Un notebook gaming avec le strict nécessaire
A côté de ses gammes Aorus et AERO, Gigabyte propose d’autres notebooks gaming aux caractéristiques, et donc au prix, plus raisonnables, les Sabre. C’est aujourd’hui au Sabre 17 W8 que l’on s’intéresse, autrement dit au modèle 17,3 pouces de huitième génération.
Doté d’un processeur hexa-core Core i7-8750H, d’une GeForce GTX 1060 6Go (soudée) et de 16 Go de mémoire vive, le Sabre 17 W8 possède une base solide pour jouer. Mais certains détails ne trompent pas quant au marché visé : la coque est par exemple entièrement en plastique, l’écran ne bénéficie pas d’une certification X-Rite Pantone comme sur l’Aero 15X v8 et son design sobre n’est pas particulièrement fin puisque son épaisseur atteint 30 mm. Ces quelques sacrifices permettent à Gigabyte de proposer son Sabre 17 W8 à un tarif moins élevé que ses modèles Aorus ou AERO.
Processeur | Intel Core i7-8750H Hexa-core (avec HT) @ 2,2 GHz (Turbo 4,1 GHz) |
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Chipset | Intel HM370 |
Carte graphique | NVIDIA GeForce GTX 1060 6Go |
Mémoire | 16 Go DDR4-2400 V-Color (CL18 17-17-39) 2 ports SoDIMM DDR4-2400 32 Go max |
Stockage | 1x SSD Toshiba XG3 256 Go M.2 NVMe 1x HDD HGST 1 To SATA (7200rpm, 2,5 pouces) |
Réseau | 1x Ethernet Gigabit (Realtek) WiFi 802.11ac (Intel 9462) Bluetooth 5.0 |
Audio | 1 entrée micro 1 sortie casque |
Connectivité | 1x HDMI 2.0 1x miniDP 1.2 1x miniDP 1.3 1x USB 3.1 Gen2 Type-A 1x USB 3.1 Gen2 Type-C 1x USB 3.1 Gen1 1x USB 2.0 Lecteur de cartes mémoires SD |
Système d’exploitation | Windows 10 Home |
Alimentation | Externe (180W) |
Batterie | 6 cellules, 5500 mAh, 62Wh |
Dimensions | 419 x 30 x 289 mm |
Poids | 2,8 kg |
L’écran
Côté écran, le constructeur a opté pour une dalle Full HD WVA de 17,3 pouces, affichant un temps de réponse de 3 ms et surtout un taux de rafraichissement de 120 Hz.
Notre sonde d’étalonnage Datacolor Spyder 5 ELITE nous indique un taux de contraste intéressant de 1100:1 environ et une luminosité maximale de presque 290 cd/m². Si jouer en extérieur sera difficile, on pourra en revanche sans trop de problème jouer à côté d’une fenêtre. Le point blanc est mesuré à 7800K, donc plutôt chaud, tandis que le gamut couvre 100% de l’espace colorimétrique sRVB et 89% d’Adobe RVB. Le delta-E moyen est en revanche mesuré à 9, avec un minimum à 3 : autrement dit, l’écran n’est pas très bien étalonné d’usine.
La connectique
Le Sabre 17 W8 offre une connectique plutôt complète puisque l’on trouve de l’USB 3.1 Gen2 (en Type-A et type-C), de l’USB 3.1 Gen1, de l’USB 2.0, du HDMI 2.0 et du mini DP 1.2 et 1.3. Si l’on était réellement difficile, on pourrait à la rigueur noter l’absence de Thunderbolt 3. Les connecteurs audio, le port Ethernet et le lecteur de cartes SD complètent le tout.
Clavier et touchpad
Pas de surprise niveau clavier puisque nous avons droit à du rétroéclairage RGB classique, sur trois zones, configurable par logiciel. La distance d’activation des touches est mesurée à 2 mm, et la fonction Flexikey permet de mémoriser ses propres macros.
L’intérieur
Assez parlé de l’extérieur et attaquons-nous à l’intérieur du Sabre 17 W8. L’ouverture est aisée puisque seules quelques vis cruciformes retiennent la coque inférieure. Une fois ouvert, on remarque que le montage et l’agencement des composants est assez classique et plutôt éloigné du design Max-Q, propre et « carré », à la mode ces derniers temps. La majorité de l’espace est occupé par la carte mère, mais quelques PCB supplémentaires se baladent ça et là.
Le système de refroidissement
Le système de refroidissement du CPU et de la GTX 1060 sont indépendants. Celui dédié au GPU s’occupe du chipset graphique et des puces de VRAM, tandis que le le second, plus petit, prend en charge le CPU. L’absence de grille d’entrée d’air au niveau du ventilateur CPU nous laisse penser que Gigabyte utilise également ce ventirad pour dissiper la chaleur de l’ensemble du notebook, en créant une circulation d’air. Le problème, comme nous le verrons plus loin, c’est que ce ventirad CPU a déjà du mal à s’occuper efficacement du processeur ! On notera également que le chipset de la carte mère, à nu, ne bénéficie d’aucun dissipateur…
Stockage : SSD et HDD
Le Sabre 17 W8 possède un système de stockage hybride, à base de SSD et de HDD classique. Plus exactement, ce notebook gaming embarque un SSD Toshiba XG3 de 256 Go au format M.2 NVMe, et un disque dur HGST SATA de 1 To fonctionnant à 7200rpm. Aucun emplacement M.2 supplémentaire n’est en revanche présent.
Mémoire vive
Terminons ce tour du propriétaire avec la mémoire vive : un des deux slots est occupé par un module de 16 Go de DDR4-2400 en CL17 fabriqué par V-Color. Si cette configuration ne bénéficie pas du dual-channel, elle offre en revanche un minimum d’évolutivité.
Performances en jeu
Voyons maintenant ce que cette machine a à nous offrir en termes de performances, en commençant par notre panel classique de jeux. Nous avons pour cela sélectionné cinq jeux DirectX 12 et un jeu DirectX 11, testés en 1080p avec les réglages les plus élevés possibles. Nous avons toutefois désactivé les fonctionnalités propres à l’un ou l’autre des constructeurs de GPU, tel que le HBAO+, afin d’éviter tout favoritisme. Le Vsync et, le cas échéant, la limitation d’IPS ont bien entendu eux aussi été désactivés.
Les tests sont réalisés avec le profil de performances équilibrées standard de Windows, puis avec le mode Performances standard. Nous avons également réalisé des tests avec le GPU légèrement overclocké (+40MHz), tout comme la VRAM (+150MHz), mais surtout la ventilation poussée au maximum.
Jeu | Réglages |
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Ashes of the Singularity: Escalation | Extreme, test GPU |
Tom Clancy’s The Division | Ultra |
Far Cry 5 | Ultra, Flou off |
Rise of the Tomb Raider | Very High, SMAA, HBAO+ off |
Civilization VI | Ultra/Ultra, MSAA 8x, test GPU |
Total War: Warhammer II | Ultra, test Campaign |
Avec un framerate moyen dépassant les 50 ips en Full HD, le Sabre 17 W8 et sa GTX 1060 seront capables de faire tourner convenablement n’importe quel jeu récent. Mais pour profiter du taux de rafraichissement élevé de l’écran, il faudra forcement faire des concessions au niveau de la qualité ou des détails graphiques. Notons que le mode Performances ou l’overclocking du GPU ne permettent pas forcement de gagner en performances, signe que le facteur limitant est parfois le CPU.
Performances CPU et 3DMark
Pour mesurer les performances CPU, en particulier en encodage vidéo H.265, nous faisons confiance au bench HWBOT. Avec un framerate moyen de plus de 32,4 ips en 1080p et de 6,9 ips en 4K, le Core i7-8750H s’en sort pas mal. Mais on notera surtout qu’il n’y a quasiment pas de différence entre les différents modes de gestion de l’énergie : seul pousser la ventilation au maximum permet de grappiller quelques dixièmes d’ips, signe que la température pourrait être ici le facteur limitant.
Côté 3DMark Time Spy, le Sabre 17 W8 ne montre pas non plus de différence notable entre les différents modes de gestions de l’énergie. Pire : le mode Performances est le plus lent !
Performances PCMark et Stockage
Côté stockage, nous utilisons AS SSD et ses tests de copies de fichiers ISO, programmes et jeux pour obtenir une bande passante moyenne. Elle atteint ici 500 Mo/s pour le SSD, ce qui en fait un modèle véloce, et 71,8 Mo/s pour le disque dur.
Le benchmark PCMark 10 de Futuremark est un bon outil pour mesurer les performances d’une configuration dans des tâches bureautiques ou graphiques. On notera une nouvelle fois que les différents modes de gestion de l’énergie offrent des performances comparables, et que même l’overclocking du GPU et la ventilation au maximum n’apportent presque rien.
Températures (min/max) et nuisances sonores
La mesure “Max” correspond à la consommation maximale réelle qu’il est possible d’atteindre – hors test de torture. Nous avons pour cela lancé un encodage H.265 4K en tâche de fond (avec une priorité faible) pour stresser le CPU, et The Witcher III pour occuper le GPU…
Quel que soit le mode de gestion de l’énergie et même en poussant au maximum la ventilation, le processeur atteint sa limite de 91°C et va donc devoir diminuer sensiblement sa fréquence de fonctionnement. Le système de refroidissement dédié au CPU montre clairement ici ses limites. Le GPU atteint lui aussi sa limite (86°C) lorsque la ventilation est gérée de manière automatique, et il faut la pousser au max pour que la GTX 1060 ne dépasse plus les 80°C. Côté nuisances sonores, c’est franchement bruyant puisque l’on atteint 46 dB en mode automatique, et jusqu’à 48,5 dB lorsque l’on pousse les ventilateurs au maximum !
Fréquence et température CPU
Nous avons une nouvelle fois lancé un encodage H.265 4K en tâche de fond (avec une priorité faible) pour stresser le CPU, et The Witcher III pour occuper le GPU, ce pendant une trentaine de minutes. Le processeur atteint très rapidement la barre des 90°C, le forçant à diminuer sensiblement sa fréquence de fonctionnement. Pousser la ventilation au maximum de ses possibilités permet de gagner quelques centaines de MHz, au prix d’une hausse des nuisances sonores, déjà élevées en mode automatique.
Fréquence et température GPU
Le GPU souffre lui aussi des températures élevées : la fréquence diminue dès les premières minutes tandis que la température grimpe jusqu’à atteindre 86°C au bout d’une dizaine de minutes. A partir de là, le ventirad GPU est poussé au max, permettant de diminuer un peu la température de la GTX 1060 qui vient se stabiliser près des 80°C. En poussant dés le début la vitesse des ventilateurs, le GPU n’atteint plus la barre des 86°C et vient également se stabiliser près des 80°C.
Consommation en jeu
Pas de grosse surprise niveau consommation : les valeurs en jeu sont relativement proches des valeurs maximales que nous avons mesurées. La différence entre les modes équilibrés et performances reste limitée, voire inexistante, et l’overclocking n’apporte bien souvent rien du tout.
Terminons par un test d’autonomie réelle grâce au bench Basemark mélangeant 2D et 3D. En utilisant la GTX 1060, nous obtenons une autonomie de 1h40, un résultat plutôt moyen, voire bas, bien que nous ne tirons volontairement pas parti de la technologie Optimus de NVIDIA. Avec des tâches purement bureautiques et en utilisant exclusivement l’IGP intégré, l’autonomie sera forcement bien plus élevée, mais nous voulons tester l’ordinateur sur batterie dans l’équivalent d’une activité gaming légère pour le joueur nomade (le travailleur aura acheté un ultrabook sans GPU…).
Conclusion
ON AIME :
- Un CPU à six coeurs avec HT dans un notebook
- Les performances moyennes en jeu
- La luminosité et le contraste de l’écran 120Hz
- Le SSD, véloce
- Le prix
ON N’AIME PAS :
- Le système de refroidissement, dépassé
- Les températures, en particulier CPU
- Les nuisances sonores
- Le design, trop sobre et pas particulièrement fin
- L’écran mal calibré
- L’autonomie un peu faible
Oui, le Sabre 17 W8 possède quelques défauts, en particulier les nuisances sonores causées par un système de refroidissement peut-être un peu sous-dimensionné, qui lutte continuellement avec le processeur et la carte graphique. Oui, ce notebook gaming est loin d’être parfait. Mais les choix technologiques et les sacrifices réalisés pa Gigabyte permettent au constructeur de proposer ce produit à un tarif raisonnable, avec des performances honorables permettant de jouer convenablement à tous les jeux récents. Si votre budget vous le permet, nous vous conseillons de vous tourner vers les gammes Aorus ou AERO du constructeur. En revanche, si votre banquier pose son véto, le Sabre 17 W8 reste alors dans l’absolu un modèle gaming intéressant.