L’entreprise coréenne profite de la mise sur liste UVL du fabricant de mémoires chinois YMTC par l’administration Biden pour augmenter ses tarifs en décembre. Pas de hausse à prévoir dans l’immédiat côté consommateurs cependant.
Au fil des mois, l’administration Biden poursuit le travail de sape amorcée par le gouvernement Trump ciblant l’industrie chinoise. Il y a quelques semaines, le BIS (Bureau of Industry and Security) du ministère américain du commerce a ajouté une trentaine de sociétés sur sa Unverified List (UVL). Parmi les entités ciblées, YMTC (Yangtze Memory Technologies Company), une entreprise chinoise spécialisée dans la mémoire 3D NAND et ancien partenaire d’Apple. L’inscription sur cette liste signifie l’obligation d’avoir des licences spécifiques pour commercer ; autrement dit, YMTC ne peut plus accéder à toutes sortes d’équipements de fabrication fabriqués aux États-Unis, mais également à ceux construits ailleurs intégrant de la propriété intellectuelle états-unienne, ou encore à certains logiciels. Il est toujours possible d’obtenir des dérogations, sous réserve de montrer patte blanche devant le DoC et d’accepter diverses inspections. Dans les faits, vous l’imaginez, figurer sur cette liste noire est un énorme handicap, comme l’a démontré le cas Huawei.
Ces mesures de restrictions mettent bien sûr un peu de temps à entrer en vigueur. Les sociétés ciblées ont d’ailleurs deux mois pour s’y opposer en apportant des éléments probants. Reste que dans le cas de l’entreprise YMTC, celle-ci serait contrainte de stopper la production de mémoire NAND 3D. Et comme souvent, le malheur des uns fait le bonheur des autres : en l’occurrence, de Samsung, qui a augmenté de 10 % ses tarifs pour ses dispositifs de mémoire flash 3D NAND au cours de la première quinzaine de décembre, selon le DigiTimes. Rien d’anormal dans l’absolu : l’offre baisse, la demande reste, les prix augmentent.
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Pas de répercussions sur les prix finaux dans l’immédiat
De fait, Apple aurait décidé de ne plus acheter de 3D NAND à Yangtze Memory, y compris pour les iPhones destinés à être distribués en Chine, depuis quelques semaines. La marque à la pomme ne serait naturellement pas la seule firme à avoir agi ainsi ces derniers temps, que ce soit par choix ou par contrainte donc. Cette mise sur liste noire américaine de YMTC a ainsi tout d’une aubaine pour d’autres fabricants de mémoire tels que Micron, SK Hynix ou Samsung. L’entreprise coréenne, leader de ce marché, a profité de la situation pour augmenter ses tarifs.
Du côté des consommateurs finaux, la répercussion ne devrait pas être visible dans l’immédiat. Les prix de la mémoire NAND 3D stagnent depuis des mois et les fabricants auraient pas mal de stock. Les effets de cette baisse de production / hausse des tarifs pourraient quand même se faire ressentir à partir du printemps 2023.
Source : DigiTimes