L’écran parfait ?
L’écran console parfait ?
Nous avons déjà présenté en détail l’écran que nous nous apprêtons à tester dans cet article. Il s’agit du Philips 436M6VBPAB, le premier modèle d’une nouvelle gamme Momentum, dédiée aux gamers console. Son objectif : offrir le meilleur affichage possible en grande taille, sans faire exploser les prix, et surtout sans tuner TV, pour profiter d’un grand écran sans redevance à payer.
Au programme : définition 4K, affichage HDR, pour la première fois certifié VESA DisplayHDR 1000, une compatibilité FreeSync (Adaptive Sync) entre 48 et 62 Hz pour les consoles, une télécommande, des LED Ambiglow… Nous allons tester les capacités réelles d’affichage de ce téléviseur, ou plutôt moniteur console !
Un téléviseur ou presque
Ce 43 pouces est censé remplacer le téléviseur pour les amateurs de jeu vidéo qui ne regardent plus vraiment la TV. Mais aussi pour ceux qui n’ont pas forcément besoin de tuner TV dans leur écran, leur Box TV assurant tout de son côté. L’avantage, c’est qu’en l’état actuel de la pratique fiscale, cet écran sans tuner n’est pas soumis à la redevance. On ne vous cache toutefois pas que dans l’ambiance actuelle de vidage de poche généralisé, cette redevance risque fort de revenir par la réforme de derrière…
Tout dans la brillance
L’écran est équipé de toutes les dernières technos d’affichage, avec une dalle VA à forte taux de contraste, un rétroéclairage très puissant, ainsi qu’un filtre Quantum Dot pour assurer la certification VESA DisplayHDR 1000. Son design reste toutefois assez basique pour ne pas trop forcer le tarif : les rebords sont donc un peu épais, et surtout composés d’un plastique brillant. Un plastique mat aurait évité quelques reflets. La dalle est semi-brillante, comme la majorité des téléviseurs actuels, les reflets y sont donc présents, mais bien estompés.
Pied prémonté
L’écran est livré entièrement monté. L’acheteur n’aura donc pas à manipuler sa grande dalle pour monter son pied, déjà présent. Un montage assez délicat pour les téléviseurs qui le nécessitent, surtout lorsqu’on doit le faire seul. Derrière l’écran, on retrouve deux haut-parleurs de 7 W dirigés vers le haut (traitement DTS).
Connectique complète
Philips ne lésine pas sur les connectiques, avec deux ports USB (peu accessibles), entrées et sorties jack, HDMI, DisplayPort 1.2, Mini DP 1.2, HDMI 2.0, et même USB Type-C avec interface DisplayPort.
Bundle très complet
L’écran est livré, pour une fois, avec tout le nécessaire : câbles DisplayPort, HDMI, USB Type-C, USB Type-A vers C, et évidemment la télécommande, qui reste encore le meilleur moyen de configurer un écran. En cas de besoin, un mini-joystick à l’arrière de l’écran permet de contrôler très facilement son menu de configuration.
Calibré en usine
Philips fournit un rapport de configuration et d’uniformité de la luminosité sur 25 points de la dalle. Le gamma est certifié à 2.2 et notre exemplaire affichait un DeltaE de 1,53, ce qui est excellent, mais sur un gamut sRGB uniquement (le HDR suppose un gamut bien plus large). L’uniformité quasi-parfaite du rétroéclairage est mesurée avec le mode d’affichage SmartUniformity de Philips… qui désactive le rétroéclairage dynamique et ne suffit donc pas à la certification DisplayHDR 1000. Nous allons étudier le sujet en détail par la suite.
Vignettage
Pour gérer plus finement son rétroéclairage, l’écran s’équipe de deux barres de LED en haut et en bas du cadre. Il ne s’agit pas d’un écran doté d’un tapis de LED sur toute sa surface. Du coup, on observe un vignettage assez prononcé, comme on le voit à l’image, à droite et à gauche du cadre. En mode SmartUniformity, ce vignettage disparaît presque totalement.
Blooming
C’est impossible de faire mieux avec deux barres de LED, et c’est déjà pas mal alors que beaucoup de téléviseurs n’ont encore qu’une seule barre de LED en bas du cadre. Ici, on voit que chaque barre de LED est gérée dynamiquement sur 16 zones pour améliorer le taux de contraste natif de la dalle (nos mesures par la suite). Ce qui peut créer un petit effet de halo lumineux autour de la souris, comme on peut le voir sur la vidéo, sans compter que la gestion dynamique du rétroclairage est un peu poussive. C’est peu visible de face, mais assez prononcé lorsqu’on regarde l’écran de côté, ce qui est classique pour une dalle VA. En clair, un écran de ce type ne peut pas faire mieux, mais on préfère vous prévenir… Notez que l’effet n’est vraiment visible que dans les scènes à dominante très sombre.
Uniformité en dynamique
En mode d’affichage dynamique (et pas en SmartUniformity), l’uniformité de la luminosité est plutôt bonne, on remarque uniquement une dérive notable en haut à droite du cadre sur notre écran de test.
Large gamut
Selon nos mesures, le gamut maximale de l’écran est largement supérieur au sRGB, et correspond effectivement à du DCI-P3, qui part plus loin dans les rouges, mais moins loin dans les verts que le gamut Adobe RGB. Les couleurs sont vives, difficile de retourner à du sRGB classique, surtout pour les rouges qui paraissent très vite orange quand on revient sur un écran normal !
Fidélité sans reproche
De la même manière, nous n’avons pu mesurer que la fidélité standard sRGB des couleurs de l’écran, mais déjà pour ce gamut, notre test sur 42 couleurs montre une moyenne de 2, ce qui est excellent.
Pas de ghosting
La bonne nouvelle, c’est que la dalle VA de cet écran est largement à la hauteur en termes de temps de réponse des pixels. A 60 Hz, nous n’observons aucun effet de ghosting, même si, comme on peut le voir, la netteté de mouvement est forcément meilleure à 120 ou 240 Hz. L’image à gauche montre exactement le rendu réel du mouvement à l’oeil nu. Notez que pour éviter tout ghosting, il faut laisser l’overdrive de l’écran éteint. L’activer, même au minimum, provoque du reverse ghosting, l’overdrive appliqué aux pixels étant trop élevé.
Temps de réponse record pour du VA
Les dalles VA sont traditionnellement assez lentes. C’est le principal défaut de cette technologie, qui est toutefois la meilleure pour le taux de contraste. Ici, on se retrouve devant la dalle VA la plus rapide que nous ayons testée : jamais plus de 10 ms, même sur les transitions les plus difficiles, alors que certaines dalles VA souffrent de grosses lenteurs dans certaines transitions de couleurs, montant parfois à 15 ou 20 ms. Avec 8 ms de moyenne, on reste sous le temps de réponse nécessaire à du 60 Hz (16,7 ms), ce qui explique l’absence de ghosting. Un bon point !
Prouesses HDR
Selon notre sonde, l’écran assure un taux de contraste natif de 2630:1, ce qui est simplement excellent pour notre sonde Spyder5 très sévère dans ce type de mesure (un bon écran IPS montera à 750:1). Mais ce n’est pas tout, en mode HDR, la luminosité n’est pas en reste, même lorsque le blanc occupe la majorité de la dalle : elle peut monter en pic à 1110 cd/m², mais seulement pendant deux ou trois minutes, redescendant ensuite à 830:1 constant, certainement pour ne pas trop chauffer les barres de LED. Notez que le pic de 1110 cd/m² ne dure jamais plus de quelques secondes dans les scènes de jeu ou de film, sur une petite partie de l’écran.
HDR, quel bénéfice ?
Assez sceptique sur le HDR, force pour nous de constater qu’une belle vidéo HDR fait son effet, surtout pour rendre l’éclat d’un diamant, du feu, la brillance d’une surface, les reflets du soleil sur l’eau… Impossible de vous montrer ici des bénéfices du HDR, vous pouvez tout juste en avoir une idée sur l’image de gauche. Sur notre écran toutefois, la température du blanc montait à 8000°K en affichage HDR ce qui est un peu élevé. Notez qu’en mode HDR, de nombreux réglages ne sont pas disponible, notamment pour la luminosité de l’écran ou la température du blanc.
Réactivité au top
Côté réactivité, nous avons mesuré un input lag (retard d’affichage) entre 9 et 12 ms selon nos différentes mesures. C’est excellent : moins d’une image à 60 Hz. De quoi assurer une expérience de jeu sans reproche, notamment pour les jeux les plus nerveux comme les FPS. C’est aussi pourquoi le rétroéclairage dynamique accuse un peu de retard : la priorité est donnée au retard d’affichage, les LED ne font que suivre.
Conclusion
On aime :
– Bien calibré
– Ultra-lumineux
– Enorme taux de contraste
– Dalle VA très réactive
– Input lag très faible
– Télécommande
– Bundle généreux
– Adaptive Sync pour consoles
– Pas de redevance
On n’aime pas :
– Rétroéclairage dynamique poussif
– Cadre en plastique brillant
– Pas de redevance… pour l’instant
Conclusion
Enfin un grand écran pour les joueurs lassés de payer la redevance d’une TV qu’ils ne regardent plus ! Et pas n’importe quel écran ! La qualité d’affichage est au rendez-vous, avez une image qui va très loin en termes de réactivité, de contraste, de luminosité et de vivacité des couleurs. De quoi profiter d’un HDR de qualité dans les jeux vidéo. Seul un téléviseur très haut de gamme fera significativement mieux, sachant qu’il faudra plutôt débourser 1500 à 2000 euros pour en profiter. Seul petit bémol : Philips nous avait annoncé l’écran à 799 euros, et il n’est aujourd’hui disponible qu’aux environ de 850 euros…
j’ai eu l’écran pour 650e sur top achat, la luminosité est au top, par contre en HDR avec le cable HDMI l’ecran chauffe beaucoup et se base sur 8bit pour les couleurs. Le cable DP permet de bien avoir les 10bits et il a l’air de chauffer un peu moins