Test du MSI Vortex G65 : 5 raisons d’adorer, 5 raisons de détester

On adore : design et finition au top

Audace taïwanaise

Le MSI Vortex s’est vite imposé à nos yeux comme le plus beau PC gaming du moment… Ou, en tout cas, le plus méritant. Car son concept est un modèle d’audace : réaliser un PC de jeu sur le modèle d’un Mac Pro, avec plus de puissance et quelques fantaisies typiques du secteur gaming. Une réussite, selon nous : la machine affiche une excellente finition, de superbes matériaux, et son esthétique tombe juste, sans oublier son volume ultra-compact !

Exemple type : contrairement à tous les autres mini PC du marché, le MSI Vortex est le seul à intégrer son alimentation dans son boîtier. Exit le transformateur externe ultra-volumineux. C’était d’ailleurs la principale prouesse du Mac Pro à sa sortie !

On déteste : l’évolutivité zéro

Pas touche !

C’est le prix à payer pour ce type de machine, dans laquelle le moindre centimètre cube est occupé par un composant. Tout est si compressé qu’il est impossible pour l’utilisateur moyen de changer de CPU ou de GPU. Il faudra tout démonter… Sauf pour la RAM et les SSD M.2. Le boîtier s’ouvre assez difficilement, et sa fermeture est encore pire. La machine a même donné du fil à retordre aux pros du démontage de chez iFixit. Alors certes, ce PC est très difficile, voire impossible, à faire évoluer, mais peut-on vraiment lui reprocher ? Un peu seulement.

On adore : la surpuissance de la machine

CPU desktop, vraies GTX 980

Nous avons testé le Vortex G65 le plus haut de gamme du moment : modèle 6QF-006FR, vendu 3600 euros. Une vraie bombe de puissance, avec un Core i7-6700K, 32 Go de RAM, et deux GeForce GTX 980 dans leur version “desktop pour mobile”. Deux vraies GTX 980 en fait, avec 2048 coeurs CUDA, réglées en usine à 1202 MHz (Boost). De quoi jouer en toute sérénité aux derniers jeux du moment en toute fluidité.

Nous n’avons eu la machine que très peu de temps entre les mains, tout juste le temps de faire quelques tests déjà assez convaincants en termes de performances pures.

On déteste : le bruit !

Ça turbine dur

C’est le gros problème du Vortex, que très peu de testeurs ont finalement relevé. Il nous a pourtant sauté aux tympans dès qu’on a fait tourner le test intégré du jeu Batman: Arkham Origins. Le ventilateur accélère jusqu’à sa vitesse de rotation maximale, et le Vortex G65 fait alors un bruit de turbine de tous les diables. C’est dire !

Pour mieux vous en rendre compte, voici notre vidéo, dans laquelle nous poussons la ventilation à son maximum. D’autres bruits mécaniques sont aussi perceptibles à vitesse intermédiaire, ce qui est encore plus gênant. Nos confrères de Hexus sont presque les seuls à avoir mesuré les nuisances sonores de la machine : 50 dB, c’est plutôt énorme (les portables gaming très bruyants sont plutôt à 47 dB). Au repos total, la machine reste néanmoins très silencieuse (heureusement).

Il faudrait certainement revoir la conception du ventilateur, et la disposition des composants : ceux du Mac Pro sont tournés vers l’intérieur sur un radiateur commun, pour créer une colonne d’air plus véloce. Dans le Vortex, les composants sont tournés à l’extérieur, sur des radiateurs séparés, alors que le ventilateur aspire l’air chaud plutôt au centre, ce qui est discutable. Gageons que les versions moins puissantes du Vortex G65 seront, logiquement, moins bruyantes.

On adore : les deux SSD en RAID

Efficacité au top

Notre version de luxe du Vortex G65 était fournie avec deux SSD M.2 NVMe en RAID-0, de 128 Go chacun. Des Samsung SM951 (un 950 Pro version OEM) Le résultat est juste à pleurer d’envie. Les débits sont simplement monstrueux, et le PC démarre si vite que nous n’avons même pas pensé à le chronométrer ! Voilà de quoi faire plaisir à tous les amateurs de gros débits. Seulement voilà : seulement 256 Go de SSD dans une machine à 3600 euros ? On en vient au point suivant…

On déteste : le disque dur mécanique

POURQUOI ?!

Dans une bête de course à 3600 euros, par pitié, laissez tomber les disques durs mécaniques ! On aurait largement préféré avoir ne serait-ce que 512 Go de SSD (2 x 256 Go en RAID), ou même un autre SSD. De plus, ce disque dur est très difficile à atteindre (il faut tout démonter). Il est situé juste à côté du dissipateur du processeur, ce qui n’est pas très rassurant pour stocker ses archives. Et les archives, on les stocke sur des disques externes ! Surtout que le PC est équipé de ports Thunderbolt et USB Type-C très performants. Enfin, ce disque fait du bruit, il gratte pour un rien, ce qui casse totalement l’ambiance de cette machine de luxe !

On adore : l’overclocking facile

4,6 GHz en un clic

Le Vortex G65 est livré avec une suite logicielle MSI très bien faite, qui ne plaira pas aux plus bricoleurs, mais qui a le mérite d’être très facile à utiliser, et de fonctionner à merveille. L’overclocking du processeur à 4,6 GHz se fait en un seul clic, avec une stabilité parfaite. Celle des puces graphiques est un peu moins évidente : il faut passer par MSI Afterburner, et encore, même si les puces sont à 1202 MHz en sortie d’usine (et 1350 MHz par nos soins), les benchmarks et les jeux les plus exigeants les feront descendre automatiquement à 1101 MHz (aucun gain sous Unigine Heaven, par exemple). Reste que le gain de performances globales est toujours appréciable… Si on supporte le bruit du refroidissement.

On déteste : le BIOS trop basique

Pas d’overclocking manuel

C’est ce que vont détester tous les passionnés du secteur : le BIOS du Vortex G65 est d’une pauvreté affligeante, pas du tout au niveau de ce que MSI propose avec ses cartes mères. Il faut dire que c’est aussi une question de garantie. Impossible d’assurer un PC que les utilisateurs pourraient trafiquer dans tous les sens, et de préférence sur les routes les plus dangereuses de l’overclocking. Bref, le Vortex G65 retombe dans la frustration classique des PC tout assemblés de marque : son BIOS ne sert à rien.

On adore : la connectique ultra-moderne

Ultra branché

Difficile de faire mieux côté connectique et interfaces. Citons tout de suite les quelques bémols : il n’y a pas de lecteur de carte mémoire, et pas de connectique facilement accessible en façade (si c’est une question de design, pourquoi pas au sommet ?). Pour le reste, le Vortex G65 offre ce qui se fait de mieux en la matière, c’est même l’un des rares à offrir deux ports Thunderbolt et deux USB Type-C. Notez aussi la présence d’un système Killer E2400 avec deux ports Ethernet Gigabit et un contrôleur Wi-Fi 802.11ac qu’il est possible de coupler pour augmenter les débits !

On déteste : le prix !

Si t’as pas un Vortex à 50 ans…

Encore une fois, difficile de juger le prix d’une machine aussi hors norme. Certes, il est possible de se monter un PC équivalent pour un prix nettement inférieur. Mais quel design ? Quelle audace ? Difficile, pour un journaliste automobile, de dire que le dernier roadster Ferrari est trop cher. C’est un peu pareil pour nous, et pourtant. Le prix de cette machine nous fait tout de même grincer des dents à cause de certains détails : la faible capacité de son stockage SSD et l’inutilité de son disque dur mécanique, et son bruit dans certains jeux. A n’acheter que si votre compte en banque le permet !

Reste que, pour la conception et la réalisation de cette machine, nous ne pouvons que féliciter MSI pour son audace et sa volonté d’innover.