Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l’hiver

Présentation, système de test

Image 1 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Contrairement à la Sapphire RX Vega 64 Nitro+  qui fait dans la démesure, la RX Vega 64 Strix OC d’Asus a des airs de force tranquille, même si son éclairage RVB lui permet de se démarquer de la Gigabyte RX Vega64 Gaming OC, désespérément noire. 

En raison de la pénurie de cartes Vega 64 et des prix pratiqués qui ne reflètent plus vraiment la différence de qualité d’une carte à l’autre, on peut se montrer heureux si on parvient à obtenir un exemplaire quel qu’il soit à base de Vega 64. Nuançons tout de même, car la disponibilité en Europe reste meilleure que dans d’autres régions du monde comme par exemple en Amérique du Nord ou en Asie. 

Image 2 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Caractéristiques

Observons tout d’abord les spécifications de la carte, la fréquence de Boost annoncée restant toute théorique, puisque très difficilement atteignable au sein du Power Limit fixé par le constructeur :

Image 3 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Par rapport à la concurrence, la carte se situe à ce niveau :

Modèle

Radeon RX Vega 64 Reference

Asus RX Vega 64 Strix OC

Radeon RX Vega 56 Reference

GeForce GTX 1070 Ti

Geforce GTX 1080 FE

GPU

Vega 10

Vega 10

Vega 10

GP104

GP104

Surface du die

484 mm²

484 mm²

484 mm²

314 mm²

314 mm² 

Transitors (milliards)

12,5

12,5

12,5

7,2

7,2

Fréquence de base

1274 MHz

1274 MHz

1156 MHz

1607 MHz

1607 MHz

Fréquence boost

1546 MHz

1630 MHz

1471 MHz

1683 MHz

1733 MHz

Shaders/SIMD

4096/64

4096/64

3585/56

2432/19

2560/20

Unités de texture

256

256

224

152

160

Fill Rate Texels

396 GTex/s

417 GTex/s

330 GTex/s

244 GTex/s

257 GTex/s

ROP

64

64

64

64

64

Fill Rate Pixels

99 GPix/s

104 GPix/s

94 GPix/s

108 GPix/s

114 GPix/s

Largeur de bus mémoire

2048 bits

2048 bits

2048 bits

256 bits

256 bits

Type de RAM

HBM2

HBM2

HBM2

GDDR5

GDDR5X

Bande passante mémoire

484 Go/s

484 Go/s

410 Go/s

256 Go/s

320 Go/s

Débit RAM

1,9 Gbit/s

1,9 Gbit/s

1,6 Gbit/s

8 Goit/s

10 Gbit/s

Quantité de RAM

8 Go

8 Go

8 Go

8 Go

8 Go

Niveau DirectX

12_1

12_1

12_1

12_1

12_1

Alimentation PCIe

2 × 8 broches

2x 8 broches

2 × 8 broches

1x 8 broches

1x 8 broches

TDP

295 W

295 W

210 W

180 W

180 W 

Méthode de test

Le système de test et la méthodologie employée ont déjà été traités en détail. Vous pouvez tout savoir en consultant notre article sur nos nouvelles méthodes de test des cartes graphiques.

Image 4 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Système
Intel Core i7-6900K @4.3 GHz
MSI X99S XPower Gaming Titanium
Corsair Vengeance DDR4-3200
1x 1 To Toshiba OCZ RD400
2x 960 Go Toshiba OCZ TR150
Be Quiet Dark Power Pro 11, 850W
Windows 10 Pro à jour
Refroidissement
Alphacool Eiszeit 2000 Chiller
Alphacool Eisblock XPX
Thermal Grizzly Kryonaut
Moniteur
Eizo EV3237-BK
Boîtier
Lian Li PC-T70 modifié (ouvert et fermé)
Mesures électriques
Point de mesure sans contact sur le slot PCIe, via un riser PCIe
Point de mesure sans contact sur les connecteurs PCIe d’alimentation
Mesure directe au niveau de l’alimentation
4x oscilloscopes Rohde & Schwarz HMO 3054 multicanaux, 500 MHz avec fonction mémoire
4x pinces ampèremétriques Rohde & Schwarz HZO50 (de 1 mA à 30 A, 100 KHz, courant continu)
4x sondes de test Rohde & Schwarz HZ355 (10:1, 500 MHz)
1x multimètre numérique Rohde & Schwarz HMC 8012, avec fonction mémoire
Imagerie thermique
Caméra infrarouge Optris PI640
Logiciel PI Connect
Mesures sonores
Micro NTI Audio M2211 (avec fichier de calibration)
Interface Steinberg UR12 (avec alimentation fantôme pour les microphones)
Creative X7
Logiciel Smaart v.7
Chambre anéchoïque, 3,5 x 1,8 x 2,2 m (LxlxH)
Mesures axiales, à la perpendiculaire du centre de(s) la source(s) sonore(s), distance de 50 cm
Nuisances sonores exprimées en dBA (lent), analyse en temps réel (RTA)
Spectre de fréquence représenté sous forme de graphique

La carte en détail

La carte pèse 1286 grammes et se place donc entre le mastodonte de Sapphire et l’avorton de Gigabyte. Longue de 30,2 cm (de l’équerre PCI à l’extrémité de la coque de refroidissement), elle ne passera pas dans tous les boîtiers. Sa hauteur de 12,7 cm et son épaisseur de 4,5 cm complètent l’impression d’une carte qui prend ses aises. 

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Les trois ventilateurs de 9 cm viennent se loger dans des ouvertures de 9,2 cm de diamètre. Chaque ventilateur possède 11 pales et leur forme est optimisée pour le débit d’air plutôt que la pression statique, ce qui devrait profiter au refroidissement. 

La plaque arrière est estampillée du logo ROG rétroéclairé en RVB. Elle permet de stabiliser le long PBC et participe au look général, mais ne contribue pas au refroidissement. 

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Il faudra en tout cas prendre en compte le dépassement de 5 mm de cette plaque arrière par rapport au PCB, ce qui pose parfois problème sur certaines cartes mère, ou bien lorsqu’on possède un radiateur CPU particulièrement imposant. 

Sous la carte, on découvre des ailettes du radiateur orientées à la verticale ; elles sont plus épaisses que sur d’autres cartes Strix car Asus a choisi un format 2,5 slot plutôt que 2 slot, afin d’accroître significativement la surface de dissipation disponible. 

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Le dessus de la carte est typique des cartes Strix Asus : on retrouve la coque en plastique noir du système de refroidissement, le panneau rétroéclairé en RVB “Republic of Gamers” et à l’extrémité, deux connecteurs d’alimentation PCIe à 8 broches.

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L’extrémité de la carte est recouverte par la coque du système de refroidissement, mais laisse entrevoir la fin des cinq caloducs de 6 mm de diamètre. On observe aussi de nombreuses prises :  deux prises à quatre broches (fonctionnement en PWM) pour contrôler deux ventilateurs du boîtier, une prise pour contrôler un éclairage RVG externe, et deux autres prises déjà reliées aux ventilateurs de la carte et à son éclairage LED. 

Image 9 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

L’équerre PCI est équipée des cinq sorties que l’on retrouve sur la carte de référence. On retrouve deux sorties HDMI 2.0, deux DisplayPort 1.4, et l’antiquisante sortie DVI-I Dual Link.

Image 10 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Démontage : dissipateur et alimentation

Le PCB en détail

Pour le PCB, Asus, comme Gigabyte et Sapphire d’ailleurs, s’éloigne à tel point du design de référence AMD, qu’il ne sera pas possible de réutiliser les plaques de watercooling existantes pour refroidir la carte. Asus utilise six phases doublées pour l’alimentation du GPU (VDDC) pour un total de 12 circuits de conversion du courant, plus une phase pour la mémoire (MVDD). L’image suivante montre aussi les phases pour les composants secondaires.  

On voit que les ingénieurs n’ayant pas la place pour aligner tous les convertisseurs des phases GPU, il a fallu placer les deux derniers sur le côté gauche. Ces deux convertisseurs sont donc refroidis séparément, ce qui se ressent au niveau des températures, comme on le verra plus tard. 

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À l’arrière du PCB, on ne retrouve aucun composant important n’ayant pas trouvé sa place à l’avant. On aurait pu en profiter pour appliquer un large pad thermique au niveau de la rangée de convertisseurs de tension afin de permettre leur refroidissement via la plaque arrière. 

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Système de refroidissement

La carte consomme du courant et produit son équivalent en chaleur, et c’est au système de refroidissement de le dissiper pour éviter la surchauffe. Et c’est à ce niveau que nous allons voir les problèmes de conception qui ont conduit aux températures élevées relevées à la page précédente. 

Pour garantir la rigidité du PCB et refroidir les deux convertisseurs de tension placés sur le côté, Asus a recours à un cadre de stabilisation. Celui-ci est en outre vissé à l’équerre PCI et à la plaque arrière. Comme il ne doit refroidir qu’une seule phase, la température des deux convertisseurs de tension qui la composent est basse.

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La partie non visible de la plaque arrière est recouverte de noir afin de mieux absorber le rayonnement de chaleur, mais Asus n’a toujours pas repris notre idée, que nous martelons depuis des années, d’impliquer la plaque arrière dans la dissipation via l’application des pads thermiques aux points les plus chauds, idée qui a d’ailleurs été reprise par de nombreux concurrents. 

Chez MSI, Gigabyte ou EVGA et les autres constructeurs de cartes, ces pads, qui ne coûtent que quelques centimes pour des températures significativement plus basses, ont été introduits à la grande satisfaction des clients, et nous ne pouvons que conseiller à Asus d’entendre enfin raison. 

Image 14 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Après tout, Asus n’est pas sourd aux désirs des clients puisque qu’il a réagi à la mode actuelle des éclairages RVB en équipant la carte de nombreuses LED multicolores. 

Le système de refroidissement
Type de refroidissement
Par air
GPU-Kühlung
Via bloc de refroidissement en cuivre et matériaux composites, nickelé
Lamelles du radiateur
En aluminium, à la verticale
Peu espacées, non penchées
Caloducs
6 x 6 mm, en cuivre et matériaux composites, nickelés
Refroidissement des VRM
7 phase via le bloc de refroidissement des VRM sous le radiateur
1 phase via le cadre de maintien
Refroidissement de la mémoire
Modules de HBM2 via le bloc de refroidissement
Ventilateurs3 ventilateurs de 9 cm (ouverture de 9,2 cm), 11 pales par ventilateur
Mode semi-passif
Plaque arrière
Aluminium, recouverte d’une couche de noir
Ne participe pas au refroidissement

Passons au système de refroidissement à l’avant. Le bloc de refroidissement est traversé par six caloducs de 6 mm de diamètre en métaux composites nickelés qui transmettent la chaleur émise par le GPU aux ailettes du radiateur. On remarque aussi le bloc de refroidissement pour les VRM GPU placés en ligne.

Image 15 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Le bloc de refroidissement du GPU est constitué d’une plaque fine parfaitement lisse. On ne peut pas dire si la plaque a été polie après moulage ou bien si pendant celui-ci, on a fait preuve d’une grande maîtrise en limitant le plus possible son épaisseur pour que les caloducs soient le plus près possible du package, toujours est-il que ce système fonctionne bien et ne présente aucune faiblesse. Le seul point noir du refroidissement est à chercher sur la face arrière du PCB, dépourvue de tout refroidissement passif. 

Performance en jeux QHD (2560 x 1440 pixels)

Avec une version du BIOS actualisée et les nouveaux pilotes AMD, les résultats parfois contradictoires obtenus lors du test de la Sapphire RX Vega64 Nitro+ sont de l’histoire ancienne ; la carte se comporte de manière beaucoup plus cohérente. Nous expliquons toutefois dans la partie températures et nuisances sonores la raison pour laquelle nous avons renoncé à overclocker la carte.

Résultats en QHD (2560 x 1440 pixels)

Nous commençons directement en QHD, puisque cette carte est destinée aux écrans à la résolution relativement élevée. C’est tout du moins la cible visée par AMD pour les cartes Vega. Par rapport à la carte de référence, le gain en fréquence est plutôt modéré et la performance n’augmente que légèrement. Ça reste assez pour rester toujours en tête, avec un écart plus ou moins grand. 

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Performances en jeux 4K (3840 x 2160 pixels)

En 4K, l’impression d’ensemble reste la même, bien que les cartes Vega soient un peu plus pénalisées dans certains jeux. Il s’agit d’une baisse de régime partagée par l’ensemble des cartes Vega, partenaires ou de référence, car il semble bien que ces cartes ne soient pas exactement destinées par nature au jeu en 4K : dans un nombre non négligeable de titres, il a fallu réduire la qualité du rendu pour obtenir une fréquence de rafraîchissement agréable. Notez que la Vega 64 est plus proche de la GTX 1080 que de la GTX 1080 Ti, la première étant destinée plutôt au QHD, alors que la seconde fait le café en 4K.

Les avantages d’une carte partenaire ne sont donc pas à évaluer en termes de FPS, mais plutôt selon la qualité du système de refroidissement et le niveau de nuisances sonores. Les cartes AMD souffrent en effet de manière récurrente de déficits à ce niveau. Avec une bonne carte partenaire, on ne de va pas beaucoup plus vite, mais on obtient généralement une carte moins chaude et plus silencieuse. 

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Consommation

Consommation dans différents scénarios

La consommation en jeu atteint 275 W en mode « Équilibré », soit 5 W de moins que la consommation de la carte de référence avec le BIOS par défaut. C’est étonnant puisque la performance est supérieure à la carte de référence. La mise à jour et des réglages de consommation dans le BIOS semble donc avoir porté ses fruits. En test de torture, on mesure 280 W, ce qui est tout à fait acceptable. En revanche, on est bien au dessus des consommations moyennes des différentes GeForce GTX 1080 du marché.

Image 34 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

En overclockant la carte manuellement avec un Power Limit relevé de 50 %, la carte s’octroie plus de 330 W, tandis que le système de refroidissement devient rapidement le facteur limitant, si on n’augmente pas fortement la vitesse des ventilateurs. Nous avons donc renoncé à afficher les résultats en overclocking et présentons seulement ceux obtenus dans le mode « Équilibré », déjà éprouvant pour les composants. 

Sur le graphique suivant d’évolution de la tension en jeu et en test de torture, on voit que le Power Limit influence fortement la tension :

Image 35 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Respect des normes

Avec au maximum 2,5 A en test de torture, la carte consomme moins de la moitié du maximum préconisé (5,5 A) par la norme PCI SIG au niveau de l’alimentation 12 V de la carte mère. En jeu, cette valeur descend à 2 A. L’alimentation de la carte est donc bien répartie et la carte mère n’aura aucun mal à fournir le courant nécessaire. 

Image 36 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Graphiques détaillés

Voici ci-dessous les courbes d’évolution de la consommation et de l’intensité du courant au cours de nos tests. Évidemment, les variations les plus importantes ont lieu dans les jeux. On constate de très courts pics jusqu’à 330 W, mais ce n’est pas inquiétant car ces maximales ne durent que quelques millisecondes.

Image 37 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Le graphique d’évolution de l’intensité du courant illustre un comportement similaire :

Image 38 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

En test de torture, les pics de consommation sont moins intenses, mais la consommation moyenne reste supérieure à celle enregistrée en jeu. 

Image 39 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

L’intensité du courant se montre elle aussi plus régulière et ne révèle aucune faiblesse sur l’ensemble du test. 

Image 40 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Températures, fréquences, overclocking et analyse thermique

Overclocking et undervolting

Un overclocking traditionnel à l’aide d’une augmentation du Power Limit pour une fréquence légèrement supérieure contredit la philosophie du système de refroidissement, qui se propose avant tout de limiter les nuisances sonores tout en conservant une performance honorable. Il ne faut pas le pousser trop, sinon les nuisances sonores explosent. Comme nous l’avions évoqué dans l’article étudiant la RX Vega 64 sous watercooling extrême, il faut en effet augmenter la consommation de manière drastique pour espérer obtenir un maigre gain de performance.

Ce qu’il est possible de faire, par contre, c’est de baisser manuellement la tension. Attention, il ne s’agit pas de rendre le système instable, mais avec le programme OverdriveNTool, il est possible d’affiner les réglages pour tirer le maximum de chaque puce. Évidemment, le résultat dépend de la qualité de chaque GPU et varie d’une carte à l’autre (et malheureusement d’une version des pilotes à l’autre). Nous ne pouvons donc pas donner d’ordre de grandeur et chacun est libre ou non d’investir du temps dans ces réglages, sans pour autant avoir la garantie d’un résultat probant. 

Températures et fréquences

Comme nous l’expliquions dans l’article cité plus haut, nous nous bornons à reproduire la température communiquée par la sonde GPU, bien que l’on ait détecté à l’aide de nos appareils de mesure des points jusqu’à 15°C plus chauds que ce qui était communiqué. Bien que ce soit des températures relevées dans des cas extrêmes, elles sont légèrement inquiétantes pour la durabilité des composants et du PCB. 

Nous récapitulons dans un tableau la fréquence de Boost et la température enregistrées en début et fin de test. Il faut garder à l’esprit que la fréquence dans des scénarios moins exigeants sera plus élevée que les valeurs obtenues ici. Dans le jeu Wolfenstein 2, il est ainsi possible d’atteindre 1,6 GHz dans des scènes d’intérieur (beaucoup moins à l’extérieur).


Début
Fin
Sur banc de test
Temp. GPU
36 °C
75 °C
Fréquence GPU
1408 MHz
1360 MHz
Temp. ambiante
22 °C
22 °C
Boitier fermé
Temp. GPU
39 °C
76 °C
Fréquence GPU
1403 MHz
1358 MHz
Temp. dans boitier
24°C
49°C

Température et fréquence

Pour mieux cerner le rapport entre température et fréquence, voici le graphique d’évolution de ces deux paramètres pendant les 15 premières minutes d’échauffement. On voit bien que les températures boîtier fermé montent de manière beaucoup plus abrupte que sur banc de test. Nous reviendrons sur les problèmes de la carte une fois placée dans un boîtier. 

Image 41 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

En jeu, la fréquence est environ 100 MHz supérieure à celle de la carte de référence. Cette augmentation d’environ 10 % de la fréquence se traduit par une augmentation de la fréquence de rafraîchissement de 5 à 7 %, un gain plutôt décevant. En test de torture, on observe presque la même évolution : 

Image 42 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Analyse infrarouge

Pour finir cette partie, nous analysons à l’aide d’images infrarouges la répartition des températures sur le PCB dans différents scénarios. Pour que les résultats soient les plus proches possibles de la réalité, on a remplacé la plaque arrière, qui ne participe de toute façon pas au refroidissement, par des écrous, afin que la plaque de stabilisation à l’avant reste bien collée aux composants. Nous avons mesuré les températures avant et après l’opération, et n’avons constaté aucun changement. 

En jeu

Dans le jeu Witcher 3, la carte est à la peine. Tant qu’on la maintient à la verticale sur le banc de test, les températures restent adéquates, mais dès qu’on la place dans un boîtier fermé, les choses se compliquent. On observe que les deux convertisseurs de tension relégués sur le côté sont moins chauds que leurs collègues alignés. 

Image 43 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Boîtier fermé, la température des convertisseurs de tension augmente de 4°C. On voit bien ici la limite d’un système de refroidissement qui ne réagit qu’aux variations de températures du GPU en ignorant celle des autres composants. En augmentant un peu la vitesse des ventilateurs ou en impliquant la plaque arrière dans la dissipation, on aurait pu éviter de telles températures. 

Image 44 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Test de torture

En test de torture, la consommation augmente un peu, la charge restant constamment très élevée, qui se ressent au niveau des températures. 

Image 45 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Boîtier fermé, les points chauds prennent trois à quatre degrés de plus.

Image 46 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Les températures au niveau des convertisseurs de tension ne nous plaisent pas du tout, d’autant plus qu’elles finissent par rayonner jusque sous le package. Un refroidissement via pad thermique et plaque arrière n’aurait pas été de trop.C’est la raison pour laquelle nous avons aussi renoncé à overclocker la carte au maximum en relevant le Power Limit. Car la carte n’est pas seulement brûlante, elle se montre alors vraiment bruyante dans un boîtier fermé.

Qu’en conclure ? Pour quelques centimes, le constructeur aurait pu appliquer un pad thermique à l’arrière du PCB au niveau des convertisseurs de tension et gagner de précieux degrés. Dommage.

Nuisances sonores

Le mode semi passif est assuré par un contrôleur dédié communiquant la vitesse exacte des ventilateurs, alors que WattMan se base sur les valeurs PWM des ventilateurs inscrites dans le BIOS. L’évolution des courbes montre que la cible de température pour le GPU s’élève à 75°C. En début de parcours, on observe un démarrage puissant avant de baisser progressivement. Asus doit en effet se conformer aux directives AMD qui prévoient un tel profil. 

Après ce démarrage en trombe en phase d’échauffement, les ventilateurs baissent de régime. Asus a voulu un peu trop bien faire en limitant le plus possible les nuisances sonores. Mais la vitesse des ventilateurs commence alors à osciller, ce qui pourrait être agaçant pour certains. Asus aurait dû appliquer une vitesse légèrement supérieure, mais constante, d’autant plus que les températures en profiteraient aussi. 

On constate également à quel point la carte est sensible à l’environnement dans lequel elle évolue : boîtier fermé, les ventilateurs tournent beaucoup plus vite que sur banc de test. Ce différentiel est nettement plus important que celui observé sur les autres cartes partenaires. La raison de cette sensibilité est sûrement à aller chercher du côté des convertisseurs de tension mal refroidis et dont le réchauffement irradie jusque sous le package. 

Image 47 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Comportement similaire en test de torture. La carte avec ses trois ventilateurs parvient à maintenir les composants à des températures acceptables, mais devrait revoir à la hausse la vitesse des ventilateurs et ajouter un refroidissement passif au niveau des VRM pour réduire leur température.

Image 48 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

La carte ne possède donc pas de réserves pour réduire les nuisances sonores, au contraire, il serait sage de les augmenter légèrement. Boîtier fermé, la carte, qui se veut silencieuse, ne parvient cependant pas vraiment à remplir son contrat, comme on le voit dans ce tableau récapitulatif :

Vitesse des ventilateurs et nuisances sonores
Vitesse max. des ventilateurs sur banc de test
1847 tpm 
Vitesse moy. des ventilateurs sur banc de test
1280 tpm 
Vitesse max. des ventilateurs boitier fermé2119 tpm 
Vitesse moy. des ventilateurs boitier fermé1666 tpm
Nuisances sonores (plage)
33,2 (minimum) à 44.5 dB (en phase d’échauffement)
Nuisances sonores moyennes
34,8 dB (chaude sur banc de test)
38,3 dB (chaude, boitier fermé)
Nuisances sonores au repos
0 dB
Impressions subjectives /
Caractéristiques du son
peu de bruits de roulement
légers bruits du moteur aux environs de 1 KHz
bruit du brassage d’air modéré
crissement des bobines quasi imperceptible

Le graphique ci-dessous effectué dans notre laboratoire montre le spectre sonore de la carte. La mesure débute avec le puissant démarrage des ventilateurs et se termine après stabilisation. Il vient compléter nos impressions subjectives. On observe clairement la baisse progressive de la vitesse des ventilateurs qui se traduit par une variation de la signature sonore de la carte.

Image 49 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Si on ne considère que le spectre sonore une fois la carte chaude, la signature sonore est beaucoup plus régulière. La carte n’émet que 34,8 dB sur banc de test, un bon résultat que la plupart des testeurs ont mis en avant. Placée dans un boitier fermé, c’est cependant une autre histoire puisque la carte dépasse alors 38 dB. Nous ne montrons pas le spectre sonore effectué dans ces conditions puisqu’il n’est pas directement comparable avec les deux autres. 

Image 50 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Avec cette carte, il faudra donc plus que jamais s’assurer que le flux d’air au sein de son boîtier est correctement dimensionné, afin éviter que les trois ventilateurs de la carte ne donnent inutilement de la voix. Quand ils comment à ne brasser que de l’air chaud, cela s’entend…

Résumé et conclusion

En soi, la RX Vega64 Strix OC d’Asus est une carte solide, si on met de côté les convertisseurs de tension trop chauds. La carte est bien conçue et les composants choisis de qualité. Il aurait été difficile de faire beaucoup mieux. Mais malgré ces impressions globalement positives, certaines critiques importantes doivent être émises.

Tout d’abord les températures boîtier fermé. La carte réagit aussi négativement à l’enfermement en raison du flux d’air engendré qui est poussé vers le côté du boîtier puis retourne directement au-dessus des ventilateurs pour être absorbé de nouveau. Pour éviter ce phénomène, certains concurrents tournent les ailettes du radiateur ou adaptent la coque du système de refroidissement pour casser ce circuit fermé et éviter ainsi l’étouffement. 

Nous aurions aimé pouvoir tester ce que l’application d’un pad thermique entre le PCB et la plaque arrière au niveau des convertisseurs de tension aurait pu donner en termes d’amélioration des températures ; malheureusement, la place était prise par le rétroéclairage RVB du logo RoG. Si Asus l’avait incliné à 90° ou bien simplement réduit un peu sa taille, on aurait pu effectuer cette modification. Mais en l’état, il n’est pas possible d’apporter cette rectification sans retirer l’éclairage de la plaque arrière.

Image 51 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

Le comportement plutôt agressif des ventilateurs en phase d’échauffement est à mettre sur le compte des directives AMD, on ne peut donc pas critiquer Asus sur ce point. Cependant, nous aurions préféré des ventilateurs tournant un peu plus rapidement une fois la carte chaude, afin de contenir les températures. Si on augmente le Power Limit au maximum, les températures atteignent en effet les 100°C voire plus après 30 minutes de tests. Quand on sait que les fabricants de PCB conseillent de ne pas dépasser 95°C sur le long terme, il est légitime de se demander si de telles températures ne risquent pas de mener au dessèchement et/ou la déformation prématurée du matériel. 

Mais même sans augmenter le Power Limit, la chaleur engendrée par les convertisseurs de tension après seulement 12 à 15 minutes irradie jusqu’au socle, de sorte que le package est chauffé par le dessous. Une analyse de la diffusion de la chaleur à la surface du PCB dans une hotbox aurait pu facilement mettre à jour ce comportement, d’autant que les constructeurs de PC possèdent en général un tel équipement composé de capteurs thermiques infrarouges. 

Image 52 : Test : Asus ROG Strix Vega 64 OC, se chauffer pour l'hiver

ROG Strix Radeon RX VEGA 64 O8G Gaming

On aime
  • Carte équilibrée
  • Puissance améliorée (BIOS et pilotes) face à la GTX 1080
  • Connecteurs 4 broches pour 2 ventilos de boîtier
On n’aime pas
  • Bruyante dans un boîtier
  • VRM très chauds
  • Pas de marge d'OC
Verdict :

Nous ne pouvons donc pas conseiller l’achat de cette carte, malgré le fait qu’elle soit par ailleurs bien réalisée et équilibrée. Elle est de toute façon difficile à trouver actuellement. De par son look, elle se distingue clairement de la Gigabyte, une carte passe-partout ennuyeuse. La Sapphire Nitro+ est au contraire une vitrine technologique du savoir-faire de l’entreprise, mais un véritable gouffre économique. La RX Vega 64 Strix OC d’Asus se positionne entre ces deux extrêmes. Ni produit d’entrée de gamme (toutes proportions gardées, on parle tout de même du top du top AMD), ni rêve d’ingénieur fou pour qui l’argent ne compte pas, elle pourrait être le choix de la raison qui se fait plaisir, si seulement la disponibilité suivait et les vendeurs ne jouaient pas au Monopoly avec la pénurie de GPU. Un overclocking au-delà des 300 W reste déconseillé, à moins de vouloir jouer à la roulette russe du PCB grillé, en supposant que le bruit des ventilateurs ne vous ait pas déjà découragé.