Microsoft commercialise depuis peu en France un produit qui pourrait rendre de fiers services à quiconque possède un PC, un smartphone, un téléviseur et souhaite afficher sur ce dernier les contenus des précédents. Vous l’aurez compris, il s’agit du Wireless Display Adapter. Sous ce nom pas très joli, se cache une clé HDMI Miracast. Tient-elle toutes ses promesses ?
Physiquement, le Wireless Display Adapter est plutôt réussi. Plus fin qu’un Chromecast, il pourra mieux s’insérer sur des ports HDMI renfoncés. En outre, il intègre son propre câble USB d’alimentation ce qui évitera aux plus étourdis de l’égarer. Il est aussi fourni avec une rallonge HDMI d’une dizaine de centimètres.
L’utilisation du Wireless Display Adapter est on ne peut plus simple : il suffit de le brancher en HDMI sur l’écran et en USB pour son alimentation (sur l’écran, un PC, un chargeur, un hub). Il affiche alors l’écran ci-dessous en attendant une connexion.
Le reste des manipulations se fait ensuite sur les terminaux à partir desquels on veut diffuser. Utilisant le protocole Miracast, le Wireless Display Adapter est pris en charge par Windows 8.1 sur PC ou Windows Phone 8.1 ou encore Android à partir de la version 4.2.1. En plus d’un OS compatible, il faut posséder un chipset WiFi adéquat. Obtenir une liste exacte des produits est complexe : le site de la Wi-Fi Alliance en tient une, qui ne paraît pas exhaustive. Dans le doute, vérifiez la fiche technique de votre appareil, à la recherche d’une mention Miracast. Un indice : Miracast nécessite au moins une connexion WiFi n.
Sur un PC sous Windows 8.1, la connexion se fait via le panneau de configuration, à l’onglet Périphériques. Il faut demander l’ajout d’un nouveau périphérique : Windows détecte alors le Wireless Display Adapter. Une fois connecté, il s’ajoute à la liste des écrans disponibles et on peut dupliquer l’affichage ou étendre le bureau dessus.
Sur Windows Phone 8.1, rendez-vous dans la longue liste des paramètres jusqu’à l’onglet Projeter mon écran. Une fois la connexion établie, il y a duplication automatique de l’écran du smartphone sur l’écran déporté. Le seul problème est que les écrans de smartphones sont verticaux alors que les moniteurs et téléviseurs sont horizontaux.
Sur Android, tout dépend de l’interface du smartphone, mais le plus souvent il faudra aussi aller trouver l’option dans les paramètres.
Quel que soit l’émetteur, le résultat en pratique est similaire. Au rayon des bons points, on peut saluer la qualité d’image qui nous est apparue sans défaut, malgré la compression H.264 inhérente au protocole Miracast. Le débit du flux vidéo Miracast reste malgré tout réduit pour ne pas gêner l’utilisation “normale” d’une connexion WiFi. Ainsi, sur notre PC de test muni d’un carte WiFi n 450 Mbit/s, nous avons pu transférer un fichier à 30 Mo/s environ (soit 270 Mbit/s) tout en diffusant un film sur un écran Full HD via le Wireless Display Adapter.
Dans la colonne des moins, il faut noter de nombreuses limitations. La première est que l’écran déporté affichera au maximum de la Full HD (1920 x 1080) à 30 Hz. C’est nettement mieux que lors de notre précédent essai (en 2013, sur récepteur Netgear PTV3000, nous fûmes limité au 720p) , mais il est dommage que le Wireless Display Adapter de Microsoft ne monte pas jusqu’en 60 Hz, fréquence pourtant prévue par la norme Miracast.
Il faut également faire avec une certaine latence (inférieure à la seconde sur les appareils que nous avons testés) entre les actions à la souris ou au clavier et leur apparition à l’écran. Plus embêtant, la lecture de films depuis notre PC de test ne s’est pas faite de manière fluide. Elle souffrait de saccades, discrètes certes, mais bien présentes.
À cause de ces limites, l’affichage Miracast ne pourra donc pas satisfaire tous les besoins. Il est adapté au partage des photos et vidéos de son smartphone sur son téléviseur. Dans ce cas, sa simplicité de connexion le rend même parfait même pour les utilisateurs les moins doués. Par contre, ne comptez pas utilisez le Wireless Display Adapter pour jouer ni même pour travailler.
D’un point de vue technologique, le Wireless Display Adapter est une réussite et, si on en a l’usage, il remplit très bien sa mission. Son véritable problème est le prix auquel Microsoft a décidé de le vendre : 69,90 €. Pour un gadget aussi spécialisé, l’addition est salée, surtout lorsque l’on compare au Chromecast de Google, son plus proche concurrent, qui se trouve 30 € voire moins. Heureusement, d’autres vendeurs proposent le Wireless Display Adapter moins cher, juste sous les 60 €.