Avec son vaste écran, ses manettes bardées de boutons et gâchettes, et sa puce puissante, le premier PC-console de Lenovo a de quoi donner envie. Tout n’est pas parfait, cependant, notamment du côté du logiciel. Mais pour un premier pas, c’est une jolie réussite.
- 💸 Combien coûte le Lenovo Legion Go
- 🎛️ Caractéristiques du Legion Go, qu’a-t-il dans le ventre ?
- 🪟 Logiciel : Windows 11, une force autant qu’une faiblesse
- 📺 Ecran : pour les amoureux des grands espaces
- 💪 Performances : de la puissance et des ajustements
- 🔋 Autonomie : portable, mais pas trop loin d’une prise
- ⚖️ Lenovo Legion Go : le verdict
Pour sa première incursion dans le nouveau monde des PC au format console portable, Lenovo propose un Legion Go gigantesque, qui s’inspire librement de la Switch, de Nintendo, tout en lui apportant de nombreux atouts du monde PC. Toutefois, aussi séduisante que soit la proposition et ses promesses, le géant chinois arrive-t-il à mettre entre nos mains un PC-console suffisamment abouti du point de vue matériel, ergonomique et logiciel pour qu’on oublie nos tours habituelles et fondamentales, qu’on délaisse nos Switch et consoles de salon, ou même qu’on se détourne des concurrents du Legion Go ?
Car, si Lenovo entend frapper fort, il n’est pas le premier arrivé. On oubliera volontairement les consoles chinoises sous Windows, comme le WinGPD, qui, bien que pionnières, n’ont pas atteint le grand public. Mais, même en faisant débuter l’histoire des PC-consoles portables au Steam Deck, de Valve, on a déjà sur le marché quelques concurrents, dont la ROG Ally d’Asus. Et il se pourrait que l’arrivée des puces Meteor Lake, les Core de 14e génération, facilite l’explosion de l’offre sur ce marché.
Car pour l’heure, le seul à fournir des puces x86 capables de tenir la charge graphique est AMD, avec ses APU, ces puces qui fusionnent CPU et GPU. Le Steam Deck, plus ancien, a opté pour des générations précédentes de cette famille de puce (Zen 2), moins performante. Mais aussi bien le PC-Console d’Asus que celui de Lenovo font reposer nos espoirs sur la dernière génération d’APU en date, et même sur le sommet de cette offre : les Ryzen Z1 Extreme. Est-ce assez pour convaincre ? On croise les doigts…
💸 Combien coûte le Lenovo Legion Go
Dernier arrivé, le Legion Go ne prend pas trop de pincette et place la barre haut. Pour se démarquer de la concurrence, il a multiplié les fonctions et idées ergonomiques, ce qui a évidemment un impact sur le prix. Le modèle de Lenovo Legion Go testé ici coûte ainsi 799,99 euros.
Loin d’être une paille, cette somme le positionne aux côtés de configurations de PC gaming de tout entrée de gamme, ce qui pourrait compliquer votre tâche au moment du choix. Mais il est important de garder en tête que la promesse n’est pas la même. Le cœur de l’expérience est plus que portable, presque mobile – on y reviendra.
Quoi qu’il en soit, du côté des concurrents, les prix sont effectivement un peu plus bas. Le Steam Deck n’a d’autre choix, il est moins performant et n’offre pas certaines fonctions. Tandis que la ROG Ally a été introduit à ce tarif il y a quelques mois et a vu ses prix baisser désormais, avec une version à 650 euros.
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🎛️ Caractéristiques du Legion Go, qu’a-t-il dans le ventre ?
Pour presque 800 euros, que propose le Lenovo Legion Go ? On l’a dit, au cœur de ce PC original, on trouve un Ryzen Z1 Extreme (Zen 4 multithreadé), qui comporte huit cœurs, pour 16 threads. Cette puce affiche un TDP, une enveloppe thermique, qui oscille en 9 et 30 Watts. On comprend mieux pourquoi cette puce est particulièrement courue pour ce genre de machine où la consommation électrique et le besoin de refroidissement sont des contraintes fortes.
A cette base s’ajoutent évidemment douze cœurs GPU RDNA3. Soutenus par 16 Go de mémoire vive, ils vont être chargés de donner vie à tout ce qui devra s’afficher sur l’écran LCD QHD+ retenu par Lenovo.
- Processeur : AMD Ryzen Z1 Extreme 8 cœurs / 16 threads / 12 cœurs GPU
- Mémoire vive : 16 Go
- Stockage : 512 Go
- Taille de l’écran tactile : 8,8 pouces 16 :10
- Définition de l’écran : QHD+ / 2560 x x1600
- Rafraîchissement de l’écran : 60 / 144 Hz
- Connectique : deux ports USB-C 4.0 DisplayPort 1.4, Bluetooth 5.1, Wi-Fi 6E, lecteur de carte microSD (jusqu’à 2 To), un port mini-jack
- Haut-parleur : 2 x 2W
- Alimentation : chargeur 65 W
- Dimensions sans manette : 21 x 13,1 x 2,01 cm
- Dimensions avec manettes : 29,883 x 13,1 x 4,07 cm
- Poids sans manette : 651 g
- Poids avec manettes : 865 g
La dalle de 8,8 pouces, ratio 16:10 est gigantesque et occupe la majeur partie de la façade avant. Elle est cadencée à 144 Hz, mais peut être limitée à 60 Hz au besoin.
Dans ce boîtier original, Lenovo a réussi à glisser deux ports USB-C, qui permettront de brancher un moniteur externe ou de recharger l’engin grâce à un chargeur de 65 W.
A l’intérieur, on saluera le Bluetooth 5.1, pratique pour connecter un casque sans-fil, mais on appréciera surtout le Wi-Fi 6E. Pour peu que vous ayez un routeur compatible avec ce nouveau standard vous pourrez profiter de vitesse de connexion vraiment rapide pour télécharger vos jeux.
Si les 512 Go de stockage embarqués ne vous permettront pas de faire des folies dans ce sens, il est possible d’installer une carte microSD (jusqu’à 2 To), pour augmenter les capacités de stockage de votre Legion Go. Voilà qui devrait vous laisser de quoi voir venir, même si le prix des modèles 1 To a déjà de quoi calmer un peu.
Enfin, précisons que la Legion Go est livré avec une housse de transport, solide et bien pensée, qui pèse à elle seule 435 g et permet de transporter sans encombre la console, mais pas le chargeur qui flirte, lui, avec les 180 g.
Design : une Switch version sumo-tori
Si le Steam Deck et le ROG Ally, d’Asus, sont des versions PC musclées de la Switch Lite, dont les manettes ne peuvent pas se détacher, le Legion Go s’inspire bien de la Switch première du nom, avec ses manettes détachables, et sa béquille pour maintenir l’écran droit. A la différence que celle du Legion Go est solide, fonctionnelle, inspire confiance et s’avère stable tant qu’on la pose sur une surface plane.
Et maintenir cet écran gigantesque de 8,8 pouces n’est pas une mince affaire. Rien n’est mince en l’occurrence. Sans être trop gros, le Legion Go est tout de même impressionnant, avec ses 30 cm de long, ses 13 cm de haut et ses 2,01 cm d’épaisseur. Son poids sur la balance finit de confirmer qu’on a là affaire à un beau bébé. L’ensemble pèse en effet 865 g. C’est plus de deux fois plus lourd qu’une Switch. Autant dire que vous ne jouerez pas bras tendus pendant des heures, mais qui le fait, même avec une simple manette de jeu ?
Cependant, si le Legion Go n’est pas un poids léger, cela implique aussi qu’on a l’impression d’avoir entre les mains un produits solides et bien finis, qui résistera aux affres de la vie d’appareil portable.
Les gamers qui aiment les PC qui clignotent comme un arbre de Noël seront sans doute un peu déçus, les autres, ceux qui se satisfont d’une certaine ascèse et de couleurs sobres se féliciteront. Le boîtier noir et ses manettes aux formes assez marquées et anguleuses demeurent discrets. Les cercles de LED RGD, qui entourent les deux joysticks, apportent finalement une petite touche de couleur et de lumière bienvenue, qu’on pourra toujours désactiver si sa moitié tente de s’endormir à proximité.
A l’arrière de l’appareil, pas de néon clignotant, juste une grille d’aération, la fameuse béquille, qui conserve parfaitement les inclinaisons qu’on lui demande de maintenir, et une nuée de boutons et gâchettes.
Ergonomie : une Switch pour gamer PC
Chez Lenovo, les Joy-con s’appellent des TrueStrike. Ils se détachent et se raccordent moins facilement que les manettes de la console de Nintendo, mais sont en définitive bien mieux fixés, et bien plus stables.
Bien plus larges également, et mieux adaptés à des mains adultes, les TrueStrike sont très agréables à utiliser que ce soit en mode « table » ou en mode console portable. Leur ergonomie générale est bonne, même si on se surprend souvent à appuyer sur des boutons sans le vouloir tant il y en a.
Lenovo a clairement voulu que vous ne soyez pas pris au dépourvu. En plus d’un joystick à effet Hall sur chacun des TrueStrike, qui devrait garantir une plus grande durabilité à la manette et éviter le problème de drift, on trouve des gâchettes de tranche (assez classique, jusque-là, mais aussi des « palettes » et gâchettes arrière et latérales. Le TrueStrike décroche la timballe avec pas moins de 15 interfaces d’interaction, que nous n’avons pas tous eu l’occasion d’utiliser au cours de notre test tant ces boutons couvrent de besoins différents en fonction des jeux que vous pratiquez le plus. On appréciera en tout cas le petit pavé tactile, sous le joystick droit, bien pratique pour déplacer rapidement le curseur dans un menu Windows, mais pas forcément adapté pour des longues heures de jeu dans un point’n click ou dans Civilization.
Mais Lenovo ne s’est pas arrêté là dans sa quête de la manette hybride, qui oscille en PC et console. Le géant chinois a intégré un capteur infra rouge à la base de sa manette droite. Quand on la pose dans un accessoire en forme de cercle qui la maintient à la verticale (et active le bouton dédié), le TrueStrike se transforme alors en souris. La précision et la réactivité son plutôt probante, toutefois le stick gêne un peu la prise en main à la longue.
Il y a toutefois un revers à cette médaille d’abondance, il vous faudra quand les jeux ne sont pas optimisés prendre le temps de mapper les boutons et les touches pour pouvoir jouer. Heureusement que le Steam Deck est déjà passé par là et a préparé le terrain.
🪟 Logiciel : Windows 11, une force autant qu’une faiblesse
Là où le PC-console de Valve tourne sous SteamOS (il est possible d’installer l’OS de Microsoft après quelques manipulations), le Legion Go revendique clairement son ascendance PC en tournant sous Windows 11. Le système d’exploitation n’est toujours pas pensé pour les petits écrans tactiles, ce qui fait qu’ergonomiquement on est assez loin de l’extase. Il lui arrive également d’avoir de la peine à gérer les changements de définition – nous reviendrons sur ce point plus tard. Ce qui fait qu’il faut quitter un jeu et le relancer pour pouvoir jouer. Même chose, il arrive que le Legion Go en veille, car vous avez interrompu une partie comme vous l’auriez fait avec une Switch, se remette à ventiler soudainement. Un comportement de PC sous Windows… qui n’est pas tellement digne d’une expérience console. Néanmoins, au moins deux points s’équilibrent et justifient cette présence de Windows.
Le premier est évidemment le support de toutes les plates-formes de jeu PC du marché : Steam, Epic Games, Gog Galaxy, Microsoft Store, Ubisoft Connect, Battlenet, etc. Le Legion Go est ouvert à toutes les chapelles vidéoludiques que vous fréquentez. Et pour ceux qui aiment les grands anciens, il est même possible de se tourner vers les émulateurs de consoles, plus ou moins vieilles. Il ne faut pas l’oublier, vous avez entre les mains, un PC.
Le deuxième point est que Lenovo a fait un effort en créant Legion Space. Une sorte de surcouche, en fait un programme, qui se lance et propose une interface qui se veut plus adaptée à une console. Elle centralise tous les kiosques de téléchargement que vous pouvez envisager, et présente un accès rapide à différents réglages. Parfois, on n’évite pas le retour à Windows, comme pour la gestion du stockage, mais pour le reste c’est mieux.
Mieux mais pas parfait, loin s’en faut. L’interface n’est pas particulièrement bien pensée, d’autant qu’elle ne semble pas tant conçue pour donner accès aux jeux déjà possédés que pour mettre en avant la partie achat des kiosques. Ainsi pour accéder aux jeux présents dans nos bibliothèques mais pas encore installés, il faudra tout de même passer par les différents clients. Bref, il y a encore du travail d’intégration à faire.
On apprécie toutefois le bouton d’accès rapide aux réglages sur le TrueStrike droit. Mais le gain ergonomique et fonctionnel est loin d’être optimal. Pour tout dire, la meilleure expérience ergonomique que nous avons connu avec le Legion Go consistait à passer par le mode Big Picture de Steam, qui transforme, grosso modo, votre PC-console Lenovo en… Steam Deck.
📺 Ecran : pour les amoureux des grands espaces
Avant de nous intéresser aux performances, parlons tout de même d’un des rôles principaux de cette superbe production : l’écran. On l’a dit, il est gigantesque avec sa diagonale de 8,8 pouces. La dalle LCD est rafraîchie à 144 Hz et affiche des bordures plutôt fines, qui semblent là pour souligner sa taille en encadrant légèrement l’image affichée.
Lenovo a également décidé de proposer trois définitions d’écran pour son Legion Go : un impressionnant 2560×1600 pixels, qui est la définition par défaut, et deux autres choix : 1920×1200 et 1280×800 pixels. Toutes sont accessibles rapidement via le bouton présent sur le TrueStrike droit. Un point important, nous y reviendrons bientôt.
On regrettera évidemment que Lenovo ait opté pour une dalle LCD et non OLED – après tout le Steam Deck y est passé récemment. Mais cela aurait sans doute provoqué un léger surcoût. En tout cas, nos mesures montrent que la dalle sans être exceptionnelle est plutôt bonne pour ce genre d’appareil.
Lenovo annonce une luminosité moyenne à 500 cd/m2, que nous avons mesurée à 474 cd/m2. On est proche de ce qui est annoncé, et cela confirme que l’écran du Legion Go est très confortable pour jouer en intérieur. En revanche, il faudra faire attention à proximité de lumières fortes et éclairages directs, d’autant que la dalle a tendance à prendre les reflets.
Nous avons mesuré le contraste à 946:1. Ce n’est pas un record mais tout à fait suffisant pour que le rendu visuel soit très plaisant, avec des noirs assez profonds et marqués, qui contribuent à mettre en valeur les couleurs.
De ce côté, le Legion Go n’est pas le roi de la fidélité. Son Delta E 2000 est de 4,32. Pour rappel, plus on se rapproche de zéro et plus les couleurs sont fidèles à la réalité, tandis que que l’œil humain moyen ne voit plus la différence à partir de 3.
Sans être exceptionnelle ou excellente, la dalle LCD du Legion Go est donc tout à fait honnête et agréable à utiliser. C’est bien là l’essentiel.
💪 Performances : de la puissance et des ajustements
Le Ryzen Z1 Extreme et ses huit cœurs multithreadés, accompagnés de ses 12 cœurs dédiés à la partie graphique (RDNA3) forment un APU prometteur de belles performances. Mais que donne-t-il dans le cadre du Legion Go avec ses contraintes particulières de refroidissement et d’autonomie ?
Tout d’abord, pour situer le Legion Go par rapport aux PC portables, classiques ou de gamers. Geekbench 6 lui accorde ainsi un score en single core de 2 301, de 8 972 en multicore, et de 26 693 en Compute, la partie graphique. Des performances qui sont pour la partie CPU celles de processeurs de bureau hyperperformants d’il y a quelques années.
Ainsi pour la partie Single core, le Ryzen Z1 Extreme fait aussi bien qu’un Core i9 11900KF à 8 cœurs cadencés à 3,5 GHz (TDP 125 W), lancé début 2021, et qui obtenait 2307. Tandis que le score multicore était celui d’un Core i9, toujours, mais de septième génération, lancé en 2017.
On notera que l’enveloppe thermique des puces étaient bien plus importantes. Il y a donc vraiment quelque chose d’impressionnant dans l’APU d’AMD et ses performances.
Un autre outil de bench synthétique « généraliste » comme PC Mark 10 confirme que le Legion Go se situe entre les PC portables classiques et les PC gamers. Pour être un peu plus précis, et sans que cela soit une surprise, sa configuration ne pourra pas concurrencer des cartes graphiques dédiées, même si on se tourne du côté d’une RTX 2070 ou RTX 3050. Mais de telles puces exploseraient l’enveloppe thermique du Legion Go, et briserait du même coup tout rêve de portabilité.
Il est également intéressant de souligner dès maintenant, avant de parler du comportement du Legion Go en jeu, l’importance des différents modes d’alimentation de la puce. C’est souvent un réglage sur lequel il est possible d’influer dans les PC de gaming, et en l’occurrence, cette possibilité devient une fonction centrale.
Entre le mode basse consommation sans ventilation et le mode Performance qui pousse la puce dans ses retranchements et fait ventiler le Legion Go comme un avion sur le point de décoller, il y a un monde mais aussi un large spectre de performances. Des performances qui ouvrent la porte à des jeux très différents, qui offrent une extrême fluidité aux titres un peu anciens et juste ce qu’il faut à des titres plus récents. Le fait que Lenovo ait mis ces réglages à portée de main d’une pression d’un simple bouton n’est pas anodin. C’est là la clé d’une bonne expérience de jeu avec le Legion Go. C’est aussi un apprentissage auquel il faudra se soumettre. Apprendre quel jeu a besoin de quels réglages, de quelle définition d’écran aussi.
Nous l’avons dit, le Legion Go propose trois définitions d’écran : 2560×1600 pixels, 1920×1200 et 1280×800 pixels. De manière schématique – mais pas si erronée – la définition par défaut, la plus grande, devra être réservée aux jeux « pixel art », qui peuvent être splendides mais ne demandent pas beaucoup de ressources pour être fluides. On pense évidemment à Dead Cells, mais il y en a des centaines d’autres. Pour ce genre de jeux, vous pouvez non seulement jouer en pleine définition mais aussi faire en sorte que la puce ne consomme rien et n’ait pas besoin de ventilateurs. Des titres comme Left 4 Dead 2 pourront aussi profiter de cette définition sans trop de souci, mais il faudra accepter que la puce tire davantage et chauffe plus.
La deuxième définition, Full HD+, pourra être adaptée à des jeux plus exigeants mais sortis il y a quelques années déjà. Dans cette catégorie, on citera par exemple Red Dead Redemption 2 ou même Assassin’s Creed Valhalla. Il faudra évidemment sacrifier quelques effets, mais il est envisageable de jouer sans (trop de) ralentissements ponctuels.
Pour finir, la définition de 1280×800 pixels sera le havre que ceux qui veulent jouer à des jeux récents devront se résoudre à fréquenter. Avec un titre comme Cyberpunk 2077, ce sera le seul moyen de franchir le cap des 40 images par seconde, et même de flirter avec les 60 images par seconde. Et encore faudra-t-il activer le mode Steam Deck du jeu, un réglage optimisé pour le PC-console de Valve, qui vient à point nommé au secours du Legion Go.
Certes, cette définition est petite et peu glorieuse, mais quel plaisir de jouer ou rejouer à des titres comme GTA V (à environ 64 images par seconde) tranquillement sous sa couette.
En définitive, cette possibilité de jouer sur la définition et la puissance/ventilation rend le Legion Go plus polyvalent, plus apte à affronter des jeux qui ne pourraient pas tourner autrement. Avoir glissé une définition de 2560×1600 pixels n’est pas tant un trompe-l’œil qu’un cadeau à ceux qui aiment les jeux « rétro » ou moins gourmands. C’est du confort en plus et tant mieux. Même chose pour la dalle rafraîchie à 144 Hz. Pour bon nombre de titres un peu vieux mais exigeants, comme Horizon Zero Dawn, il faudra faire opter pour le 60 Hz afin de ne pas trop souffrir. Il faut bien que le nombre d’images suive… Bref, le Legion Go est une console portable avec une âme de PC pour vous donner la possibilité d’ajuster les choses et de gérer ce que vous êtes prêt à sacrifier. C’est plutôt une bonne nouvelle à nos yeux…
🔋 Autonomie : portable, mais pas trop loin d’une prise
Ceux qui suivent avec plus ou moins d’assiduité le petit monde des PC portables de jeux savent qu’il y a une constante qui connaît peu d’exception : les machines de gamer ne sont pas les reines de l’endurance. La débauche de puissance nécessaire à l’affichage de polygones et de shaders variés ne fait pas bon ménage avec une autonomie record. Le Lenovo Legion Go n’échappe pas vraiment à la malédiction.
Dans le cadre de notre test de lecture 4K en continu, le Legion Go a tenu 3h27 avec une luminosité d’écran fixée à 200 cd/m2. Ce n’est pas incroyable. D’autant que c’est d’après notre expérience « manettes en main » approximativement ce que cette machine aura de mieux à vous offrir.
Avec un jeu comme Dead Cells, qu’on peut faire tourner en appliquant les réglages de consommation électrique les plus faibles, nous avons pu jouer 3h22 avant que le Legion Go demande à faire le plein.
Vous vous en doutez, un jeu plus exigeant, comme Cyberpunk 2077 ou Red Dead Redemption 2 mettre à genoux le PC-console de Lenovo bien plus vite, une fois encore tout dépendra des réglages retenus. Le Ryzen Z1 Extreme n’est pas le seul à peser sur l’autonomie. La luminosité de l’écran, sa vitesse de rafraîchissement joueront également. D’une certaine manière, c’est une bonne chose que le Legion Go n’embarque pas de module 5G, qui ajouterait une source de consommation électrique supplémentaire.
Face à ces besoins en énergie, on se retrouve souvent à jouer avec le Legion Go branché au secteur. Lenovo a eu la bonne idée de placer un port USB-C sur la tranche haute et un autre sur la tranche basse, de telle sorte que ce n’est pas gênant… Enfin, pas tant que la prise de courant est à moins de 1,80m de vous… Car, le chargeur de 65 W fourni ne propose pas un câble plus long.
Il permettra en tout cas de recharger le Legion Go totalement en 85 minutes, et atteindra les 50% de charge en une petite trentaine de minutes.
⚖️ Lenovo Legion Go : le verdict
- L’écran de grande taille
- Les manettes riches en boutons et la béquille
- La ludothèque virtuellement illimitée
- La charge par le haut ou le bas
- Le silence assez souvent
- L’autonomie assez faible
- Le poids
- La ventilation inévitable pour quelques FPS de plus
- La dalle LCD et non OLED
Le Legion Go frappe fort et couvre un vaste terrain. Aussi bien par une ergonomie qui touche à tout que par une puissance qui lui donne de quoi s’attaquer à tous les jeux, avec quelques sacrifices. Ses airs de Switch qui ne s’encombre pas de détails, musclée et alourdie, ne peuvent toutefois pas cacher quelques petits soucis logiciels, un besoin d’intégration plus poussée, ainsi que la nécessité de faire oublier les mauvais côtés de Windows qui, par ailleurs, en apportent tant de positifs. Si à vos yeux l’intégration logicielle prime, le SteamDeck a toujours l’avantage. Toutefois, pour l’heure, le Lenovo Go offre un ensemble très équilibré et séduisant. Au point qu’il est difficile de ne pas être tenté.