolu cela ne présente pas un gros problème puisqu'on peut facilement recadrer dans les dix millions de pixels disponibles, on peut regretter sur un appareil de cette gamme la faible couverture de ce viseur.
Une belle surprise enfin pour ce Nikon D200 est la présence de la sensibilité sélectionnée (ISO) dans le viseur. Le D200 est le premier reflex de cette gamme à proposer cette fonctionnalité, autrefois réservé aux appareils professionnels.
Les informations principales présentent dans le viseur sont :
- Mode d'exposition
- Vitesse
- Ouverture
- ISO
- Nombre de vue restante
- Mode de prise de vue (A, M…)
- Indicateur de Mise au point
- Indicateur d'exposition au flash
- Indicateur d'exposition-correction
Ce viseur à l'utilisation est un régal pour le photographe.
Mesure d'exposition
L'un des savoir faire de Nikon est la qualité de la mesure d'exposition. En effet la cellule d'exposition Matrice Couleur 3D utilise un CCD de 1005 pixels. La mesure 3D MAtrix est seulement utilisable avec les objectifs estampillés "G" ou "D" ou la focale est communiquée à l'appareil en rapport avec la distance de la lumière. Dans le cas d'utilisation d'autres types d'objectifs, la Matricielle couleur reste standard. On peut également sélectionner la mesure de lumière :
- en pondérée centrale (zone de 8mm par défaut)
- en spot (zone de 3mm soit 2% de l'image)
Un outil très pratique est présent sur le Nikon D200 : la possibilité de laisser l'appareil sélectionner la sensibilité ISO automatiquement.
On peut choisir pour cette fonctionnalité la sensibilité maxi (par exemple si on ne veut pas dépasser le 1000 ISO) ou la vitesse d'obturation mini (afin d'éviter les flous de bouger).
Performances de terrain (flash, autofocus, logiciel)
FlashAvec une vitesse de synchronisation de 1/250ème le flash interne peut s'avérer très pratique pour des utilisations ponctuelles afin, par exemple, de déboucher les ombres en contre jour. Cependant pour un appareil de cette gamme, on préfèrera investir dans un flash externe de type "cobra" de la marque (séries SB : SB-800, SB-600 et SB-R200) ou d'une marque tierce (Metz, Sigma…)
Notons que le flash interne peut servir à déclencher grâce à l'éclair jusqu'à deux groupes de flash asservis déportés. Une fonction intéressante pour s'initier au studio par exemple.
Autofocus
L'autofocus à détection de phase TTL avec le module Nikon Multi-CAM1000 possède un illuminateur d’assistance AF (environ 0,5 m à 3 m). Sa plage détection est donnée de -1 à +19 IL (équivalent à 100 ISO, à une température normale de 20°C). Un bouton près de l'objectif (assez mal placé d'ailleurs) permet de commuter entre les modes mise au point manuel (pas d'autofocus), AF ponctuel (S) et AF continu (C). L'AF ponctuel permet de verrouiller la mise au point lorsqu'on a appuyé sur le déclencheur à mi-course, utilisé pour recadrer ensuite un sujet que l'on souhaite excentré. L'AF continu est utilisé pour des sujets en mouvement (sport) et permet d'adapter la mise au point au fur et à mesure que le sujet se déplace.
En parallèle à ces modes, de nombreux choix sont possible quand au contrôle des collimateurs de l'autofocus.
- Sélection d'un collimateur sur le sujet le plus rapproché
- Sélection d'un groupe de collimateurs au centre, à gauche, droite, haut ou bas, avec sélection du collimateur du groupe sur le sujet le plus rapproché
- Focus dynamique idéal pour les scènes en mouvement, avec prépondérance sur la sélection d'un collimateur précis
- Focus simple, sélection d'un collimateur précis
A l'utilisation le D200 s'avère relativement véloce. Le bruit d'obturation est assez rond et long contrairement par exemple à un Canon 20D, mais le débit d'image annoncé est bien présent associé à une bonne carte compact flash. L'autofocus s'avère précis et rapide, même en basse luminosité. On préfèrera cependant associer au D200 des objectifs lumineux afin que le système de mise au point soit plus réactif. Enfin, la précision de l'autofocus est de très haut niveau, même si l'on est pas encore dans l'excellence des appareils professionnels proposés par la marque, le point accroche efficacement des sujets difficiles.
Offre logicielle
Nikon propose avec son D200 un ensemble logiciel assez sommaire : Picture Project 1.6. Composés de Nikon FotoShare et Nikon View, cela permet à l'utilisateur de visionner, d'organiser, et d'apporter des retouches sommaires aux photographies. Notons cependant que les logiciels fournis avec l'appareil ne permettent pas de traitement des fichiers NEF poussés. Ils autorisent simplement la conversion des fichiers en JPEG ou TIFF sans traitement spécifiques aux RAW (balance des blancs, correction d'exposition…). Pour cela il faudra acquérir un logiciel tierce ou investir dans le très bon Nikon Capture qui reste payant. On regrettera cette stratégie commerciale de Nikon qui ne fournit pas cet outil avec un appareil comme le D200.
En supplément à l'achat : Nikon Capture 4.4 (disponible en version d'essai 30 jours sur le site de Nikon) – 170 € environ (sera remplacé d'ici la rentrée par Nikon Capture NX).
Conclusion
Le Nikon D200 est un superbe appareil. D'une construction robuste et efficace, révélateur du savoir faire Nikon, cet appareil reflex numérique ravira tous les amateurs exigeant un bon outil de travail. Le professionnel pourra tout à fait envisager l'utilisation en boîtier secondaire par exemple, car même si le D200 possède de nombreuses qualités, on n'est pas encore au niveau de construction d'un D2X (12.4 MP) fleuron de la gamme professionnelle (le grip par exemple, indispensable pour une utilisation intensive, proposé en option avec le D200 s'avère relativement léger et plastique comparativement au boîtier).Il faudra néanmoins s'armer de patience afin de maîtriser correctement tous les paramétrages possibles de l'appareil. On regrettera que le photographe doivent parfois prendre une blouse de laborantin pour utiliser ce type de reflex numérique. Néanmoins, après un temps d'adaptation, on apprécie l'ergonomie bien pensée et les nombreux boutons accessibles directement sous les doigts. Le viseur, même s'il n'est pas encore du niveau des anciens reflex argentiques, s'avère très confortable à l'usage. Lié à une mesure d'exposition très efficace, les images résultantes sont dans la moyenne des reflexs actuels. Le capteur restant de taille APS-C, le bruit est assez bien maîtrisé sans réelle révolution.
Enfin l'objectif Nikon 18-200 VR f/3.5-5.6 s'avère un choix intéressant pour le baroudeur qui ne souhaite pas s'encombrer avec tout à un fourre-tout. Mais il serait vraiment dommage de ne réserver que cet objectif à un appareil comme le D200. L'utilisation en condition plus difficile (reportage, sport…) restera cependant difficile, et on préfèrera investir dans une optique plus lumineuse (à ouverture 2.8 par exemple) et d'une étendue de focale plus réduite qui sera, au final, beaucoup plus souple et qualitatif à l'usage.
Le gros point noir de cet appareil reste tout de même son prix, à environ 1700 € boîtier nu, on peut être certain que l'amateur hésitera longuement avant de casser sa tirelire, surtout qu'on peut trouver en ce moment chez la concurrence des EOS 20D neufs par exemple à près de la moitié du prix de ce Nikon D200. Et ceci sans compter l'investissement indispensable dans un parc d'objectifs, en moyenne plus cher chez Nikon que la concurrence.
- Les plus
- Les moins
- Capteur APS-C permettant d'utiliser les sensibilités élevées
- Design agréable
- Ecran lisible
- Ergonomie très bien pensée
- Viseur clair, espacé et contenant des informations pertinentes
- Réactivité globale très bonne
- Mesure d'exposition très efficace
- Paramétrages trop nombreux
- Réducteur de bruit trop destructeur
- Bague de zooming du 18-200 VR trop dure et de course trop longue
- Prix trop élevé par rapport au marché