Après des semaines d’attente, NVIDIA lance enfin sur le marché sa GeForce RTX 4070. Officiellement destinée au jeu en QHD avec ray-tracing, cette carte graphique remplit-elle son contrat ?
Depuis plusieurs mois maintenant, les rumeurs et spéculations concernant la GeForce RTX 4070 pullulent sur la toile. Caractéristiques techniques, fréquence du GPU, photos diverses et variées du modèle Founders Edition et même le tarif de la nouvelle carte graphique Ada Lovelace de NVIDIA : tout ou presque est déjà connu à son sujet, en théorie au moins.
Reste désormais à confirmer ces informations, à analyser en profondeur la carte et à découvrir si la GeForce RTX 4070 mérite ou non sa place au panthéon des meilleurs cartes graphiques de tous les temps. A minima, on espère qu’elle répondra au moins au principal problème que rencontrent actuellement les joueurs : le prix des cartes graphiques décentes pour jouer.
Les caractéristiques techniques de la RTX 4070
Gravé en 4 nm par TSMC avec son procédé 4N, tout comme tous les autres membres actuels de la famille Ada Lovelace, le chipset AD104-250 de la GeForce RTX 4070 mesure 294,5 mm², pour un total de 35,8 milliards de transistors. Le GPU possède 4 GPC (Graphic Processing Clusters), regroupant en tout 48 SM (Streaming Multiprocessors), soit un total de 5888 CUDA Cores. A ceux-ci s’ajoutent 184 Tensor Cores, et 46 RT Cores, ainsi que l’Optical Flow Accelerator, indispensable au support du DLSS 3.
En outre, le GPU de la GeForce RTX 4070 ne possède qu’un seul encodeur NVENC de 8ième génération, contrairement à la RTX 4070 Ti qui en embarque deux. En pratique, cela reste largement suffisant pour streamer et diffuser du contenu en temps réel sur Twitch ; plusieurs encodeurs ne sont réellement utiles que pour transcoder plus rapidement des vidéos. Comme avec ses grandes soeurs, cet encodeur de 8ième génération prend en charge le codec AV1, 40% plus efficace que le H.264.
GeForce RTX 4070 Ti | GeForce RTX 4070 | GeForce RTX 3070 Ti | GeForce RTX 3070 | |
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Architecture | Ada (TSMC 4N) | Ada (TSMC 4N) | Ampere (SAMSUNG 8N) | Ampere (SAMSUNG 8N) |
GPU | AD104-400 | AD104-250 | GA104-400 | GA104-30X |
Cœurs CUDA | 7680 | 5888 | 6144 | 5888 |
Cœurs Tensor | 240 | 184 | 192 | 184 |
Cœurs RT | 60 | 46 | 48 | 46 |
Fréquence de base GPU | 2310 MHz | 1920 MHz | 1575 MHz | 1500 MHz |
Fréquence Boost GPU | 2610 MHz | 2475 MHz | 1770 MHz | 1725 MHz |
Performance FP32 | 40 TFLOPS | 29 TFLOPS | 22 TFLOPS | 20 TFLOPS |
VRAM | 12 Go G6X (21 Gbit/s) | 12 Go G6X (21 Gbit/s) | 8 Go G6X (19 Gbit/s) | 8 Go G6 (14 Gbit/s) |
Bus mémoire | 192-bit | 192-bit | 256-bit | 256-bit |
Bande passante mémoire | 504 Go/s | 504 Go/s | 608 Go/s | 448 Go/s |
TGP | 285W | 200W | 290W | 220W |
Cache L2 | 48 Mo | 36 Mo | 4 Mo | 4 Mo |
Interface | PCIe Gen4 x16 | PCIe Gen4 x16 | PCIe Gen4 x16 | PCIe Gen4 x16 |
MSRP au lancement | 799 dollars (899 euros) | 599 dollars (659 euros) | 599 dollars (619 euros) | 499 dollars (519 euros) |
Date de lancement | 5 janvier 2023 | 13 avril 2023 | 10 juin 2021 | 8 mai 2021 |
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Architecture Ada Lovelace oblige, le chipset AD104-250 embarque une quantité importante de mémoire cache L2 (36 Mo en l’occurrence), principalement pour atténuer la baisse de la bande passante mémoire par rapport à Ampere (504 Go/s “seulement”). Les 12 Go de mémoire GDDR6X de la RTX 4070 reprennent par ailleurs la fréquence de la version Ti, tout comme la largeur de bus de 192-bit.
La RTX 4070 reprend le connecteur d’alimentation 12VHPWR (12-4 pins) des autres RTX 40 Series, ainsi qu’une interface PCI-Express Gen4. Le TGP défini par NVIDIA atteint 200 watts ; il reste possible de le pousser manuellement jusqu’à 240 watts ; mais ce sera probablement la limite de tension GPU qui bridera en premier un overclocking.
Le modèle Founders Edition de NVIDIA
Le constructeur a choisi de lancer son propre modèle Fonders Edition de la RTX 4070, affiché à un MSRP de 659 euros. Mieux encore : NVIDIA permet à ses partenaires de dévoiler ce même jour leurs propres cartes, tant qu’elles respectent ses recommandations de base (comprendre : sans overclocking d’usine et avec le même TGP de 200 watts) et sont affichées à un tarif proche du MSRP pour ce modèle.
Concernant la RTX 4070 FE, on retrouve le même design que celui des RTX 4090 et 4080 Founders Edition, mis à part le poids (1020 grammes seulement ici) et les dimensions (24,5 x 10,5 cm). Si l’on rajoute l’espace nécessaire pour brancher de manière optimale l’adaptateur PCIe 16-pins vers 2x 8-pins et la backplate, on obtient une carte au format dual-slot typique.
L’étage d’alimentation NVVDD (GPU) se compose de six vraies phases (deux supplémentaires FBVDDQ pour la mémoire) et d’autant de circuits de contrôle ; huit phases auraient été idéales pour éviter tout risque de surchauffe et pour améliorer encore un peu plus l’efficacité énergétique, mais cela aurait forcément eu un impact négatif sur le prix de la carte. Le choix de NVIDIA est donc compréhensible sur une carte de milieu de gamme, et globalement suffisant grâce à son TGP significativement inférieur à celui de la 4070 Ti.
Enfin, on trouve à l’arrière de cette RTX 4070 FE trois sorties DisplayPort 1.4a et une sortie HDMI 2.1a. Et non, toujours pas de DisplayPort 2.0 étant donné que cette norme n’est pas prise en charge par Ada Lovelace.
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RTX 4070 : quelles performances en jeu ?
Comme c’est le cas régulièrement, les différents tests effectués sur cette GeForce RTX 4070 FE ont été réalisés en partenariat avec nos confrères de chez Igor’s Lab. Les jeux au rendu classique (rasterisation) restent à l’heure actuelle prépondérants, mais ceux proposant du ray-tracing sont tous les jours plus nombreux. Notre panel de jeux utilisés pour mesurer les performances des différentes cartes d’AMD et de NVIDIA comprend donc un mélange des deux : Anno 1800, Cyberpunk 2077, Far Cry 6, Horizon Zero Dawn, Marvel’s Guardians of the Galaxy, Metro Exodus EE, Rainbow Six: Extraction, Shadow of the Tomb Raider, A Total War Saga: Troy et Watch Dogs Legion. La majorité de ces titres utilisent l’API DirectX 12, à l’exception de Troy (DirectX 11). Tous les jeux ont été testés en FHD, QHD et UHD, avec les réglages graphiques les plus élevés possibles.
La plateforme de test utilisée pour mesurer les performances de cette GeForce RTX 4070 est bien entendu la même que d’habitude, à savoir un processeur AMD Ryzen 9 7950X, une carte mère MSI MEG X670 Ace, deux barrettes de 16 Go de mémoire DDR5-6000 Corsair Dominator RGB (CL30), deux SSD de 2 To (MSI Spatium M480) et une alimentation Be Quiet Dark Power Pro 12 1500W, le tout placé dans un boîtier Fractal Meshify 2 XL. Un système de watercoling composé d’un Alphacool Apex et d’un Silent Loop II 360 de chez Be Quiet! se charge du refroidissement. Le tout fonctionne sous Windows 11 Pro 22H2 à jour avec les pilotes les plus récents.
Performances 3D globales
Nous avons choisi de mélanger les jeux avec et sans rendu en ray-tracing dans une seule et même moyenne, afin d’obtenir une vision globale des performances de la GeForce RTX 4070. Les technologies DLSS, FSR et XeSS sont ici désactivées et leurs performances seront spécifiquement étudiées un peu plus loin.
Les rumeurs avaient vu juste : la GeForce RTX 4070 affiche des performances globales moyennes similaires à celle de la RTX 3080 10G. Elle est au passage un peu plus rapide qu’une RX 6800XT, et sensiblement plus qu’une RTX 3070 Ti d’ancienne génération. Avec un framerate moyen de 144 Hz environ en FHD, aucun jeu ne lui fera peur dans cette définition.
La RTX 4070 Ti était déjà excellente en matière de “faible” consommation, pourtant la RTX 4070 parvient à faire encore mieux que sa grande soeur. Grâce à ses performances intéressantes, l’efficacité énergétique s’en ressent forcément : la dernière-née de chez NVIDIA prend la première place à ce petit jeu, ex-æquo avec la GeForce RTX 4080.
En QHD, la RTX 4070 fait en moyenne jeu égal avec la RX 6800XT, et à peine moins bien que la RTX 3080 10G (on parle d’un écart de 3% environ). Dans l’absolu, ses performances sont suffisantes pour jouer en QHD dans de très bonnes conditions, avec un framerate moyen au delà des 100 FPS sans même faire appel au DLSS.
Pas de gros changement à noter côté consommation puisque la RTX 4070 reste la carte la moins énergivore de notre panel. En rajoutant ses performances dans l’équation, on obtient une efficacité énergétique du même ordre que celui de la RTX 4090, un peu meilleure que celle de la RTX 4070 Ti mais légèrement inférieure à celle de la RTX 4080. L’architecture Ada Lovelace confirme dans tous les cas son excellence énergétique face à des produits AMD en retrait.
NVIDIA indique bien que la RTX 4070 est destinée en priorité au QHD ; ses performances en UHD ne sont pour autant pas honteuses, puisqu’elle se place encore une fois au niveau d’une RTX 4080 10G, voire un peu au dessus, avec un framerate moyen qui frôle les 60 FPS. Elle se montre en revanche sensiblement plus lente que sa grande soeur Ti dans cette définition (-2% environ), mais peut-on réellement lui en vouloir ?
On prend les mêmes, et on recommence : la consommation moyenne de la RTX 4070 est la plus faible de notre panel, une place logique compte tenu de son TGP. Ses difficultés en UHD se traduisent par une baise de son efficacité énergétique, même si on reste dans le même ordre de grandeur que le reste de la famille Ada Lovelace.
Performances en jeux avec DLSS / FSR
NVIDIA communique énormément sur sa technologie DLSS qui permet d’atteindre des framerates raisonnables avec du rendu en ray-tracing. Voyons donc l’apport de cette technologie en UHD avec les détails graphiques au maximum, dans quatre jeux différents (Cyberpunk 2077, Horizon Zero Dawn, Shadow of the Tomb Raider et Marvel’s Guardians of the Galaxy).
Tout comme la RTX 3080 10G mais avec une consommation largement inférieure, la GeForce RTX 4070 permet de gouter à la 4K avec ray-tracing, pourvu qu’on active le DLSS. Le nombre minimum d’images par seconde reste dans tous les cas suffisamment élevé pour que l’expérience ne soit pas rédhibitoire.
NVIDIA promet par ailleurs que sa RTX 4070 est destinée à jouer en QHD avec ray-tracing activé, en faisant appel au DLSS3. Voyons cela dans Cyberpunk 2077, un titre qui n’est pas vraiment connu pour être doux avec les GPU.
À 0,5 FPS près, on peut considérer que la RTX 4070 tient parole : cette carte graphique peut bel et bien soutenir un framerate supérieur à 100 FPS dans Cyberpunk 2077 en QHD avec le ray-tracing activé, grâce au DLSS 3. Impressionnant, pour peu que l’on accepte d’utiliser cette technologie désormais aboutie et efficace.
Températures et nuisances sonores
Le système de refroidissement de cette RTX 4070 est-il suffisamment efficace pour refroidir efficacement et silencieusement la carte ? Nos images thermiques mettent en tout cas en avant des températures plutôt élevées, en particulier au niveau des VRM qui atteignent 78°C en jeu, et dépassent ponctuellement 83°C en stress-test.
Avec seulement six phases, il était plus ou moins attendu que l’étage d’alimentation soit malmené et sujet à surchauffer. Le refroidissement apparait insuffisant sur ce point, même si le GPU et la VRAM restent de leur côté à des températures bien plus raisonnable. Les nuisances sonores sont en revanche peu élevées, le système de refroidissement reste très silencieux avec 33,2 dB(A) mesurés en jeu et des ventilateurs fonctionnant à 1500 tours par minute environ. On notera tout de même un léger bruit de sifflement de bobines (coil whining), que l’on peut là aussi expliquer par un étage d’alimentation… sous tension.
Conclusion : comme une RTX 3080, mais avec du DLSS 3
De manière globale, la RTX 4070 Founders Edition se montre aussi rapide qu’une RTX 3080 10Go, mais avec une consommation largement revue à la baisse. Bien sur, NVIDIA a gratté quelques euros un peu partout où il le pouvait, ce qui donne un étage d’alimentation un peu limite, souffrant “bruyamment” et chauffant lors des périodes de stress.
Avec un MSRP bien inférieur à celui de la RTX 4070 Ti et des promesses tenues en matière de performances en QHD grâce entre autres au DLSS dans sa dernière révision, cette carte graphique pourrait bien être celle à acheter en 2023, en tout cas tant qu’AMD ne propose rien en face. Les RX 6000 Series sont en effet dépassées côté performances énergétiques, et les récentes RX 7000 Series ne couvrent pour le moment que les gammes au dessus.
La seule inconnue reste encore une fois le respect du MSRP par les partenaires de NVIDIA (sur lesquels le constructeur a d’ailleurs mis une certaine pression pour ce lancement), et des stocks suffisamment importants pour abreuver la totalité des gamers en manque de ray-tracing.
- Les performances 3D classiques
- Le ray-tracing et le DLSS 3
- Le système de refroidissement silencieux
- L'efficacité énergétique
- L'encodage AV1
- Un étage d'alimentation un peu léger, qui chauffe
- Des bobines qui ont tendance à siffler
Passez votre chemin, 12 Go de RAM ne sont pas suffisant en 1440p, sauf si vous voulez la changer dans 2 ans.
On joue très bien en 1440p avec une 1080 et ses 8Go de RAM !