Test de l’écran 34″ incurvé de LG

Introduction

Fin 2012, LG a lancé le tout premier moniteur ultra-wide que nous ayons vu : le 29EA93-P. A l’époque, nous n’étions pas conscients qu’une demande existait pour ce type de moniteurs. Les modèles passés au laboratoire depuis nous ont montré que la largeur supplémentaire offrait une nouvelle approche en termes d’interaction et de productivité avec les PC. Cependant, les écrans 29 pouces 21:9 souffraient  de deux problèmes : une définition verticale trop faible, tout comme leur hauteur insuffisante. Par rapport à un moniteur 27 pouces 16/9, la perte de surface en hauteur pour en gagner en largeur ne nous a pas semblé être un bon compromis.

Image 1 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

LG a lancé l’été dernier un écran capable de répondre à nos griefs, le 34UM95. Avec ses 34 pouces de diagonale, ce dernier offre exactement la même hauteur d’image qu’un 27 pouces 16:9 tout en récupérant la définition qui semblait « perdue » en comparaison des moniteurs 29 pouces ultra-wide (1440 lignes contre 1080). Ce format nous semble constituer une bonne alternative à une paire de moniteurs QHD (2560×1440) dans la mesure où l’on gagne 7,75 pouces en largeur par rapport à un moniteur QHD sans que le moindre millimètre de bezel ne vienne couper l’image.

Visiblement décidé à sortir des moniteurs innovants, LG a très récemment lancé le 34UC97 que nous testons donc aujourd’hui. Sur le papier, ce dernier s’appuie en partie sur les composants du 34UM95 tout en proposant une dalle incurvée, ce qui constitue une première pour nous.


LG 34UC97
Type de dalle & Rétroéclairage
AH-IPS / Edge LED
Taille d’écran & ratio
34 pouces/ 21:9 (incurvé)
Définition & fréquence max.
3440×1440 @ 60Hz
Profondeur des couleurs & gamut
8 bits / sRGB
Temps de réponse annoncé (GTG)
5 ms
Luminosité annoncée
300cd/m2
Haut-parleurs
2 x 7 Watts
Entrées vidéo
1 x DisplayPort, 2 x Thunderbolt, 2 x HDMI
Audio
1 x prise casque 3,25 mm
USB
v3.0 – 1 x ascendant, 2 x descendants
Dimensions
LxHxP sans base
831 x 473 x 226 mm
Epaisseur de l’écran
18 mm
Largeur du bezel12mm
Poids
7,8 Kg
Garantie
3 ans

Mis à part l’écran incurvé, le 34UC97 est identique au 34UM95. Sa dalle est une AH-IPS avec rétroéclairage Edge LED. Bien qu’il ait des aspirations professionnelles (comme la calibration d’usine par exemple), il s’agit bien d’un moniteur sRGB à couleurs 8 bits (10 via DisplayPort). On pourrait le qualifier d’écran bureautique de luxe compte tenu de son prix assez élevé.

Nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises la sensation d’immersion procurée par les écrans 21:9. Rappelons simplement que ce ratio correspond à celui qui est le plus souvent utilisé par les blockbusters hollywoodiens, à savoir le 2,35:1. Le visionnage de films sur un moniteur proposant un ratio 21:9 constitue donc une expérience particulière puisque les bandes noires sur les côtés de l’image disparaissent.

Nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises la sensation d’immersion procurée par les écrans 21:9. Rappelons simplement que ce ratio correspond à celui qui est le plus souvent utilisé par les blockbusters hollywoodiens, à savoir le 2,35:1. Le visionnage de films sur un moniteur proposant un ratio 21:9 constitue donc une expérience particulière puisque les bandes noires sur les côtés de l’image disparaissent.

Evidente sur les photos, la courbure de la dalle parait beaucoup plus subtile lorsque l’on a l’écran en face de soi. Ceci veut notamment dire que l’on réduit les mouvements de la tête pour voir aux extrémités de l’écran. Comme tout utilisateur de configuration multi-écrans peut en témoigner, la surface d’affichage étendue est une vraie bénédiction en termes de productivité. Bien qu’étant déjà conscients de cela, nous avons tout de même été frappés du confort procuré par le 34UC97 quelques minutes seulement après l’avoir déballé.

LG n’a pas oublié les Mac en incluant deux entrées Thunderbolt à son moniteur. Par rapport à un 27 pouces QHD, on conserve la même définition en hauteur (1440 lignes) tout en gagnant donc 7,75 pouces en largeur, ce qui se traduit par 3440 lignes (contre 2560) soit 880 de plus. La densité de l’image est identique puisque nous sommes à 109 ppi dans les deux cas.

Lancé à 1000 euros, le LG 34UC97 n’est clairement pas à la portée de tous, mais il faut dire qu’aucun autre moniteur ne lui ressemble. Pour autant, est-il vraiment en mesure de justifier son prix ?

Emballage, dimensions et accessoires

Compte tenu de son carénage affiné,  le 34UC97 fait appel à un bloc d’alimentation externe, lequel profite d’un cordon d’alimentation détachable. LG fournit également des câbles HDMI et DisplayPort mais fait curieusement l’impasse sur l’USB 3.0 alors que le moniteur propose un hub à cette norme. Le jeu d’accessoire comprend par ailleurs un cache pour la connectique, un CD de pilotes ainsi qu’un mode d’emploi.

A la fois fin et résistant, le pied en métal chromé se compose de deux parties. L’assemblage se fait avec les quatre vis incluses ainsi qu’un support en mousse qui permet de protéger la dalle lorsque le moniteur est posé à plat. Si le pied inspire confiance, il est en revanche très limité en termes d’ergonomie : l’écran peut être incliné vers l’avant sur 5° et vers l’arrière sur 20°, mais aucun réglage n’est possible en hauteur comme dans le sens latéral.

Image 2 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Fort heureusement, la hauteur du 34UC97 nous semble presque idéale pour un bureau normal. Grâce à sa dalle IPS, les angles de vue sont assez permissifs. On obtient par ailleurs une image lumineuse et riche en contraste sans passer par une multitude de réglages au préalable. La dalle bénéficie d’un traitement antireflets rigide 3H standard, lequel atténue modérément les reflets. Le moniteur semble dépourvu de bordures lorsqu’il est éteint et une fois allumé, on constate que le cadre mesure moins de 15 millimètres d’épaisseur. On se prend ainsi à en imaginer trois côte à côte, une association parfaite pour les simulateurs de vol.

Image 3 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Naturellement, l’écran incurvé constitue l’attraction de ce moniteur. Comme évoqué plus tôt, celle-ci est moins prononcée que les photos ne le suggèrent : aucun phénomène de distorsion n’est à déplorer en usage courant. Au contraire, cette courbure permet d’utiliser plus facilement l’espace latéral vu qu’elle diminue les mouvements de tête nécessaire pour voir les bords de l’image. En bref, cette forme qui parait curieuse au premier abord s’avère assez pratique.

Visuellement parlant, l’écran se veut à la fois épuré et esthétique : pied en métal chromé, bezel très fin et face avant dépourvue du moindre bouton. A l’image du 34UM95, la navigation au sein des menus est rendue possible par le petit joystick qui se trouve sous le logo LG en façade. On imagine très bien ce moniteur sur un bureau alliant verre et métal, quoi qu’il soit aussi agréable à regarder sur un banc de test en métal d’aspect plus industriel.

Le dos du moniteur est plus recourbé que sa partie frontale, d’où la déformation apparente sur la photo ci-dessous. Le pied semble fin, mais il s’avère extrêmement robuste : aucune vibration à déplorer, de même que l’inclinaison se fait en douceur mais avec une très bonne tenue. Notre seul reproche concerne les ports USB : si le moniteur en propose deux à l’arrière, ceux-ci sont difficiles d’accès. 

Image 4 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

L’arc de cercle au dos du moniteur délimite le cache qui masque la connectique. Toutes les prises sont orientées vers le sol. Visiblement soucieux de proposer un écran aussi épuré que possible, LG a positionné une grille d’aération autour de la connectique comme on le voit ci-dessous. A l’usage, le 34UC97 ne nous est pas apparu comme étant une source de chaleur conséquente (contrairement à un écran plasma par exemple). Les deux haut-parleurs 7 Watts sont également orientés vers le bas et produisent un son au-dessus de la moyenne (à l’échelle des enceintes intégrées). Notons qu’il existe plusieurs options dans le menu du moniteur pour améliorer le rendu audio.

Image 5 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Vu son positionnement et son orientation, le panneau E/S ne permet pas de brancher les câbles aussi facilement que sur d’autres moniteurs. Le plus simple est encore de poser le moniteur à plat (avec le support en mousse pour éviter les rayures) au préalable. De gauche à droite sur l’image ci-dessus, on distingue l’entrée d’alimentation, la prise casque, deux ports HDMI, une entrée DisplayPort, deux ports Thunderbolt, une sortie et deux entrées USB 3.0.

Interface utilisateur et calibration

Toutes les fonctionnalités du moniteur sont accessibles via le petit joystick caché sous le bezel inférieur, immédiatement en dessous du logo LG. Il est possible d’allumer une petite LED pour le repérer plus facilement, mais à moins d’être dans l’obscurité, celle-ci n’est pas franchement utile : le mieux est encore de procéder au toucher.

Image 6 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Un menu accès rapide s’affiche lorsque l’on déplace le joystick vers soi. Un second mouvement vers soi a pour effet d’éteindre l’écran. En le repoussant, on ouvre les réglages audio tandis qu’un clic vers la droite donne accès aux options PBP (Picture-by-Picture). Le fait d’appuyer sur le joystick permet de choisir/désélectionner les réglages. Enfin, un clic vers la gauche donne accès à l’interface utilisateur complète.

Image 7 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Le menu Easy Control regroupe les réglages basiques en matière d’image et de volume. Il suffit d’effectuer un mouvement à droite avec le joystick pour ensuite naviguer vers le haut ou vers le bas afin de choisir la commande voulue. Les réglages en matière de ratio sont décrits ci-dessous.

Image 8 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Nous avons conduit l’intégralité des benchmarks en mode Wide, lequel a pour effet d’afficher toute source en 3440×1440 et ce quelle que soit la définition d’origine. Le mode Original effectue également une mise à l’échelle, mais en préservant le ratio d’origine. Pratique pour regarder des Blu-ray en plein écran, le mode Cinema fait disparaitre les bandes noires des films encodés en 2,35:1. Précisons qu’il faut passer en mode Cinema 2 pour laisser une bande réservée aux sous-titres en bas de l’image. Enfin, le mode 1:1 est assez explicite : la source est affichée dans sa définition d’origine.

Image 9 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Le menu Function contient les réglages MaxxAudio (sur lesquels nous reviendrons plus bas), un Reader Mode qui optimise l’image pour la lecture d’actualités/bandes dessinées, plusieurs modes dédiés à la photo (Picture) et enfin le réglage dédié à l’économie « intelligente » d’énergie. Activé par défaut, ce dernier provoque malheureusement des altérations d’image lorsque contenu change en plus de fausser le gamma, lequel est pourtant satisfaisant à la base (cf. page V).

Image 10 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Nous ne voyons que très rarement passer des moniteurs proposant des réglages de tonalité ou encore un son Surround virtuel : en plus d’inclure deux haut-parleurs 7 Watts dans le 34UC97, LG propose une série de réglages sous l’appellation MaxxAudio. Très franchement, nous n’avons pas entendu de différence notable en jouant sur les curseurs Bass/Treble, mais le réglage Dialog contribue à centrer les voix dans les films. Enfin, l’option 3D permet d’élargir un peu la scène sonore.

Image 11 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Voici donc les quatre modes d’images. Le moniteur est réglé par défaut sur Custom, mode qui s’avère idéal lorsque l’on n’a pas de sonde, mais aussi le cas contraire puisqu’il donne accès aux réglages de gamma, balance des blancs et gestion des couleurs.

Image 12 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Sans surprise, le 34UC97 fait très bon usage du PIP compte tenu de sa largeur. On peut ainsi regarder deux sources en simultané, choisir quel flux audio écouter, les inverser ou encore ajuster leurs ratios respectifs.

Image 13 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Baptisé Screen, le menu suivant propose le reste des réglages dédiés à l’image. Le curseur dédié à la profondeur des noirs mérite que l’on s’y attarde : réglé sur High par défaut, on pourrait s’imaginer que le fait de le passer en Low aura pour effet d’écraser les détails dans les zones sombres de l’image. Il n’en est rien et c’est même dans ces conditions que l’on obtient un contraste optimal. Précisons que le réglage n’a d’incidence qu’avec une connexion HDMI, les signaux DisplayPort y étant quant à eux insensibles. Terminons par le paramètre Temps de réponse qui permet de réduire le motion blur, mais peut induire du reverse ghosting.

Image 14 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Le sous-menu Couleur regroupe les autres réglages dédiés à la calibration. Trois profils de Gamma sont proposés, sachant que le premier est le meilleur. La température des couleurs se décline également sur trois profils avec un mode personnalisable en plus. Notons que les curseurs RGB ont beau être à mi-course, le simple fait d’excéder 50 dégrade l’image. Il faut donc se contenter de les baisser lorsque l’on calibre l’écran.

Image 15 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

LG propose un gestionnaire de couleurs. Celui-ci s’avère efficace pour régler la teinte des couleurs secondaires, tandis que les valeurs censées influer sur la saturation modifient en fait la luminance. Nous sommes parvenus à réduire un peu le Delta E avec ces réglages, tout en sachant que les couleurs sont assez fidèles d’origine.

Image 16 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Le dernier menu propose plusieurs réglages d’ergonomie : langue du menu, témoin d’alimentation LED (allumé/éteint), mise en veille automatique lorsqu’aucun signal n’est détecté et verrouillage de l’interface à l’écran. Notons qu’il est possible de choisir entre DisplayPort révision 1.1 et 1.2, mais le 34UC97 étant limité à 60 Hz, ceci est sans conséquences sur les performances du moniteur. Pour peu que l’on utilise une vieille carte graphique, il est même plus prudent de rester en 1.1.

Image 17 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Enfin, il est possible de rétablir les réglages d’usine. Attention au fait que ceci a notamment pour effet de réactiver l’économie « intelligente » d’énergie.

Calibration

Comme précédemment évoqué, le 34UC97 bénéficie d’une calibration d’origine qui est assez bonne, même si nous avons constaté une marge de progression. Quitte à nous répéter, précisons qu’il faut absolument désactiver le réglage dédié aux économies d’énergie pour y parvenir : on voit sur les pages V et VI de cet article à quel point il altère sur le gamma et le gamut. Au niveau du gamma, le profil n°1 s’est avéré être le seul à ne pas détériorer l’image ni entrainer de dérives sur l’échelle de gris. Après avoir ajusté la balance des blancs, nous avons procédé à quelques réglages au sein du gestionnaire de couleurs. Si les commandes de teinte fonctionnent comme attendu, les réglages de saturation modifient en fait la luminance des couleurs. Ceci n’est pas un vrai problème en soi et nous sommes parvenus à de bons résultats dans l’ensemble.

LG 34UC97 post-calibration
Luminosité
71
Contraste
70
Sharpness
5
Niveau du noir
Bas
Smart Energy Saving
Désactivé
Mode image
Custom
Gamma
1
Couleurs
Rouge 49, Vert 48, Bleu 50
Six couleurs
Saturation Rouge
52
Saturation Bleu
46
Teinte Magenta
54
Autres
50

Luminosité et contraste

Sans calibration – rétroéclairage au maximum

Cet article est notre troisième test de moniteur WQHD après ceux des LG 34UM95, AOC Q2963PM. Pour compléter notre groupe de test, nous ajoutons le NEC EA294WMi (également WQHD), ainsi que deux modèles QHD/IPS en 16:9 que l’on pourrait qualifier d’écrans haut de gamme pour bureautique, à savoir le Samsung S27B971D et le NEC EA274WMi.

Image 18 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Tous ces moniteurs ont un point commun : ils s’appuient tous sur un rétroéclairage Edge LED. En revanche, on remarque que la largeur inhérente au format WQHD se paye cher en termes de luminance puisqu’aucun d’entre eux n’arrive à atteindre les 300 cd/m2 pourtant annoncés par leurs fabricants respectifs. Ceci étant dit, les valeurs obtenues n’ont rien de dramatique et ne constitueront pas un handicap à moins d’utiliser son moniteur à l’extérieur ou dans une pièce extrêmement lumineuse.

Image 19 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Le 34UC97 rate la première place du classement d’un rien pour ce qui est de la profondeur des noirs :  0,0025 cd/m2. Autant dire que cet écart est imperceptible. Comme son équivalent à dalle plate, le 34UM95 propose des noirs très profonds, même avec un rétroéclairage au maximum.

Image 20 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Nous sommes heureux à chaque fois que nous mesurons un taux de contraste supérieur à 1000:1 sur un moniteur. Comme nous le verrons plus loin, la calibration n’est pas incontournable sur ce moniteur, ce qui permet de profiter d’une très bonne profondeur d’image ainsi que de couleurs fidèles sans avoir à toucher quoi que ce soit.

Sans calibration – rétroéclairage au minimum

Image 21 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Le fait de diminuer le rétroéclairage au minimum rend l’image assez terne, mais on reste tout de même relativement proche du seuil minimum à nos yeux, à savoir 50 cd/m2. Il suffit de monter le rétroéclairage à 5 pour y parvenir.

Image 22 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Les deux moniteurs NEC proposent des noirs très profonds grâce à leur image particulièrement sombre lorsque l’on réduit leur rétroéclairage au minimum. Les valeurs relevées ici sont donc excellentes mais quasi inutiles en pratique. Les deux moniteurs LG proposent quant à eux une image viable dans le même contexte. Remarquons par ailleurs la très nette progression entre le LG 34UC97 incurvé et son cousin à écran plat, le 34UM95.

Image 23 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Le taux de contraste minimum est excellent, à peine inférieur à ce que l’on mesure dans le meilleur des cas. Dans l’ensemble, les deux moniteurs LG proposent un contraste appréciable quel que soit le niveau de rétroéclairage. L’écran AOC affiche ici une excellente performance, sauf que son taux de contraste maximum n’est absolument pas au même niveau, ce qui force à trouver un réglage idéal pour ne plus y toucher.

Après calibration à 200  cd/m2

Image 24 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Les noirs restent très profonds avec une mesure à seulement 0,2020 cd/m2. Bien que la fidélité des couleurs ne progresse pas de manière considérable après calibration, il nous semble que cette étape est justifiée dans la mesure où la profondeur de l’image reste intacte.

Image 25 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Après calibration, le contraste ne baisse que de 7 %. On arrive alors légèrement en dessous des 1000:1, mais cette petite baisse est imperceptible à l’œil nu. Le LG 34UC97 est vraiment agréable avec tous les contenus, du classeur Excel jusqu’au blockbuster hollywoodien.

Contraste ANSI

Image 26 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Le contraste ANSI est un peu plus faible qu’escompté à cause des zones claires au niveau des coins de l’écran. Nous verrons plus loin comment ceci affecte l’uniformité de la dalle avec une mire noire. Etant donné que le 34UC97 est le premier produit dans son genre (parmi les moniteurs tout du moins), il nous semble que les futurs modèles ont une marge de progression qui sera très probablement exploitée.

Echelle de gris et gamma

Image 27 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Comme nous l’avons déjà évoqué, le 34UC97 est calibré en usine et livré avec un rapport à l’appui. LG mesure notamment l’échelle de gris ainsi que le gamma de chaque exemplaire à la sortie des lignes de production. Les résultats que nous avons mesurés sont corrects, mais pas au niveau de ce qui est annoncé. Ceci s’explique probablement du fait que LG utilise le Delta E 94 pour corriger les erreurs tandis que nous employons le Delta E 2000, plus exigeant. Certains trouveront peut-être que nous pinaillons, mais autant être précis. Mis à part de légères dérives entre 50 et 90 % de luminosité, les résultats sont assez satisfaisants.

Image 28 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Après calibration, le résultat est admirable, sans dérive notable quel que soit le niveau de luminosité. Le 34UC97 est donc capable d’afficher des couleurs dignes d’un moniteur professionnel, ce qui est appréciable étant donné que l’écran de LG est aussi cher si ce n’est plus que bon nombre d’entre eux.

Voici comment il se situe par rapport à notre panel de test :

Image 29 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Pour un moniteur orienté bureautique, un Delta E à 2,57 est tout à fait respectable : on peut se contenter de brancher l’écran dès réception tout en étant très satisfait de sa qualité d’image.

Image 30 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Naturellement, il est encore mieux d’atteindre un Delta E de 0,72. L’échelle des gris fait alors un net progrès comme nous l’avons vu plus haut. Le classement reflète ici une logique financière : les deux modèles les plus chers, proposant tous les deux une calibration d’usine, parviennent à justifier leur prix.

Gamma

Image 31 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Bien que le 34UC97 soit précalibré, il ne faut surtout pas oublier de désactiver le mode d’économie énergétique sous peine de faire souffrir l’image à chaque fois que le contenu affiché passe de sombre à clair. Dans le cadre de nos tests, ceci s’est traduit par des mires qui se mettaient à scintiller dès que l’on augmentait la luminosité. Ce phénomène ressemble un peu à la fonctionnalité auto-iris sur un vidéoprojecteur, à la différence près que la profondeur des noirs n’est absolument pas améliorée.

Image 32 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Voici ce que l’on constate sans toucher au profil de gamma, mais après désactivation  du mode d’’économie d’énergie. La courbe n’est pas aussi lisse que voulu, mais le résultat n’est pas catastrophique pour autant. Concrètement, on relève un très léger aplatissement de l’image dans les tons moyens, à peine perceptible pour la majorité d’entre nous.

Comparons maintenant ces résultats à ceux de note panel :

Image 33 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Le 34UC97 paye son gamma irrégulier en terminant à la dernière place : suivant le niveau de luminosité, le gamma varie de 2,37 à 1,94. Encore une fois, ce n’est pas catastrophique, mais les autres moniteurs font mieux.

Voyons maintenant la dérive exprimée en pourcentage par rapport à la valeur idéale de 2,2 :

Image 34 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Le 34UC97 affiche un gamma moyen de 2,10, soit 4,54 % de moins que notre valeur de référence. Nous avons essayé de passer sur un profil un peu plus sombre, mais cela s’est traduit par des dérives au niveau de la balance des blancs avec une luminosité élevée. Le gamma est donc le seul point faible du 34UC97 : comme nous allons le voir, ses couleurs sont assez fidèles, tout comme le contraste et l’échelle des gris vus plus haut.

Couleurs et gamut

Image 35 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

On voit ici l’effet assez désastreux de la fonction d’économie d’énergie : autant le diagramme CIE est assez bon, autant la luminance des couleurs est complètement à côté de la plaque. Vu leur très faible niveau, on se retrouve avec des teintes délavées qui ressemblent à des pastels au lieu de tonalités riches en saturation.

Image 36 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Une fois le SES (Smart Energy Saving) désactivé, la température des couleurs réglées et quelques ajustements au niveau du menu six couleurs, on parvient à de bien meilleurs résultats. Bien qu’il reste quelques légers problèmes de saturation au niveau du bleu et du rouge, la luminance globale ainsi que les valeurs Delta E font plus que respecter les valeurs cible. On ne peut pas parler de colorimétrie niveau professionnel, mais le 34UC97 s’en approche vraiment.

Image 37 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Un Delta E à 2,14 constitue un résultat respectable. LG ne précise pas les mesures de gamut dans son rapport de calibration, mais nous n’avons pas à nous plaindre de la fidélité des couleurs. Le 34UC97 est donc un moniteur adapté aux situations ou la colorimétrie est primordiale, ce qui est d’autant plus vrai à la lumière des résultats ci-dessous.

Gamut Adobe RGB 1998 & sRGB

Image 38 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

On ne voit que rarement des moniteurs proposer une couverture supérieure à 100 % des espaces sRGB ou Adobe RGB. Pour peu que l’on puisse calibrer l’écran, on parvient donc à dégager un petit bonus par rapport aux autres modèles réunis ici. Naturellement, les professionnels de l’image se tourneront vers un écran wide gamut, mais entre sa haute définition et sa surface d’affichage considérable, le 34UC97 a de solides arguments à faire valoir pour la retouche photo/vidéo

Angles de vue, uniformité, temps de réponse et input lag

Image 39 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Grâce à sa dalle AH-IPS, le 34UC97 propose une image assez bonne depuis un angle de 45° : si le déclin de la luminosité est perceptible, les couleurs sont parfaitement préservés. Notons que l’on constate une légère dérive sur le vert ainsi qu’une perte de détails lorsque l’on regarde le moniteur depuis une position surélevée. On pourrait se demander dans quelle mesure l’incurvation de l’écran joue sur la qualité d’image en termes d’angles de vue latéraux : à nos yeux, ceci est sans conséquence.

Uniformité de l’écran : luminance

Image 40 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Avec une mire noire, on distingue des zones plus claires  au niveau des angles du 34UC97, ce qu’il paye dans le test d’uniformité globale. Toutefois, le moniteur de LG n’est pas le plus mauvais du panel. On pourrait penser qu’il s’agit là d’un point faible sur les écrans WQHD (à confirmer avec d’autres modèles), mais le Q2963PM d’AOC serait alors un excellent contre-exemple.

Image 41 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Bien que le 34UC97 finisse dernier, une dérive de 7,7 % constitue un assez bon résultat, dans le sens où l’on ne décèle pas de problème à l’œil nu avec des contenus autres que des mires. D’après notre sonde SpectraCal c6, la dérive s’explique par le fait que le centre de l’écran comporte une petite zone trop claire.

Uniformité de l’écran : couleurs

Image 42 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Aucun moniteur du panel ne souffre d’un quelconque manque d’uniformité au niveau des couleurs. Dans cet exercice, les dalles IPS sont généralement supérieures aux dalles TN, mais on a récemment vu quelques écrans TN afficher un bon comportement. Pour revenir au panel, les performances du NEC EA294WMi sont presque incroyables tant elles sont bonnes. Le 34UC97 n’est pas très loin ceci dit.

Temps de réponse et input lag

Image 43 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Nous avons presque rêvé d’avoir un trio de 34UC97 pour jouer, mais il aura fallu se contenter d’un seul exemplaire pour ce test. Bonne nouvelle, la réactivité est assez bonne pour un moniteur IPS 60 Hz : la plupart sont aux alentours de 25 ms tandis que les meilleurs descendent à 21 ms, ce qui est le cas ici. La différence n’est pas monumentale, mais quand l’action est particulièrement rapide, la réduction du flou de mouvement est toujours bonne à prendre.

Voyons ce qu’il en est du côté de l’input lag :

Image 44 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Bien entendu, un moniteur TN 120 Hz fait beaucoup mieux, mais le 34UC97 s’en sort plus que bien pour un moniteur IPS, au point d’être le plus réactif du panel. A défaut d’être un écran taillé pour les FPS en ligne, son format ainsi que sa dalle incurvée proposent une immersion franchement appréciable.

Conclusion

Pour avoir testé plusieurs écrans bureautique haut de gamme et plusieurs écrans ultra-wide, ce LG 34UC97 nous semble être la référence dans ces deux catégories. Nous avons accueilli le premier moniteur extra large au labo avec un peu de scepticisme avant de vraiment comprendre l’intérêt pratique du format 21:9. Un an et demi plus tard, nous comprenons parfaitement l’attrait que ces moniteurs peuvent susciter, entre haute résolution, qualité de fabrication et esthétique.

Image 45 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

Pour être vraiment qualifié de haut de gamme, un écran doit répondre à quelques critères : en premier lieu, une dalle IPS ou PLS. Si la plupart des moniteurs TN (ciblant les jeux avant tout) que nous avons reçu récemment se défendent plus qu’honorablement sur la quasi-totalité des benchmarks, les angles de vue restent un domaine dans lequel les dalles IPS conservent un avantage considérable. En clair, un écran TN pose une vraie contrainte de positionnement : il faut trouver les angles et la hauteur à laquelle il offre le meilleur de lui-même.

LG est bien entendu le principal acteur sur le marché des écrans ultra-wide. Il s’agit encore d’une niche, mais la marque coréenne vend suffisamment de moniteurs pour développer de nouveaux modèles. Lorsque nous avions testé le 34UM95, il nous semblait qu’une baisse de prix était bien la seule chose qui pouvait le rendre encore meilleur. À vrai dire, le fait de passer à un écran recourbé ne nous paraissait franchement pas être une évolution intéressante.

Sur le papier, on peut légitimement se demander quel est l’intérêt d’un écran incurvé. Les photos ne font franchement pas justice au 34UC97 : quand on l’a en face de soi, cette dalle est très plaisante à voir et facilite l’usage de l’écran dans sa largeur. Pour ne rien gâcher, la qualité de fabrication ainsi que l’esthétique témoignent d’un produit soigné. Ce moniteur ne laisse pas indifférent.

En termes de performances, le 34UC97 n’est pas aussi précis/fidèle que les moniteurs professionnels, mais il s’en approche vraiment. LG propose ainsi un rapport de calibration avec son moniteur et nos tests prouvent que les résultats annoncés sont assez proches de la réalité. Pour peu que l’on n’ait pas de sonde à portée de main, l’image est satisfaisante sans réglage préalable. Au passage, précisons que le contraste du 34UC97 est significativement supérieur à celui que propose son prédécesseur (le 34UM95).

Bien entendu, la calibration améliore la fidélité des couleurs à un stade que la plupart des professionnels jugeraient acceptable, sauf à vouloir une couverture maximale de l’espace Adobe RGB. Nous avons même mesuré une couverture supérieure à 100% du sRGB, ce qui est assez rare. La retouche d’image est très agréable sur le 34UC97, tout comme le montage vidéo.

Nous ne cachons pas le fait que ce moniteur nous a impressionnés. Son caractère très singulier suffirait presque à le recommander, mais ses bonnes prestations nous facilitent la tâche.

Image 46 : Test de l'écran 34" incurvé de LG

LG 34UC97

On aime
  • Franchement réussi sur le plan esthétique, pratique à l’usage, peut remplacer une paire d’écrans, couleurs fidèles, excellent contraste, bonne qualité de fabrication.
On n’aime pas
  • Cher, ergonomie insuffisante au niveau du pied (pas de réglage en hauteur ni dans le sens horizontal), pas de ports USB latéraux.