Test : mini PC Corsair One Pro, grand prix de la conception

Un condensé de puissance

Image 1 : Test : mini PC Corsair One Pro, grand prix de la conception

Le mini PC Corsair One est une véritable surprise. La marque est reconnue en tant que fabricant d’alimentations, de boîtiers, de système de watercooling, mais on ne l’attendait guère en fabricant de PC complet, prémonté, préinstallé et carrément luxueux. Son One saura-t-il faire mieux que les Magnus, Trident ou GR8II des concurrents ?

La configuration de test

Le Corsair One est disponible pour le moment en deux configurations chez les revendeurs : le One, à 2049 euros, comprenant un Core i7-7700, une GeForce GTX 1070, un SSD de 240 Go, un disque dur de 1 To et le One Pro, qui offre un Core i7-7700K, une GTX 1080, un SSD de 480 Go plus un disque dur de 2 To pour 2499 euros.

Corsair nous a fait parvenir un troisième modèle, également estampillé One Pro, qui troque son disque dur contre un plus gros SSD de 960 Go.


  • Processeur : Intel Core i7-7700K (4 cœurs, 8 threads, 4,2 GHz, Turbo à 4,5 GHz sur quatre cœurs)
  • Carte graphique : GeForce GTX 1080, 8 Go
  • Mémoire : 2 x 8 Go DDR4-2400 DIMM
  • Stockage : Corsair Force LE 960 Go, SATA 6 Gbit/s, 2,5″
  • Refroidissement CPU : watercooling AIO 240 mm
  • Refroidissement GPU : watercooling AIO 280 mm
  • Alimentation : interne, Corsair SF400, SFX, 400 W
  • Réseau : chipset Intel 8265 WiFi ac (2,4 GHz ou 5 GHz, 866 Mbit/s max.) + Bluetooth 4.2
  • Dimensions : 380 mm x 176 mm x 200 mm
Image 2 : Test : mini PC Corsair One Pro, grand prix de la conception

Image 3 : Test : mini PC Corsair One Pro, grand prix de la conception

Corsair One Pro

Une véritable mini-tour

Le Corsair One se présente sous une forme très particulière. Il s’approche d’un tube vertical, dont la section n’est pas cylindrique, mais octogonale. Nous ne prétendons pas avoir un avis universel sur le design, mais la rédaction a globalement apprécié les lignes douces et sobres du One. Dans ce même esprit de sobriété, les barres de LED égayant la façade ne sont que bleues, pas RGB.

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Objectivement, la finition est excellente, nettement meilleure que celle des PC concurrents comme le Zbox EN1070. L’extérieur du boîtier est entièrement fait de panneaux en aluminium massif épais et soigneusement anodisés en noir mat. Le seul défaut de cette finition est une petite tendance à accrocher le gras de doigts.

Image 5 : Test : mini PC Corsair One Pro, grand prix de la conceptionImage 6 : Test : mini PC Corsair One Pro, grand prix de la conception

La connectique est bien fournie, ce qui est parfaitement logique puisque la machine est basé sur une carte mère mini-ITX standard. Corsair a ajouté un port USB et un port HDMI en façade, à destination des casques de VR.

Petite différence sympathique par rapport aux autres mini PC que nous avons testés : l’alimentation du Corsair One est totalement interne, on est donc dispensé d’un gros bloc en plus du boîtier principal.

Conception interne : watercooling intégral

Démontage interdit !

Image 7 : Test : mini PC Corsair One Pro, grand prix de la conceptionLa dépose du ventilateur supérieur est très simpleNous avons l’habitude d’ouvrir les PC qui passent dans notre labo pour examiner leurs entrailles et montrer au monde – du moins, à nos lecteurs – de quoi il retourne. Pour le Corsair One, nous devons faire une exception. Le fabricant nous a en effet demandé de ne pas publier d’images de l’intérieur afin de ne pas encourager les futurs possesseurs de l’engin à les ouvrir.

L’explication est simple : Corsair vend le One comme un paquet scellé, et toute infraction dans son châssis rendra caduque la garantie. Dommage pour les bricoleurs et dommage pour l’évolutivité. La seule opération autorisée est la dépose du ventilateur principal, pour faciliter son nettoyage sans doute.

Les acheteurs d’un Corsair One devront donc s’adresser directement à Corsair pour toute réparation. Heureusement, la marque a prévu d’agréer certains revendeurs pour l’installation de mises à jour matérielles. Les élus ne sont pas encore choisis, ce qui n’est guère gênant puisque le produit vient à peine de sortir, mais dans quelques mois, on pourra demander à changer sa carte graphique ou son SSD dans un « concessionnaire Corsair ».

Si d’aventure vous vouliez tout de même ouvrir vous-même votre Corsair One, sachez que le démontage est aisé, et ne demande qu’un tournevis cruciforme et de la prudence (les tuyaux des watercooling sont remarquablement courts)…

Watercooling intégral

À défaut de publier nos propres images, appuyons-nous sur les rendus 3D fournis par le fabricant. Le point clé du Corsair One est qu’il est entièrement watercoolé. Le processeur et la carte graphique disposent chacun de leur propre circuit, dont les radiateurs sont logés sur les côtés droit et gauche du boîtier, à la verticale.

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L’air frais est aspiré de chaque côté par les larges ouvertures, puis il passe au travers de chaque radiateur et monte ensuite vers le ventilateur principal, un ML-140 de la marque, placé au sommet du boîtier. En somme, le Corsair One se comporte comme une cheminée

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Un second ventilateur est présent sur la carte graphique. De type radial, il assure une ventilation localisée sur l’étage d’alimentation du GPU, non couvert par le waterblock.

Un boîtier conçu pour durer

Image 10 : Test : mini PC Corsair One Pro, grand prix de la conceptionEn déposant le ventilateur supérieur on voit bien la conception interne répartissant les composants en deux compartiments : d’un côté la carte graphique, de l’autre l’alimentation et la carte mère. Les connecteurs natifs de ces éléments sont déportés aux emplacements correspondants sur le boîtier. Avec un peu de bricolage, on peut même récupérer une sortie DVI !

Tous ces composants sont parfaitement standards : la carte graphique semble directement issue des séries Founders Edition, la carte mère est une MSI Z270I GROWLER au format mini ITX, et l’alimentation puisée dans le catalogue Corsair, modèle SF400, répond à la norme SFX.

Dans deux, une fois la garantie expirée, les possesseurs de One pourront donc sans trop de difficultés conserver leur joli boîtier et y installer des composants modernisés – un véritable atout face aux machines concurrentes.

Overclocking et performances en jeux

Un CPU K mais…

Contrairement à presque tous les autres constructeurs de mini PC, Corsair met un CPU overclockable dans son One. Un Core i7 7700k, même, sur une carte mère à chipset Z270, la crème de la crème en matière d’overclocking. Le BIOS de la carte recèle d’ailleurs d’options pour modifier les coefficients, fréquence Bclck ou tensions d’alimentations du core, de l’uncore, etc. Un bouton Game Mode permet de pousser le CPU en un seul clic à 4,6 GHz.

Toutefois, si le processeur démarre bien à 4,6 GHz, 4,8 ou même 5,0 GHz, cette fréquence n’est pas tenue en charge : le CPU retombe à 4,2 GHz, soit moins que sa fréquence d’origine. Il est sans doute possible de contourner ce comportement en paramétrant plus finement l’overclocking à la main, mais, faute de temps, nous nous sommes rabattus sur le mode de fonctionnement par défaut du CPU, soit 4,5 GHz.

La GeForce GTX 1080 embarquée dans le Corsair One s’est montrée plus tolérante. Elle a accepté sans souci de monter sa fréquence GPU de 150 MHz, pour dépasser en Boost les 2 GHz. Il est également possible d’overclocker légèrement la GDDR5, au prix de sifflements désagréables.

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Machines concurrentes

Quatrième mini PC gaming à passer entre nos mains, le Corsair One sera comparé aux Zotac Zbox Magnus EN1070, MSI Trident 3 et Asus GR8II, dont les tarifs commencent bien plus bas.


Asus GR8II
Zotac Magnus EN1070
MSI Trident 3
Corsair One Pro
CPU
Core i7-7700 (4c/8t, 3,6-4,2 GHz)Core i5-6400T (4c/4t, 2,2-2,8 GHz)
Core i5-7400 (4c/4t, 2,2-2,8 GHz)
Core i7-7700K (4c/8t, 4,2-4,5 GHz)
RAM
2x 8 Go DDR4-2400
2x 8 Go DDR4-2400
2x 8 Go DDR4-24002x 8 Go DDR4-2400
GPU
GTX 1060 3 Go
GTX 1070 8 Go
GTX 1060 6 Go
GTX 1080 8 Go
Stockage
SSD Intel 535 Series 256 Go
SSD Crucial MX300 525 Go
HDD 1 To + SSD 128 Go M.2SSD Corsair Force LE 960 Go
Image 16 : Test : mini PC Corsair One Pro, grand prix de la conception

Zotac ZBOX Magnus EN1070

  • zotac zbox magnus en1070
    77.20€
  • 77.20€
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MSI Trident 3 (vr7rc-071eu)

Image 18 : Test : mini PC Corsair One Pro, grand prix de la conception

Asus GR8II

  • asus gr8ii
    139.30€
  • 139.30€
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Corsair One Pro

3DMark Time Spy

Image 20 : Test : mini PC Corsair One Pro, grand prix de la conceptionRien ne vaut un petit 3DMark pour fixer les idées. La comparaison avec les Zotac Zbox Magnus EN1070, MSI Trident 3 ou Asus GR8II n’est pas très juste pour ces derniers : la GeForce GTX 1080 du Corsair One se montre largement plus puissante. L’écart atteint environ 75 % !

L’overclocking de la carte graphique délivre un gain tout à fait anecdotique de moins de 4 %.

Ashes of the Singularity

Sans surprise, le Corsair One Pro se hisse loin devant les autres. Notre classique benchmark Ashes of the Singularity, tel que nous l’utilisons (réglage High, test GPU Focused) est sensible à la puissance du CPU. L’overclocking de la carte graphique ne sert donc ici à rien.

Heureusement, même dans sa configuration d’origine, le Corsair One Pro atteint les 60 images par seconde minimum, même en 2560 x 1440 pixels.

Deus Ex: Mankind Divided

Deus Ex: Mankind Divided en qualité élevée est plus réceptif à la puissance GPU. L’overclocking de la GTX 1080 permet de gagner 2 ou 3 images par seconde.

Quand les autres mini PC permettent de jouer à peu près à 60 images par seconde en Full HD, le Corsair One Pro délivre toujours plus de 60 i/s en WQHD !

Gears of War 4

Gears of War 4 est encore un peu plus exigeant sur le GPU que Deus Ex, surtout en WQHD. Les écarts constatés entre les différentes machines sont donc encore plus marqués, tout comme l’effet de l’overclocking du GPU.

Le Corsair One Pro peut ainsi tenir les 120 images par seconde, en Full HD, presque le double de l’Asus GR8II. En WQHD, il affiche encore 80 images par seconde environ. L’overclocking de la GeForce permet de gagner 15 % de performance en WQHD !

Refroidissement, bruit et consommation

Un gros gourmand

Image 45 : Test : mini PC Corsair One Pro, grand prix de la conceptionLa puissance de calcul nettement supérieure du Corsair One Pro se traduit à la prise par une consommation électrique bien plus élevée. Le Corsair One engloutit 250 W en jeu et plus de 300 W sous la torture. C’est deux fois plus que le Zotac Magnus EN1070 !

Aucun souci à se faire cependant : l’alimentation Corsair SF400 de 400 W est parfaitement capable de fournir les composants, même après overclocking.

Relativement silencieux

Corsair est très fier de la conception du système de refroidissement de son One et promet un vrai silence de fonctionnement. Notre sonomètre n’est pas aussi optimiste. Avec 31,2 dBA au repos, le Corsair One est toutefois le plus audible des mini PC que nous avons testés. Les deux pompes des deux watercooling qui ronronnent à 2000 tr/min sont moins discrètes que des ventilateurs au ralenti.

En charge, la situation est inversée. Profitant de la forte inertie thermique de ses circuits de watercooling, le One est le plus silencieux dans 3DMark. Furmark et Prime 95 utilisés en parallèle pendant 40 minutes permettent de faire monter la température au maximum. Sous cette torture, le Corsair One montre son vrai visage et peut émettre près de 44 dBA. Il n’est plus silencieux ni même discret, mais au moins le bruit émis est-il agréable à l’oreille, plus que sur le GR8II d’Asus.

Très hautes températures CPU

Image 48 : Test : mini PC Corsair One Pro, grand prix de la conceptionLe refroidissement du Corsair One Pro est assez paradoxal. D’un côté, la carte graphique à ses fréquences d’origine ne dépasse guère 55 °C (ou 60 °C une fois overclockée). De l’autre, le CPU peut flirter avec les 100 °C. Soulignons toutefois que cela ne se produit qu’avec Furmark+Prime 95 en simultané. Dans 3DMark, le Core i7 7700K demeure bien plus frais, mais tout de même chaud pour un CPU watercoolé !

En faisant chauffer notre exemplaire de test sous Furmark et Prime 95 pendant plus de 45 minutes nous avons observé les courbes ci-dessous (aux fréquences d’origine et avec l’overclocking préprogrammé par MSI “Game Mode”).

Comme vous pouvez le voir, la température CPU oscille avec une période d’environ 10 minutes. Au fur et à mesure que la machine monte en température, l’amplitude des oscillations diminue, mais au maximum, le processeur atteint les 96 °C plusieurs fois. À ces instants, le Core i7-7700K ne peut plus maintenir sa fréquence à 4,5 GHz. Il la diminue automatiquement à 4,4 ou 4,3 GHz, pendant quelques minutes.

Dans le mode d’overclocking automatique “Game Mode”, la fréquence du CPU se fixe à 4,2 GHz mais descend jusqu’à 3,7 GHz dans les phases de surchauffe. La GTX 1080, de son côté démarre à un peu plus de 1800 MHz pour se stabiliser rapidement vers 1730 MHz (hors overclocking).

En pratique, très rares seront ceux qui pousseront leur PC aussi fort, aussi longtemps. Et quand bien même, le passage de 4,5 GHz à 4,3 GHz pendant quelques minutes sera insensible pour l’utilisateur. Mais il est étonnant de voir Corsair jouer ainsi avec les limites du CPU ! Sans nul doute, la faute est aussi clairement du côté de Intel, qui intègre une pâte thermique de mauvaise qualité dans son 7700K. Un décapsulage avec remplacement de pâte thermique interne pourrait faire gagner au moins 15°C au CPU…

Verdict : cher, mais bon

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Corsair One Pro

On aime
  • Design
  • Finition
  • Compatibilité avec un grand nombre de composants
  • Performances
  • Niveau sonore correct
On n’aime pas
  • Températures CPU élevées
  • Garantie annulée si démontage
  • Plus encombrant que ses concurrents
Verdict :

Design sobre, encombrement minimal vu la puissance embarquée, finition excellente, le Corsair One a beaucoup d’atouts dans sa manche. Face aux autres mini PC gaming du marché, il souffre d’un prix plus élevé, mais il le justifie par ses prestations et parce que le boîtier, comme ses radiateurs, pourront être récupérés pendant plusieurs années pour monter de futures configurations. Dommage que Corsair interdise le démontage et les réparations hors revendeurs agréés !

Image 53 : Test : mini PC Corsair One Pro, grand prix de la conception