Introduction
Nous avions déjà consacré un article sur les performances de la beta quatre mois auparavant. Si le moteur du jeu n’a pas beaucoup changé entre la beta et la version finale, nous n’étions pas particulièrement satisfaits du protocole de test que nous avions été obligés d’utiliser : la seule manière d’arriver à des résultats cohérents consistait à relancer une partie sauvegardée. Si cette méthodologie n’a pas manqué de faire travailler le moteur graphique du jeu, elle n’était pas idéale pour évaluer les performances d’une vraie partie vu que la configuration doit alors calculer des variables en temps réel. Le fait de répéter une partie dont l’issue est déjà connue n’exerce pas exactement la même charge de travail.
La sortie de la version finale change la donne puise que l’on peut maintenant générer une simulation plus réaliste grâce à l’éditeur de niveau : nous avons pu créer une carte pré-remplie de différentes batailles simultanées où les trois races s’affrontent. Vu que la configuration doit donc gérer tous les calculs liés à l’intelligence artificielle plutôt que de simplement répéter une séquence pré-calculée, on peut donc évaluer les performances du jeu dans le pire des cas de figure.
D’autre part, AMD a sorti fin juillet les Catalyst 10.7 beta qui gèrent l’anti-aliasing dans StarCraft II et nous permettront donc de voir comparer Radeon et GeForce lorsque ce filtrage est activé. Les Catalyst 10.8 WHQL (sortis fin août) et les suivants ont naturellement repris les optimisations apportées par ce pilote correctif.
Passé ces considérations, voyons maintenant le panel de cartes graphiques utilisé pour ce test.
Cartes graphiques et carte mère
Gigabyte Radeon HD 5870 Super Overclock (GV-R587SO-1GD)
Avec 950 MHz au niveau du GPU et 1250 MHz pour la mémoire, cette carte propose non seulement le plus gros overclocking parmi les HD 5870 disponibles dans le commerce mais aussi un ventirad qui sait se faire discret.
Gigabyte GeForce GTX 470 Super Overclock (GV-N470SO-13I)
Là encore cette carte propose les fréquences les plus élevées entre toutes les GTX 470 sur le marché avec respectivement 700/1400/1674 MHz pour core/shader/mémoire. Outre un ventirad nettement plus silencieux que celui de référence, le PCB maison permet lui aussi de diminuer une consommation qui reste toutefois non négligeable.
Gigabyte Radeon HD 5850 Overclocked (GV-R585OC-1GD)
Alors qu’elle aura un an à la fin du mois, la HD 5850 reste une valeur sûre dans une tranche de 250 à 300 euros. Si l’overclocking est cette fois bien plus conservateur avec 765 MHz pour le core (+ 40 MHz), on retrouve un ventirad propre à la marque.
Gigabyte GeForce GTX 460 Overclocked (GV-N460OC-1GI)
La GTX 460 est d’ores et déjà devenue une référence performances/prix. Le modèle de Gigabyte se distingue par un prix bien contenu (environ 210 euros) sachant qu’elle propose un dissipateur maison silencieux ainsi qu’un léger overclocking (+40 MHz pour le GPU et 80 MHz pour le shader).
Gigabyte Radeon HD 5830 (GV-R583UD-1GD)
Positionnée à 230 euros lors de son lancement, la Radeon HD 5830 était sans concurrence sur cette tranche tarifaire jusqu’à l’arrivée de la GTX 460. En plus du ventirad modifié et de l’overclocking (+75 MHz pour le GPU), le PCB bleu caractéristique de la marque diffère lui aussi du design de référence.
Gigabyte GeForce GT 240 GDDR5 (GV-N240D5-512I)
La GeForce GT 240 se situe légèrement en-dessous de la 9600 GT que l’on ne trouve pratiquement plus. Elle a pour elle une gravure 40 nm, un silence de fonctionnement et une consommation très appréciables ainsi que de bonnes qualités en matière d’accélération vidéo. Une fois n’est pas coutume, le shader est sous-cadencé de 20 MHz sur ce modèle ce qui heureusement ne se répercute pas sur les performances par rapport au modèle de référence. Il s’agit de la seule carte du panel à compter 512 Mo de GDDR.
Gigabyte Radeon HD 5570 GDDR3 Overclocked (GV-R557OC-1GI)
La Radeon HD 5570 de Gigabyte propose 30 MHz de plus au niveau GPU par rapport au modèle de référence, mais lui rend 100 MHz au niveau de la GDDR.
Gigabyte Radeon HD 5550 GDDR3 (GV-R555D3-1GI)
Comme c’est le cas de la précédente carte, la HD 5550 peut aussi bien embarquer de la GDDR3 que de la DDR2. Fort heureusement c’est bien de la GDDR3 que l’on retrouve ici, ainsi qu’un dissipateur musclé par rapport au GPU.
Gigabyte X58A-UD3R
Cette carte mère a le mérite d’offrir un très bon équilibre fonctionnalités/performances en embarquant notamment des contrôleurs USB 3.0 et SATA 6 Gbits/sec pour un prix assez contenu sur Socket LGA 1366 (200 euros).
Méthode de test
L’éditeur de niveaux permet de jouer sur une étendue considérable avec une énorme quantité d’unités d’infanteries et structures prêtes au combat : nous utilisons la majorité de l’espace sur une carte en 256×256 (laquelle est aussi chargée en effets comme l’eau et le brouillard) qui accueille 380 unités d’infanterie, 42 structures statiques, 96 gisements de minerai et six de gaz vespène.
Toutes les unités sont placées de manière à attaquer l’ennemi immédiatement sachant que nous avons veillé à les répartir de façon équilibrée pour solliciter l’IA pendant un peu moins de soixante secondes, l’idéal pour notre benchmark d’une minute.
Configuration du test
Comme on avait pu le constater lors du précédent article, StarCraft II est déjà très agréable visuellement en Medium sans demander les ressources du niveau Ultra. Ce sont donc ces deux réglages que l’on reprend aujourd’hui.
Les Catalyst permettent désormais d’activer l’AA sur les Radeon, chose qu’il était possible de faire sur les GeForce dès la sortie du jeu. Nous avons toutefois limité les tests avec ce filtrage aux seules cartes permettant encore de jouer une fois l’anti-aliasing activé en Ultra.
D’autre part, la plupart des cartes réunies aujourd’hui bénéficiant d’un overclocking d’origine, nous avons ramené leurs fréquences à celles des cartes de référence par souci de représentativité.
Composants | ||||
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Processeur | Intel Core i7-920 (Nehalem), 2,67 GHz, QPI-4200, 8 Mo de cache L3 partagé Overclocké à 3,06 GHz, BCLK @ 153 MHz | |||
Carte mère | Gigabyte X58A-UD3R Intel X58, BIOS version FA | |||
Réseau | Contrôleur Gigabit LAN intégré | |||
DRAM | Kingston PC3-10700 3 x 1024 Mo, DDR3-1225, CAS 9-9-9-22-1T | |||
Cartes graphiques | Gigabyte GV-R587SO-1GD Radeon HD 5870 Super Overclock 1 Go GDDR5 Gigabyte GV-N470SO-13I GeForce GTX 470 Super Overclock 1280 Mo GDDR5 Gigabyte GV-R585OC-1GD Radeon HD 5850 Overclock 1 Go GDDR5 Gigabyte GV-N460OC-1GI GeForce GTX 460 Overclock 1 GB GDDR5 Gigabyte GV-R583UD-1GD Radeon HD 5830 1 Go GDDR5 Gigabyte GV-N240D5-512I GeForce GT 240 512 Mo GDDR5 Gigabyte GV-R557OC-1GI Radeon HD 5570 1 Go DDR3 Overclock Gigabyte GV-R555D3-1GI Radeon HD 5550 1Go DDR3 (toutes les cartes ont été ramenées à leurs fréquences de référence par souci de représentativité) | |||
Disque dur | Western Digital Caviar WD50 00AAJS-00YFA, 500 Go, 7200 tr/min, 8 Mo de cache, SATA 3Gb/s | |||
Alimentation | Thermaltake Toughpower 1200 W 1200 Watts ATX 12V 2.2, EPS 12v 2.91 | |||
Logiciels et pilotes | ||||
Os | Microsoft Windows 7 Ultimate 64 bits | |||
DirectX | Version 11 | |||
Graphiques | AMD Catalyst 10.7 Beta Nvidia ForceWare 258.96 WHQL |
Résultats en Medium
Il faut noter qu’en Medium les résultats recueillis sont moins constants qu’en Ultra, probablement parce que le goulet d’étranglement se situe au niveau CPU dans le premiers cas, lequel gère une intelligence artificielle qui ne se comportera pas exactement de la même manière d’une bataille à l’autre. Ceci dit, les scores relevés sont représentatifs d’une vraie tendance de fond :
Le nombre minimum d’ips ne va jamais au-delà de 30 quelle que soit la résolution, signe très clair d’une limitation CPU. Toutes les cartes permettent de jouer en 1280×1024 mais dès 1680×1050 et au-delà, on voit que les GT 240, HD 5570 et HD 5550 commencent à décrocher tandis que les HD 5830 et GTX 460 arrivent à conserver des performances moyennes satisfaisantes jusqu’en 2560×1600 inclus.
Vu que l’on évalue un STR et non pas un FPS, on pourrait qualifier la performance des HD 5570 et HD 5550 de passable en 2560×1600 à condition d’avoir un processeur du même ordre que celui du test (Core i7-920 @ 3,06 GHz). A nos yeux, la GT 240 constitue tout de même le minimum absolu pour jouer dans des conditions acceptables en 2560×1600 à ce niveau de détails graphiques.
Résultats en Ultra
Les ombres adoucies et améliorations au niveau de l’éclairage au niveau Ultra sont clairement de trop pour les deux petites Radeon qui sont déjà au supplice en 1280×1024, tandis que la GT 240 est d’ores et déjà à la limite de l’injouabilité.
A partir de la HD 5830 et au-delà, les performances sont suffisantes jusqu’en 2560×1600 inclus avec des performances moyennes qui reflètent le positionnement tarifaire des cartes. On voit également que l’on ne dépasse jamais les 23 ips minimum en Ultra, y compris en 1280×1024, ce qui plaide là aussi pour un processeur musclé en plus d’une carte graphique qui tienne la route lorsque l’on veut pousser les graphismes au maximum.
Résultats en Ultra avec AA 4x
Comme nous l’avons précisé plus tôt, le test avec AA 4x se limite au mode Ultra ainsi qu’aux cartes capables d’exécuter le jeu dans ces conditions.
Les Radeon sont nettement devancées par les GeForce ici : même la HD 5870 s’incline devant la GTX 460 à toutes les résolutions, surtout lorsqu’il s’agit d’ips minimum. Aucune Radeon ne permet de jouer avec AA 4x à plus de 1280×1024 dans notre test, tandis que les deux GeForce suffisent en 1680×1050 et se retrouvent ensuite à la limite de la jouabilité en 1920×1080.
Performances CPU
Le fait que StarCraft II soit gourmand en ressources CPU n’a rien de secret, mais dans quelle mesure ?
Il faut préciser que notre benchmark a été conçu pour illustrer le pire des cas de figure possibles, mais il est quand même étonnant de constater qu’un Phenom II quad core à 3 GHz est le processeur le plus « accessible » pour dépasser les 20 ips à minima.
StarCraft II réagit donc particulièrement bien à la montée en fréquence, voyons s’il en est de même suivant le nombre de cores actifs :
Les performances sont encore satisfaisantes sur un dual core tandis que l’utilisation d’un processeur monocore est à exclure.
Lors de l’article consacré à la béta, nous avions fixé comme minimum pour ce titre un processeur dual core à 2 GHz. Les résultats d’aujourd’hui montrent que ce type de processeur risque d’être trop juste pour des batailles à grande échelle où l’intelligence artificielle doit gérer beaucoup d’unités à moins d’être prêt à des sacrifices graphiques ou une résolution de 1280×1024.
Un dual core à 3 GHz ou un tri core à 2,8 GHz nous semblent donc maintenant constituer un minimum, tandis qu’il faudra au moins un Phenom II X3/X4 à 3,4 GHz ou un Core i5-750 pour être à l’aise en toutes circonstances.
Conclusion
Notre nouveau benchmark montre que StarCraft II est capable de mettre plus d’une configuration à genoux lors de batailles à grande échelle. S’il faut impérativement une bonne carte graphique pour pousser les détails au maximum, le processeur est encore plus important lorsqu’il s’agit d’ips à minima.
Nous regrettons d’ailleurs que Blizzard n’ait pas mieux optimisé son dernier né pour tirer davantage parti des architectures multicores : il y a une énorme marge de manœuvre à ce niveau pour améliorer le nombre d’ips minimum.
On aimerait donc espérer que les développeurs améliorent le moteur du jeu en ce sens, ce qui permettrait à des processeurs comme les Athlon II X3 de faire mieux que ce que l’on constate avec un dual core et le moteur actuel, mais ça n’est évidemment pas prêt d’arriver.
A l’heure actuelle, la meilleure solution CPU pour profiter au maximum de StarCraft II est d’avoir un Core i5-750 ou mieux chez Intel, ainsi qu’un Phenom II X4 cadencé à 3,5 GHz et plus chez AMD.
Le jeu n’est pas très exigeant au niveau GPU en Medium, niveau de détail déjà agréable visuellement parlant, ce qui est une bonne nouvelle pour tous ceux qui comptent acheter/possèdent une HD 5750 ou GTS 450. Pour jouer en Ultra sans avoir l’impression de se retrouver en face d’un diaporama, il faudra cette fois une HD 5830/GeForce GTX 460. Signalons aussi que les cartes NVIDIA gèrent bien mieux l’anti-aliasing que celles de AMD, ce qui s’avère utile à partir de la GTX 460.