Test : analyse des performances de World of Tanks enCore

Le moteur 3D

En 2009, l’éditeur biélorusse Wargaming.net dévoile World of Tanks, un jeu de simulation massivement multijoueur mettant en scène des chars de combats du début du XXième siècle. Free-to-Play (plus exactement « Freemium »), ce jeu a rapidement connu du succès et le nombre de joueurs se compte désormais par centaines de milliers.

Multiplateforme (il est en effet disponible sur PC, mais également Xbox 360, PS4, Xbox One ainsi que sur les appareils fonctionnant sous iOS ou Android), World of Tanks accuse tout de même le poids des années, avec un moteur 3D vieillissant, mais qui lui permet d’un autre côté de continuer à tourner sur des configurations très légères. Wargaming.net a toutefois décidé qu’il était temps de le faire évoluer : l’éditeur a dévoilé un benchmark reposant sur son nouveau moteur 3D « maison », baptisé enCore, qui devrait dans les mois qui viennent être intégré à son jeu phare.

C’est à ce bench que nous nous intéressons aujourd’hui : World of Tanks enCore mettra-t-il à genoux notre plateforme de tests ?

Séquence de bench

Pour une fois, nous n’avons pas eu de mal à choisir quel passage prendre comme séquence de test : le benchmark ne propose qu’une seule séquence, c’est donc forcement celle-ci que nous avons sélectionnée…

Configurations minimales et conseillées

Wargaming.net indique que la configuration minimale pour utiliser World of Tanks enCore est la même que pour le jeu d’origine. Autrement dit, WoT enCore pourra fonctionner sur des machines très peu puissantes avec les réglages au minimum. L’éditeur ne donne en revanche pas la configuration recommandée pour pousser les réglages au maximum… Wargaming.net indique une compatibilité avec Windows XP, sachant que ce vieil OS est uniquement compatible DirectX 9. Il semble donc que l’éditeur ait prévu de pouvoir faire tourner WoT enCore dans deux modes distincts, DirectX 9 et DirectX 11, comme c’est d’ailleurs le cas depuis la version 9.15 de World of Tanks.

Méthode de test et cartes choisies

Configuration de test

AMD Ryzen 5 1600X

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Asus ROG Strix X370-F Gaming

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Nous avons récemment mis à jour notre configuration de test, qui va de plus en plus correspondre à une machine milieu de gamme dans les mois qui arrivent. Nous avons choisi une plateforme AMD Ryzen, le 1600X étant un processeur de choix pour les joueurs qui ne veulent pas trop dépenser.

Le suivi des configurations des utilisateurs de Steam, l’actuelle plus grosse plateforme de jeu PC, permet de nous renseigner (chiffres de janvier 2018) sur l’équipement des joueurs :

• 8 Go de RAM pour 43 % des joueurs (notre configuration en possède 16 Go, comme près de 39% des joueurs).
• La définition Full HD est utilisée par 71 % des joueurs (en baisse sensible par rapport au mois précédent), mais 10 % sont encore en 1366 x 768. Le QHD ne concerne que 3,5 % des joueurs, et la 4K est encore et toujours anecdotique. Nous testerons donc en 1920 x 1080 pixels d’abord, puis en QHD.
• Les CPU à 4 cœurs équipent plus des deux tiers des configurations (70 % plus exactement). Nous avons toutefois anticipé sur les mois qui viennent en optant pour un CPU à 6 cœurs, milieu de gamme.

Le choix des cartes graphiques

Nous avons choisi 10 cartes graphiques pour ce test. Principalement des cartes entrée/milieu de gamme, potentiellement les plus répandues sur le marché. Voici les cartes en compétition :

MSI GTX 1060 Armor OC 6G

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PNY GeForce GTX 1050 2Go

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MSI GTX 970 GAMING 4G

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MSI RX 580 Gaming 8G

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Asus RX 570 Strix OC 4G

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Protocole de test

Nous effectuons toutes les mesures avec l’outil PresentMon et le GUI programmé par notre testeur allemand Igor Wallossek, qui permet d’effectuer de nombreuses mesures simultanées, sans compter la génération de graphiques très précis.

Pour que les performances des cartes graphiques soient vraiment représentatives de la réalité, nous prenons soin de les faire chauffer avant de relever nos mesures. En effet, la majorité des cartes graphiques ont une fréquence qui se stabilise avec la température de leur GPU, et faire des mesures dès les premières minutes de fonctionnement conduirait à constater des performances supérieures à la réalité.

Nous effectuons donc une première passe afin de chauffer la carte, puis nous relevons les mesures de ses performances lors de la séquence de test. Pour les options graphiques, nous avons testé le jeu en Full HD et en QHD, avec les réglages graphiques poussés au maximum (Ultra et TSSAA HQ).

Options graphiques et rendu

Options graphiques

Si le moteur semble prendre en compte un certain nombre de réglages graphiques, tels que la qualité des textures, des lumières, du terrain, de l’eau, de la végétation ou encore des ombres, le réglage individuel de ces options n’est pas possible dans le bench. Il faudra donc se contenter de trois choix prédéfinis : Minimum, Medium ou Ultra. Il est tout de même possible de sélectionner une définition, ainsi qu’un mode d’antialiasing (désactivé, TSSAA LQ et TSSAA HQ).

Medium / Ultra

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Les principales différences entre les modes Medium et Ultra se situent au niveau de la qualité des ombres, des lumières et des textures, de la complexité et du nombre d’éléments du décor (en particulier la végétation), des effets lumineux et dans la qualité de l’antialising. Le mode Medium reste bien entendu meilleur que le rendu du jeu actuel, il pourra donc satisfaire les joueurs équipés d’une petite configuration compatible DirectX 11.

Minimum / Ultra

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Avec les options les plus basses possibles, World of Tanks “enCore” ressemble comme deux gouttes d’eau à la version actuelle de World of Tanks. Oubliez donc ces réglages, à moins de jouer avec une configuration accusant une dizaine d’années au compteur.

Benchmarks en 1080p

Commençons par les tests en Full HD, avec les réglages graphiques et l’antialiasing poussés au maximum.

Réglages Ultra

Presque toutes les cartes de notre panel sont capables d’afficher de manière fluide la séquence de test avec ces réglages. Seule la RX 460 2G est réellement en difficulté. Les GeForce GTX 1050 2G et 2050 Ti 4G ainsi que la RX 560 sont également en bas du classement, avec un frametime parfois limite. A l’inverse, le podium se compose de trois cartes NVIDIA, avec une GTX 970 qui se place entre les deux GTX 1060, la RX 580 8G n’arrivant de son côté que quatrième.

Benchmarks en 1440p

Puisque les cartes les plus puissantes de notre panel se montrent à la hauteur en Full HD, passons au QHD (2560 x 1440 pixels), toujours avec les réglages les plus élevés possibles.

Réglages Ultra

Le classement est parfaitement identique à celui obtenu en 1080p : les GTX 1060 6G/3G et la GTX 970 sont les plus rapides, suivie par la RX 580 alors qu’en bas du tableau on retrouve les GTX 1050/1050Ti et les RX560/460. Ces deux dernières cartes sont incapables d’afficher le benchmark de manière parfaitement fluide, et les GTX 1050/1050Ti commencent elles aussi à avoir quelques difficultés.

Ressources CPU, RAM, VRAM

Occupation processeur

L’éditeur nous assure qu’un simple processeur dual-core suffit pour faire tourner son benchmark, au moins avec les détails les plus faibles. Voyons en détail ce qu’il en est.

1080p

Entre deux et trois coeurs semblent réellement utilisés, avec une préférence logique pour les cœurs réel sur ceux SMT. Le moteur enCore semblerait donc effectivement se contenter d’un processeur avec peu de coeurs, même avec les détails réglés au maximum, ce qui soulagera les joueurs équipés d’une petite configuration.

1440p

Le constat est identique en 1440p, avec entre deux et trois coeurs réellement utilisés et une préférence pour les coeurs physiques sur ceux SMT.

Occupation mémoire vive et graphique

Nous n’avons réalisé les tests d’occupation mémoire qu’à titre purement indicatif, étant donné qu’il ne s’agit ici que d’un simple benchmark et pas du jeu complet. On peut toutefois déjà noter que l’occupation RAM augmente très légèrement en passant de 1080p à 1440p, et qu’une configuration à base de Radeon consomme un peu moins qu’avec une GeForce.

Du côté de la mémoire graphique, pas de surprise non plus : augmenter la définition entraine une hausse de l’occupation VRAM.

Performances multicoeurs

comme nous venons de le voir, le moteur enCore n’utilise à priori que peu de coeurs CPU. Voyons maintenant ce qu’ils se passe quand on diminue le nombre de vCPU : nous avons pour cela repris notre GeForce GTX 1060 6G – la carte la plus rapide de notre panel – et testé plusieurs combinaisons cœurs/threads avec notre Ryzen 5 1600X.

L’éditeur affirme avoir optimisé son moteur enCore pour les petites configurations, et demande un CPU dual-core seulement pour fonctionner. Nos résultats montrent que c’est totalement justifié, puisque même avec seulement deux coeurs physiques, le framerate reste excellent. L’activation du SMT apporte un très léger plus, et il n’y a plus d’amélioration à partir de quatre coeurs physiques. Notez toutefois que, comme nous commençons à le constater à chaque fois, la présence de plus de thread améliore surtout la régularité du temps d’affichage.

Conclusion

S’il a connu plusieurs mises à jour majeures depuis son lancement, avec par exemple le passage récent à l’API DirectX 11, il était grand temps de revoir en profondeur le moteur 3D derrière le jeu World of Tanks. Mais Wargaming.net a également l’obligation de ne pas mettre de côté les joueurs dotés d’une petite configuration, car c’est l’un des principaux marchés visés par son jeu.

Avec son nouveau moteur 3D enCore, l’éditeur semble avoir réussi cette prouesse : les réglages minimum demandent une configuration identique à celle requise par le moteur actuel de World of Tanks, offrant une qualité graphique comparable (et donc médiocre selon les standards actuels). Mais si vous possédez un GPU récent, le moteur 3D pourra désormais tirer parti de toute sa puissance disponible, avec une qualité graphique bien plus élevée (sans non plus être extraordinaire, ne nous emballons pas). Bref, on n’attend désormais plus que l’arrivée du moteur enCore dans World of Tanks…