Introduction
Le jeu OnLive qui n’a jamais voulu se lancer
Imaginez pouvoir jouer à n’importe quels jeux, où que vous soyez, sans vous soucier de la marque et la génération de votre console ou la configuration de votre PC. C’est la promesse implicite du cloud gaming, un service qui permet de faire du streaming de jeux vidéo. Un serveur calcule et rend les images puis il les envoie au joueur qui ne voit pas en principe de différence avec un jeu classique installé sur sa machine. OnLive a lancé son système de cloud gaming pour PC, mais ses débuts en 2012 l’on poussé au bord de la faillite et malgré un retour en grande pompe cette année, le service n’arrive toujours pas à décoller, principalement parce qu’il est décevant. Le service de OnLive se nomme CloudLift, il est encore en version bêta et ça se ressent. Il manque de réactivité, l’interface est frustrante, le logiciel pour Mac est truffé de bugs, le catalogue est ridicule et il faut déjà posséder une licence du jeu proposé pour y jouer. Pire, le titre que nous avons acheté n’a jamais voulu se lancer sur notre ordinateur (Metro: Last Light).
Entre en scène Sony qui a lancé la bêta publique de PlayStation Now au début du mois d’août. PS Now est son service de cloud gaming qui est pour l’instant disponible uniquement en Amérique du Nord sur PlayStation 4 et PlayStation 3. La firme a déjà annoncé qu’il arrivera en Europe d’ici 2015. Sony avait une bêta privée sur PS3 en début d’année. Il passe aujourd’hui à la vitesse supérieure et si tout se passe bien, il devrait être prêt pour la commercialisation de la PlayStation TV à la fin de l’année.
Sony parie gros sur le cloud
PlayStation Now : la réponse de Sony aux nouveaux défis qu’affrontent les fabricants de consoles
PlayStation Now veut être une solution à deux problèmes distincts : les consoles sont souvent trop chères pour le grand public et elles ne sont pas rétrocompatibles avec les jeux de générations précédentes. Sony est conscient que la révolution mobile et la popularité des jeux gratuits ou à un euro plombent l’attrait des consoles auprès du grand public. En permettant d’accéder à son catalogue de jeux PS3 pour moins de 100 € pour une PlayStation TV, plus le prix d’une manette, il cherche à attirer le joueur du dimanche qui est repoussé par le prix d’une console classique. Cela permet aussi à la PlayStation 4 de faire tourner les jeux PS3. On se souvient que la première version de la PlayStation 3 disposait de composants chers destinés à faire tourner les jeux PlayStation 2 et que Sony dû les abandonner au profit d’un émulateur. Au final, il a perdu beaucoup d’argent et l’expérience n’était pas toujours satisfaisante (cf. « PlayStation 3 et rétrocompatibilité : la liste »). Il semble avoir appris de ses erreurs et il propose maintenant un système bâti sur le cloud.
Pour arriver à ses fins, le fabricant japonais a racheté la société GaiKai il y a deux ans et ses technologies sont au coeur de PlayStation Now. Sur le papier, le projet est ambitieux. Il dispose déjà d’un catalogue impressionnant avec des titres qui valent le détour, comme Killzone 3, Metal Gear Solid 4, Deus Ex: Human Revolution ou Final Fantasy XIII (cf. « Les 50 meilleurs FPS (jeux ou franchises) de tous les temps »). Néanmoins, ce genre de service demande des performances exemplaires pour réussir. Nous avons donc testé PlayStation Now pour savoir si Sony a réussi là où OnLive a échoué.
Protocoles et test d’un jeu sur console
Benchmark de notre connexion par la PS4Nous avons mené nos tests au Canada (en attendant l’arrivée du service en France donc) sur une PlayStation 4 connectée à un routeur Netgear Nighthawk R7000 à l’aide d’un câble Ethernet. Nous avons utilisé une connexion Internet par câble dont le débit descendant moyen est de 58,15 Mb/s et le débit montant est de 3,22 Mb/s, selon une moyenne obtenue après dix benchmarks réalisés par l’outil de mesure inclus dans la console. Ces chiffres sont similaires à ceux obtenus sur le site SpeedTest et représentent des débits réels en conditions optimales.
Pour mesurer les activités réseau de la console, nous avons flashé le firmware du routeur pour installer la dernière version compatible de DD-WRT au moment du test (la Build 24800M) et nous avons installé une version modifiée du script Wrtbwmon qui nous a permis de mesurer les débits de chaque terminal connecté au routeur individuellement. Enfin, pour être sûr que rien ne perturbe nos mesures, nous avons désactivé les antennes Wi-Fi et retiré les autres terminaux Ethernet. La PlayStation 4 était au final la seule connectée à Internet. Le routeur était enfin connecté à un ordinateur, qui ne pouvait pas accéder au web, et qui enregistrait les chiffres en provenance de Wrtbwmon toutes les dix secondes.
Enfin, nous avons testé quatre jeux. Nous avons utilisé le mode multijoueur de Tomb Raider: Definitive Edition pour avoir une idée des débits utilisés par un jeu installé sur la console. Nous avons ensuite joué à trois titres PlayStation Now : Killzone 3, Deux Ex: Human Revolution et Final Fantasy XIII. Ils ont des graphismes excellents, des rythmes variés, des gameplay qui ne pardonnent pas les ralentissements et nous estimons donc qu’ils sont donc de bons candidats pour pousser les limites du service de Sony.
Les résultats que nous avons obtenus sont représentatifs des conditions réelles d’utilisation, mais il faut les prendre avec du recul. Pour l’instant, PlayStation Now est en bêta et il est limité à l’Amérique du Nord. Une fois qu’il sera disponible sur les terminaux PlayStation TV et qu’il sera ouvert à l’Europe, il est possible que les performances soit inférieures à ce que nous avons mesuré. Nos tests nous permettent néanmoins de nous faire un avis solide sur les technologies utilisées par Sony et l’état du service aujourd’hui.
Test d’un jeu installé sur la console
Le mode multijoueur de Tomb Raider: Definitive Edition laisse à désirer, mais c’était le seul que nous avions sous la main et il permet tout de même d’offrir un contexte intéressant lorsque nous mesurerons les débits des jeux PlayStation Now.
Comme nous pouvons le voir sur le graphe ci-dessus, un mode multijoueur d’un jeu installé sur la console demande très peu de bande passante. Nous n’avons jamais dépassé les 0,5 Mb/s que ce soit en débit montant ou descendant. Les textures en mode multijoueur sont belles, détaillées et réussies. Le gameplay est rapide, mais mal optimisé. Il est donc courant de voir des secousses ou des freeze en plein milieu de partie, surtout durant des passages pleins d’actions.
Tomb Raider est excellent en mode soloEn mode multijoueur classique, les débits montants sont plus importants que les débits descendants, mais dans les faits, même une faible connexion fait l’affaire. La raison est assez simple. Toutes les ressources nécessaires pour jouer sont déjà installées sur la console. Le mode multijoueur doit donc principalement envoyer les informations du joueur au serveur et synchroniser les informations du serveur avec celles de la console. Les deux fois où les débits descendants (en bleu) tombent à 0 ou presque et les débits montants explosent représentent les fois où nous avons terminé une partie et sommes passé par le menu pour en recommencer une autre. Au final, en une demi-heure, la console n’a téléchargé que 17,8 Mo et elle n’a envoyé que 25 Mo.
Que se passe-t-il lorsqu’aucune ressource n’est présente sur la console, que le serveur calcule les données et qu’il stream le jeu sur la console ?
Test de 3 jeux PlayStation Now
Deus Ex: Human RevolutionEntre le moment où on loue un jeu sur le service PlayStation Now et le moment où on le lance, Sony va tester la connexion Internet de la console au moins deux fois pour être sure qu’elle peut assurer une expérience optimale. C’est une bonne chose, car si le système certifie que votre connexion est suffisamment bonne pour jouer, l’expérience sera excellente.
Sony recommande une connexion minimale de 5 Mb/s. Comme nous le verrons plus tard, cette recommandation porte uniquement sur les vitesses de téléchargement, les demandes en upload étant très faibles. Nous avons limité les débits de notre routeur pour tester le minimum toléré par le service. À 4,2 Mb/s, le système a accepté notre connexion et nous avons pu jouer confortablement à Final Fantasy XIII, le jeu le plus demandeur du lot. À 4,1 Mb/s, nous avons réussi à tromper le store PlayStation Now en lançant le test plusieurs fois jusqu’à ce qu’il accepte notre connexion et nous permette de louer un titre, mais la console n’a jamais voulu le lancer protestant que la connexion était trop lente. Bref, le minimum de 5 Mb/s est une bonne mesure et il est possible de descendre légèrement en dessous à condition d’avoir des débits constants.
Killzone 3
En condition optimale, Killzone 3 sur PlayStation Now demande un débit soutenu d’un peu moins de 10 Mb/s. Nous avons été surpris par la réactivité du jeu. Les graphismes étaient beaux, mais c’est le gameplay rapide qui saute aux yeux. C’est d’autant plus vrai sur le mode multijoueur qui nous a surpris par son dynamisme et sa fluidité. Il est fascinant que le streaming du mode multijoueur de Killzone 3 ridiculise le mode multijoueur de Tomb Raider qui est pourtant installé sur la console, ce qui témoigne de l’excellente optimisation du premier et des piètres performances de ce dernier. On regrette que les temps de chargement de Killzone 3 en streaming soient un peu lents au moment de lancer le jeu pour la première fois. Nous avons aussi eu droit à quelques secousses.
Nous avons inclus deux graphes pour Killzone 3. Le premier porte sur les premières 30 minutes de jeux. Le second est un test d’une heure et 23 minutes. Nous tenions à savoir si une période de 30 minutes était représentative des débits et des performances. Nous pouvons répondre oui. Les deux graphes sont suffisamment proches pour les besoins de ce test. Les débits augmentent progressivement durant les 10 à 15 premières minutes du jeu pour se stabiliser par la suite, un phénomène que l’on retrouve sur les deux autres titres PS Now testés. La moyenne des débits en téléchargement est de 5,52 Mb/s si l’on prend les premières 30 minutes et 6,7 Mb/s si l’on se fonde sur une heure et 23 minutes de jeux.
Deus Ex: Human Revolution
Deux Ex: Human Revolution est le moins gourmand des trois et il demande un débit descendant soutenu d’un peu moins de 8 Mb/s pour jouer à résolution maximale. Ses scènes cinématographiques étaient belles, ses temps de chargement étaient nettement plus courts que sous Killzone 3, il était aussi très réactif et fluide et nous n’avons eu ni secousse ni ralentissement. Nous avons par contre eu une erreur qui nous a sorti du jeu complètement. C’était la seule de tous les benchmarks de ce test, ce qui est très bien pour un service encore en bêta
Final Fantasy XIII
Final Fantasy XIII est le jeu le plus demandeur des trois et il requiert un débit descendant soutenu d’un peu moins de 12 Mb/s. C’est le titre à la scène d’introduction cinématographique la plus longue et celle qui dispose des textures les plus travaillées. Le générique du début est immédiatement suivi par une autre scène prérendue longue et magnifique. Cela explique pourquoi c’est le jeu qui demande les débits les plus rapides et qui a téléchargé le plus de données durant ses premières 30 minutes.
Les temps de chargement étaient rapides, l’interface réactive et l’ensemble était superbe. Durant les cinq dernières minutes du test, nous avons décidé de nous arrêter sur un menu sans rien faire d’autre. Sans surprise, les débits sont descendus de moitié environ. Sony prévient que le serveur déconnecte le joueur du service s’il reste inactif trop longtemps, le but étant de ne pas gaspiller des ressources cloud.
Les limites de PlayStation Now
Final Fantasy XIII à 5 Mb/s et débits montants
Que se passe-t-il lorsque nous limitons les débits descendants de notre routeur à 5 Mb/s pour simuler la connexion minimum recommandée par Sony ? Comme le montre le graphe, il n’y a plus de marge d’erreur et le service est clairement limité par la connexion. Concrètement, cela se ressent par une diminution automatique et rapide de la qualité de l’image. Les scènes cinématographiques sont aussi moins fluides et on note des petites secousses.
Upload
Nous avons décidé de regrouper les benchmarks d’upload de tous les jeux PS Now, parce que les résultats sont tellement proches les uns des autres qu’il aurait été redondant de montrer quatre graphes représentant les mêmes résultats. Comme on peut le voir, les demandes en débits montants sont extrêmement faibles et nettement inférieures à un jeu multijoueur installé sur la console. Le mode multijoueur sous Killzone 3 n’a eu aucun effet visible sur les débits. Sony a extrêmement bien optimisé son système, ce qui est très important, car les débits montants sont généralement lents sur les connexions grand public. En l’espèce, 160 kb/s suffisent pour affronter les piques occasionnels et la moyenne tourne à 40 kb/s.
PlayStation Now est un service de streaming. Cela signifie que la majorité des informations qui sont en principe envoyées par la console lors d’un mode multijoueur sont déjà présentes sur le serveur. Il y a donc moins d’informations à envoyer. En contrepartie, le système ne tolère pas une déconnexion, même brève. Dans nos tests, débrancher le câble Ethernet nous a rapidement sorti du jeu, mais nous avons aussi pu reprendre notre partie rapidement une fois reconnecté.
Coût du streaming en données téléchargées
Jeux | Tomb Raider (Multiplayer) | Killzone 3 | Deux Ex: Human Revolution | Final Fantasy XIII | Final Fantasy XIII @ 5 Mb/s |
---|---|---|---|---|---|
Données téléchargées en 30 minutes | 17,8 Mo | 1,25 Go | 0,9 Go | 1,3 Go | 0,9 Go |
Données envoyées en 30 minutes | 25 Mo | 8,1 Mo | 8 Mo | 7,7 Mo | 6,9 Mo |
Vitesse moyenne de téléchargement | 0,076 Mb/s | 5,65 Mb/s | 4,05 Mb/s | 5,76 Mb/s | 4,03 Mb/s |
Vitesse moyenne d’envoi | 0,11 Mb/s | 0,04 Mb/s | 0,03 Mb/s | 0,03 Mb/s | 0,03 Mb/s |
Nous avons décidé de donner les moyennes des débits pour chaque jeu, mais il faut les prendre avec du recul. Les vitesses fluctuent tellement (une tendance normale) qu’elles faussent un peu les résultats et si la moyenne de Final Fantasy XIII est par exemple de 5,76 Mb/s, il est impératif de pouvoir monter jusqu’à plus de 10 Mb/s de façon continue pour obtenir une expérience optimale.
Le tableau nous permet aussi et surtout de comparer la quantité de données téléchargée par la console. Pour rappel, PlayStation Now est un service de streaming de jeux vidéo et cela implique donc deux choses : il faut constamment télécharger les ressources utilisées par le jeu et Sony ne stocke presque rien sur le terminal. Les jeux PlayStation Now n’apparaissent pas dans l’interface détaillant les programmes qui résident sur la console. Il n’est donc pas possible de connaître exactement ce que stocke le service sur le disque dur. La PlayStation TV japonaise ne dispose que de 1 Go de mémoire interne par défaut. Il est possible d’en ajouter avec une carte mémoire PS Vita, mais dans les faits, elle est censée pouvoir lancer les jeux PS Now sans cette mémoire supplémentaire. La quantité stockée par le service de streaming est donc très petite.
Jouer à un jeu PlayStation Now coûte environ 1 Go de données par demi-heure de jeu. Un titre comme Final Fantasy XIII demande environ 50 heures pour terminer l’histoire et environ 90 heures si l’on essaie d’obtenir tous les trophées. Cela représente 100 Go au minimum à télécharger, soit deux fois plus que The Last of Us Remastered, la référence des jeux lourds en ce moment sur PS4. Si l’illimité est courant en France, ce n’est pas le cas de partout. Une connexion moyenne au Canada est limitée à environ 90 Go par mois. Des options illimitées existent, mais elles sont chères. Si jamais PlayStation Now devient populaire, certains Internautes devront faire attention à leur abonnement ou le modifier et Sony devra aussi faire face à la colère des fournisseurs d’accès qui s’en prennent déjà à Facebook, Apple, Netflix et Google, entre autres. Ce qui nous amène à la question du prix facturé par Sony.
Conclusions
Pour l’instant, PlayStation Now est cher, mais nous ne pouvons pas vraiment blamer Sony qui a déjà affirmé qu’il travaillait sur une nouvelle politique tarifaire. Il faudra donc attendre la fin de la bêta. Pour l’instant, il y a deux grands défauts : le manque d’abonnement et le manque de transfert de licence. Il faut impérativement louer un jeu et choisir entre quatre options : 4 heures (2,99 $), une semaine (5,99 $), 30 jours (7,99 $) et 90 jours (14,99 $). La seule option intéressante pour les joueurs est une location à la semaine pour terminer un jeu rapide, mais si l’on prend le cas de Final Fantasy dont le disque est disponible aujourd’hui pour 20 $, les offres de location à un mois ou trois mois sont trop chères pour être intéressantes. Il faudrait aussi une option gratuite pour pouvoir jouer une heure ou deux afin de tester avant de passer à la caisse. De plus, si on possède déjà le disque PS3, mais que l’on souhaite jouer sur sa PS4 à l’aide du service PlayStation Now, il faut impérativement louer le titre. Sony doit passer les accords nécessaires avec les maisons d’édition pour pouvoir baisser les prix et offrir des transferts de licence, ce qui est loin d’être évident. Néanmoins, sans un système d’abonnement raisonnable, une option d’achat bon marché et un moyen de transférer ses jeux, PlayStation Now se tire une balle dans le pied. À quoi bon essayer d’attirer le joueur du dimanche qui pense qu’une console est trop chère si l’offre de location est exorbitante ?
L’interface XMB émulée par PlayStation NowCe serait dommage, car Sony a réussi avec brio là où OnLive a échoué. Jouer à un jeu PlayStation Now est un réel plaisir, à condition de disposer d’une connexion stable avec un débit raisonnable. Selon le rapport d’Akamai, la connexion Internet moyenne en France tournait à 6,6 Mb/s au premier trimestre 2014, ce qui permet d’utiliser le service de streaming de Sony assez facilement. Il faut néanmoins un débit descendant de 10 Mb/s à 12 Mb/s pour avoir une expérience optimale. Un foyer classique dans une région urbaine avec un ou deux ordinateurs et un ou deux terminaux mobiles en Wi-Fi partageant la connexion ne devrait pas avoir de problème. Peut-on jouer à PlayStation Now en Wi-Fi ? La réponse dépend du routeur, de la distance entre le point d’accès et la console, des interférences et des autres terminaux utilisant le réseau sans fil. À priori, dans des conditions normales d’utilisation, la réponse est oui. Dans les faits, il est préférable de faire quelques tests simples avec un ordinateur et SpeedTest pour s’en assurer.
Le succès de PlayStation Now n’est pas assuréSony offre le premier service de streaming de jeu vidéo digne de ce nom. Il a aussi réussi une prouesse en concevant l’excellent émulateur qui fait tourner les jeux PlayStation Now. En effet, selon nos premiers tests, il semble clair que les jeux offerts par le service tournent sur un émulateur présent sur le serveur. On retrouve l’interface XMB de l’ancienne console de Sony, les jeux simulent la présence d’un disque qui n’existe évidemment pas et la présence d’une manette DualShock 3, alors que la PS4 utilise la version 4. Cela complique un peu la gestion des parties sauvées lorsqu’on utilise une PS4, car elles résident sur le cloud et pas sur la console, mais cela permet aussi de les retrouver sur n’importe quelle machine compatible PlayStation Now, du moment que l’on utilise ses identifiants. Un émulateur signifie que Sony peut déployer les jeux PS3 bien plus rapidement que s’il avait besoin de retoucher leur code et on imagine que le facteur le plus limitatif sera les accords de licences qu’il devra passer avec les maisons d’édition. PlayStation Now est donc aujourd’hui une bêta réussie et un service prometteur. Reste à voir si Sony arrivera à baisser les prix et gonfler son catalogue rapidement pour que son projet, qui est encourageant, arrive à modifier le paysage des jeux vidéo qui est de moins en moins favorable aux fabricants de consoles.